AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.97/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Strasbourg , le 05/06/1977
Biographie :

Poète, écrivain et peintre français, d'origine alsacienne.

Il est également éditeur, Belladone édition (2015 - 2018), sa collection de poésie de l'Olifant a intégré éditions Abstractions en 2020.

Se produit régulièrement dans des lectures publiques. Il fait partie des 100 poètes de la scène francophone illustrés dans les vidéos poèmes de "Appelle-moi Poésie".

Il anime une émission de radio (RBS) "les amis du souffle sacré".

Il écrit en français et en anglais.

Ajouter des informations
Bibliographie de Gregory Huck   (4)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Le poème "La Vie-Lolita" de Grégory Huck par Appelle-Moi Poésie


Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Tu as mis tant d’éternité dans tes baisers qu’aux confins de l’univers un géant s’est levé. (Sapiens Terminus – VII. Le cri fondamental)
Commenter  J’apprécie          70
Suite à cette confidence, les deux nouveaux amis s’adonnèrent à un jeu. Apolline donnait un nom de poète, et Khalil lui disait si oui ou non l’écrivain en question séjournait en Arcadie. Paul Claudel, Saint-Pol Roux, Saint-John Perse, n’a jamais su répondre à la question qui donne accès à ce royaume.
Apolline évoqua également sa rencontre avec Orphée dans le Grand Verger, ce qui ne manqua pas d’étonner Khalil Gibran. Car jamais personne en Arcadie n’eut vent de la présence de ce personnage mythologique. Elle avoua sans détour avoir fait l’amour avec lui, et les deux se prirent à imaginer quelle sorte de créature elle enfanterait si par enchantement Orphée l’avait fécondée.
Au milieu de la nuit, épuisée par tant de paroles exaltantes, Apolline s’endormit sur le tapis oriental qui ornait le sol du salon du Prophète. Ce dernier recouvrit la petite d’une épaisse laine et s’en alla dans son cabinet pour s’atteler à ses travaux d’écriture.
Apolline fit un nouveau rêve prophétique. Telle une pièce de puzzle, ce songe vint compléter les deux précédents : elle se trouvait au Grand Verger, se tordant de douleur, son bas-ventre la faisait horriblement souffrir. À ses côtés, Orphée la soutenait tant bien que mal. Elle se mit naturellement accroupie et sentit le besoin de pousser. Après plusieurs cris stridents, elle expulsa de son sexe un œuf de grosse taille. La coquille se brisa suite à sa chute sur le sol, le fameux oiseau sans visage à quatre ailes et six pattes s’en extirpa. Le volatile activa plusieurs fois ses ailes afin de se sécher et prit son envol.
Au matin, les yeux ouverts, elle resta longuement allongée, songeuse. Plus tard, elle se mit en position du lotus, elle se roula une feuille de tabac abandonnée sur le fauteuil du Prophète, l’alluma, toussa un peu, et savoura sa cigarette. Elle força son esprit pour l’obliger à lui révéler si son rêve était un souvenir occulté par sa conscience. La sensation transmise par ce cauchemar se balançait sur la fine lame qui sépare la réalité de l’imaginaire. Elle ne parvint à aucune conclusion, et décida de garder tout cela pour elle.
Commenter  J’apprécie          40
De quel exceptionnel reniement de soi
faut-il faire preuve pour vivre parmi les hommes.
Commenter  J’apprécie          60
Mon fils

