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Séance à la Maison Egyptienne

En cette fin d’année 1898 à Cracovie, Zofia Turbotyńska et son mari Ignacy s’apprêtent à passer les fêtes de fin d’année et à assister à une éclipse totale de lune, mais séparément. Lui préférant être avec des savants, et elle, avec une partie de la bonne société de la ville.



Le Dr Wladyslaw Beringer a convié parmi ses invités pour l’occasion une médium pour une séance de spiritisme. Grand bien lui en a pris puisqu’à la fin de cette séance, notre hôte tombe raide mort au milieu de tout le monde.



Assez rapidement, et sans spoiler, on se rend compte qu’il ne s’agît pas de ses problèmes de coeur, mais bien d’un empoisonnement. Voilà comment cette charmante Zofia va encore se retrouver avec une enquête à mener, la troisième depuis sa création par l’autrice dans Madame Mohr a disparu.



Elle va seconder le juge d’instruction et parcourir la ville dans tous les sens afin de recueillir tous les témoignages des gens présents. Grâce à son talent de persuasion et un peu de manipulation, elle va découvrir qu’ils pourraient tous être coupables. Mais est-ce le cas ?



Pour les points un peu « négatifs », je dois dire que j’ai mis au moins 3 chapitres à entrer dans l’histoire et que j’ai trouvé certains échanges de points de vue sur la vie un peu longs. Mais à côté de cela, l’enquête est très bien écrite, l’autrice nous emmène ou elle veut et il m’a été impossible de déceler le criminel et la fin du livre. J’avais bien quelques idées mais j’en étais loin.



On profite aussi pour connaître quelques traditions du pays ainsi que des informations sur les poisons ou encore les éclipses, et apprendre des choses, ce que j’aime assez bien lorsque je lis un livre.






Lien : https://patsymonsoon.e-monsi..
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Colère

Service de presse



Dans les contrées des pays de l'Europe de l'Est, la littérature noire et plus particulièrement le roman policier sont des prétextes pour mettre en lumière les carences sociales ou les dysfonctionnements étatiques comme ont pu le démontrer des auteurs polonais comme Wojciech Chmielarz ou Zygmunt Miloszewski s'employant à dépeindre notamment les dérives des violences domestiques qu'ils entendent dénoncer. Sur une dimension plus ample, on a pu apprécier L'Eau Rouge (Agullo 2021) du romancier croate Jurica Pavičić qui, autour d'un fait divers, alimente une gigantesque fresque contemporaine de son pays bouleversé par la chute des régimes communistes et la guerre qui a sévit dans les Balkans. Dans un autre registre beaucoup plus décapant, on peut également découvrir la plume corrosive du roumain Bogdan Teodorescu dénonçant avec Spada (Agullo 2016) l'incurie du gouvernement de l'époque sur fond de discrimination à l'égard des roms. Et puis c'est au tour de la Slovaquie de donner de la voix par le biais du journaliste d'investigation Árpád Soltész qui se lance à son tour dans l'écriture pour mettre en scène, sous forme de fiction, la corruption généralisée qui sévit au sein de son pays que ce soit avec Il Etait Une Fois Dans L'Est (Agullo 2019) et Le Bal Des Porcs (Agullo 2020) où il met à jour les accointances entre les membres du gouvernement frayant avec des bandes mafieuses bénéficiant de l'appui d'officines des services secrets s'employant à couvrir les frasques d'hommes politiques dévoyés jusqu'au plus haut niveau de l'état. Autant dire qu'une telle activité n'est pas sans conséquence puisque son collègue journaliste Ján Kuciak et sa compagne ont été froidement exécutés en 2018 en déclenchant une vague d'indignation et de manifestations contraignant le président Robert Fico à démissionner. Árpád Soltész choisi lui de s'exiler à Prague après les élections législatives de 2023 et l'émergence d'une coalition populiste marquant le retour d'un certain Robert Fico qui défraie l'actualité avec la tentative d'assassinat dont il est victime le 15 mai 2024. Dans de telles circonstances, on appréciera d'autant plus Colère, nouveau roman noir d'Árpád Soltész qui remonte au début des années 90 à l'époque d'un libéralisme outrancier et débridé où la corruption gangrène toutes les institutions de la Slovaquie. 



