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4/5 (sur 2 notes)

Nationalité : Haïti
Né(e) à : Jérémie , le 16/11/1922
Mort(e) à : Port-au-Prince , le 17/07/1995
Biographie :

René Philoctète est né le 16 novembre 1932 à Jérémie poète, dramaturge, romancier et journaliste haïtien.

Il est cofondateur du mouvement littéraire Spiralisme avec Jean-Claude Fignolé et Frankétienne dans les années 1960.


Source : Wikipédia
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Extrait du recueil ANTHOLOGIE SECRÈTE de Franketienne Un livre étrange et libre, qui rassemble entretien, photos, textes divers, documents d'archives et inédits de l'auteur haïtien le plus mystérieux, le plus fou et le plus libre. Auteur de plus d'une quarantaine d'ouvrages en tous genres: roman, poésie, théâtre, Frankétienne est aujourd'hui une des plus grandes figures de la littérature des Caraïbes. Pour l'écrivain Dany Laferrière, Frankétienne se présente de plus en plus comme un auteur «nobélisable». Né en avril 1936 dans l'Artibonite, en Haïti, suite au «viol d'une paysanne haïtienne de treize ans par un vieil industriel américain», de son vrai nom Franck Étienne, Frankétienne aime se définir comme un génial mégalomane. Il a fondé au début des années soixante-dix, avec ses amis écrivains Jean-Claude Fignolé et René Philoctète, le mouvement Spiralisme, qui propose l'éclatement des formes, des genres et des imaginaires.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
L'homme m'envoie vers vous
alors je vous attends
prenez tout ce qu'il faut prenez tout ce qu'il vous faut
n'oubliez pas le cœur c'est l'instrument suprême pour
faire la
route ensemble.

Les tambours du soleil ( 1962 )
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Écrire comme si tout s'animait autour de soi d'un vaste chant, d'un feu multiple, comme si chaque objet se déplaçait, prêt à vous rendre le témoignage de sa présence.
Écrire pour être deux, pour être mille et savoir qu'au bord de la lampe où vous vous consumez, il y a d'autres têtes à se regarder, d'autres bouches à se prendre et qu'au bout du compte votre chaleur se multiplie.
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URGENCE DE LA POÉSIE

J’aurais pu vous parler des splendeurs des matins
arraisonner le ciel mettre l’aube en bouteille
agencer à ma guise un nuage en château fort
créer un temps de fête où flamboient des baisers

D’un seul battement de coeur j’aurais pu vous porter à ne plus concevoir
la vie dans ses vérités propres
à manger les fruits d’or d’une saison céleste
inventer une mer où tremblent à l’infini des feux inexprimables

J’aurais pu par ma voix étoiler des nuits pâles
entretenir le vin des délices aveugles
bâtir un pays rose où des femmes de gemme lissent leur chevelure
à l’encens de la lune

J’ai tout un atelier où des ornements sont rangés pour un cortège fabuleux
avec l’écho des cymbales le jour brûlant des pierreries la turbulence des couleurs
et des peuples pleins de foi qui roulent comme des vagues aux fêtes d’eau

Si j’appelle mes mots à vous rouer de vertiges ils viendront par brassées,
comédiens fabuleux d’un théâtre féerique,
changer les fleurs de la passion en paupières d’anges soûles
et jouer de la flûte à des soleils décapités

Mais mon rêve se glace comme un caillot de sang
Car quiconque dans la nuit pleure sur la ville et sur son coeur
saigne en moi

Quiconque n’a pas de feu pour grandir son amour
le protéger contre l’oubli contre la mort
s’éteint en moi

Quiconque attend vainement quelqu’un pour aimer ou pour lutter
et sans sourciller remonte sa montre
espère en moi

