Il faut souvent que les choses s'aggravent avant de s'arranger , (…).
Si on m'avait demandé il y a dix minutes, j'aurais dit que je n'ai pas de truc particulier pour attirer les filles. Tout à coup, je réalise que si : je les attire justement parce que je m'en fous.
Mon père a insisté pour que j'apprenne à écrire de la main droite au CM1, juste après m'avoir vu lancer au base-ball pour la première fois. " Ton bras gauche, c'est de l'or, m'a-t-il dit. Ne va pas gâcher ça avec des conneries qui n'en valent pas la peine." A savoir, de son point de vue, tout ce qui n'a pas de rapport avec le baseball.
Peut-être que ma vie ne va plus être que ça, maintenant : une suite de gouttes qui font déborder le vase.
Je ne comprends pas comment on peut regarder une personne visiblement en souffrance en train de se débattre et se dire : "vous savez ce qu'il lui faut ? Du temps pour mouliner ses pensées."
- Et tu réfléchis à quoi ?
- Bah, à des pensées profondes sur l'humanité et l'état du monde, tout ça... Ça me préoccupe beaucoup.
Celui qui détient des secrets détient le pouvoir.
Si je porte le bracelet qu Ita m'a donné, je n'aurai pas mal pendant l'examen médical. Si j'évite de marcher sur les fissures du carrelage, mon taux de globules blancs sera normal. Si j'arrive à avaler les douze grains de raisins à minuit au Nouvel An, je ne mourrai pas cette année.
C'est ça, la vie dans une petite ville. On te juge à ce que ta famille a fait de mieux. Ou de pire.
J'ai passé la soirée d'hier à réfléchir à ce jeu débile, et à la façon dont ça nous transforme en pantins. Celui ou celle qui se trouve derrière ça prend son kif à détenir du pouvoir sur les autres. Le truc, c'est que c'est nous qui lui donnons ce pouvoir. En l'écoutant, en réagissant, en passant notre temps à angoisser sur qui sera le prochain et ce qui est vrai dans tout ça. En bref, on ne fait qu'alimenter la connerie ambiante.