L’Âge d’or que nous avons vécu avec une ambiance déjantée est en train de disparaître. Désormais, la crainte de la racaille fait fuir la clientèle. Les gens ont peur des bagarres, des vols, des agressions. Aussi, les copains, c’est le moment pour moi de tirer ma révérence. Vous viendrez boire un coup avec moi, mais dans mon petit bar. Nous avons eu de la chance de connaître le bon, aussi nous allons laisser le mauvais de côté.
Devant une telle organisation mafieuse, un tel guet-apens, les policiers en danger ont dû battre en retraite. Sur ce coup, les effectifs et les moyens n'étaient pas à la hauteur de la situation. Le trafic génère une économie souterraine vertigineuse qui fait vivre des milliers de personnes, aussi chacun à son niveau défend farouchement sa place dans le trafic. Tu vois, Patrick, les choses se passent comme ça dans les quartiers nord. Il faut faire semblant de combattre le trafic par rapport à l'opinion publique et sauver à tout prix les apparences. Mais c'est une guerre perdue d'avance, les policiers restent seuls au front, abandonnés par les juges. Un énorme fossé s'est creusé entre la police et la justice. Notre société vole en éclats, tout le monde s'en fout. Le pouvoir politique reste inactif et la justice laxiste.
Dans la soirée, Carmen me présente Sergio Castro, un homme remarquable, au regard vif. Vêtu d’une chemise à carreaux, d’un foulard rouge, d’un chapeau blanc, il parle sept langues couramment, dont le Maya. Il me souhaite la bienvenue. Il consacre sa vie à défendre et à soigner les indigènes du Chiapas gratuitement. Pour le remercier, toutes les tribus lui ont offert plus de 100 costumes traditionnels avec lesquels il a créé un musée. Tout autour du rez-de-chaussée de sa maison, une collection exceptionnelle de vêtements des différents villages mayas de toute beauté, brodés et colorés sont exposés.
- Mélusine, tu mets le feu à mon corps.
Tu déshabilles mon âme
Une flamme est née à ton contact
Et ne cesse de croître
Tu donnes un sens à ma vie.
Avec toi, je n'ai plus peur de la nuit.
Avec toi, je me sens fort
Tu es l'oasis dans mon désert
Tu es la source qui me désaltère
Tu es la sortie de mon labyrinthe
Dans lequel je m'étais perdu
Tu m'as guéri de mes blessures.
Tu m'as libéré de mes angoisses
Il y a des certitudes qui s'imposent
Et aujourd'hui pour toutes ces raisons
Je te dis :
Je t'aime.
Quelques mois plus tard, France m’annonce une merveilleuse nouvelle. Elle est enceinte, la lumière semble sortir de son visage, ses grands yeux brillants subliment son regard d’une clarté, d’une limpidité inouïe. À cet instant précis, elle m’apparaît encore plus belle. Je la sens heureuse, épanouie, comme une Reine de Royaume enchanté. Lorsqu’elle se déplace, elle donne l’impression de flotter dans l’espace, plongée dans une douce béatitude avec des ailes dans le dos.
En fin de journée, lorsque les touristes descendent du bus, Jacqueline s’approche de moi, il me dit :
“Lorenzo et moi, sommes très touchés par ton aide et ta générosité. Aussi, pour te remercier, je t’invite chez moi pour faire la fête toute la nuit avec Lorenzo et la fille avec qui je vis.”
J’accepte tout de suite et demande juste de récupérer mon sac à l’hôtel.
Mais, le pire, c'est qu'il n'est pas mort de ses blessures au couteau. Il a subi un supplice abominable, ses bourreaux l'ont posé sur un pieu planté dans le sol. Enfoncé dans son anus. Sous l'effet de la gravité, tous ses organes ont été transpercés, le pal est ressorti par le cou. Hémorragie interne, agonie extrême, son visage horrifié l'atteste.
Lorsqu'il se tourne pour fermer la porte, il reçoit un coup de matraque derrière la tête et s'effondre sur le parquet. Aussitôt, les hommes du commando le ligotent, le bâillonnent et le mettent dans un grand étui en nylon noir avec des poignées.