Tu seras encore là
à la fin du monde...
J'ai bien tenté de prolonger la lumière,
mais ils étaient trop nombreux
à avancer l'heure de l'ombre...
Ce n'est pas un drame,
c'est la justice immanente
qui reprend son souffle.
L'humanité crèvera dans un chuchotement...
paradoxalement lors de l'épilogue
ils s'aimeront tous,
il y aura bien un dernier mot prononcé,
puisse-t-il être drôle ou d'amour.
Comme toi.
Commenter  J’apprécie          40
La vie-Lolita
Parce que l’amour ne disparaît pas tout à fait, je suis vivant. Je suis vivant et je vais m’assoir dans ce bistrot comme en mille huit-cent cinquante, attendant l’absinthe et les fantômes… et s’il n’y a ici que du vin nouveau et des spectres modernes, je m’en contenterais comme on s’arrange d’un baiser sans sentiment, sur les genoux d’une muse sans source. Je fumerais l’âme éteinte des indiens et je refoulerais mes jalousies rétrospectives dans quelques volutes, foulées froides, qui forment le nom d’un amour devenu extérieur de toute éternité. Je serais vorace de raisins amers, de déclarations obscures sous la poitrine ballante d’une passion parfaite d’illusions. Dorénavant les promesses qui ne seront pas tenues seront privées de lèvres. Je serais absent des luttes, et je vais aller ainsi errer, incinérant mon soleil fâché, ainsi errer comme un poème barré dans vos livres. Je serais enfin plein de réponses inouïes et je bénirai païen, avec les cendres d’un arc-en-ciel, la vie-Lolita, la vie-Lolita.
Commenter  J’apprécie          30
Le jour même de son arrivée, Apolline avait traversé le premier quartier, celui des Muses et musiciens. Elle s’y était un peu attardée, tout en gardant en mémoire qu’on l’attendait au Nord. Elle avait admiré l’architecture des maisons de pierres au toit de mousse. Au détour d’une ruelle, elle avait accepté le présent d’un très vieux musicien, un pendentif d’ambre qui lui apporterait purification et protection. Plus bas, dans le village, la Muse Érato lui avait offert de remplir sa gourde d’une décoction à base de gingembre et de basilic. Apolline avait remarqué le beau port de tête de l’« Aimable » coiffée d’une couronne de myrte et de roses. Les habitants de ce quartier vivaient nus, d’ailleurs on lui avait proposé plusieurs fois d’abandonner sa robe légère, mais elle s’y était refusée, somme toute un peu gênée de s’exposer en tenue d’Ève à des regards inconnus. Sa fibre poétique avait vibré au rythme des lyres dont les musiciens jouaient harmonieusement de place en place.
Commenter  J’apprécie          30
Tandis que les premiers créneaux du Labyrinthe des Enfants Couronnés se dessinaient au loin, Apolline songeait à sa nuit prodigieuse passée avec Artaud le Momo. Ce fut là une rencontre fondatrice, karmique, plus rien ne serait désormais comme avant. Ils n’avaient pas consommé le cactus qu’elle avait apporté en tant qu’offrande, ce n’était pas le bon. En cas d’ingestion, celui-ci n’aurait pour effet unique que de faire chanter l’anus. En remplacement, Antonin avait préparé une soupe de psilocybe Arcadia. Apolline, affamée, avait avalé ce jus très amer d’une traite. Elle savait qu’il s’agissait d’un consommé de champignons hallucinogènes, mais quoi, elle avait déjà fumé du haschisch en soirée, là-bas sur Terre, ce ne saurait être bien différent. Et pourtant…
Comme Antonin lui expliquait l’identité des Enfants Couronnés, elle sentait une exaltation proche de l’ivresse alcoolique, et elle riait très bêtement et s’en excusait.
Elle avait réussi à retenir l’essentiel des propos de son gourou avant d’atteindre le deuxième étage de son élévation. Tout devint soudain lourd, à commencer par le soleil crépusculaire qui, en s’enfonçant entre deux collines, semblait tirer mollement le paysage avec lui vers un fond sans fin. Elle observait ce phénomène derrière l’épaule d’Artaud qui continuait doucement à dérouler son savoir dans sa langue particulière. La lourdeur de l’extérieur du monde l’avait maintenant envahie, et, sans même avoir la capacité de formuler quelques mots pour justifier son effacement, elle s’allongea. Elle fit un geste paresseux de la main en direction d’Antonin afin de l’encourager à poursuivre son exposé. Mais Antonin se tut, en concluant que peu de mots allaient suffire pour accompagner son voyage.
– Tout ce que je suis en train de voir n’existe pas, n’est-ce pas ? s’exclama soudain Apolline en tentant de se relever.
– Qu’est-ce que c’est que l’existant ? Sinon la face révélée de ce qui nous est donné à voir ? Ce que vos yeux reçoivent à cet instant est une chimère réelle qui ne vient pas uniquement de l’extérieur, mais aussi de votre intérieur. Si vous refermez vos paupières, cela ne va pas interrompre le flux optique. Vous allez à présent voir infiniment et dangereusement plus loin que le réel immédiat…
Artaud disait juste : les visions d’Apolline demeuraient, même en fermant les yeux.
Commenter  J’apprécie          20
Muse californienne

