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3.96/5 (sur 52 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 28/06/1974
Biographie :

Frédéric Landragin est linguiste et photographe.

Il travaille dans les domaines de linguistique de corpus, de traitement automatique des langues et de médiation scientifique.

Diplômé de l’École nationale supérieure d'informatique pour l'industrie et l'entreprise (ENSIIE, Evry) (1995-1998), il est titulaire d'un DEA en Informatique Fondamentale de l'Université Paris-Est Marne-la-Vallée (1998-1999).

Il a fait sa thèse en informatique à l'Université de Lorraine (UHP-Nancy 1), au Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (LORIA, Nancy) (1999-2003).

Frédéric Landragin est directeur de recherche au CNRS depuis 2015.

Spécialisé en photo animalière et macro, il recherche dans ses images la simplicité et l'impact. Par son activité de chercheur, il s'intéresse au langage des mots et au langage des images. Ses réflexions viennent nourrir sa pratique de la photo, qu'il partage à travers divers articles et expositions.

Il est auteur de "Les secrets de la série photo" (Eyrolles, 2015) ainsi que du roman "Comment parler à un alien ? : langage et linguistique dans la science-fiction" (Bélial’, 2018).

son site : http://frederic.landragin.free.fr/

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Source : fred.landragin.free.f
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Le Bélial' et Roland Lehoucq vous donnent rendez-vous sur Youtube pour causer linguistique, avec Frédéric Landragin ! Frédéric Landragin, docteur en informatique-linguistique et directeur de recherche au CNRS, est l'auteur de deux livres dans la collection « Parallaxe » : “Comment parler à un alien ?” et “Comment parle un robot ?”. Dans ces deux livres, Frédéric Landragin y fait ici dialoguer (forcément… ;-) science-fiction et linguistique, afin d'exposer les bases des sciences du langage, de faire découvrir découvrir les bases du traitement automatique des langues, de questionner la nature des langues et de s'interroger sur les modalités d'un premier contact ou sur l'existence de la machine qui comprend tout ce qu'on lui dit. La rencontre sera animé par Roland Lehoucq, astrophysicien et directeur de la collection « Parallaxe » entre autres, et sera suivie d'un quiz, pour tenter de gagner des exemplaires des ouvrages de Frédéric Landragin. https://www.belial.fr/frederic-landragin/comment-parler-a-un-alien https://www.belial.fr/frederic-landragin/comment-parle-un-robot Illustrations : Cedric Bucaille (https://www.instagram.com/cedricbucaille/)

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Enfin, ça y est ! Des aliens ont débarqué sur Terre, en plein Paris ! À moins que ce ne soit l'inverse : une mission d'exploration humaine aurait découvert une planète lointaine et habitée, au-delà de l'épaule d'Orion. Ce pourrait aussi être une rencontre dans l'espace intersidéral, non loin de la porte de Tannhäuser. Peu importe, en fait, car ces situations posent le même problème : comment parler à ces aliens ? Comment arriver à s'en faire comprendre sans commettre d'impair ? Comment saisir ce qu'ils cherchent à nous dire, sans se tromper et provoquer involontairement un conflit irrattrapable ? Et puis, à quoi peut bien ressembler une langue alien ? Reflète-t-elle les caractéristiques extraordinaires de la morphologie des aliens, de leur culture ? Tels les explorateurs d'antan rencontrant pour la première fois une population indigène, il faudra lever la barrière de la langue avant de pouvoir communiquer, car il y a des chances pour que les aliens ne parlent pas l'anglais américain, comme un certain cinéma nous y a habitués. Et même si les linguistes humains se penchent sans relâche sur le problème, le langage recèlera toujours une part de mystère, une facette aussi obscure et indéchiffrable qu'un code secret. Mais que peuvent faire des linguistes face à un tel défi ? Les méthodes classiques des explorateurs peuvent-elles s'appliquer ? Qu'apportent les méthodes modernes, les ressources en ligne comme Wikipédia et les connaissances récentes sur l'oral et l'écrit ? Ne peut-on pas créer une langue universelle, ou une extension de l'espéranto pour aliens ? Un linguiste est-il vraiment indispensable pour un premier contact ? Ces questions sont l'objet de ce livre dédié au langage et aux langues dans la science-fiction. Il s'intéressera aussi à toutes celles que vous avez dû vous poser en lisant Isaac Asimov, Philip K. Dick, Jack Vance, Greg Egan ou Ted Chiang. Nous verrons dans quelle mesure ce qu'ils décrivent est scientifiquement possible, déjà réalisé, ou totalement fictionnel. Plus que cela, ce livre vous fournira des connaissances de base en linguistique afin de vous permettre de mieux apprécier vos auteurs préférés et d'aller au cinéma avec une oreille plus avertie. Car Steven Spielberg, James Cameron, Ridley Scott ou Denis Villeneuve flirtent avec la linguistique de manière parfois pertinente, souvent exagérée, mais aussi totalement improbable. Quel rapport la SF entretient-elle donc avec la linguistique ? A-t-elle quelque chose à en apprendre, ou a-t-elle déjà prévu toutes les situations possibles, toutes les bizarreries linguistiques qui puissent être imaginées ? En route pour la galaxie du langage !