Au début des années 1990, Miki Miko est un policier de la vieille école, plutôt rusé, exerçant à Kosice, seconde ville de la Slovaquie qui possède sa pègre locale avec laquelle il faut composer tout en faisant preuve d’ingéniosité pour faire tomber les truands qui veulent en découdre. Mais avec l’arrivée du lieutenant Molnàr tout part en vrille lorsque ce jeune officier aussi fougueux qu’idéaliste veut donner un grand coup de pied dans la fourmilière en nettoyant la cité du crime au grand dam de Miki qui tente de contenir l’enthousiasme de son partenaire afin d’éviter des mesures de rétorsion. Pourtant l’inévitable se produit et l’on découvre le corps sans vie du lieutenant Molnàr dans la carcasse de sa voiture fracassée contre un arbre. Mais Miki n’est pas né de la dernière pluie et sait parfaitement que son collègue a été tabassé à mort par des malfrats n’appréciant pas le zèle de ce policier novice. Se rendant compte que sa hiérarchie se contente de la version de l’accident et que rien ne sera fait pour appréhender les coupables qui bénéficient notamment de la protection des services secrets, Miki Miko se lance dans une longue et méthodique démarche vengeresse où personne ne sera épargné. 



Même si j'ai pu en dire parfois du mal, je peux comprendre l'engouement vis-à-vis des best-sellers simplistes qui encombrent les rayonnages des librairies et dont on fait une promotion outrancière tant dans la presse que sur les réseaux sociaux. Pour le dire franchement, j'ai même pu prendre plaisir à lire certains d'entre eux. Néanmoins, cela devient quelque peu ennuyeux lorsque ce genre de littérature devient la norme et que l'on reproche aux auteurs, se lançant dans l'élaboration d'une intrigue plus élaborée, le fait que l'on doive se concentrer pour en appréhender sa complexité, notamment due à l'interaction d'une multitude de personnages qui pourrait perdre le lecteur, comme j'ai pu le lire lors de retours concernant les romans d'Árpád Soltész. Mais que l'on se rassure, malgré les patronymes slovaques des protagonistes effectivement nombreux ainsi que la kyrielle de sobriquets, parfois assez cocasses d'ailleurs, dont certains d'entre eux sont affublés, personne ne se fera une entorse du cerveau en lisant les récits survoltés de ce journaliste qui, autour de faits divers réels, entend mettre à jour, sous l'angle de la fiction, les turpitudes d'un pays où le dévoiement est devenu institutionnel avec les dérives parfois meurtrières qui en découlent. Avec Colère, les trois romans d'Árpád Soltész prennent désormais la forme d'une trilogie puisque l'on retrouve le journaliste Pali Schlesinger ainsi que le flic Miki Miko qui devient le personnage central d’une intrigue s’articulant autour d'une vendetta sournoise nous permettant d'explorer les interfaces entre la pègre locale de Kosice, seconde ville de la Slovaquie où l'auteur a vécu, et les autorités de tout bord à la solde d'entrepreneurs véreux dont certains ont pris les commandes du pays en devenant notamment ministres. On prend donc une immense plaisir à suivre le périple déjanté, mais extrêmement bien maitrisé, de ce policier débrouillard et ambivalent, s'accommodant des législations et des procédures qui pourraient l'entraver dans son action, tout en frayant avec les communautés roms et albanaises ainsi que les services secrets afin de monter les truands les uns contre les autres pour parvenir à ses fins, en n'hésitant pas à employer la manière forte, d'une façon radicale parfois, quand le besoin s'en fait sentir. Et puis il y a cette énergie qui se dégage du texte, pareille à une décharge électrique vous secouant en permanence au détour de dialogues cinglants mettant en perspective cette violence outrancière qui plane sur l'ensemble du récit sans nous laisser le temps de respirer. On parlera bien d'un style affirmé à nul autre pareil qui fait d'Árpád Soltész un auteur à la voix singulière, imprégnée de fureur et de colère qu'il distille au gré d'une succession de règlements de compte féroces savamment mis en scène et dont on prend toute la pleine mesure au terme d'un roman dantesque qui vous ravage les tripes à l'instar des tord-boyaux infâmes que les protagonistes ingurgitent à longueur de journées et de nuits agitées, ceci notamment au Rat d'Egout, estaminet sordide où Miki Miko a ses habitudes. Reflet d'une société sans foi ni loi, on saisit ainsi dans les dernières ligne d'un bref épilogue que Colère devient cet ultime sentiment animant des personnages sans illusion évoluant dans un environnement dépourvu d'espoir.





Árpád Soltész : Colère (Hnev). Editions Agullo 2024. Traduit du slovaque par Barbora Faure.



A lire en écoutant : Innocence de Gabriels. Album : Bloodline. 2021 Gabriels LLC.
Lien : http://www.monromannoiretbie..
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La vie après Kafka

Pour mieux s’approcher de l’écrivain, la romancière tchèque a placé la première compagne de Kafka, Felice Bauer, au cœur du roman.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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