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4.45/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1993
Biographie :

Jiliane Cardey est une traductrice.

Elle se prend de passion pour l'Inde dès l'enfance à la suite de lectures qui marqueront durablement sa vie. Au cours de sa scolarité, elle apprend le hindi, effectue plusieurs voyages en Inde, se passionne pour sa littérature.

Titulaire d’un master en hindi et traduction à l’Institut national des langues et civilisations orientales de Paris, elle a également obtenu un master Politiques environnementales et développement durable à l’Institut catholique de Paris. 

Elle est ainsi spécialisée dans le domaine des droits humains, en particulier celui des femmes et des communautés marginalisées ou défavorisées, en aide humanitaire, en asile mais aussi en écologie et sur les problématiques environnementales.

Jiliane mène de front plusieurs activités pour vivre de son métier : la traduction spécialisée, la traduction littéraire et l’enseignement de langue. La traduction occupe à peu près la moitié de son temps. Elle a exploré, puis traduit, des pans entiers de la poésie dalit.

Elle vit à Goven, en Ille-et-Vilaine.
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Source : www.ouest-france.fr
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Bruno Doucey présente l'anthologie "Pour une poignée de ciel – Poèmes au nom des femmes dalit", établie et traduite par Jiliane Cardey. Parue en février 2020.

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Est-ce que vous savez à propos du dal...

Est-ce que vous savez à propos du dal
Et connaissez ses différentes couleurs ?
Vous devez sûrement savoir ...
Dal jaune !
Dal vert !
Dal noir !
Vous êtes joyeux n'est-ce-pas
En regardant le dal !
Souvent, vous devez certainement dire aussi
Malgré cette cherté puissions-nous continuer
A manger notre dal-quotidient
Mais vous ...
Vous ne devez sans doute pas savoir
Qu'une forte nausée vient
Une très, très forte nausée me vient
Du dal
Et, du dal mélangé au curcuma, encore plus
De dégoût me vient
De la maison de mes parents à celle de mes beaux-parents
De ma mère à ma belle-mère
A force de nettoyer les excréments
La saleté s'est incrustée en moi
Je ne suis même plus capable de faire la différence
Entre le dal et les excréments ...
C'est pourquoi j'ai arrêté de manger du dal
Depuis des années ...
et de nettoyer les excréments aussi
Ça suffit...
Je voudrais
Que mes enfants aussi puissent manger du dal
Avec bonheur comme vous !
Qu'ils puissent changer leur futur
Que leurs mains
Ne manient pas la pelle comme moi
Que comme vous elles tiennent
Un crayon !

Jay Kaushal
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Ma sœur

Nous étions quatre frères
Et deux sœurs
La cadette mourut à huit mois
Partout où Maman travaillait
Il fallait l'emmener
Trois fois par jour pour qu'elle soit allaitée
Un jour alors qu’on l'amenait, la ramenait
Elle mourut, comme ça
L'aînée ne peut étudier plus d'une journée
Le premier jour où elle alla à l'école
En rentrant elle vit qu'il y avait un petit frère à la maison
Dès ce jour-là elle aussi
Devint mère pour le petit frère
Au village, à la maison, partout où
Maman travaillait
Ma sœur nourrissait-choyait, baignait-lavait, berçait
Le petit frère
C'est une histoire du siècle dernier
Aujourd'hui ma sœur est devenue grand-mère
Toute la journée elle nourrir son petit-fils
Et se querellant avec tout le quartier
Envoie étudier fille et bru

Tekachand
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La montagnarde
Cette
montagnarde
Qui, un fagot de branches sèches sur la tête,
Descend de la montagne
Ira bientôt au marché
Et vendant tout son bois
Étouffera le feu des ventres de toute la maisonnée

En plantant des pousses de riz,
L’enfant accroché
Sur le dos dans une couverture,
La montagnarde plante son chagrin grand comme une montagne
Pour
Une récolte qui ondule de joie

En brisant la montagne, elle brise
Les contraintes et les tabous de la montagne

En fabriquant des balais, elle fabrique
Des armes pour combatte la saleté
En accrochant des fleurs dans ses tresses
Elle accroche le cœur de quelqu’un

En courant derrière la vache et les chèvres ses pieds
Créent sur la terre
Des centaines de chants solitaire

Nirmala Putul
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Désirs en combustion



Lorsque je regarde les enfants qui étudient
Me reviennent en mémoire ces rêves de lire, d’écrire
Ces désirs de devenir quelqu’un en étudiant

Tant que Père était en vie
J’allais même à l’école avec lui
Sur le sol en terre battue de la maison
J’écrivais j’effaçais les lettres
Je répétais par cœur plusieurs poèmes
Comme ça, pour jouer
Afin de comprendre un mot
Je posais des milliers de questions.
Mais… Père alors…

À présent…
À présent, j’ai vu Maman pétrir la terre des heures durant
J’ai vu des traces de terre se former sur son front
Puis dégouliner
Alors qu’elle repoussait les mèches de ses cheveux
Avec ses mains couvertes de terre
Parfois j’ai vu dans cette terre
Le sel de ses larmes
Se muer spontanément en terre
Alors les pages de mes livres
Ont commencé à allumer le feu
De branches humides dans le foyer
Ces pages où étaient écrites
Les poésies qu’en rythme
J’avais l’habitude de réciter à Père !


