J’aime Etretat depuis toujours et mes critiques sur les livres l’abordant sont, dois-je l’avouer, forcément subjectives, mais le roman de Joseph Macé-Scaron est un vrai régal car il explore les moindres ruelles, y compris le Chemin des Haules, cher à Pierre Varres, les moindres anfractuosités de La falaise bleue, immortalisée par Michel Hérubel, et les secrets de L’aiguille Creuse, à l’instar d’Arsène Lupin.
Le romancier narre l’histoire de la cité balnéaire, fréquentée depuis 150 ans par Monet, Courbet, Boudin, Degas, Flaubert, Hugo, Maupassant, le Président René Coty (arrière grand-père de Benoit Duteurtre) Jérôme Lindon et André Gide qui y épousa Madeleine le 7 octobre 1895 au temple protestant.
Comme Michel Bussi, dans « N’oublier jamais », il sait que la loi de gravitation universelle n’est pas la seule explication aux deux chutes mensuelles de la falaise, et que l’imprudence des uns, les tendances suicidaires des autres, emplissent la morgue et les archives policières. Mais certains « suicides » sont ils réellement volontaires ?
Successeur de Maurice Leblanc, piqué par une araignée venimeuse échappée de chez Fred Vargas, Joseph Macé-Scaron enquête sur la vague de morts violentes qui submerge la côte d’Albâtre depuis 20 ans. Gendarmes, policiers, aidés par deux chartistes, dénouent le fil d’une intrigue haletante et touristique. C’est diabolique, horrible (notamment pour les aranéologues), pimenté d’ironie, de chance, de trotskisme et de beaucoup de culture. Les esprits tatillons sourcilleront devant certaines libertés procédurières et juridiques mais je doute qu’un avocat puisse s’en servir pour blanchir les suspects et d’ailleurs la responsable de l’enquête conclut « depuis quand chaque question doit avoir une réponse ? »
Un polar que je recommande vivement, sauf pour les arachnophobes allergiques aux terrariums pleins de mygales et tarentules
PS : N'oublier jamais
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