Ce livre est
impossible
comme nous étions...
il a été écrit
uniquement pour tes yeux secrets...
cette poésie va être lue
par des centaines d'autres regards,
mais peut-être pas par le tien...
parce que maintenant
tu es quelqu'un d'autre.
Étrangers, étrangers,
ceci est une étoile refroidie
se réchauffant dans vos mains...
regardez comment elle brille.


Californian muse

This book is
impossible
like we were...
It has been written
only for your secret eyes...
this poetry will be read
by hundreds of other eyes,
but maybe not by yours...
because now
you're someone else.
Strangers, strangers,
this is a cooled star
getting warm in your hands...
look how it shines.
Commenter  J’apprécie          20
Les courges, qui sont par nature sujettes à l’hybridation, avaient muté en une grosse masse, un agglomérat à la peau bien assez translucide pour voir se mouvoir à l’intérieur une sorte de chair multicolore qui faisait rouler ses teintes à l’instar d’un kaléidoscope géant. J’aurais pu rester là, debout, hypnotisé par ces cucurbitacées, si mon ami Pedro ne m’avait interpellé alors qu’il passait dans la rue.

Mon ami Pedro, le magnifique et l’extravagant Pedro ! Il aurait sûrement quelque chose à dire sur tout ça, comme une vérité bien tassée par le marteau d’un Dieu vengeur. Je m’empressai de le rejoindre, quittant sans remords ce potager aliéné, dont une simple promenade à travers ses charmilles pourrait faire vaciller l’esprit du cartésien le plus robuste. Voilà donc ce bon et beau Pedro ! Avec ses cheveux en bataille et sa tête d’après-guerre. Ses tenues toujours inappropriées car à trop vouloir bien faire, il sort en chemise légère l’hiver pensant que le printemps va surgir et en pull-over l’été par crainte du frimas. Pour une fois, il était bien fringué le poète ! En débardeur en plein milieu d’un mois de décembre estival ! Là, il était enfin à sa place ! Et d’ailleurs, il n’avait constaté aucun changement de l’environnement. Au contraire, lorsque je lui demandai s’il allait bien, il m’avait répondu « On ne peut mieux que mieux, même si le mieux est l’ennemi du bien, mon mieux à moi est bien mieux que le tien ! Ma meilleure journée terrestre, en pratique comme en théorie ! ».
Commenter  J’apprécie          10
Un paysage inachevé

Ici, cela s’échappe...
et les champs de possibilités
sont réduits en un chemin
et il pleut.
Abîme...
Nous pensions aller vers le haut.
Fragment d'un orgasme,
ne l’éteint pas
ne le prolonge pas...
L'énergie reptile demeure
dans nos reins.
Doute...
Il y a plus d'esclaves en moi
que de maîtres.
Hors de contrôle
occupés à nous remplir
de solides solitudes.
Je suis un paysage inachevé
dont tu es
la ligne de fuite.


An unfinished landscape

Here it escapes...
and fields of possibility
are reduced in a way
and it rains.
Abyss...
We thought we were going up.
Fragment of an orgasm,
does not extinguish,
does not extend...
The reptile energy remains
in our kidneys.
Doubt...
There are more slaves in me
than masters.
Beyond control
busy filling us
with solid solitudes.
I am an unfinished landscape
in which you are
the creepage.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gregory Huck (11)Voir plus

Quiz Voir plus

QUIZZ 5 = LITTERATURE

Qui a écrit Les métamorphoses en 2 avant JC ?

Horace
Ovide
Seneque
Lucrece

20 questions
55 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature françaiseCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..