Avant-propos, pp. 13-14
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Qu'est-ce qu'une linguistique-fiction ?
Deux romans ont marqué la SF par leur orientation linguistique originale : les langages de Pao de Jack Vance [...] Et Babel 17, de Samuel Delany, dont les titres memes signalent le rôle central qu'ils donnent au langage. [...]
Un tel catalogue - forcément incomplet - permet de souligner les composants possibles d'une linguistique-fiction : illustration des liens entre langage et pensée, langage et intelligence, langage et pouvoir, description d'une langue imaginaire, d'un problème de communication, aventure d'un héros linguiste etc...
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On doit au linguiste Roman Jakobson (1896-1982) d'avoir décortiqué la question de la communication en proposant six fonctions du langage (...) : la fonction expressive (...) la fonction conative (...) la fonction poétique (...) la fonction métalinguistique (...) la fonction référentielle (...) enfin, la fonction phatique (...) En revanche, aucun linguiste n'a jamais proposé de fonction « magique » du langage, fonction fictive qui a fait couler beaucoup d'encre - c'est La Septième Fonction du langage de Laurent Binet - notamment en SF. Ursula Le Guin (1929-2018) dans Terremer, Arthur C. Clarke (1917-2008) dans « Les Neuf Milliards de noms de Dieu », Frank Herbert (1920-1986) dans Dune avec la « Voix », Greg Egan (1961-) avec sa nouvelle « LAMA », ou plus récemment Erik L'Homme (1967-) dans Le Livre des étoiles : ces auteurs et bien d'autres mettent en scène des mots capables d'avoir une action directe sur le monde ou sur les humains. Connaître le nom secret des choses ou le nom secret de Dieu a des conséquences concrètes.
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De nombreuses hypothèses ont été émises sur les raisons qui ont rendu la langue orale indispensable, lançant ainsi son évolution et sa diversification. Si le geste s'est imposé dans des situations telles que la chasse, où le gibier ne doit pas être effrayé, certains ont considéré que la langue orale – voire le cri – s'est imposé pour la communication à distance de nuit. C'est l'hypothèse que l'on peut désigner sous le nom de théorie « hé-ho » : des cris simples sont devenus de plus en plus signifiants avant d'évoluer vers les langues actuelles. Plusieurs autres hypothèses s'affrontent, portant elles aussi des noms évocateurs. La théorie « ouah-ouah » (ou « cui-cui ») soutient les langues se seraient formées en commençant par des onomatopées imitant des sons naturels, comme les jappements des chiens ou pépiements des oiseaux, pour ensuite se diversifier et se complexifier. Pas très éloignée, la théorie « peuh-peuh » considère la base des langues comme un ensemble d'interjections sonores exprimant une humeur, un sentiment ou une émotion. La théorie « la-la » rapproche quant à elle l'évolution de la langue de son apprentissage par les enfants, qui commencent par le babil. (...) La théorie « ding-dong » compare la langue à un jeu sonore musical rendu possible par la position du larynx, qui est l'un des aspects de l'évolution humaine conduisant à la capacité de parler. La théorie « ho-hisse » considère la langue comme une invention sociale, fruit du contact répété avec ses congénères et du travail en commun. La théorie « pfff » (ou désabusée) avance que la langue serait née par une volonté de conspirer, par exemple face à un chef trop autoritaire ou s'étant attribué trop de privilèges.

