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Critiques de Friedrich Nietzsche (338)
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Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Oeuvres philosophiques complètes, tome 6 : Ai..

Pouèt…



Ainsi parlait mon cul quand il s'adressait à mon sous-moi, bullant sa déconvenue dans les larmes de mes yeux d'ahurie que je me paye depuis que je me Nietzschise la tronche à coup d'aphorismes poilants, aux écrits d'une incompréhension addictive, comme-ci ne rien piger me donnait toute légitimité pour me chouter à la vulgarité…



Avant propos, le mec descend seul-tout, à pince avec sa paresse de branlos hermitissieux, pour faire la parabole à tous les trouducs qui font pouèt comme moi cultivant leur sous-moi d'une manière bien torchée …. Ya plus de papier bordel de merde….



La première partie j'ai rien compris, les autres non plus d'ailleurs, quel chiotte, à part que le mec pue l'aigri à vue de montagne, qu'il rejoint souvent pour s'élever, et se taper la branlette intellectuelle avec lui-même, transcendant ses conneries d'une manière poétique et musicale, dansant un pied pointé sur la corde d'un violon, un autre dans le vide abyssale de mon archet, dressé pour s'élever et jouer avec la souplesse de mon poignée, bien trop engourdi pour saisir les accords harmonieux d'une vérité bien cachée, sous mon bide bedonnant souriant de tout son grassouillet, accumulé honteusement dans le dégout… mais ça vous maintient dans l'indifférence…



Pauvre victime d'une névrose corrompue par une enfance mal guérie, m'invitant à surconsommer ma connerie dans ce monde d'enculés qui me pisse son indifférence en ignorant mon mépris, pauvre ver de terre que j'étais, que je reste, que je resterai… écrasé par un système voué à l'échec depuis belle sucette, les cheveux détachées qui dans un mouvement levretique s'adonnant à la plus divine des illusions, qu'un jour peut-être, on ouvrira les yeux sur l'énorme pouèt nucléaire qui immergera d'un illuminé, consommant trop de champignons hallucinomique…



Le nihilisme est contagieux, il propagande les questionneux, se cache des ambitieux, ignore les nécessiteux, un verre de terre qui rampe sa vermine vers les optimistes et gangrène les vertueux à l'eau bénite croupie depuis la genebaise d'une foi révolue athéeistant d'un sur-moi équivalent à l'univers…



Je m'enivre d'aphorisme, oubliant ma sobriété hédoniste, laissez-moi

percher une parabole sur le toit de mon immeuble pour capter mon sur-moi, et enfin saisir toute l'essence de ce bouquin ô combien branlant, me réveillant de ma somnolence pathétique… mais je ne vais me couper les veines aux sons d'un désespoir romanesque dicté par un mort et enterré par la maladie foliesque…



Non bien sur que non, laissez moi rire de moi et des autres, je vais continuer à imiter Candide comme-ci Voltaire avait raison, « parce que tout va bien dans le meilleur des monde », à quoi bon intellectualiser une pensée au dessus de la moyenne chaotique qui peuple notre « chaire » bien tendre engraissée à l'amour propre emmitouflé dans un confort de trouduc intersidéral et jusqu'à l'infini de sa mère la pute… (je vise la mère à personne, sauf si la mère est consentante et pas trop vieille)



Alors un aphorisme c'est quoi :



C'est quand tu dis à ta femme :



« Dégage maintenant, t'es plus une salope, t'es une maman… »



Sous entendu que les seins lui tombent sur les chevilles, que sa peau flétrie sa sagesse, que la voisine va bientôt avoir 18 ans, que le foot finalement c'est pas dégueux, qu'un divorce c'est vite fait, qu'un gosse c'est casse couille, et que la routine c'est mémère…



A plus les copains…







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Oeuvres philosophiques complètes, tome 6 : Ai..

Je savais, en entamant la lecture de ce livre, que je n'en sortirais pas indemne, mais je n'imaginais pas une seconde avoir raison à ce point. Il s'agit là certainement de la plus grosse claque littéraire ET philosophique que je n'ai jamais pris, comme un énorme coup de vent qui m'aurait fouetté la joue, celle-ci risque de rester rouge un bon bout de temps.

C'est simple, il s'agit là pour moi de l'un des plus grand chef d’œuvre de l'histoire de l'humanité, un tel lyrisme, une telle force d'évocation, couplé à de telles idées et concepts philosophiques, les premiers facilitant incroyablement l'assimilation des seconds, c'est proprement hallucinant et plus je lisais, plus je me demandais si je ne rêvais pas face à ces mots qui me secouaient comme sur une mer trop agitée.



Je savais que j'allai lire de la grande philosophie, mais je ne pensais pas découvrir une telle poésie, je pense avoir embrassé une partie de l'état d'esprit de ce livre en souhaitant, entre autres, l'éternel retour de la lecture de celui-ci ! J'avais d'ors et déjà classé ce livre dans la liste de ceux qu'il me faudra relire avant même d'en commencer la lecture, cette idée n'est que davantage présente dans mon esprit après avoir achevé cette première découverte.



C'est une première critique que j'en fais, mais cet ouvrage est tellement dense, tellement puissant, que je pense qu'il m'est impossible de correctement réussir celle-ci du premier coup.

Jetez-vous sur ce chef d’œuvre dès que possible, et même si la philosophie de nous intéresse pas, même si vous vous pensez incapable de jongler entre les différents sens que Nietzsche donne à son discours, lisez donc ce livre, ne serait-ce que pour son incroyable force évocatrice et sa poésie.





Juste phénoménal.
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Oeuvres philosophiques complètes, tome 6 : Ai..

Nietzsche présente lui-même ce livre comme un 5e évangile , il veut en faire l'équivalent des poèmes de
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Oeuvres philosophiques complètes, tome 6 : Ai..

"Ainsi parlait Zarathoustra" est une œuvre magistrale, quoique nous inspire la pensée nietzschéenne. Car Friedrich Nietzsche fait partie des rares philosophes capables de transmettre aux autres une pensée par une virtuosité littéraire hors du commun. Ce don lui a permis de devenir un philosophe populaire, abordable et universel. Le problème de la transmission d’une pensée individuelle est d’ailleurs présent dans cette œuvre puisque Nietzsche évoque, par l’entremise de son prophète Zarathoustra, sa difficulté de créer de nouvelles valeurs, issues non pas de la masse des hommes mais de sa propre individualité. Car si l’on s’isole trop de la masse, on s’exclue et on ne se fait plus entendre. Nietzsche, profitant de la mort de Dieu, trouve la bonne distance pour exposer son idée du surhomme. Ce créateur doit profiter du chaos présent (fin du XIXe siècle) pour trouver son incarnation, avant que le dépérissement du dernier homme, faible, petit et aimant le confort, ne devienne irréversible. Cette pensée exubérante, tonitruante et iconoclaste prend la forme d’un long poème biblique. Nietzsche s’adresse à nous tel un prophète, s’inspirant probablement des nombreux textes religieux, Bible ou Evangiles, qui ont nécessairement accompagné sa formation intellectuelle. Les sentences et les assertions y foisonnent, en contradiction avec le rejet, pourtant très net, de Nietzsche de tout dogme imposé aux hommes par n’importe quelle religion. Mais cette forme impérative donne à sa pensée toute sa crédibilité. Pour Nietzsche il y a urgence, le surhomme doit advenir pour détruire sans scrupule les anciennes valeurs manichéennes qui n’ont aucun fondement rationnel, car celles dites mauvaises se révèlent bonnes et inversement. Par exemple l’amour du prochain, un acte purement égoïste et méprisable qui sert à recevoir l’estime des autres ; ou bien les fabulations de la justice qui pense punir une exception dans un criminel, alors qu’il n’est que l’arbre qui cache la forêt, dissimulant les pires passions mortelles d’une société tout entière. Ainsi parla Zarathoustra !
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Oeuvres philosophiques complètes, tome 5 : Le..

Ayant lu bien longtemps "Ainsi, parlait Zarathoustra", j 'ai essayé de me frotter au "Le Gai savoir"du grand philosophe allemand, Nietzsche. Pour ce qui ont lu ce philosophe savent en quoi se résume son système philosophique. Faire table rase de toutes les doctrines et les religions du passé et fonder de nouvelles bases et de vivre le réel tel qu 'il se présente à nous et ne pas fonder des espoirs sur l'au-delà .Le Gai Savoir est un essai où l' on retrouve à la fois de la poésie et de la philosophie.

On note le nouveau souffle qu 'apporte cet essai à l'oeuvre du philosophe .
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Oeuvres philosophiques complètes, tome 5 : Le..

Après le sobre et abrasif « Humain...trop humain » que Nietzsche dicte à Peter Gast au cours des sombres jours qui suivent sa rupture avec son idole Wagner et au cours desquels il est particulièrement atteint par le mal qui le rongera désormais, l’espérance d’une rémission a bien fini par se faire sentir et, de son esprit convalescent, l’« Aurore » fragile a surgie avec légèreté, esquissant d’une manière encore indéterminée de sublimes possibilités à développer.

