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Critiques de Fiona Schmidt (34)
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Vieille peau

Déconstruire l’image du corps des femmes à travers la représentation de leur vieillesse, c’est la mission que s’est fixée Fiora Schmidt dans son dernier essai au titre provocateur de Vieille peau. Attention, il ne s’agit pas de la véritable vieillesse, mais de celle qui commence au moment des quarante ans, juste la décennie avant la ménopause…



Car, l’image des femmes âgées, même si on commence à les rencontrer dans les magazines, vantant la grand-mère si attentionnée ou la femme “très mûre” si élégante et toujours dans le cous, sont des exceptions qui cachent un océan de représentations négatives du corps des femmes après quarante ans.



Et, le constat de Fiora Schmidt est implacable. En premier elle identifie l’âgisme avec ses préjugés et ses stéréotypes qui amènent des discriminations fondées sur l’âge.



En le confrontant au sexisme de la société, elle identifie une sorte de double peine qui tombe sur les femmes, depuis leur enfance, au niveau économique, politique et sociétale les obligeant à courir après une jeunesse éphémère.



Ainsi, les personnes vulnérables sont encadrées presque uniquement par des femmes. En effet, ce sont le plus souvent des aides-soignantes qui s’en occupent et très peu d’aides-soignants. Ainsi, le corps des personnes âgées, en majorité des femmes, est uniquement, encore, affaires de femmes.



De plus, le cap de la ménopause est qualifié encore en manque, en maladie et non comme une étape de la vie des femmes ! Alors que toutes les femmes passeront cette étape !



Cette démonstration plonge dans un abîme, surtout lorsque la montagne identifiée, on sait que l’on ne pourra la dépasser que difficilement ! Car, on oppose encore le bien vieillir (celui ou celle qui fait encore si jeune !) au mal vieillir. Alors, qu’évidemment, il y a autant de façon de vieillir qu’il y a d’individus !



En parlant de son expérience personnelle, Fiora Schmidt apprivoise la peur de vieillir pour en définir des contours pleins d’espoir, ce qui rend son essai lumineux !



Fiora Schmidt ose dans son essai Vieille peau s’attaquer au tabou si intense de la vieillesse des femmes en définissant tous les contours des préjugés et des représentations qu’elles subissent depuis leur enfance. Simple d’accès et édifiant, Veille peau revendique la vieillesse comme une étape de vie, libérée des a priori de l’âgisme.



Chronique illustrée ici

https://vagabondageautourdesoi.com/2023/07/07/fiora-schmidt-vieille-peau/
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Vieille peau

Je continue petit à petit mes lectures sur le thème du féminisme et le titre de cette couverture est à mon sens très interpellant avec ce fameux "âge de péremption des femmes à 40 ans", es-ce parce que j'ai atteint cet âge désormais que je me sens plus concerné par ce sujet, cela est for probable.



En tout cas je pense qu'avec l'âge je prend de plus en plus conscience de certaines choses car si aux yeux des hommes 40 ans est une date limite, pour le milieu du travail également c'est la même chose.



Plus jeune nous n'avons pas assez d'expérience, entre 25 ans et 40 ans nous pouvons tomber enceinte et/ou avoir besoin de jours enfants malades et après cela nous coutons trop chères à l'entreprise en ayant trop d’expérience.



J'ai aimé la plume de l'auteur, de même qu'elle nous explique bien ses expériences passées, elle a en effet travaillé pour un magasine féminin très connu et désormais avec l'écriture de cet essai, elle gagne beaucoup moins qu'avec son expérience passé.



J'aime aussi le fait du coup qu'elle reconnaisse ce qu'elle a pu faire de bien ou de moins bien, en nous narrant également sa vie personnelle ou son compagnon est bien plus âgé qu'elle, comme dans beaucoup de couple hétérosexuel.



Une lecture fluide ou l'on peut apprendre certaines choses mais les faits sont amenés de manière simples et abordables, de plus ce livre et très documenté comme le montre les sources à la fin de celui-ci.
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Vieille peau



L'épigraphe de cet essai décapant et sans langue de bois donne le ton : "Chère  Déesse : donne-moi le courage de marcher nue à tout âge. De porter du violet et du rouge, d'être disgracieuse, indécente, scandaleuse et inconvenante jusqu'à mon dernier souffle. " et elle est signée Gloria Steinem, figure majeure du mouvement  féministe américain.

