En avançant vers la Villa, je ressentais le même sentiment que les deux fois précédentes : j’étais impressionnée par cette grande dame qui se tenait face à moi et je me sentais humble au moment de passer le pas de la porte, comme si je visitais un lieu saint. Cette sensation était imposée par l’architecture de la demeure et son élégance inégalable. Mais contrairement à ma première venue, je connaissais désormais le drame qui s’était déroulé dans son antre et bien évidemment cela ne faisait qu’amplifier mon appréhension. Pourtant, je pris une aspiration profonde pour raviver mon courage, pénétrai dans ces lieux et refermai soigneusement la porte de la Villa derrière moi. J’y étais. J’avais la bouche sèche. Je pris le temps de contempler ce grand couloir face à moi. Tout était beau, le parquet doré, les rayons bas du soleil qui inondaient chaque pièce disposée de part et d’autre, les tableaux de maîtres accrochés aux murs… Je posai mon sac à main sur la petite console en chêne qui semblait m’attendre, à droite de la porte d’entrée et me dirigeai enfin vers la bibliothèque. J’étais persuadée que cette pièce regorgeait d’informations et que c’était là que devaient débuter mes recherches.