Et nous voilà soudain devant « Le gai savoir »! Nous pénétrons, attirés par les rythmes mystérieux et gracieusement dansants des poèmes d’introduction, dans un monde où l’eau plate du savoir nous est présentée sous la jolie forme d’un pétillant Champagne. Quel esprit saura en jouir sans y perdre sa sobriété? Voilà le défi qui nous y est lancé!



13 Pour les danseurs

Glace lisse

Un paradis

Pour qui sait danser



35 Glace

Oui, parfois je fais de la glace :

La glace est utile pour digérer!

Si vous aviez beaucoup à digérer,

Oh, comme vous aimeriez ma glace!



Le moment est venu de prendre du recul devant les folies qui nous entraînent d’une main de fer. La religion, la morale, l’art, la science ne valent pour nous que si nous le voulons bien. Aucune voie ne saurait en imposer à notre joyeuse envie de nous esclaffer. Rien n’est exempt de travers ridicules, d’absurdités, d’erreurs de calcul dans l’économie des fins et des moyens. Et pourtant, l’intention demeure toujours de viser la vérité la plus sérieuse et la plus dure. La santé, c’est l’état de liberté qui découle de cette prise de distance à la fois lucide et ironique par rapport à la vérité, car cette dernière n’est rien d’autre que la mort.

Alors apprenons à nous baigner librement de sublimes illusions. Non pas pour en faire notre état permanent et sombrer ainsi dans la médiocrité ambiante, mais pour s’éclater dans l’enthousiasme le plus pur, dans l’instant fugace d’un spasme d’existence inoubliable, avant de retourner toujours, de plus en plus profondément, à l’implacable vérité. Voilà ce qu’est Nietzsche pour moi, mes amis. Ecce Homo!

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Humain, trop humain

Ce livre m'a permis de comprendre L'...."Humain, trop humain" !... Il m'a permis de relativiser l'homme.

Je vous préviens, c'est long, mais c'est un des trois livres qui m'a donné le plus de difficultés. Je l'ai donc épluché en long, en large et en travers...

Humain, trop humain », (1878), est un pavé de 680 pages en trois livres : 1) Humain, trop humain ; 2) Opinions et sentences mêlées ; 3)Le voyageur et son ombre.... Les trois livres sont présentés comme une suite d'aphorismes (réflexions). le sujet concerne tout ce qui freine l'avancée de la civilisation, tous les vices et aveuglements de la société. Nietzsche s'étonne que, depuis la brillante civilisation grecque, notamment depuis les penseurs du IVè siècle avant JC, nous ayons à peine avancé en philosophie. C'est qu'entre temps, il y a eu le christianisme, et sa foi aveugle, ses martyres et ses saints qui entretiennent la passion. Les chrétiens ont tenté de réprimé le mal (péché), les visages des croyants étaient tristes, ayant peur de l'enfer. Au contraire (II, 220), les Grecs ont fait des fêtes avec ce qui est humain, trop humain (passions et mauvais penchants). Ils considéraient cela comme quelque chose d'inévitable au lieu de le calomnier comme les chrétiens le firent plus tard. 





« Dieu est mort … Et c'est nous qui l'avons tué !» (Le Gai Savoir, 1882). Lire Nietzsche (1844-1900) est une expérience. 

Je suis arrivé à Nietzsche fasciné par sa moustache et certains aphorismes cinglants ou émouvants ! 

.

MODELE : 

Nietzsche est un auteur difficile à comprendre, car il pose peu de questions. Il affirme et tranche, souvent sans argumenter ! Ce qui m'a interpellé dans le titre est le mot « trop ». Comment peut on être trop humain ? 

La réponse est dans le livre. 

J'ai construit un modèle au bout de 60 pages pour plus de facilité : 



A) L'humain, trop humain, c'est, selon Nietzsche, l'ensemble des croyances, défauts, fautes, malversations humains qui génèrent des contre-vérités. 

Celles-ci empêchent le progrès de la civilisation. 

En premier lieu, la croyance en la religion chrétienne, entretenue par les saints et les prêtres, est trompeuse : la promesse du paradis ? Tout est hypocrisie, et la guérison des vices humains par la contrition, la réparation de la faute, du péché, le fait de faire peur avec l'enfer, tout cela est est duperie et n'améliore pas la condition humaine . le martyr et la souffrance rend les gens tristes (Livre I). le christianisme est aussi une privation du libre-arbitre dont se réclame Nietzsche. Il crée des « esprits-serfs », soumis à la loi implacable du christianisme. 

Mais il y a aussi d'autres contraintes au progrès de la civilisation : une certaine forme morale, la vanité des hommes et une certaine forme de justice sont également des freins. 

Tout cela empêche la civilisation d'aller vers le progrès et la vérité. 

B) l''avancée humaine vers la vérité se fait par la connaissance : 

l'art, les lois, la psychologie (Sigmund Freud lui aurait été très utile, car Nietzsche s'approche du ça, moi, surmoi), les sciences, dans lesquelles il inclus la philosophie et L Histoire, sont des sources de progrès humain. 

C) le but visé par notre philosophe est la Vérité, c'est à dire « le tout », « le monde », la sagesse, les penseurs, le naturalisme. Il faut y arriver grâce aux savants et aux « hommes supérieurs ». Les sources de Nietzsche sont surtout les philosophes grecs, ceux des Lumières, et Schopenhauer. 



Mais tout au long du livre, je sens l'angoisse de Nietzsche à travers son livre, l'angoisse de vivre trop peu de temps pour voir son modèle émerger complètement. 



LE PROBLEME DES « DECHETS LITTERAIRES » DE L'AUTEUR . 

Dans ce livre, Nietzsche est un plaisantin, ou alors le début de sa folie pointe le bout de son nez. Longtemps, dans le livre, je me suis demandé si cet esprit brillant était sérieux quand il sortait une bêtise, un concept flou, qu'il défend ou fustige selon ses humeurs. 

Ce livre est une somme de réflexions et sentences, plus ou moins désordonnées.C'est parfois dû à mon incompréhension, ou à un manque de développement de l'auteur, une traduction inappropriée, des concepts flous, un passage du coq à l'âne, un manque de transitions. 

Il y a des opinions que je trouve fausses, ou niaises, ou floues. 

Sans ces déchets, Friedrich Nietzsche aurait pu faire un excellent livre de cent pages ! 

Mais il ne perd pas l'occasion de s'exprimer sur ces déchets, et s'insurge contre le lecteur « semi-aveugle » qui se met en colère contre le philosophe qui n'émet que 5 idées en 50 pages ! (III, 143). 

Tout cela n'est il pas un fait exprès, une stratégie ? 

Nietzsche dit que les esprits supérieurs ( je l'inclus) doivent noyer leurs idées dans des réflexions banales et médiocres pour se protéger et en plus, cela permet une certaine compassion avec le lecteur. Ils se fabriquent, dit il, « un masque de médiocrité » (III, 175). 

J'ai cru comprendre que c'était le premier livre qu'il écrivait sous cette forme d'aphorismes. C'est dommage. 

Autre hypothèse : il est dans sa phase de recherche, et « Humain » est encore un premier jet sur certains concepts ( c'est sa quatrième oeuvre sur 17 ). 

Enfin, le bric à brac d'aphorismes, souvent non contextualisés et non argumentés, ressemble à des notes éparses que Nietzsche aurait jetées sur un petit carnet au gré de ses promenades. Il y a même des recettes pour les malades, les trop enthousiastes, ou contre les vaniteux ! 

C'est un pince sans rire de l'écriture, capable d'auto-dérision ! 

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MON ALPHABET NIETZSCHEEN : 



Allemand : Nietzsche semble déçu par la pauvreté de la littérature allemande par rapport à celle de l'Antiquité grecque ou de la France des Lumières, mais croit en son renouveau avec Johann Von Goethe et Friedrich von Schiller. 

Âmes : terme utilisé plusieurs fois par Nietzsche, bien mal à propos, puisqu'il ne croit pas en Dieu ! Je pense qu'il veut dire « esprit humain » ou intelligence. 

But : le but de Nietzsche est d'amener le monde à « la direction et la surveillance de la civilisation universelle sur terre ». 

Classique : ce qui est oeuvre classique, c'est le sommet, et cela dure dans le temps. 

Compositeurs : Nietzsche est musicien. Il fait une belle analyse de ce qu'on appelle maintenant les musiciens classiques, mais bizarrement, il ne parle pas de son ami Richard Wagner ! 

Conscience : concept important chez Nietzsche, qui je crois, répond à la définition officielle : « . Elle est ce que l'on sent et ce que l'on sait de soi, d'autrui et du monde ». (Psychologies.com). 

Croyances : concept essentiel chez Nietzsche, qui, avec la Force autoritaire, empêche le progrès de la civilisation. . 

Demi-aveugles : ce sont les lecteurs qui, comme moi ( !), sont furieux d'un gaspillage-déchet « de cinquante pages pour faire part de cinq idées « !...Et puis j'ai compris sa tactique, exposée plus haut. 

Donner : rend plus riche que recevoir (III) ; c'est quand même très chrétien, ça ! 