// Madhu

/ Traduction du Hindi par Jiliane Cardey
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La voix de la libération



extrait 2

Je ne catégorise pas
Entre le dalit, l’âdivasi et le savarna
Je suis un nouveau critère pour les démunis

Exploiteurs, contrôlez-vous
Vous-mêmes, changez-vous
Voyez, brûle dans le cœur des exploités
Le feu, n’allez pas aussi vous enflammer

Fraternité, liberté, égalité
Connaissez-les et acceptez-les

Sinon, reconnaissez-moi
Je suis un nouveau commencement de révolution
Je suis la voix de la libération


//Râj Vâlmiki

/Traduction du Hindi par Jiliane Cardey
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La femme dalit
N'est pas celle
Dont on brise les statues
Qu’on conspue
Dans les assemblées
Qu'on prend à son service après des machinations
Sociales, économiques et politiques
La femme dalit
N'est pas une
Fille ou une épouse de Brahma
Elle n’est pas Lakshmi,
Sarasvatî, Durga ou la sombre Kali
Oh ! sous cet épithète elle en entend, des injures !
Mais elle ne fait pas des hiboux3l ses divines montures
Dans ses mains il n'y a pas
De livre de la connaissance ou de sabre
Elle n'arbore pas de mudru ou de guirlande de crânes
Pour elle le monde demeure maudit
De la naissance à la mort elle subit la souffrance
Et ne cesse d'endurer la morsure de la société

Que la femme dalit
Ait été ouvrière journalière ou cheffe de la province
Quand donc changea
L'opinion de ta société à son égard ?
Dans la très haute herbes elle a droit à
Ces violeurs-prédateurs
Si elle est éduquée, elle y a le droit en classe
Lorsque la Louve prédatrice elle aussi
Sent
L'odeur de la femme dalit, ses
Dents pointues se mettent à la démanger violemment
La salive commence à dégouliner de sa langue
Ses narines se mettent à frémir.
Incarnant la tradition séculaire de sa lignée,
Elle fond sur la femme dalit dès qu'elle l'aperçoit
Et en déchiquetant se met à dévorer son identité

Je l’ai vue
Plusieurs Fois, impuissante
Ne cessant de recevoir des remontrances
Au lieu d'une nourriture dans l'enfance,
Dans la terre et la poussière avec les paupières mouillées,
Le visage émacié et les cheveux ébouriffés
À l’école assise sur un sac de jute
À côté du banc des filles de bonne famille.

Je l'ai vue
Passer sur le chemin, silencieuse
Allant comme si elle avait dissimulé quelque mauvais présage
au creux de ses bras
Terrorisée dès qu'on l’accoste
Telle l'antilope fuyant dans la forêt depuis des siècles
La terreur de l'alcool ou de l'acide
Commençant à flotter dans ses yeux.

Je l’ai vue
De la maison à la route
Cassant des pierres
Maniant la pelle
Veillant sur ses enfants à allaiter au sommet des gravillons et des
cailloux
Agonisant de faim
Sous le soleil brûlant
Dans chaque frimas et sous chaque pluie
Les ampoules de ses mains éclatent.
J'ai vu
L'inscription gravée sur ses yeux vitreux
Il y a comme une question sans réponse
Mais nulle requête
Auprès de la société civilisée du xxx‘ siècle
Pour de la nourriture. des habits, une maison
Comme si sa dernière volonté
Était, en tant qu‘humaine. de la compassion et du respect.

- Kavita Nandan - Je l’ai vue plusieurs fois
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C’est cette jeune fille au teint sombre



Comme des cygnes qui picorent en ligne
Les jeunes filles qui chantent et repiquent le riz
Semblent très très belles
C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui a noué le pan de son sari
Rouge vif telle une bannière, qui s’élève et ondule
Comme si elle était sortie conquérir l’univers entier
C’est elle qui les guide
Et les surveille toutes
Ne t’arrête pas maintenant, ne flanche pas
À toutes elle répète cette formule
Toutes ensemble dans le ventre de la Terre
Ne cessent de repiquer le riz
C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui dans sa langue fait pleuvoir
Une mélodie mêlée de miel
En arrière toutes ses compagnes
Entremêlent les mélodies
«Jaiyo sugnâ dûr desh ur jaiyo re… »
Lorsqu’on les aperçoit certaines rougissent, embarrassées
Mais elles continuent de s’épancher dans leur babil
Les gouttes de sueur brillent à leur front
Oh surprise
Vois, quelle scène charmante!
La terre parfumée, les vents
Qui fredonnent
Lorsque la verdure exultera La Terre distribuera des sourires
Demain la sueur dissoute dans le sol deviendra céréales
La faim des Hommes disparaîtra
C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui rentre à sa maison
En ayant conquis la Terre, subjugué tout le monde
Sur sa tête le pan de son sari
Converse avec le ciel
Et rit comme l’étendard de la victoire…


