Citations de Solène Bakowski (496)
Ce qu’on cherche est souvent beaucoup plus près de nous que ce qu’on croit.
Marcel plaint ceux qui ne comprennent pas qu’on puisse vouer un tel amour à un animal. Les bêtes, c’est plus intelligent que les humains. Donnez de l’amour à un chien, il vous le rend au centuple. Y a que les animaux qui sont capables d’aimer sans arrière-pensée. Les gens, c’est une autre paire de manches, y a toujours un calcul qui vient tout salir.
Ma grand mère aussi dit que, si les choses existent, c'est parce qu'elles ont été inventées. Que rien n'existerait sans rêveurs, sans quelqu'un pour montrer la voie
Les gens n’aiment pas ce qui n’est pas comme eux. Ça leur fait peur. C’est pas toi, c’est eux le problème, faut pas que tu t’inquiètes.
Mathilde, cette chère enfant, est en danger, en danger de rater son enfance, elle doit apprendre à vivre sans sa mère. Il y a un temps pour la douleur, mais là c’est trop long, elle suinte par tous les pores de cette foutue baraque, ça devient intenable. Les vivants doivent survivre à l’absence.
- Je ne sais pas si c'est un cadeau ou une prison, la mémoire. Y a un paquet d'images que j'aimerais pouvoir effacer et d'autres que j'aimerais sortir de ma tête pour les mettre sous cloche et les revivre indéfiniment parce que j'ai peur qu'elles finissent par s'effacer... Enfin, comme tout le monde, je présume... (…) Comme vous, non ? (...)
- Moi, je crois que la mémoire est une menteuse, dit-elle d'un ton sans aspérité, l'air d'être ailleurs. Vous ne mettriez sous cloche que des fantasmes. Seuls les souvenirs qu'on veut effacer disent la vérité. Il n'y a que ceux-là qui s'incrustent. C'est ça, le problème.
Pourquoi le malheur s’imprime-t-il davantage que les instants de félicité ? Pourquoi ne garde-t-on que ce qui fait mal ?
Je n’ai pas écouté ce vieux monsieur qui, un matin d’octobre, m’entendant pester contre ma Louise qui refusait de marcher quand j’aurais eu besoin qu’elle coure, lui envoyant des « dépêche-toi » à n’en plus finir, me posa une main sur l’épaule en me disant :
- Mais, Madame, votre fille est fatiguée. Portez-la, embrassez-la. Elle vous suivra, vous verrez. Et ne vous en faites pas, on n’est jamais en retard.
Celui qui n’a jamais vu le soleil se lever à Paris a assurément raté quelque chose. Il y a, dans ces heures, du beau et du mystère. Il y a des espoirs, des histoires, des trésors et des diamants dans cette ville quand le soleil lui fait l’honneur de sa présence. Paris, tu es un être à part, doté de toutes les grâces. Tu n’appartiens à personne, mais tu tiens le monde entier dans ta main.
Moni avait cette intelligence propre à quelques - uns , l'intelligence des détails futiles , l'intelligence qui ne sert à rien.
Lire, c'est s'évader pour pas cher.
La vie, soudain, me saute aux yeux, la formidable nécessité de vivre, qui balaie tout et qui reste, quoi qu’on en dise, toujours la plus forte. Le pouvoir de la vie, de la vie sur la mort, de la vie sur l’anéantissement, de la vie comme un grand coup de grisou. Le souffle, impérial, gigantesque qui donne aux hommes la force et l’envie d’y croire éternellement en dépit de tout. Et l’équilibre d’une nature où chaque être vient compléter l’autre, dans laquelle le moindre brin d’herbe, l’insecte le plus minuscule a sa raison d’être, son avant et son après, son passé et son devenir.
Mais le coeur a ses accès que rien ne peut empêcher, sauf la raison, qui parfois commande un peu trop.
De tout ce qui arrive aujourd'hui découle ce qui arrivera demain. Quoi que nous fassions, et peu importe le degré d'indépendance et de liberté que nous revendiquions, nous sommes toujours l'enfant de quelqu'un ou de quelque chose.
Son sourire pourrait lui redonner envie de sourire à lui aussi, parce que, quand elle sourit, Magali, elle attrape tout le soleil.
Il n’y a d’arc-en-ciel que lorsqu’il pleut.
Et je répète cette phrase comme on chuchote une prière.
Quoi qu'on en pense, les gens ne sont pas ce qu'ils disent. Ils sont ce qu'ils font. Et ça, crois-moi bien, ça ne ment jamais.
Rien ne change, au fond, mais rien n'est plus pareil. C'est uniquement dans le regard des autres que l'on vieillit. Le cœur, lui, est toujours le même. C'est ça, le drame.
L'automne indifférent continue son oeuvre, la saison refroidit les âmes et les bâtiments, la banlieue se recroqueville, on vit en pointillé en attendant des jours meilleurs. Gris le béton, gris les trottoirs, grises les rues, grises les âmes, tout est gris, on s'emmerde à mourir...
Un roman est une affaire de goût et personne ne lit jamais le même.