ERREUR ; les erreurs, contrairement à Gaston Bachelard ou Fiodor Dostoïevski, ne sont pas, pour Nietzsche, source de progrès, mais des freins : par exemple, le christianisme est une contre-vérité, une erreur, qui a empêché l'humanité d'avancer dans la foulée des penseurs Grecs. 

Esprits-serfs : opposés aux esprits-libres, ils sont soumis à une dictature, ici celle de la loi chrétienne. 

Force : un des éléments essentiels de la philosophie nietzschéenne. Il se désole que la Force soit toujours supérieure à la Raison. 

Folie : Nietzsche parle assez souvent de la folie ; il en a peur ou la méprise, selon les pages. Il tombera dedans, comme pas mal d'artistes.

Génie ; Les génies sont pour lui, la perfection ; 

Goût : le bon goût est celui de la maturité. le mauvais goût, il appelle ça la vulgarité. 

Grecs de l'Antiquité : peuple qu'il admire. 

Histoire : secteur de recherche dont, à son avis, les gens éclairés n'ont pas assez tenu compte. 

Hypocrisie : va avec jalousie. 



Jésus : Nietzsche a un sentiment ambivalent envers lui, car il fut relativement bon, sage, et quand même assez proche des idées du philosophe, mais c'est quand même le père du christianisme ! 

Justice : concept ambivalent pour lui, selon que l'homme est responsable ou irresponsable : ceci est encore confus. Peut être qu'il le précisera dans ses livres ultérieurs. 

.K 

Liberté, libre-arbitre : notions essentielles pour l'auteur qui se réclame des libre penseurs. 

Morale : terme ambivalent selon qu'il s'agit de la morale chrétienne, ou de celle qui permet de préserver la société. Ce concept de morale, moralité sera mieux étudié dans le livre suivant (Aurore, 1881). 

Lumières : mot essentiel pour Nietzsche. Premièrement, il définit ce qui éclaire, par opposition à l'obscurité de la croyance chrétienne. Cependant, on sait que l'Eglise catholique utilise aussi la lumière pour appeler les croyants vers Dieu. le pape Jean Paul II, à La Réunion, prononça une homélie et quelques mots en créole dont les Réunionnais présents à l'époque se rappellent encore : "rest pas dan fé noir". Deuxièmement, cette notion rappelle les philosophes de Lumières, les premiers à se passer de la métaphysique, et à mettre l'Homme au centre de la recherche. 

Maturité : comme le bon vin ! Les hommes non matures, trop humains, sont dans la colère, la violence, la croyance. 

Métaphores : souvent utilisées dans ce livre, elles servent pour convaincre, non pour démontrer. 



Opinion : c'est pour lui la meilleure sentence, entre croyance et jugement, à vérifier. 

Peuple : pour Nietzsche, il ya le peuple, les gens cultivés, et puis les génies. 

Philosophes (III, 171) : « employés de la science », comme les savants, souvent désagréables, qui construisent des systèmes épistémiques, et croient ainsi avoir bouclé la boucle. 



Raison : Nietzsche compte sur la raison pour faire « avancer » la civilisation, mais ce chemin est « contraint par la Force et les Croyances. 

RESPONSABILITE : c'est sans réponse : l'homme est il responsable ? Ca le tracasse, car la responsabilité est liée à la justice. Notre philosophe donne des pistes à creuser ! 

Socrate : sentiment nuancé de Nietzsche vis à vis de ce philosophe, car intelligent, mais, d'après lui, à l'origine du crépuscule de la pensée grecque. 

Supérieur : Nietzsche compare tout. le génie est l'homme supérieur. ; Socrate a une intelligence supérieure à celle de Jésus. 

Transition (est) inutile pour lui (III, 106) : NON ! Je ne suis pas d'accord : elle permet de meilleures explicitations, dont on a bien besoin dans ce livre composé d'aphorismes. 

Trop humain : « Mais enfin le vent s'élève de nouveau dans les arbres, midi est passé, et la vie l'attire encore vers elle, la vie aux yeux aveugles, suivie de son cortège impétueux : les désirs et les duperies, l'oubli et les jouissances, l'anéantissement et la fragilité. » (III) 



Vanité : Nietzsche parle de l'homme vain, celui qui est vaniteux. Il peut être dangereux car rusé et dissimulé (III, 181). 

Vengeance : Nietzsche y fait souvent allusion comme d'un fait négatif, ou d'un fait de justice. 

VERITE : but suprême de Nietzsche. 













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NIETZSCHE ET HITLER. 

« Nietzsche a souvent été présenté comme étant un précurseur du nazisme. « (Curiositas). 

Pour moi, au vu de ce livre, c'est archi-faux. 

Il déteste la force autoritaire. 

La soeur de Friedrich, Elizabeth, est amoureuse de son frère (Wikipédia). Lors de la folie de celui-ci (1889-1900), elle organisa une campagne de promotion pour son oeuvre. Elle fut à l'origine de la falsification de son livre posthume « La volonté de puissance ». En 1930, elle adhère au parti nazi. En 1935, Hitler fait le déplacement aux funérailles d'Elizabeth pour récupérer la pensée du philosophe, et on sait qu'Adolf est un maître en manipulation. 

Nietzsche a admiré le siècle des Lumières français : il n'aurait jamais pu s'attaquer à ce pays qu'il respecte car il prolonge la Grèce Antique par la pensée. 

Dans « Humain, trop humain », Nietzsche admire les Juifs. 

Le philosophe n'aurait jamais pu suivre le führer : dans l'aphorisme (I, 458), il fustige les dictateurs. Dans un autre (II, 133), il accuse tous les fanatiques car ils n'ont aucune conscience artistique. Ailleurs ( III, 181), il dénigre et méprise les vaniteux, convaincus de leur puissance : il les traite de rusés et dissimulés. 

De plus, les manipulations rusées d'un Etat pour s'attaquer à un autre sans en porter la responsabilité sont dénoncées par Nietzsche : 

« L'Etat accuse l'autre qui, de même que notre Etat, nie l'intention d'attaquer et n'entretient, lui aussi, son armée que pour des raisons de défense, pour les mêmes motifs que nous, on l'accuse, dis-je, d'être un hypocrite et un criminel rusé qui voudrait se jeter, sans aucune espèce de lutte, sur une victime inoffensive et maladroite. « (III, 284) 

Ce que décrit Nietzsche est exactement ce qu'a fait Hitler quelques dizaines d'années plus tard. Par cette simple phrase, alambiquée, j'en conviens, Nietzsche n'aurait jamais pu être pro-Hitler comme on l'en a accusé post-mortem. 

.



EN CONCLUSION : 



Pour répondre à mes e-cops de Babelio, voici mon opinion sur cette phrase du livre : 



« Si le Christ a vraiment eu l'intention de sauver le monde, n'a-t-il pas manqué son entreprise ? 



Je pense, comme Junie que le Christ et Dieu ne sont pas là pour sauver le CAC 40. L'objectif de Jésus en venant sur Terre fut de faire comprendre le Bien et le Mal aux hommes. Mais ils ont le coco dur ! Donc, pour ceux qui sont dans le mal, surtout s'ils passent entre les mailles de la justice humaine, ils seront jugés le jour du jugement dernier : en montant au ciel, ils reçoivent des claques, les entités, personnes aimées décédées, leur font comprendre leurs mauvaises actions. En général, ils changent d'attitude. Ceux qui persistent deviennent des âmes errantes et essayent d'attirer des vivants vers le mal. 

Je suis déiste. Je pense que Nietzsche s'est trompé de cible. Au lieu d'attaquer Dieu, il aurait été plus cohérent, pour moi, qu'il s'en s'en prenne à l'institution, le Système Chrétien et l'Église, ce que j'appelle « la liturgie », et le « système des robes » : pape, cardinaux, évêques, qui ont imposé tout un tas de restrictions à l'humain en s'enrichissant, tout du moins au Vatican. Dieu et Jésus n'ont jamais voulu tous ces rites sectaires que l'Église a imposés à ses fidèles. D'ailleurs, Nietzsche a un jugement modéré envers Jésus, bien que toute sa vie, il règle ses comptes avec la chrétienté. 

…......... 

….......... 

Et voilà ! 



Nonobstant son fouillis de pensées, le philologue Nietzsche est un grand écrivain, et je trouve qu'un certain nombre de ses aphorismes sont des fulgurances.

Parmi les dizaines de citations que j'ai repérées de lui, voici les deux plus belles, pour moi : 



« Laissez-moi hurler et gémir et ramper comme une bête : pourvu que j'obtienne la foi en moi-même ! le doute me dévore, j'ai tué la loi. « (Aurore, 1881) 





« Il faut encore porter en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. « (Zarathoustra, 1885) 

.

Nietzsche a laissé des traces dans mon petit cerveau, et je pense que je vais bientôt l'utiliser.

Il fallait que je découvre Nietzsche. Ce fut une expérience !....Désolé pour la longueur de la critique. Et maintenant, je vais lire celle de Colimasson : )
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Oeuvres philosophiques complètes, tome 6 : Ai..

Chaque lecture de Nietzsche est une aventure !

Zarathoustra, le prophète, a existé plusieurs siècles avant Jésus, en Perse.

Pourquoi Nietzsche a t-il utilisé ce nom ? Mystère....

