"Personne n'est parfait. Et il n'y a pas plus triste sur cette terre que les gens qui cherchent la perfection.
[nouvelle"Éthologie du tigre"]
"Les stars n'ont pas le droit de rater leur mort. Le public pardonne beaucoup, mais une mort ridicule, ça ne passait pas."
[nouvelle "Chronos"]
Je ferais une épouse bien malheureuse, déclara Cendres d'une voix tranquille. Mais je pourrais devenir une veuve vraiment guillerette.
Que suis-je ? Selon la Faris, juste un rebut. Tout comme un veau mâle qu'on abat à la naissance parce qu'il ne sert à rien, parce qu'on n'a besoin que de génisses pour avoir du lait.
"La mémoire vous joue des tours que l'histoire rectifie obligeamment."
[nouvelle "Utriusque Cosmi"]
Ce ne sont pas les morts qui me dérangent. Ce sont ceux qui doivent vivre avec ce que je leur ai fait.
Je ne crois pas plus à la sorcellerie que n’importe qui d’autre. J’y crois même moins, sans doute, car j’ai grandi à la cour de Catherine de Médicis et de ses fils, ainsi que cet illuminé de Nostradamus. J’ai appris très tôt que la méchanceté humaine explique l’immense proportion de mal observable en ce monde. Nul besoin des serviteurs de Satan pour la justifier.
(Folio SF, p.136)
(Hymne du Capitaine)
Dieu vous apaise, beaux messieurs, que rien ne vous chagrine ;
En ces temps sombres, le Soleil revient, chantez matines.
Nous marchons à la victoire, nos ennemis s'enfuient !
Oh, son Éclat donne réconfort et joie irrésistibles,
Que nul ne peut détruire :
Oh, son Éclat donne réconfort et joie.
p. 40
Dieu nous envoie la viande, et le Diable nous envoie des cuisiniers anglais...
La chambre à pignon où j'arrivai, à l'extrémité de la rangée de maisons, ressemblait assez à mon logis français, quoiqu'elle se trouvât dans les faubourgs de Londres. Sans les cris tout anglais qui s'élevaient de la rue, il m'eût été facile d'imaginer que j'allais piétiner en sortant la boue noire curieusement indécrottable des rues parisiennes et me trouver confronté aux cavaliers de la régente...
Gabriel ne se fût pas contenté de panser ma blessure mieux que moi, lui qui disposait des talents d'un soldat ; ni de tendre l'oreille aux rumeurs des tavernes. Il eût représenté une présence discrète qui m'eût aidé à mettre de l'ordre dans mes pensées, quand bien même il m'eût été impossible de les discuter toutes avec lui.
Je vidai un plat en étain moulé, assez profond pour servir de bouclier dans une bagarre, pendant que s'évaporaient les dernières traces du malaise suscité par le coup de pied dans les parties. C'est la régente qui m'intéresse, pas le docteur Fludd...
Si amère que fût la bière anglaise, je fis ensuite les cent pas la chope à la main, plongé dans mes réflexions. Sully. Sully... et Marie de Médicis, la veuve du bon roi Henri. Que pouvait contre elle un messire Rochefort, malgré sa langue bien pendue ?
Voyons voir... Je peux la faire chanter, me dis-je froidement. Puisque moi, je sais qui m'a chargé d'organiser le meurtre d'Henri. Seulement pour cela, il faut que je la contacte, ce qui lui permettra de me retrouver puis de m'éliminer. En France, j'étais entouré d'amis influents, mais les nobles anglais ont leurs intérêts propres, ils ne se sentiront pas si facilement concernés - même si ça reste une possibilité...