Citations de François Baranger (88)
On appelle ça du courage quand tout se termine bien. Sinon, on parle d'inconscience.
Moi qui croyais ne pas être un mouton suivant le troupeau simplement parce que mon esprit indépendant me faisait cheminer de côté, je revenais quand même à la bergerie tous les soirs.
La véritable nature, sans fard, n'est pas toujours belle. Beaucoup de souffrance, de violence, de peur, de froid, de faim. La véritable nature exhale plus souvent l'odeur de la décomposition que le parfum des fleurs.
Caractéristique classique des néophytes en informatique : penser qu'ils n'y comprendront jamais rien, tout en croyant que ceux qui y comprennent quelque chose peuvent réaliser n'importe quelle prouesse en un claquement de doigts.
Les êtres ont besoin de connaître ce qu’il y a de pire en eux s’ils veulent découvrir ce qu’il y a de meilleur.
Sa gêne ne venait certainement pas de cette vieille querelle chrétienne entre ceux qui voyaient en toutes choses la marque du malin et ceux qui pensaient que les hommes n'avaient pas besoin de l'aide du diable pour faire le mal.
L'Histoire se répète inlassablement, y compris – et surtout – dans ces aspects les plus négatifs.
L’humain est une espèce belliqueuse par nature dont l’agressivité a été soigneusement sélectionnée au fil des siècles par l’évolution naturelle. Lui demander de se montrer pacifiste et vertueuse reviendrait à réclamer d’un lion qu’il cohabite avec des gazelles en devenant végétarien.
Bien qu'une histoire située dans le futur soit par définition une œuvre d'imagination, elle s'appuie également sur le passé.
Avant la bataille, les ripes se nouent, les gorges se serrent, chacun regarde son voisin en se demandant si cela va être lui ou l’autre, ou les deux. Avant la bataille, nul n’a envie de parler et encore moins d’entendre son chef hurler des exhortations creuses. Avant la bataille, les nerfs sont tellement à vif, les muscles tellement bandés, que si l’on excite inutilement les troupes, elles prennent le mors aux dents et se ruent vers l’adversaire sans la moindre discipline.
Si les Atamides ne semblaient pas s’être forgé de religion comme l’avaient fait pratiquement tous les peuples de la Terre, ils n’avaient en revanche pas échappé à cette triste fatalité qui veut que toutes les sociétés soient condamnées à s’inventer des mythes absurdes destinés à leur compliquer la vie.
Parfois, Tancrède était confondu par les raisonnements déployés pour légitimer la guerre alors que les saintes Écritures prescrivaient exactement le contraire. Les armes de notre combat ne sont point charnelles, disait le Livre. Le réalisme froid de la politique s’accommodait mal de ce genre de précepte, aussi il avait fallu inventer le concept de Guerre Sainte pour contourner le message pacifique de la Bible. Dès lors, on considérait en général que tout bon chrétien devait proscrire la violence, sauf lorsqu’il s’agissait de défendre l’Église.
Décidément, même si les Atamides ne semblaient pas s'être forgé de religion comme l'avaient fait pratiquement tous les peuples de la Terre, ils n'avaient en revanche pas échappé à cette triste fatalité qui veut que toutes les sociétés soient condamnées à s'inventer des mythes absurdes destinés à leur compliquer la vie.
La rationalité ou la civilisation n'étaient après tout que de fins vernis chez la plupart des humains, et il n'était pas nécessaire de gratter bien fort pour les voir s'effriter. Dès lors, les comportements les moins honorables ne tardaient pas à resurgir.
Les hommes plaçaient l'art de la guerre au-dessus de tout ; ils en avaient fait une valeur cardinale de leur mode de vie.
Chacun fait du mieux qu'il peut, reprit-il. On a beau s'efforcer d'être une bonne personne, même avec la meilleure volonté du monde, on n'y parvient pas toujours. Il faut faire avec. Ce n'est pas une raison pour abandonner, baisser les bras et cesser de tâcher d'être juste. Au contraire, nos erreurs font de nous ce que nous sommes, autant que nos vertus. Il ne faut ni les occulter ni les laisser nous hanter. Nul n'est un saint, cela n'existe pas. Et même les saints, les bibliques, péchaient parfois eux aussi. C'était dans leur nature humaine.
Lorsque je voyais des gens réciter ces litanies de textes absurdes, surtout lorsqu'ils étaient en groupe lors des offices, j'avais toujours l'impression d'avoir affaire à des fous. Je ne parvenais pas à comprendre que des gens, parfaitement sensés par ailleurs, puissent chaque jour se comporter comme des automates et s'adonner à des rites infantiles.
Je me suis toujours demandé, reprit-elle, avec une pointe de taquinerie, comment un fin marin tel qu'Ulysse avait fait pour manquer Ithaque, et la Grèce tout entière, en revenant de Troie, puis se perdre jusqu'aux rivages africains, jusqu'à Gibraltar même...
En France, les espions poussent plus vite que les mauvaises herbes.
Et nous réalisons cet exploit, nous traversons le gouffre spatial avec une telle vélocité dans un seul dessein... porter la mort. Ce n'est pas la vitesse de la lumière que nous égalons. Plutôt celle des ténèbres.