Je dois préciser que pour résumer et critiquer un livre de Friedrich, il faut un QI de 180, d'où mes 4 étoiles seulement, car je n'ai pas tout compris.

Je me contenterai donc d'une simple interprétation de ce que j'ai reçu, entendu, perçu

.

Ainsi, Zarathoustra parla aux hommes, mais ils ne comprirent pas.

Dégoûté, il alla se réfugier dans la Nature, dans une caverne dans la montagne, parmi les animaux bienveillants.

Et il danse, danse, danse,

c'est sa façon d'aimer..

d'aimer la vie pour oublier le dégoût que lui inspirent les hommes avides et orgueilleux, et les prêtres et les

chrétiens, qui ont "posé" le Bien et le Mal comme jugements.

On comprend que Nietzsche / Zarathoustra, en 1885, veut utiliser l'humanité comme un pont pour aller "par delà le bien et le mal" ( ce sera précisé un an plus tard ), afin de réaliser le surhomme, par le pont qu'est l'humain, ou avec la barque de Zarathoustra, au delà de la mer, vers l'île bienheureuse, afin de réaliser le surhomme.

Je ne comprends pas bien ce qu'est le surhomme.

Même Hitler s'y est trompé, grave...

Sans doute un homme qui ne juge pas.

Mais qui jugera, puisque de source bien informée, Zarathoustra apprend que Dieu est mort.

Il est mort de trop de compassion envers les hommes :

ils l'ont déçu et épuisé.

Ainsi, Zarathoustra rencontre l'ancien pape, devenu hors service. Celui-ci aussi est déçu des hommes.

Il se crée alors une petite cour de dégoûtés de l'humanité autour de Zarathoustra : des disciples.



Also sprach Zarathoustra à tous ces déprimés qu'il appela ses hommes supérieurs.

Mais, par derrière, un déprimé malin descendit le prophète, et ils reprirent tous leurs bonnes vieilles habitudes de prier.

Colère de Zara !

Déçu : même eux ne comprennent pas....

... C'est alors que vint un signe....

.

Que dire de ce que j'ai ressenti à cette lecture ?

Donnée comme une oeuvre philosophique majeure, je trouve qu'elle touche aussi à la religion, la sociologie, la psychologie.

D'un point de vue philo, je pense comme l'auteur aux belles bacchantes que l'humanité se tire une balle dans le pied depuis la nuit des temps.

Sur le plan religieux, oui les "religieux" ont abusé et tiré la couverture à eux, à l' inverse de ce que prône Jésus, qui n'est pas descendu par minou, ni par Nietzsche, je crois.

Mais contrairement à lui, je ne suis pas athée ( c'est une autre histoire ). Mais j'ai apprécié LE SIGNE.

Socialement, Nietzsche méprise ce qu'il appelle la populace, sans tenir compte des difficultés sociales des gens : c'est un jugement, contraire à ce qu'il prône contre l'Eglise.

Psychologiquement, je reconnais les démons et anges qui assaillent Zarathoustra comme.. les patients assaillis de Freud !

.

Nietzsche est un feu d'artifice qui pète dans tous les sens, avec un cerveau en ébullition, plein d'idées, et dommage qu'il ne prenne pas mieux le temps de tout organiser pour atteindre des fins de paragraphes finis, un récit plus achevé. Je crois que la présentation anarchique des idées est le drame de beaucoup de philosophes.



Il y a encore plein de choses à dire sur ce bouquin....

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Par-delà le bien et le mal

Si le Zarathoustra de Nietzsche vous parut être un homme admirable, vous découvrirez Par-delà le bien et le mal comme la source théorique de l’application de sa ligne de conduite.





Zarathoustra, on s’en souvient, vivait loin des hommes, retiré dans la montagne, au milieu d’une nature indocile et souvent peu confortable mais qui savait par ailleurs procurer l’extase de la puissance et qui permettait à la force vitale du presque-surhomme de se délier avec panache. Cette vie solitaire (qui n’est pas solitude) aura permis à Zarathoustra de prendre du recul sur les jugements émis par les hommes depuis des millénaires, et qui continuent encore à circuler aujourd’hui alors que la réflexion devrait conduire à cette évidence absolue : ils ne contribuent pas à élever l’homme et lui font perdre l’équilibre lorsqu’il s’essaie à avancer sur la « corde tendue entre l’animal et le Surhomme », la « corde tendue au-dessus d’un abîme ». Encore un bouquin de misanthrope ? Pas vraiment puisque Nietzsche mena une vie très mondaine, au moins jusqu’à ses quarante ans, fréquentant les meilleurs salons de Bâle. La philosophie de Nietzsche n’est donc pas une pure œuvre spéculative. Elle résulte d’une expérience réelle de la vie sociale, dans ce qu’elle a de pire et de meilleur, nourrie ensuite d’une solitude brusque et forcée qui, dans le contraste, permit certainement à Nietzsche d’élaborer les réflexions qu’on lui connaît.





L’affrontement des forces majeures du Bien et du Mal n’existe pas de manière absolue, et c’est peut-être bien leur avantage. Elles se dispersent sournoisement et il s’agit de les traquer avec attention, ce que fait Nietzsche en s’aventurant dans les domaines des valeurs, des vérités et du pouvoir. Ici, on les appelle péché ou vertu, honte ou pudeur, crime ou charité ; ailleurs on les appelle ignorance ou savoir ; là on les appelle obéissance ou autorité. Mais qui a défini ces normes ? Quelles ont été les motivations de ceux qui les ont choisies ? Avant de cheminer Par-delà le bien et le mal, Nietzsche remonte à leurs sources et voit la dualité émerger avant même la naissance du christianisme, lorsque la morale des esclaves exigeait des conditions de vie plus douces, ralentissant ainsi le développement des hommes puissants –ce qu’on appellerait aujourd’hui « nivellement par le bas » ? Plus de pitié, plus de compassion ; Nietzsche avait pourtant essayé d’en faire preuve après avoir lu les exhortations encourageantes du Monde comme volonté et comme représentation de Schopenhauer, et il avait misé sur l’aptitude de l’ « art total » pour y parvenir –mais cette volonté se solda par un échec retentissant lors du Festival de Bayreuth. Nietzsche y perdit toute sa confiance, beaucoup de force, et le goût de vivre lui vint presque à disparaître. Est-il vraiment audacieux de détruire la force vitale des derniers hommes puissants (mais toutefois pas assez pour résister à la contagion néfaste des autres), de les sacrifier dans la tentative de sauver des hommes faibles que rien ne semble pouvoir élever ?





« Plus un homme représente un type d’espèce supérieur, plus ses chances de réussite deviennent minimes : le hasard, la loi du non-sens dans l’économie humaine, apparaît le plus terrible dans les ravages qu’il exerce sur les hommes supérieurs, dont les conditions vitales subtiles et multiples sont difficiles à évaluer. »





Peut-être, en réalité, Nietzsche n’est-il pas si puissant qu’il veut bien le faire croire, et sans doute porte-t-il à bout des réflexions pour tenter malgré tout de s’en convaincre. Pour ma part, peu m’importe que Nietzche soit ou non le prototype le plus avancé du Surhomme. Il s’est peut-être laissé abattre par sa déception, mais il a su la surmonter seul, il a su la magnifier par ses réflexions, sans ne jamais perdre la sensibilité qui fut pourtant cause de son malheur. Et c’est parce que son œuvre reste toujours sensible, profondément personnelle et authentique, qu’elle charme d’emblée. Pourtant, Nietzsche ne veut embobiner aucun lecteur, qui précise, avec son humour caractéristique : « Mais il ne faut pas avoir trop raison, si l’on veut avoir les rieurs de son côté ; un petit soupçon de tort peut être un indice de bon goût ». Ainsi, à mi-chemin entre le système et l’aphorisme, Nietzsche sépare son livre en chapitres distincts, composé de réflexions plus ou moins longues qui pourront former dans un cas des chapitres, dans l’autre des maximes, passant par le spectre de toutes les formes intermédiaires et s’essayant même à la poésie.