Quant à Fiona Schmidt, elle a d'abord travaillé dans la presse féminine (elle sait donc de quoi elle parle quand elle la critique) , avant d'opérer un virage féministe. Il est donc question ici d'abord des injonctions contradictoires concernant le corps des femmes qui doivent vieillir avec grâce, tout en supportant une mise à l'écart de la société, une invisibilisation de celles qui ne sont plus bonnes ni pour la reproduction , ni pour la sexualité.

Plus largement l'autrice s'en prend à l'âgisme  qui considère comme des meubles encombrants ceux qui n'ont plus d'utilité pour notre société de consommation. 

Fiona Schmidt ne se pose jamais en donneuse de leçons, elle souligne ses contradiction et ses erreurs passées, et son style vigoureux emporte l'adhésion. Un essai que j'ai surligné à tour de bras !









Belfond 2023

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Vieille peau

Les femmes doivent être libre, assumer leur âge, tout en évoluant dans une société qui renié la vieillesse et met en avant la jeunesse. Tout le long de leurs vies, les femmes subissent les injonctions de la société, la pression sociale de leur rôle attribué à leur sexe depuis des centaines d'années. Fiona Schmidt décortique ici la honte, les humiliations et les silences qui collent au corps des femmes.

Ce livre analyse les dictats qui pèsent sur les femmes. Elle pointe du doigt l'éducation genrée, c'est-à-dire, une éducation spécifique pour les filles. Elle met en avant la tendance éducationnelle à culpabiliser les filles et à excuser les garçons.

Elle fait une réflexion pertinente quand elle dit que la puberté donne aux garçons les libertés qu'elle retire aux filles.

Elle pointe du doigt le sexisme du marketing, et cela même alors qu'elle a elle-même travaillé dans un magazine féminin il y a quelques années. Elle ne se rendait pas compte de la pression de perfection exercée sur les femmes.

Elle nous parle aussi de l'industrie du cinéma qui met au placard les actrices à partir de 35 ans ou leur fait jouer des rôles de grand-mère.

Ce livre très documenté est rempli d'arguments imparables. Elle nous parle de comment est vu la vieillesse dans notre société. Si le fait d'avoir ou de parler de règles est encore honteux, il l'est bien plus d'être ménopausée.

J'ai aimé le style frais de l'auteure qui illustre plusieurs de ses propose avec des expériences personnelles.

Bref, c'est un livre intéressant qui fait réfléchir sur la condition des femmes.
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Lâchez-nous l'utérus

La maternité est considérée depuis la nuit des temps comme innée pour toutes les femmes. Le fameux instinct maternel ou encore l’horloge biologique seraient présents en chaque femmes et donne, encore et surtout aujourd’hui, à celles qui ne veulent pas d’enfants, la peur et la culpabilité de ne pas être normale et conforme. La société présente la maternité comme bienheureuse, consentie et surtout souhaitée par toutes les femmes. Ces qualités dites féminines perpétuent les clichés et les fantasmes selon lesquels les femmes seraient les plus à même de s’occuper des enfants et des malades, que nous sommes plus à l’aise avec les questions d’éducation intrinsèquement liées aux taches ménagères et que la charge mentale nous est donc toute droit réservée. Ces inégalités génèrent alors le préjugé qu’une femme n’est comblée qu’en enfantant, qu’en se privant pour se réaliser en tant que mère et faire passer son enfant avant tout désir. Que bien entendu celles qui n’en veulent pas, sont encore et toujours montrées du doigt comme des femmes égoïstes, ont les nomme par ailleurs nullipares, étymologiquement celles qui n’ont pas accouché, à l’oreille cela sonne vraiment mal, vous ne trouvez pas ?!. Que celles qui ont des enfants mais qui ne sont pas instagramables 24h sur 24 et 7 jours sur 7 n’ont pas réussi. Tout ces sujets et bien plus encore, comme l’impact écologique d’une naissance ou les injonctions d’éducations sont évoqués avec brio dans cet essai.



C’est avec son compte instagram @bordel.de.meres que l’autrice a récoltée des milliers de messages sur la maternité, l’éducation ou le non désir d’enfant. Avec son vécu, celui d’une femme qui n’a pas et qui ne veut pas d’enfant, elle nous dresse le portrait glaçant d’une société, la nôtre, prête à tout pour laisser les femmes à leur place. Il est stupéfiant de réaliser à quel point le manque de sororité nous porte un préjudice immense ! Les témoignages reçus par Fiona Schmidt sont effarants de violences, de préjugés et de jugements alors qu’il serait tellement plus enrichissant de nous entraider et la cause des femmes en serait bénéfique. Paradoxalement, le reste de cette société patriarcale, égoïste et égocentrée nous prédispose à rester dans le même moule, en atteste l’éducation encore trop genrée qui est dispensée dans nos écoles, magasins ou médias.



