Qu’il existe une autre dimension, que l’on appellerait par exemple « profondeur humaine », et qui ne se résoudrait pas à suivre un modèle mathématique. Car cette dimension n’est pas prévisible, elle est pétrie de doute, elle cherche, elle avance, elle ne peut pas être figée, elle est immatérielle. Elle prend des décisions illogiques. Lorsqu’elle décide de se fixer, ce n’est pas forcément avec la personne la plus sexy, la plus riche ou la plus jeune. Entretenir cette profondeur, non-indexable sur la valeur argent, est déjà une forme de rébellion contre le fait d’être considérés comme des marchandises.
Globalement, on est d'accord, on n'aime pas les connards. Mais on finit parfois avec. Pourquoi ? Autant dans le yaourt, il n'y a que quelques critères à évaluer, les calories, le packaging, la texture ou le goût. Autant chez un être humain, il y a une infinité de combinaisons possibles. Sans parler de la légitimité de ses combinaisons. Est-ce que les opposés s'attirent ? Qui se ressemble s'assemble ? Doit-on aspirer à la similarité ou à la complémentarité ? Savoir ce que l'on cherche, dans cet univers de possibles, peut devenir un labyrinthe de questionnements existentiels. Est-ce que je veux un mâle alpha ? Une femme extravertie mais douce ? Un gothique tatoué ?
Le philosophe Pierre Rabhi entend répondre à ce qu'il appelle la surabondance sans joie par la sobriété heureuse, présentée comme une alternative plus réaliste à long terme. Alternative reprise par certains sites de rencontre.