Par-delà le bien et le mal est un livre gai et chantant qui ressemble à un hymne pour la liberté. L’immoralisme de Nietzsche n’est pas une absence de règles ni de lois, comme ce serait le cas dans un système anarchique –c’est un moralisme personnel, fondé sur la certitude que, les cieux étant désormais vides de tout Dieu, il faut les repeupler par soi-même. Nietzsche dépasse son inspirateur Schopenhauer, ce pessimiste qui ne proposait aucune solution, en exhortant l’homme à rechercher en lui ses propres valeurs et ses sincères aspirations. Il rejoint parfois Spinoza en faisant de la recherche un moteur essentiel du développement de l’humanité et un réconfort contre les bassesses de l’existence, mais il se montre moins extrême et plus sceptique lorsqu’il prévient déjà l’orgueil de ceux qui croiront avoir trouvé LA vérité alors qu’il ne s’agirait en fait que de LEUR vérité, ajoutant à l’Ethique spinoziste la souplesse qui lui manquait peut-être. Enfin, Nietzsche se fait précurseur de l’existentialisme sartrien lorsqu’il dénonce et moque l’hypocrisie des bonnes manières qui, non contentes de berner les autres, aliènent également celui qui en fait preuve par pure convention :





« Sa complaisance habituelle envers toute chose, tout évènement, l’hospitalité sereine et impartiale qu’il met à accueillir tout ce qui l’attaque, sa bienveillante indifférence, sa dangereuse insouciance du oui et du non, hélas ! toutes ces vertus, il a souvent à s’en repentir et, comme homme surtout, il devient trop aisément le caput mortuum de ces vertus. Réclame-t-on de lui de l’amour et de la haine –j’entends de l’amour et de la haine comme les comprennent Dieu, la femme et la bête-, il fera ce qui est dans son pouvoir et donnera ce qu’il peut. Mais on ne s’étonnera pas si ce n’est pas grand-chose, -s’il se montre justement ici faux, fragile, mou et incertain. »





Parce que la philosophie de Nietzsche semble plus légère, sensible et émotive que celle de la plupart des autres « philosophes », on lui a souvent reproché de n’avoir qu’un charme captieux. Ce serait là n’avoir pas réussi à surmonter cette certaine forme de moralité qui oppose la raison à l’émotion car –à bien y réfléchir- quel mal (ou quel bien) y a-t-il à se laisser persuader plutôt qu’à se laisser convaincre ?


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Ecce Homo: Comment on devient ce que l'on est

Quel homme fascinant, ce Friedrich Nietzsche !

Dans un de ses derniers essais, "Ecce Homo", 1888, il révèle enfin cet homme : Friedrich Nietzsche lui-même ! C'est une autobiographie.

En trois chapitres, il fait le bilan de sa vie jusque là :

Pourquoi je suis "sage" ;

pourquoi je suis malin ;

pourquoi je fais des livres aussi bons !

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Même si le livre est plus lié, plus fluide que ses oeuvres précédentes remplies d'aphorismes sans transitions, à la dernière page, on se demande toujours qui il est :

dyonisien, ça veut dire quoi : excès, folie, démesure ? ça, oui !

Est-ce un visionnaire ? Solitaire, dans quelle mesure ? "Dur" comment ? "Malmeneur " de l'humanité ? Incompris ? Une sorte d'Einstein de la philosophie ? Un asperger non détecté à l'époque ? Tout ça, je ne sais toujours pas, car il semble jouer avec nous, se jouer de nous !

Mais ce qui est sûr selon moi car il le démontre, c'est qu'il est immoraliste et anti-chrétien, il le revendique haut et fort, anti-Allemand, excepté pour Goethe et Henri Heine, affirmatif, très sûr de lui et même mégalomane ( sauf si c'est un jeu), mais il est aussi et toujours flou même s'il s'améliore, et toujours contradictoire, en dépit de ses dires !

Dans ce livre, il est accompagné de ses deux "frères", Dyonisos et Zarathoustra ( je suis flatté de m'appeler Denis ! ).

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Les biographies de Stefan Zweig : "Nietzsche", et de Michel Onfray : "Les avalanches de Sils-Maria" s'inspirent beaucoup de "Ecce Homo", et même si je commence enfin à cerner la "Bête" sur ce pourquoi il est anti-chrétien, il y a encore bien des zones d'ombre pour moi, notamment sur ... en vrac :

L'idéal, les idoles et statues, l'esprit libre, Dieu, la solitude, l'âme, la "guerre" (comme concept ), la méchanceté, ...qui sont un ensemble de concepts malheureusement non définis par l'auteur.

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Malgré tout, c'est avec une grande joie que j'ai retrouvé mon "Blacksheep" !
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Oeuvres philosophiques complètes, tome 5 : Le..

« Nous autres, athées », dit le père Nietzsche ; « vous autres, croyants ». Je suis croyant, mais j'aime beaucoup Nietzsche. Vous allez comprendre pourquoi.

D'abord, on ne lit pas Nietzsche, on l'épluche, on le décortique, un peu comme les crevettes dont on se délecte ensuite.

De quoi s'agit-il ici, en 1882 ?

C'est une lutte contre :

1 ) La croyance religieuse ;

2 ) La morale religieuse ;

3 ) et un peu contre le travail.

On peut opposer le Gai Savoir au savoir grave des prêtres, et l'auteur, fils de pasteur, luttera sur plusieurs livres contre la religion, mais surtout sur l'influence des prêches sur le peuple.

Friedrich Nietzsche est un lutteur, sa carrure ramassée, ses écrits puissants en font à mes yeux, bien que sur un terrain différent, l'égal de Victor Hugo ou Emile Zola, mes deux autres chouchous du XIXè siècle.

Le Gai Savoir, est, je pense, un livre essentiel dans la pensée nietzschéenne : il annonce la venue de Zarathoustra.

Nietzsche est un naturaliste, un moniste : il pense qu'une âme transcendante n'existe pas.

Dans le contenu de l'oeuvre, pendant les quatre premiers « livres », Nietzsche lutte, à coup d'aphorismes contre la religion.



En général, Nietzsche conçoit ses aphorismes en deux parties.Quand on comprend que son mode de fonctionnement est binaire, c'est gagné :

"vous autres croyants", "nous autres athées", et chaque aphorisme est en général dédié à "vous autres", puis à "nous autres".



En première partie, ce n'est pas dit clairement, mais d'abord il sous-entend beaucoup :

« Vous autres, les chrétiens, êtes... on dirait maintenant

basés, conditionnés, manipulés sur une morale de préjugés collectifs, avec un impératif : du muss ! »….

Pour lui, la religion est un « prêt à penser » qui rassure et occupe le peuple, un peu comme « panem et cicenses » au temps de Rome, et empêche les gens de réfléchir par eux-mêmes.



En deuxième partie de l'aphorisme, il passe à « nous autres, les philosophes, ou les penseurs, ou les athées… », et nous convie au Gai savoir, qui est au contraire, un militantisme pour le recueillement à partir du vécu intime et individuel propre, dans son « connais-toi toi-même », afin d'évoluer vers l'art philosophique, c'est-à-dire la création de pensées propres, permettant à l'être humain d'évoluer vers son libre-arbitre, sa liberté :

la morale est à bannir, il faut voyager, danser par dessus la morale chrétienne, "par-delà le bien et le mal", pour acquérir chacun son libre-arbitre. Ultérieurement, il fera d'ailleurs un livre sur ce thème.

Ses arguments tournent autour du fait que la pensée et la morale chrétienne sont des jugements globaux et culpabilisants, mettant les gens dans des cases, une sorte de prison mentale, alors qu'il vaut mieux aller vers la vraie Lumière, la liberté de penser.

Il avoue avoir été précédé par :

1 ) Luther (c'est un hommage indirect à son père, pasteur ), qui a permis une première libération mentale du peuple par rapport au catholicisme rigide, puis

2 ) une deuxième libération par Schopenhauer, premier philosophe allemand athée.



Là où Nietzsche est innovant, c'est que :

1 ) Il attaque la morale : elle est composée de valeurs et de jugements. Il est d'accord que des valeurs doivent exister, mais pas les jugements, paroles condamnantes, humiliantes.

2 ) Il attaque aussi, dans un aphorisme, le travail, qui empêche le peuple de réfléchir.



Enfin, au livre 5 de l'oeuvre, grande nouvelle, l'auteur annonce que « Dieu est mort » !

Grande nouvelle ! Nous savons maintenant que les ténèbres de la morale se sont enfuies, une grande lumière nous éblouit !

Mais que va faire le vieux lutteur, maintenant qu'il n'a plus d'adversaire ?

Eh bien, il va bâtir un projet : Dieu et Jésus sont morts, un nouveau prophète va émerger et se recueillir sur la montagne : Zarathoustra !



Cependant, il s'aperçoit que ce projet ne se montera pas sans difficultés :

En effet, le peuple, croyant et pratiquant dans l'ensemble, communique plus avec le prêtre qu'avec le philosophe, trop distant. Nietzsche s'aperçoit que créer un nouveau Jésus athée ayant autant de renom que l'original, ne sera pas chose facile.



D'autant plus qu'il a conscience que dans nos projets, "nous autres philosophes" avons tendance à nous éloigner du peuple... Mais c'est volontaire, dit-il à la fin, nous choisissons nos lecteurs par une "écriture incompréhensible".

Je passerai sous silence son "fourbi" habituel : recettes de savoir-vivre, hors sujets, incohérences dû à un vocabulaire volontairement ou non imprécis ou confus, vocabulaire spécifique, aphorismes "planants", où il a peut être fumé la moquette, et même quelques hypothèses fausses.

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Cependant, lire Nietzsche, ce "conquérant-explorateur de l'idéal" est, à chaque fois, une belle expérience, et j'ai éclaté de rire quand il a sorti, vers la fin du livre :

" nous autres, élus de Dieu" !!!
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Aurore

Dans la chronologie des oeuvres de Nietzsche, "Aurore" ( 1881 ) se situe entre "Humain, trop humain" et "Le Gai Savoir" ; ce sont trois oeuvres majeures.

Après avoir creusé les connaissances comme une taupe dans "Humain, trop humain", Nietzsche voit le bout du tunnel ; il voit l'Aurore de sa pensée : il attaque le christianisme, et surtout sa morale ; l'homme doit absolument se libérer de cette morale carcérale qui l'étouffe et l'empêche de penser, de se libérer, délivrer !