Lâchez-nous l’utérus est un manifeste pour toutes les femmes mais aussi bien évidemment pour les hommes, ils sont présents dans ce livre et il faut à tout prix les intégrer dans nos systèmes éducatifs, car ils sont bien trop souvent relégués par la pression sociale et les schémas classiques au second plan alors que l’éducation et la charge maternelle leur revient également de droit ! Pour que tous ensemble nous puissions déconstruire ces préjugés et créer enfin une société actuelle loin des schémas ancestraux et arrêter de fustiger les familles pour leurs choix novateurs !
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Lâchez-nous l'utérus

Mon but dans la vie c'est d'épouser Fiona Schmidt.

Fiona, je t'aime !

Ce livre est une montagne d'intelligence et de pertinence, il est drôle, très documenté et très, très bien écrit.



Il pointe les stéréotypes associés à la maternité, et leurs conséquences sur la société. Il FAUT faire des enfants, mais pas trop (non mais oh!), pas trop jeune (c'est mal!), ni trop vieille (c'est pas bien!).

Et comme les femmes ont encore la plus grosse part de la responsabilité des gamins (enfant malade, qui s'y colle?) ça influe fortement sur l'emploi, les carrières, l'autonomie financière...



C'est un livre qu'on a envie d'apprendre par cœur pour avoir les arguments parfaits pour ouvrir les yeux à notre entourage, et faire changer les mentalités.
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Vieille peau

Un nouveau livre féministe sur la place dans la société des femmes vieillissantes ? Pas forcément.

Fiona Schmidt est journaliste et l'auteure de plusieurs essais mettant en lumière le sexisme patriarcal.

Dans celui-ci, en s'appuyant sur sa propre expérience professionnelle et sur sa vie privée, elle explique comment la femme est dénigrée, méprisée, ses droits bafoués du plus jeune âge à sa mort. A l'aide d'une riche documentation, elle met en lumière les injustices de la condition féminine comme par exemple le fait que les poste à hautes responsabilités soient toujours occupés par des hommes y compris dans les filières ultra féminines telles que la mode ou l'esthétisme.

Alors, l'essai est drôle et s'y trouvent quelques informations qu'il faudrait toujours avoir en tête afin de lutter efficacement contre les préjugés sexistes. Ce livre peut aider à décomplexer les femmes vieillissantes.

Mais mon impression générale est mitigée. Outre le fait que je me serais bien passée, sous couvert d'aborder la question de la sexualité, de connaître le détail de la vie personnelle de l'auteure, je n'ai pas trouvé qu'il parlait beaucoup de vieillesse, se perdant plutôt dans toutes les périodes marquantes de la vie d'une femme. L'auteure y parle surtout d'elle-même. Toute la construction de son argumentation part, sauf exceptions, de son expérience personnelle. Les sources citées ne servent pas à nourrir son propos. Elles sont simplement reformulées avec ses propres mots. L'ouvrage n'est pas mauvais mais le sujet aurait mérité d'être davantage creusé.
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Lâchez-nous l'utérus

Fiona Schmidt est journaliste, militante féministe et créatrice du compte Instagram @bordeldemeres. Je l'ai rencontrée au Festival International de Journalisme à Couthures sur Garonne où elle était venue témoigner de son choix de ne pas avoir d'enfant. Lors d'une table ronde à laquelle elle a participé plusieurs jeunes femmes sont intervenues pour dire qu'elles non plus ne souhaitaient pas avoir d'enfant ce qui était mal accepté par leur entourage. On leur oppose qu'elles changeront d'avis ou qu'elles le regretteront. Entre 32 et 37 ans l'autrice elle-même a consulté sept gynécologues pour leur demander une stérilisation, tous ont refusé. J'ai été surprise de découvrir que la parole des femmes est encore aussi peu écoutée de nos jours.



