Sandrine Senes

Avec un cadenas

Sur mon premier journal intime, celui que ma mère avait dû m’offrir aux alentours de mes 9 ans, en première page et en très gros, pour que vraiment on ne passe pas à côté de l’info, il y a écrit :
JE VOUDRAIS QU’ON M’ACHÈTE UNE CHÈVRE.
Et rien d’autre. Les pages suivantes sont blanches. Mon deuxième journal intime, commencé aux alentours de mes 12 ans, s’ouvre sur cette phrase :
J’aime Guillaume à en mourir, je voudrais qu’il m’embrasse.
Les pages suivantes ne sont que répétitions du même prénom, de déclarations déchirantes, de cœurs avec des flèches, de cœurs qui s’envolent, de cœurs qui saignent...
Les ennuis venaient de commencer.

Si on devait tendre la main à tous les éjaculateurs précoces...

D’amour et d’eau salée
Il fait très chaud, c’est une journée idéale pour jouer dans l’eau.
Ils courent, se jettent dans les vagues, frôlent les serviettes, éparpillent du sable sur tout le monde.
Ils me rappellent mes étés au bord de la mer, à trois plages de là, nous faisions les fous nous aussi.
Ces deux-là sont encore jeunes, leur amour semble si pur, sans calcul.
Lui vient de faire pipi sur la glacière d’une famille nombreuse.
Elle le regarde avec admiration, il s’est fait une glacière, trop fort.
Le type qui surveille la plage depuis la guérite a débarqué, il explique que jusqu’ici il a toléré les chiens mais là c’est terminé, ils doivent déguerpir.
Les maîtres ont compris, pas de problème, ils vont remballer.
Tous les deux, le mâle et la femelle, penauds et tristes, se sont retranchés sous le parasol de leur propriétaire respectif, ils savent qu’ils ont fait une bêtise.
Ils savent aussi qu’ils ne se reverront certainement plus, les vacances sont terminées. Ils ne pourront même pas s’écrire.

La panique m'a submergée, j'ai bondi hors de le voiture, suis rentrée en trombe dans les bureaux où j'ai trouvé Simon, sagement assis à un guichet avec un conseiller.
Je l'ai enlacé avec fougue, remerciant le ciel de me le rende entier, avant de m'excuser et de sortir comme si de rien n'était.

Et encore vous n avez rien vu
A la maison elle range mes slips par ordre d arrivee enfin d achat ...

Une auteure a decouvrir
A travers des petites scenes et le regard d une celibataire vous allez rire et parfois etre emu
Tout y passe les hommes les couples les chats les voitures
Un livre original et qui fait du bien
Encore une fois bravo aux editions iconoclaste pour une nouveaute tres agreable apres le confinement
Plaisir de lecture et originalite 9/10

Qu'est ce qui m'arrive ?
Oh je sais, il n'y a rien à de dramatique à lancer des bouts de pain aux mouettes.
Non, ce qui m'ennuie un peu, c'est que je viens de lui dire "Oui, chérie."
Ça doit rendre fou de ne plus avoir quelqu'un a aimer, assez fou pour trouver que la mer est apaisante et parler aux mouettes un samedi après midi sur la Côte d'Azur.

Que dire ...
Je suis une adepte des romains confidentiels comme celui la. Mais je ne suis pas emballée. J ai même tendance à dire qu il me fait déprimer. Elle décrit l amour comme un combat perdu d avance.
Ceci dit il y a quelques passages drôles. Et la catharsis y est forte. Malheureusement.

ce matin, je compte encore les chauves.

Sur mon premier journal intime, celui que ma mère avait dû m'offrir aux alentours de mes 9ans. En première page et en très gros, pour que vraiment on ne passe pas à côté de l'info, il y a écrit :
Je voudrais qu'on m'achète une chèvre.