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Pendant la lecture de ce livre composé d'aphorismes, j'ai fait quelques schémas pour suivre la pensée complexe de mon Nietzsche ; en voici un :

d'après lui, on peut diviser la société en trois catégories, à la fin du XIXè siècle.

1 ) Il y a, dans le monde chrétien, les dominants, les princes et le haut clergé qui imposent les moeurs, la morale selon leur bon vouloir, leur volonté de puissance et de domination sur le peuple. D'un côté, il y a le jugement civil des tribunaux, de l'autre le châtiment, la damnation éternelle ; ce sont les sanctions de celui qui sortira du droit chemin ; l'espoir du paradis pour les autres. La Bible, et surtout les Evangiles sont déformés à cet usage.

2 ) Il y a les "moralisés", le peuple qui est dans la soumission, la crainte, la crédulité, la lâcheté, la souffrance.

3 ) Enfin, il y a les esprits libres, "doux, agréables au goût et nourrissants, comme des châtaignes que l'on a mises au four à temps, et retirées du feu au bon moment". Ceux-là rampent dans le silence et la solitude, comme Jean-Jacques Rousseau ainsi que d'autres ; grâce à la raison et à la science, ils recherchent la vérité, regardant la société de loin, avec " l'oeil du théâtre", pour trouver d'autres chemins vers le bonheur, la plénitude et la pétulance !

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Déçu par Richard Wagner qui, dans une sorte de trahison, revient vers le christianisme, Friedrich Nietzsche cherche un autre idéal, une alternative à ces préjugés moraux chrétiens qui, pour lui, n'ont aucun sens, et mènent l'homme à sa déchéance, quand il compare l'Européen au Grec Antique ( 1 ).

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C'est alors que... « 6000 pieds au-dessus de la mer, et bien plus haut encore au-dessus de toutes les choses humaines… ». C'est ainsi qu'apparait à Nietzsche le décor enchanteur qui, le 26 août 1881 à Sils-Maria, Suisse, vit naître son Zarathoustra, juste après l'écriture de ce "Morgenröthe", de cette Aurore : )

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( 1 ) je ne suis pas toujours d'accord avec mon philosophe fascinant ! D'abord, il n'a pas vécu parmi les Grecs antiques qu'il loue tant ! Ensuite, il y a des concepts qui me titillent comme la définition de la vanité, de l'Histoire, de "Moira", de l'âme, de l'hérédité, de ce qu'est un criminel, du danger, des créatures souffrantes, de l'orgueil.

Mais dans l'ensemble,...

et même si la fin du livre s'attaque à la psychologie où il devrait laisser s'exprimer Freud ( qui reconnaît des coïncidences entre la pensée de Nietzsche et la psychanalyse ) ;

et même si, comme toujours avec lui, nous avons des passages nuageux, nébuleux, parfois incohérents ;

il arrive à faire puissamment passer son message, grâce à sa passion, sa vitalité ( sa "volonté de puissance" qui, rappelons-le, n'a rien à voir avec celle de Napoléon ou d'Hitler )... ;

cet homme, ce Friedrich, ce ...

... "Nous autres, aventuriers " ;

"Nous autres, dieux" ;

"Nous autres, chercheurs" ;

"Nous autres, penseurs" ;

"Nous autres, hommes modernes" ;

"Nous autres, aéronautes de l'esprit" ... m'est éminemment sympathique !



Pour moi, tout est dans cette phrase d'Aurore que je trouve sublime, et en même temps je le vois avec son regard déterminé et sa moustache farouche :



" Laissez-moi hurler et gémir et ramper comme une bête, pourvu que je trouve la foi en moi-même ! "
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La généalogie de la morale

"Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !"

Ce livre est, à mon avis, le chef d'oeuvre de Nietzsche, le plus abouti des 9 j'ai lus !

Ses idées ne changent pas, mais les arguments, les justifications nous présentent les concepts sous un jour éclairant ! Et pour une fois, Nietzsche ne néglige pas les liaisons !

Cet essai de trois traités, daté de 1887, fait suite et complète "Par-delà le bien et le mal".



Premier traité.

Le "bon", le "méchant" ; le "bon", le "mauvais".

Comme d'habitude, notre ours mal léché, que j'imagine courbé, avec son dos puissant de lutteur et ses doubles foyers, sur sa petite table, à Sils Maria ou du côté de Gênes, démarre en trombe contre tout le monde : Spencer et Buckle et les autres ! Pour lui, tout est faussé ;

les patriciens romains, les nobles, les aristocrates se disent "bons". Pour l'auteur, ce sont "des bêtes blondes", les lions, les Vandales, les Goths, les Aryens, les Allemands du Reich de Bismarck, ceux qui méprisent le peuple, pauvre, faible, les agneaux, contre lesquels s'exerce leur cruauté et des tortures physiques.

Alors, le peuple est frustré, a du ressentiment... Donc surgissent les prêtres qui opèrent un renversement des valeurs.

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Deuxième traité.

La faute et la mauvaise conscience.

Par un tour de passe passe, les prêtres aiguillent le ressentiment de la population domestiquée, domptée vers l'espoir d'un avenir meilleur dans l'au delà. Mais les fauteurs, les pécheurs devront assumer moralement leurs déviances et ne s'en prendre qu'à leur conscience ; les prêtres fabriquent une mauvaise conscience aux croyants. A l'inverse de la force contraignante, de la torture imposée par les lions bonds, les prêtres fabriquent une torture psychologique. C'est une deuxième forme de domination. La messe a remplacé les jeux du cirque.

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Troisième traité.

Pourquoi les curés et les idéaux acétiques ? Pour échapper à la torture physique.

Les lions sont malades de domination, le peuple aussi, frustré qu'il est, mais les prêtres aussi, pour imposer une telle auto-flagellation !

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Qui détient la vérité ? Pas les aristocrates, ni les prêtres ; pas même les savants qui ne savent pas où ils vont. Seuls, les philosophes, sur qui, soit-dit en passant, notre ours mal léché tire à boulets rouges, seuls donc, les philosophes se dégagent pour devenir des individus souverains, autonomes et sur-moraux, ayant une volonté et une responsabilité, une conscience : ainsi naît Zarathoustra !

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. Enfin, je peux mettre 5 étoiles à mon bonhomme fétiche !

En effet,

même s'il joue sur les assonances en allemand, qui ne donnent rien en français ;

même s'il fait quelques néologismes ;

même s'il digresse quelque fois ;

même s'il a du mal à accoucher d'une pensée ;

ses idées originales se sont liées dans sa pauvre tête qui explose de partout, et il nous donne enfin des arguments solidaires qui me paraissent tout-à-fait convaincants !

Bravo, Friedrich !















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Par-delà le bien et le mal

Par-delà le bien et le mal, qu'y a t-il ?

Par-delà le bien et le mal, c'est-à-dire la morale...

par-delà le bien et le mal, il y a le cerveau, comme une voûte céleste multicolore ;

par-delà le bien et le mal, il y a l'humain, trop humain ;

par-delà le bien et le mal, se trouvent l'esprit, le masque des pensées, la corruption, le jugement moral, l'immoralisme ;

par-delà le bien et le mal, se trouvent l'arrogance, la provocation ;

par-delà le bien et le mal, se cache la fameuse volonté de puissance, la vie ;

par-delà le bien et le mal, il y a les devineurs d'âme, et la psychologie.

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Friedrich Nietzsche, au style toujours compliqué ;

Friedrich Nietzsche, manquant toujours d'explicitations, devant être deviné à demi-mots ;

Friedrich Nietzsche, au risque d'être mal interprété ;

Friedrich Nietzsche, cachant, lui aussi, ses vérités dans des délires, des logorrhées, des trucs-bidons, des phrases énigmatiques ;

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mais Friedrich Nietzsche fonçant tel le taureau, bousculant Aristote, Socrate, l'ironie de Voltaire, les Anglais, la mathématique de Spinoza, Leibniz, l'impératif du vieux Kant, le romantisme de Schumann, et même Jésus et l'invention de Dieu ;

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mais Friedrich Nietzsche fasciné par le génie de Platon, Empédocle, Héraclite, Shakespeare, le combat de Pascal, Delacroix, les psychologues français, l'Europe, Schopenhauer, Hegel, et surtout Wagner ;

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Friedrich Nietzsche analyse, au-delà de la morale, quelques concepts en 9 chapitres.

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Ce que je retiens de cet essai, après avoir lu Humain, trop humain, c'est la fragilité de l'homme, mais ça, on le savait..

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Je pense comme lui, quand il déclare que chaque philosophe détient SA vérité ;

je loue son effort pour tenter, avant Freud, de découvrir les secrets de l'âme ;

je compatis quand il se défoule sur l'Eglise, sa bête noire ;

j'aime bien quand il se définit ainsi :

nous autres, savants ;

nous autres, ermites ;

nous autres, Allemands ;

nous autres, mandarins...

J'aime aussi quand il apostrophe les lecteurs : "Mes amis..."