La charge maternelle c'est le fait que tout ce qui concerne la maternité et les enfants est souvent considéré comme concernant les femmes en priorité. La contraception repose sur les femmes. Quand un couple ne peut pas avoir d'enfant c'est d'abord la femmes qui est supposée stérile et subit des examens invasifs alors qu'un spermogramme est facile et indolore. Dans un couple la charge des tâches ménagères revient majoritairement à la femme. Si la participation des hommes a augmenté ces dernières années, celle des femmes aussi ce qui fait que le différentiel reste le même: près du double de temps en moyenne pour les femmes. Et tout ça en s'occupant des enfants.



La charge maternelle ce sont aussi les injonctions contradictoires qui pèsent sur les femmes. Il faut faire ses enfants jeunes mais pas trop. Il faut accoucher en restant sexy. Il faut être active et s'occuper de ses enfants. Je comprends que l'usage de mettre en scène sa vie sur les réseaux sociaux où on peut voir des photos de mères épanouies et cool qui réussissent naturellement tout ce qu'elles entreprennent, qui répètent que la maternité "c'est que du bonheur", place la barre plus haut de nos jours qu'avant l'internet.



L'autrice s'est appuyée sur des ouvrages féministes (beaucoup de citations de Sorcières de Mona Chollet que cela me convainc de lire), sur des études et statistiques et sur de nombreux témoignages recueillis via son compte Instagram. Le résultat est vivant et facile à lire car le ton est plein d'humour. En conclusion Fiona Schmidt appelle à une solidarité féminine, une sororité, et à une éducation moins genrée des filles et des garçons. J'ai trouvé que c'était une lecture amusante et qui m'a donné à réfléchir. Il m'a semblé que c'était un livre qu'on pourrait offrir à de futurs parents pour les inciter à inventer leur propre parentalité plutôt qu'à se conformer aux injonctions de la société.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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L'Amour après #MeToo

"Traité de séduction à l'usage des hommes qui ne savent plus comment parler aux femmes"



Je suis tombée sur ce livre sans le chercher l'année dernière, je n'en avais jamais entendu parler, et je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en terme de qualité de contenu.



J'ai ADORÉ !



C'est avec beaucoup d'humour et de recul que Fiona Schmidt traite de thématiques compliquées - vous vous en doutez - comme l'éducation genrée, les stéréotypes de genre dans les relations humaines, la sexualité (hétéro car c'est le thème)...en les décryptant avec beaucoup d'intelligence, de sources et de références, de chiffres et de statistiques, d'exemples de situations très concrètes...qui font conscientiser aux femmes le rôle dans lequel on les place (car non, nous n'en avons pas forcément conscience, et oui on peut rester longuement dans le déni...) et donner aux hommes qui se cherchent dans leur masculinité (et ceux qui devraient) quelques (beaucoup) de (très bons) repères.



J'ai beaucoup ri, car c'est vraiment écrit avec énormément d'humour, et beaucoup râlé aussi de constater que certains chiffres étaient parfois pires que ce que je ne pensais. L'édition date de 2018 donc j'imagine qu'on n'a pas fait de progrès depuis au vu de l'actu.



Loin des clichés, les situations et propos problématiques soulevés par l'autrice sont malheureusement réels et quotidiens pour la plupart des femmes et sont la réponse à "mais pourquoi on ne peut plus draguer/parler aux femmes* comme avant?"

* forcément supposées hétéros, célibataires, et disposées à se faire interpeller et draguer à toute heure

Hé bien parce qu'on en a marre de ce manque de respect général.



C'est un livre que je vais beaucoup recommander, notamment aux copains qui me demandent..."oui mais explique alors...nous on ne sait plus" : ben voilà !



Un indispensable
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Comment ne pas devenir une marâtre

C'est une perle! (Fiona Schmidt, et son livre aussi) Le bouquin déculpabilisant et rassurant dont tu rêves quand tu te retrouves face à des gamins qui ne sont pas les tiens, et que tu essaies de faire de ton mieux pour que les choses fonctionnent.



Les illustrations sont drôles et inclusives, il y a plein d'encarts et de textes rigolos, comme un bingo des répliques que tes beaux-enfants vont très probablement t'envoyer dans les dents un de ces 4 (du coup ça fera mal quand tu te prendras la phrase qui tue en pleine poire MAIS tu seras contente de pouvoir cocher une case du bingo, elle est pas belle la vie?)



Le style de l'autrice est génial (comme dans ses autres livres et son compte Insta), drôle, sarcastique et intelligent.

