Il est parfois plus facile de mourir que de vivre. Le suicide est toujours une tentative de vie et non de mort. Se tuer, c’est se libérer de ce qui empêche l’individu de vivre « normalement ». Ce qui échappe toujours à l’entendement général, on dirait ! On croit que le suicidaire veut mourir et blesser son entourage implicitement, en libérant la place que lui-même n’a pas eue : une place neutre. Aujourd’hui, on camisole un suicidaire chimiquement, mais pas pour son bien. Pour sa famille et pour que le corps médical ne se retrouve pas avec un cadavre sur les bras. On en revient toujours à la même question. Et le patient ?
Alors, la victime se laisse cerner par les prédateurs. Parfois elle y trouve même un intérêt, une jouissance. Ce qui, bien entendu, fait que le prédateur épuise toute sa perspicacité à utiliser sa proie au maximum. Jusqu’au moment où elle ne devient plus utile. La proie est alors éliminée.
La proie a une limite. Le prédateur n’en a pas. Même mort.
On a tous besoin de penser à quelqu'un pour avoir le courage de rester debout.
Contrairement à l’adage, personnellement, je pense que vouloir n’est pas du tout pouvoir, ni avoir. Vouloir, c’est un rêve. Avoir, c’est le fruit d’un travail. Quant à pouvoir, c’est la capacité à fournir les efforts nécessaires pour qu’il n’y ait pas trop de différence entre les choses « voulues » et les choses « eues ». Dans un monde où l’on pense que tout est dû, ça ne peut faire que du bien !
Mais je pourrais être tenté d’assassiner ceux que je considère comme des « pédoclastes ». Je sais que ce terme n’existe pas, mais il signifie littéralement : casseur, briseur d’enfants, contrairement au mot « pédophile » qui veut dire « aimant les enfants ». On croit rêver, non ?
La déchéance qu’est devenue ma vie me répugne, m’écœure. J’y renonce.
Mais je m’y résigne avec bonheur… mon seul et unique sentiment restant.
La société est devenue une telle foire aux effets étourdissants, aux promesses de pacotille, qui tendent à se répéter jusqu’à la folie, une dictature, sous différentes formes.
Le Français devient américain, puissant et lâche. Nous savons que l'inhumain et les culs-bénis sont comme un couple de névrosés. Notre pays vit dans la peur : la bonne aubaine pour nos hommes politiques complètement largués qui l'alimentent ! La France a aussi peur de découvrir son propre visage.
Silence.
— Depuis que je suis partie de chez Franck, je me sens mal. J’ai l’impression qu’il ne me sera jamais plus possible de vivre seule. Quelque chose me dérange en moi, je ne peux pas vivre avec moi. J’ai même un mal fou à revenir sur ce divan…
Je n’ai pas de compagne, pas de famille à moi, personne qui ne me retient dans mes envies, personne qui partage mes désirs, mes projets, ma foi, personne qui se soucie de mon travail. Mais, dans un même temps, je réalise que je peux agir à ma guise : manger où je veux, quand je veux, aller voir un film ou des amis… sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Je peux accomplir de belles choses, mais aussi, sans équilibre, me montrer destructeur pour les autres et pour moi-même. C’est sur cette frontière que je me positionne aujourd’hui