Je trouve bizarre, mais c'est la mode en 1885, sa classification des matières, plaçant la philosophie au-dessus des autres disciplines ;

Je trouve culottée sa façon de se positionner au-delà du bien et du mal : "nous, les immoralistes", comme avec une sorte de vertu, mais le bien et le mal, c'est issu de l'Eglise, qu'il ne peut pas saquer...

Enfin, au chapitre VIII, il analyse l'Europe, analyse que j'ai retrouvée dans Mein Kampf, sauf pour les Juifs.

Le dernier chapitre est consacré à l'âme, celle de l'homme de proie, avec la volonté de puissance, et, à l'opposé, l'âme d'esclave. Dans cette partie, pour comprendre, on peut remplacer plusieurs termes de Nietzsche par les trois instances que Freud conceptualisera 38 ans plus tard.

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Que m'apporte ce livre ?

J'ai d'abord la joie d'avoir été au bout.

Ensuite, je n'ai pas lu la biographie de l'auteur, mais je me pose la question : pourquoi avance-t-il masqué, ce qui nuit considérablement à la lecture et à l'interprétation ? L'Eglise est beaucoup moins redoutable qu'au XVIIè siècle.

Enfin, je me dis qu'il y a plein de bonnes idées, comme la morale en tant qu'illusion de vérité, la pluralité des morales, la naïveté de suivre la morale ecclésiastique, la peur des étoffes rouges, les cardinaux, l'analyse de la naissance d'une civilisation par sa barbarie "noble" et dure, sa décadence par sa démocratie amorphe et son socialisme, l'opposition : esprits libres vs troupeaux, la hiérarchie de Nietzsche : théologie < science < philosophie, etc...

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... et que c'est dommage qu'une fois de plus, les philosophes ne soient pas plus clairs et mieux diffusés :)





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Oeuvres philosophiques complètes, tome 6 : Ai..

" Ainsi parlait Zarathoustra " est une oeuvre philosophique d 'une grande importance .Elle a bouleversé la pensée de l 'Occident .Nietzsche a voulu faire table rase des

anciennes valeurs et créer des nouvelles.En citant Zarathoustre, il fait un clin d'oeil à l 'histoire religieuse car Zarathoustra était un grand réformateur de l 'ancienne

réligion perse ( ou iraniènne ) .Pour créer des nouvelles valeurs, il doit renverser ou dépasser les valeurs traditionnelles fondées sur l 'antinomie du bien et du mal : c'est à dire le manichéisme .Pour Nietzsch " Dieu " est mort et il faut se libérer de toute entrave et il annonce à l'homme libéré : " Soit toi-même " ! IL est contre tout dogme .

Ainsi parlait Zarathoustra est considérer comme le chant prophétique , annonciateur de nouvelles valeurs sur les décombres du christianisme et de l' idéalisme ,valeurs qu 'il explicitera ensuite dans" Par-delà le bien et le mal " ( 1886 ) puis dans la" Généalogie de la morale " ( 1887 ) : contre la morale du ressentiment, de la mauvaise conscience et du péché, il appelle à l 'avènement du "surhomme", expression qui sera malheureusement détournée de son sens par des régimes totalitaires contre lesquels Nietzsch avait pourtant par avance prononcé la plus énergique condamnation .

Ce livre est un chef-d 'oeuvre .Une oeuvre forte,dense, puissante et surtout poétique . A lire et à méditer .

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Vérité et mensonge au sens extra-moral

Nietzsche, 1873. Il me semble que les dates sont importantes pour comprendre l'évolution mentale de l'auteur. Ce petit essai se situe au début de ses écrits, et l'on comprend qu'il avait déjà en tête tout le schéma de ses productions futures.

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"Vérité et mensonge au sens extra-moral".

D'abord, que pouvons nous dire du titre ?

Pour Nietzsche, le sens extra-moral est évident, car la morale, c'est la religion, qu'il bannit d'office, et en lisant ses autres ouvrages, on comprend pourquoi.

Maintenant, "vérité" et mensonge".

Ces concepts sont mis au singulier, comme c'est curieux ! Curieux, en effet, quand on lit que pour Nietzsche, il y a pas mal de vérités tissées par les hommes, vérités entoilées "dans un tissu de mensonges", de fables, de mythes, de rêves, d'illusions, d'idéalismes, qui ne correspondent pas à la réalité.

La réalité, qu'est ce que c'est ?

C'est "le vrai en soi", la connaissance pure, qui est saisie par l'homme comme une excitation, une perception, une émotion, une intuition ...

... Que saisit historiquement en premier L'HOMME INTUITIF.

Elle est ensuite manipulée, transformée en images et métaphores, en mots, en temps, espace, nombres, inventés par l'homme ...

Bref, elle est conceptualisée par L'HOMME RATIONNEL.

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Nietzsche, qui admire les Grecs Anciens, semble nous dire que ceux-ci, intuitifs, étaient plus près de la Vérité, avec leur civilisation, leurs joies, leur art plus important que la vie, ...

... Alors que les civilisations de l'homme rationnel, moderne, sont surtout préoccupées des nécessités, de la protection, et de ce que j'appellerais "le confort".

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Bon, il reste, pour les Grecs Antiques, le problème de la souffrance :

Alors, dit Nietzsche, ils ont créé une troisième catégorie d'hommes : L'HOMME STOÏQUE.

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J'ai beaucoup aimé ce petit livre !

Présenté comme une fable argumentée, loin de ces aphorismes épouvantables sur lesquels le lecteur doit faire trop de travail personnel pour les conceptualiser, ce petit essai a l'agrément d'une écriture presque fluide, et en tous cas, réellement "suivie", et permet de comprendre aisément le cheminement du philosophe :

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Par ses constructions anthropomorphiques du monde, l'homme rationnel ( l'homme araignée qui tisse ses concepts, "sa toile internet" maintenant ) a élaboré et restreint celui-ci "à sa sauce" ....

... Sans se préoccuper de savoir si les animaux ou les plantes ont les mêmes vérités !
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Essai d'autocritique et autres préfaces

C'est une petite autocritique de "La naissance de la tragédie".

Friedrich Nietzsche ne mâche pas ses mots envers ses "adversaires", mais aussi envers lui-même !

Quatorze ans après son premier vrai essai, "La naissance de la tragédie", il considère cette oeuvre comme "un livre mal écrit, lourd, emporté et confus, arrogant, encore trop vert...", trop appuyé sur des grands noms comme Schopenhauer, Richard Wagner ou Goethe, ... Mais...... mais qui excite la curiosité en vouant un culte à un dieu imprévu : Dionysos !

Et bien sûr, ce livre a permis de remettre le choeur des chanteurs au centre de la Tragédie Antique !

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Je ne lui donne pas tort, dans sa critique négative comme dans la positive !

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"Mal écrit", donc...

En effet, l'auteur s'aperçoit que ses concepts ne sont pas définis, et il se pose moultes questions auxquelles il aurait dû répondre en 1872, date de la sortie du livre :

-- Qu'est ce que "le dionysiaque" ?

-- D'où vient "le satyre" ?

-- Qu'est ce que le Grec Ancien ? Comment ressent-il la douleur, la beauté ?

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Sans donner de réponses à ses questions et sans transition, Friedrich en revient à son "dada" actuel en 1886, celui dont il s'occupe depuis longtemps sous différents angles :

la mauvaise influence du christianisme sur les humains. Alors il conclut par la fameuse "consolation" chrétienne du "paradis" dans l'au-delà ! Il nous incite vraiment à ne pas attendre de partir au ciel pour être consolé d'une vie "morale" et triste : consolez-vous dès maintenant, ici bas, riez et dansez dès à présent !

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Carpe diem !



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Crépuscule des idoles ou Comment philosopher ..

Quel crépuscule ?

Pour Nietzsche, depuis la Renaissance, depuis César Borgia, les sociétés, tuées par le christianisme et les philosophes, sont en décadence. Pourquoi ? A cause de « l'euphémisation » de la violence, croit-il, due aux valeurs morales imposées aux fidèles par l'Eglise sous peine d'enfer, et proposées par les philosophes. La société, gouvernée par le cerveau, les démocrates, les fonctionnaires « moutons » est devenue raisonnable.

Non !

Il faut de l'instinct !

Il faut des tripes ; dans un autre livre, il scande :

« Il faut du chaos pour créer une étoile dansante. »

Dans « Ainsi parlait Zarathoustra », il déclame :

« Il faut être fort pour créer ».

Dans ce livre, il fait l'apologie de la volonté de puissance. Qu'est ce que c'est ?

La volonté de puissance est l'instinct, qui peut créer ou détruire.

Nietzsche préfère l'instinct viril aux valeurs morales qui brident l'homme.

Ces valeurs morales sont celles, hypocritement distribuées, dit-il, par les chrétiens, les philosophes et les écrivains ; bref, les idoles.



Quelles idoles ?