[Je compte moi-même apporter ma pierre à l'édifice en supputant que l'origine du langage vient d'un jour où Kaaris à force d'user ses cordes vocales a fini par dire des paroles cohérentes ou intelligibles : la théorie « tchoin-tchoin ».]
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Prenons les deux phrases suivantes, qui ne diffèrent que par leur dernier mot : "le robot ne tient pas dans le coffre parce qu'il est trop grand" et "le robot ne tient pas dans le coffre parce qu'il est trop petit". Pour un humain, le pronom "il" désigne sans ambiguïté le robot dans la première phrase et le coffre dans la seconde. Toutes les techniques fondées sur des stocks de phrases et les statistiques ne suffisent pas à trouver la bonne solution...
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Il est rare qu’un film parvienne, dès les premiers instants, à immerger le spectateur dans une atmosphère captivante. Pourtant, tel est le cas de Blade
Runner qui, dès l’apparition sur fond noir du titre, « Los Angeles, novembre 2019 », nous plonge dans une expérience cinématographique unique.
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Mais c'est Lancelot Hogben (1895-1975), spécialiste de statistiques, qui proposa d'utiliser les ondes radio pour communiquer. Essayant de se glisser dans la peau de Martiens recevant un message, il met au point un code très simple pour transmettre des chiffres, puis des opérations sur les chiffres comme l'addition. Il enchaîne avec des mots-phrases comme "oui", "non", "compris", puis va de plus en plus loin, fondant ainsi l' « astraglossa » sur laquelle nous reviendrons. Il ira même jusqu'à imaginer comment jouer aux échecs avec les Martiens !
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Commençons la pragmatique du troisième degré par le principe des performatifs décrit dans l'introduction en citant un passage de « L'Histoire de ta vie » de Ted Chiang : « le langage ne sert pas qu'à communiquer : il s'agit aussi d'une forme d'action. Selon la théorie des actes de langage, "Vous êtes en état d'arrestation", "Je baptise ce navire" ou "Je vous le promets" était un énoncé performatif : le locuteur n'effectuait l'action qu'à condition de prononcer les mots. Pour ces actes, savoir ce qui serait dit ne changeait rien. Au cours d'un mariage, chacun s'attendait à entendre la phrase "Je vous déclare unis par les liens du mariage", mais, jusqu'à ce que l'officiant les prononce, la cérémonie ne comptait pas. Dans un langage performatif, dire égalait faire. Pour les heptapodes, toute langue était performative. Au lieu d'utiliser le langage pour informer, ils s'en servaient pour réaliser. Bien sûr, ils savaient déjà ce qui allait se dire durant une conversation ; mais, afin que ce savoir s'avère, la conversation devait avoir lieu. »
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Nos cinq voyelles écrites sont celles de l'alphabet latin, qui sert aussi à représenter plusieurs centaines de langues. Un même alphabet utilisé pour des langues très différentes du point de vue oral ne peut pas être parfaitement adapté à chacune.
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Plus plausible est la situation décrite dans le roman La Forêt Sombre de Liu Cixin : après une hibernation de presque deux siècles, le personnage de Luo Ji, un « colmateur », se réveille dans le futur où les termes techniques sont passés d'une langue à l'autre : « En l'entendant parler, le regret éprouvé plus tôt par Luo Ji de voir la langue chinoise unilatéralement envahie de concepts occidentaux s'évanouit aussitôt, car l'anglais de Jonathan était lui aussi entremêlé de termes en chinois, tels que par exemple "programme Colmateur", prononcé dans sa langue. Ainsi donc, l'anglais - la langue la plus répandue de par le monde - et le chinois mandarin - la langue parlée par le plus grand nombre de locuteurs - s'étaient interpénétrées et fondues en un langage commun. Luo Ji apprendrait plus tard que toutes les autres langues du monde connaissaient elles aussi ce même phénomène de fusion. » En restreignant le processus de fusion de langues aux mots techniques, l'auteur ne fait finalement qu'extrapoler une situation courante.
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