Alors
sans à-peu-près et sans ambages
cassant l’aile au lyrisme des natures mortes et des vertiges
je proclame l’urgence de la poésie comme témoin à charge
dans ce procès permanent des hommes
contre l’Homme…
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L'Homme n'est jamais seul alors que je vous parle et
que vous
m'écoutez
il fait causette avec la vie devenue sa servante
Le bois le pain le feu sont à sa table et le ciel rentre
libre par les
fenêtres ouvertes
C'est beau ce que je dis mais vous n'y croyez pas
C'est dommage de ne pas voir que la terre se recrée
et se fait
notre alliée
bien triste de savoir que vous désespérez du bonheur
Moi je marche
tant que je marche je sais que les roses se multiplient sur mon passage

Les Tambours du soleil ( 1962 )
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Je suis venu vers toi
nu
et sans bagages
tu m'as offert des fêlures de ciel tombées sur tes doigts
tu m'as donné les gemmes de ton rire
et le bocage de tes baisers

Je ne demande rien
ma vie s'attarde aux nids
et cueille à l'oiseau des tranches de levant

Je ne demande rien
Je veux avoir un rossignol à la croisée
quand le pain est au four
avoir chaud dans mes draps si la chambre est trop froide

Je ne demande rien
Je veux des fleurs aux portes
des jouets pour les enfants et des tables chargées

Je suis venu vers toi
J'ai mouillé l'ancre dans ton golfe
Margha de tous les bras tendus pour la récolte
je suis venu vers toi
tu m'as donné mes mains ma force ma raison
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Moi, poète, j'ai le pouvoir de posséder la vérité de mon pays.
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Il dit le rose mon poème
des échancrures de ciel soûlé
il dit l'été
piqures d'abeilles
au sang des fleurs
il dit de toi des chose rares
ton rire jet d'eau dans le bassin

Margha ( 1961 )
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L’enfant de Dieu, quand il vint en mission de pêcheur sur la terre, fut nourri par Joseph le menuisier. Il écoula son temps à faire monter et à faire descendre le soleil qu’il avait créé de toutes pièces du rire de son père céleste, et en sa compagnie. Lorsque dans la rue passait le carrosse du roi de Judas, il y montait, s’y installait sans que personne n’y vit quoique ce fut. Il profita de ces escapades pour mettre des chameaux en lieu et place des prisons, s’arrêter aux bords des fontaines et changer l’eau en vin, courir les champs et traire les vaches pour le lait des marmots, activer les ruches pour le miel des filles. Puis, la nuit venue, il gagna l’atelier, rangea le marteau, le rabot, la scie de Joseph, fleurit d’un baiser le front de Marie, éteignit la lampe à l’huile d’olive, et s’en alla dormir au ciel, avec une régularité exemplaire.
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René Philoctète
Et à la fin de sa vie, René Philoctète - il se savait malade et peut-être mourant - , me disait "Ti Lyonel, je suis né sous l'occupation, je vais mourir sous occupation". Il rageait de voir son pays occupé une nouvelle fois. Sa dernière apparition plubilque, ce fut le 30 Décembre 1994.(...) C'était aux vendredis littéraires. Tous le pressaient de lire un poème. Il disait ne pas en avoir en tête. Il demanda un bout de papier et un crayon. Cela dura quelques minutes. Puis aidé par des amis qui le soutenaient, il se hissa jusqu'au podium, et il nous a lu les vers qu'il venait d'écrire :

Qui donc ira jeter des fleurs
au Pont-Rouge
à Vertières
au Champ-de-Mars
Les offrandes coulées dans la honte
blessent
Les yeux ne portent pas le printemps
si la nuit
n'annonce pas l'aurore prévue

Tant de bruits arrimés sur nos têtes
le ciel se rétrécit
Tant de jeux sévères dans nos rues
Les enfants vieillissent

Moi
Je maudis le manège qui sabre
qui sourit qui bénit
et qui tue

Qui donc l'opprobre au front
Ose jeter des fleurs à Vertières au Pont-Rouge
Les dieux habitent des vertiges
où n'entrent pas les flétrissures.

(extrait d'"Objectif : l'autre" de Lyonel Trouillot)






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