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Critique de Denis_76


Quel crépuscule ?
Pour Nietzsche, depuis la Renaissance, depuis César Borgia, les sociétés, tuées par le christianisme et les philosophes, sont en décadence. Pourquoi ? A cause de « l'euphémisation » de la violence, croit-il, due aux valeurs morales imposées aux fidèles par l'Eglise sous peine d'enfer, et proposées par les philosophes. La société, gouvernée par le cerveau, les démocrates, les fonctionnaires « moutons » est devenue raisonnable.
Non !
Il faut de l'instinct !
Il faut des tripes ; dans un autre livre, il scande :
« Il faut du chaos pour créer une étoile dansante. »
Dans « Ainsi parlait Zarathoustra », il déclame :
« Il faut être fort pour créer ».
Dans ce livre, il fait l'apologie de la volonté de puissance. Qu'est ce que c'est ?
La volonté de puissance est l'instinct, qui peut créer ou détruire.
Nietzsche préfère l'instinct viril aux valeurs morales qui brident l'homme.
Ces valeurs morales sont celles, hypocritement distribuées, dit-il, par les chrétiens, les philosophes et les écrivains ; bref, les idoles.

Quelles idoles ?
En vrac, et avec un marteau, dans son chapitre « Divagations d'un inactuel », il condamne sans appel :
Dieu et les prêtres, qui castrent la passion ; Platon ; Sénèque, toréador de la vertu ; Dante, l'hyène qui versifie sur les tombes ; Blaise Pascal ; Sainte-Beuve, rien de viril ; Rousseau, le romantique « mièvre », Emmanuel Kant ; Victor Hugo, le phare au bord de l'océan de l'Absurde ; George Sand, la vache laitière au style élégant ; Michelet, ou l'enthousiasme en bras de chemise ; Carlyle, ou le pessimiste du déjeuner qui ne passe pas ; John Stuart Mill, ou la clarté blessante ; les frères Goncourt, ou le combat des deux Ajax contre Homère ; Victor Hugo, ou le plaisir de puer...
Et même Schopy, notre brave Schopenhauer, trop pessimiste !

Eh oui, pour Nietzsche, qui condamne dans plusieurs livres, dont celui-ci, la lourdeur de ses compatriotes allemands, il faut avoir le pied léger, non seulement pour danser, mais aussi dans le style d'écriture !
Et se rapprocher de la Nature : la marche permet de penser.
.
J'aime beaucoup Friedrich Nietzsche parce que c'est un ado dans sa tête, un révolté, un écorché ; j'en ai eu un à la maison. Ces personnes se posent les bonnes questions comme par exemple :
« Avons-nous progressé depuis que la morale est imposée ? »
Il semble que non, d'après Nietzsche, Kant, avec qui, pour une fois, il semble d'accord... et modestement, moi:)
J'aime son style incisif, outrancier, provocateur, même si certaines de ses phrases nous emmènent au pays de nulle part :) , et qu'il semble manquer parfois de cohérence, du fait de son insuffisance, plus ou moins volontaire, de définitions.
Je me demandais si son « instinct » correspondait au « ça » de Freud, au Mister Hyde et à mon homme viscéral, et sa raison morale au « surmoi », au docteur Jeykill et à mon homme cérébral ?
Bon, on a encore oublié le coeur, l'homme cardinal :)

Bref, un tout intéressant dans la première moitié qui suit son fil rouge, et après il faut jongler un peu car il reprend ses satanés aphorismes, mais, le connaissant maintenant, surtout depuis que je sais qu'il veut passer « Par delà le mal et le bien », ….

…................... Je me suis encore régalé !
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