// Krishnakânt

/ Traduction du Hindi par Jiliane Cardey
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Comme des cygnes qui picorent en ligne
Les jeunes filles qui chantent et repiquent le riz
Semblent très très belles
C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui a noué le pan de son sări
Rouge vif telle une bannière, qui s’élève et ondule
Comme si elle était sortie conquérir l’univers entier
C’est elle qui les guide
Et les surveille toutes
Ne t’arrête pas maintenant, ne flanche pas
À toutes elle répète cette formule
Toutes ensemble dans le ventre de la Terre
Ne cessent de repiquer le riz

C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui dans sa langue fait pleuvoir
Une mélodie mêlée de miel
En arrière toutes ses compagnes
Entremêlent les mélodies
« Jaiyo sugnă dur deśh ur jaiyo re… »
Lorsqu’on les aperçoit certaines rougissent, embarrassées
Mais elles continuent de s’épancher dans leur babil
Les gouttes de sueur brillent à leur front
Oh surprise
Vois, quelle scène charmante !
La terre parfumée, les vents
Qui fredonnent

Lorsque la verdure exultera
La Terre distribuera des sourires
Demain la sueur dissoute dans le sol deviendra céréales
La faim des Hommes disparaîtra

C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui rentre à sa maison
En ayant conquis la Terre, subjugué tout 1e monde
Sur sa tête le pan de son sări
Converse avec le ciel
Et rit comme l’étendard de la victoire…

— Krișhnakănt - C'est cette jeune fille au teint sombre
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Ces jeunes filles
Tremblantes
Terrifiées
Anxieuses
Sont injustement effrayées
Elles ont peur, ces jeunes filles
.............. mais de qui ?
Des hommes.
Ces jeunes filles sont enchaînées
Par la domination des hommes
Elles ont peur, ces jeunes filles.

Elles ont peur de marcher, ces jeunes filles
Seules dans les désertes,
Qu'un homme ne les déshonore
Sur le champ.

Peur qu'au long du chemin le même homme
Ne jette de l'acide
Sur leur visage innocent,
Elles ont peur, ces jeunes filles
Des menaces
Constantes
Et de crimes bestiaux des hommes.

Si elle leur fait peur,
Cette société masculine,
Pour leur sécurité
Pourquoi veulent-elles la proximité
De ce même homme ?
Si elles sont seules
Pourquoi veulent-elles la compagnie
De ces mêmes hommes,
Ces jeunes filles effrayées,
Alors qu'elles ont peur
De cette société masculine ?

Pourquoi ne prennent-elles pas
La responsabilité de leur sécurité,
Ces jeunes filles effrayées !
Pourquoi leur semble-t-il
Que l'homme peut les sauver
Et les protéger,
Uniquement cet homme ?
Si un malheur
Leur advient,
Ces jeunes filles effrayées
Le disent
A cet homme en priorité.

- Priyanka Sonkar
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Maman a planté des arbres



Maman souhaitait
Que j’aille dans une bonne école
Que je quitte le village
Que j’aille à l’école du canton
Un jour m’ayant pris avec elle Maman partit
Pour la toute nouvelle école ouverte dans le canton
« Tu connais bien l’agriculture ?»
Demanda le professeur de mathématiques, calculateur
« Oui, dans la pépinière avec la binette… »
« Plante ici aussi quelques arbres
Nous ferons l’inscription.»
Le même jour enthousiasmée
Maman s’est attelée
À creuser des trous profonds jusqu’à la taille
Le long du mur de l’école
Pendant plusieurs jours Maman
A planté des arbres avec assiduité
Comme si elle m’implantait à l’école
«Maintenant que tous les arbres sont plantés
Inscrivez-le»
Dit un jour Maman
« Le principal refuse »
Répondit le Monsieur Gupta des mathématiques
Ce fut comme un choc pour Maman
Comme si toute la végétation avait pris feu
Le temps a passé
Aujourd’hui ces plantes sont devenues des arbres
Ondulant dans la brise avec insouciance
Moi aussi en les voyant je me déploie
Ainsi que Maman l’avait voulu
Pareil aux arbres je deviens.


// Tekachand

/ Traduction du Hindi par Jiliane Cardey
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