En vrac, et avec un marteau, dans son chapitre « Divagations d'un inactuel », il condamne sans appel :

Dieu et les prêtres, qui castrent la passion ; Platon ; Sénèque, toréador de la vertu ; Dante, l'hyène qui versifie sur les tombes ; Blaise Pascal ; Sainte-Beuve, rien de viril ; Rousseau, le romantique « mièvre », Emmanuel Kant ; Victor Hugo, le phare au bord de l'océan de l'Absurde ; George Sand, la vache laitière au style élégant ; Michelet, ou l'enthousiasme en bras de chemise ; Carlyle, ou le pessimiste du déjeuner qui ne passe pas ; John Stuart Mill, ou la clarté blessante ; les frères Goncourt, ou le combat des deux Ajax contre Homère ; Victor Hugo, ou le plaisir de puer...

Et même Schopy, notre brave Schopenhauer, trop pessimiste !



Eh oui, pour Nietzsche, qui condamne dans plusieurs livres, dont celui-ci, la lourdeur de ses compatriotes allemands, il faut avoir le pied léger, non seulement pour danser, mais aussi dans le style d'écriture !

Et se rapprocher de la Nature : la marche permet de penser.

.

J'aime beaucoup Friedrich Nietzsche parce que c'est un ado dans sa tête, un révolté, un écorché ; j'en ai eu un à la maison. Ces personnes se posent les bonnes questions comme par exemple :

« Avons-nous progressé depuis que la morale est imposée ? »

Il semble que non, d'après Nietzsche, Kant, avec qui, pour une fois, il semble d'accord... et modestement, moi:)

J'aime son style incisif, outrancier, provocateur, même si certaines de ses phrases nous emmènent au pays de nulle part :) , et qu'il semble manquer parfois de cohérence, du fait de son insuffisance, plus ou moins volontaire, de définitions.

Je me demandais si son « instinct » correspondait au « ça » de Freud, au Mister Hyde et à mon homme viscéral, et sa raison morale au « surmoi », au docteur Jeykill et à mon homme cérébral ?

Bon, on a encore oublié le cœur, l'homme cardinal :)



Bref, un tout intéressant dans la première moitié qui suit son fil rouge, et après il faut jongler un peu car il reprend ses satanés aphorismes, mais, le connaissant maintenant, surtout depuis que je sais qu'il veut passer « Par delà le mal et le bien », ….



…................... Je me suis encore régalé !
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Nous qui sommes sans crainte

Nous qui sommes sans crainte,

Nous autres, les intellectuels, vivons dans l'insouciance ;

nous autres, les ermites, vivons loin de la comédie de l' Humain, trop humain ... trop déguisé ;

nous autres, les hommes posthumes, supportons allègrement ce silence de mort autour de nous ;

nous autres, les impies, avons inventé la solitude, et vivons dans l'oubli ;

nous autres, les artistes, créateurs continuels, n'avons quand même pas le temps de réfléchir sur nous-mêmes, sur notre santé, par exemple ;

nous autres, sommes les personnes incompréhensibles, car nous rejetons toujours nos vieilles écorces tandis que nous embrassons le ciel ;

nous autres, les sans patrie, nous rejetons aussi bien le nationalisme allemand que l'humanité française : nous ne sommes pas assez comédiens pour cela !

Mais nous ne sommes pas misanthropes, nous sommes des artistes au pied léger pour escalader les montagnes et danser dans la forêt !

.

Voilà notre Friedrich Nietzsche, à ma 14 è lecture de lui, toujours aussi surprenant et bondissant, malgré sa mauvaise santé, santé nécessaire, il insiste, pour créer en dansant, en explorant, en volant au dessus de l' Humain, trop humain ... afin d'avoir une vision plus sereine de l'homme tel qu'il est :

il est enfin débarrassé de l'Eglise qui l'asservissait comme un mouton, mais il est toujours esclave des comédiens du "TU DOIS !"

Mais si l'Eglise, n'est plus là, si Dieu est mort, pourquoi se bat [ Bismark ] ?

.

Après avoir présenté l'homme ....

Voici le modèle qu'il propose dans ce petit livre...

1 ) Friedrich recherche la vérité et la vertu, loin des hommes d'Eglise qui semblent aller vers la Sagesse, mais sont des comédiens pour se mettre le peuple dans la poche, pour "manipuler" dirait-on aujourd'hui, le peuple.



2 ) En fait nous autres, semblons être des épicuriens, comparés à la tristesse de Schopenhauer qui se demande avec souffrance et romantisme que, puisqu'il n'y a plus de Dieu, quel est le but de l'humanité ?

Schopy me fait penser au sympathique Jean d'Ormesson, dans ses derniers écrits, ou l'angoisse transparaît derrière de belles phrases...

Nietzsche essaie, à sa manière, de répondre à cette question du but de l'humanité d'une façon enjouée, dionysienne, exaltée, mais trop de facteurs entrent en jeu, c'est impossible !

3 ) En tous les cas, pour lui, l'humain est trop "mouton", dirions nous au XXIè siècle, trop "manipulable, Humain, trop humain ... et Nietzsche saute... Par-delà le bien et le mal ...qui sont humains, pour danser, voler au-dessus de cet humain, afin d'aller vers le surhumain, en grimpant dans les montagnes, [ comme Zarthoustra ], celles de Sils-Maria, par exemple, tel un chamois, ou en courant tel Achille au pied agile, ou encore comme un LOUP, dans la forêt.

Friedrich est un blacksheep, et c'est ce qui me plaît !

.

Bref, vous l'avez compris, je me suis, encore une fois, régalé avec mon camarade Friedrich !



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Par-delà le bien et le mal

Le temps passe et je trainasse dans l’incertitude existentielle d’une douce vie qui se mourrait dans la clandestinité d’une morale ennuyeuse, acquise aux années qui me rident le front et me blanchisse la barbe, c’est la moue boudeuse que je me vois contraint et forcé d’admettre que finalement et comme le disait maman :



« Profite mon enfant, profite… car quand l’adulte te corrompt, l’enfant se morfond… »



Trop tard, t’as vécu toute ta naïveté sur une ligne bien droite, avec le blanc, le noir, LE BIEN ET LE MAL, sans les nuances d’un arc en ciel qui te faisait bien rêver quand tu chaussais du 38, maintenant que t’es passé au 42, l’arc en ciel tu t’en branles, le nez collé dans tes emmerdes, tu as fini par oublier quel emmerdeur tu étais :



« C’est quoi ça papa ? Et ça c’est quoi ? Et lui c’est qui ? »



Cette soif de comprendre sans comprendre, l’apprentissage d’une vie qui débute, le pourquoi du comment…



Alors il faut essayer d’expliquer les nuances, ces multitudes de possibilités, ne pas établir de règles absolues…



J’ai lu quelques part : « la morale n’est que l’occasion manquée » enfin un truc dans ce genre là, il me semblait que c’était de Nietzche mais impossible de savoir, mais la citation me plait bien, je trouve qu’elle a du sens, mais au-delà de tout ça, nous sommes formatés à rester l’exception, à tracer notre route suivant un schéma érigé par le bon sens, qui n’a que le sens que l’on lui donne, établie pour une cohésion d’ensemble, sortie du schéma classique d’une pensée binaire, on devient soi dans son égoïsme le plus naturel qui soit et on part à la recherche de cet arc en ciel pour y dessiner un mouton…



Foutaises ils diront, le créateur avait un plan… Mais le créateur du créateur lui aussi devait avoir son plan transmis au créateur suivant, c’est la « conception arabe », au fur à mesure de l’évolution, le fil est perdu et ça part en couilles, chacun son sursis…



Le mieux j’imagine c’est de ne pas trop se poser de questions, parce que ça passe vite, tu perds déjà presque un tiers de ta vie sans tripoter le plaisir di vin de gouter au cul qui se flasque lamentablement parce que tu as cru que tu pouvais te réflexioner la tronche éternellement sur des sujets intellectuels qui échappent malencontreusement à tes gênes de branleur mal aboutie…





Pffff je suis deg, t’es là devant la télé abrutie de fatigue d’une môme qui veut absolument voir la tondeuse qui raisonne dans tout l’appartement mais dont tu ne vois pas la belle mécanique pour enfin soulager les supplications d’une petite fille curieuse, qui et tu ne sais pas pourquoi, adore les tondeuses, mais pas les épinards….



- Mais bouffe tes carottes putain de merde…

- Non je veux un chocolat surprise

- Tu vois quand papa fait cette gueule, c’est qu’il n’est pas heureux heureux

- Putain de merde, c’est cool….



Ah les enfant apprennent vite les mauvaises herbes, les doigts dans la terre, la crotte de nez aux lèvres, ils se nourrissent de ta fatigue pour que tu leur apprennes les limites, le sourire d’une naïveté immature, agaçante, parce que bon hein on ne dit pas « putain de merde » devant sa môme…



Bah-moi si, et ça ne me choque pas, j’ai fait ma première communion, j’ai bouffé le corps de Dieu, donc je fais ce que je veux, libre à moi d’expliquer que putain de merde c’est vulgaire, et pas super bandant en communauté… te reléguant au rang de parent indigne et immature, petit gens du bas des marches, les bonnes manières reflètent l’ordre du monde, anarchiste de mes deux, vous crèverez sur le bucher du bafouage de la MORALE ET DE LA RAISON…



Vous avez un avis sur « fils de pute » sinon ? Non parce que j’hésitais en fait…



A plus les copains

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