Elle s'appuie sur des études et des chiffres, mais aussi sur beaucoup de témoignages de belles-mères et de beaux-enfants, qui permettent de prendre en comptes différentes situations et points de vue.



C'est passionnant, utile, ça dénonce les stéréotypes et les préjugés sur les belles-mères, mais aussi les attentes que la société leur impose (que les beaux-pères ne subissent pas, eux, alors qu'ils sont plus nombreux que les BM !)
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Vieille peau

Sans grand intérêt. A force de faire de l'anti séxisme, on finit par en faire. Une lecture bien décevante qui ne fait pas franchement avancer le débat et qui ne fait que renforcer des stéréotypes douteux.



Je pense qu'il y avait mieux à faire, peut-être notamment en éludant la question d'un autre point de vue. En essayant d'éviter l'introspection et confrontant d'autres opinion.



Sujet intéressé mais balayé avec une certaine facilité.
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Vieille peau

En ce moment, le vieillissement prend une certaine place autour de moi. Bien sûr par ma propre famille, mais aussi avec le podcast "Destination Vieillistan" qui a remué beaucoup de choses en moi. Histoire de creuser encore un peu plus le sujet, je me suis donc intéressée au dernier essai de Fiona Schmidt.



En traitant du corps des femmes face à l'âge, elle développe de nombreux points : le manque de représentation de femmes "âgées" (aka qui ont plus de 40 ans), l'âgisme, la ménopause, les doubles standard sexistes, les métiers du care ou encore la retraite.



C'est la première fois que je lis cette autrice et j'ai beaucoup aimé sa plume, qui est à la fois tranchante et très drôle. Si elle écrit d'un point de vue plutôt privilégié (et le reconnaît), elle n'oublie pas d'être un maximum inclusive dans ses propos et ça fait plaisir !



Merci à elle pour s'être emparée de ce sujet encore tabou, à Net Galley et aux éditions Belfond pour cette lecture.
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Vieille peau

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le vieillissement des femmes… dès 40 ans… sans oser le demander.

Avec « Vieille peau », Fiona Schmidt aborde beaucoup de sujets : la place de la femme après 40 ans (dans la société, au travail, au cinéma), comment bien vieillir, le sexisme…



Mesdames, ce livre est à lire absolument et à faire lire à vos hommes !
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Vieille peau

Un essai saisissant de vérité, analysant la place du vieillissement dans notre société obnubilée par la jeunesse.



Inutile de faire l’autruche, dans notre société, nous les femmes, sommes formatés par un mythe : rester jeune. Notre société est rongée par la peur de vieillir. Le constat est sévère. Si l’âge n’est qu’un chiffre, il catégorise pourtant les personnes, considérant les « vieux » comme un poids inutile.



Pourtant, vieillir est naturel. Pourquoi alors, lutter contre cet état de fait, vouloir à tout prix rester jeune, compétitif, dynamique ?



Découpé en plusieurs parties, « Vieille peau » dissèque la thématique de manière large : l’âgisme, le vieillissement, la ménopause, le féminisme, le « bien vieillir », la déshumanisation. A travers son expérience personnelle, Fiona dresse un portrait complet de ce fléau de notre société.



Les femmes sont sexualisées et responsabilisées très tôt, contrairement aux hommes, et les signes du vieillissement ne sont pas perçus de manière identique selon que l’on est une femme ou un homme.



« Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours porté mon âge comme un vêtement mal ajusté, qu’on croirait emprunté à quelqu’un d’autre. »



Quarante ans, le cap fatidique pour les femmes : il faut avoir coché toutes les cases, être mariée, mère, propriétaire de son logement, avoir un bon job, et gravi les échelons de l’échelle sociale. Wonder Woman, quoi…



Quarante ans est la date d’utilisation optimale d’une femme. Ne parlons pas de la ménopause, vécue comme une maladie, une tare, une défaillance, la fin des haricots. Pour la gent féminine, vieillir n’est rien d’autre qu’un stigmate.



La majorité des aidants aux personnes vulnérables et / ou âgées sont des femmes. Le tabou du vieillissement persiste, et signe. J’ai trouvé ce chapitre édifiant.



Avec beaucoup d’humour et de dérision, Fiona déroule ses idées dans une approche sociologique, chapitre après chapitre, sans trop s’appesantir sur chaque sujet, rendant la lecture tonique.



Ayant dépassé ma date limite d’utilisation optimale, certains chapitres m’ont vraiment fait sourire ! J’ai lu cet essai les nuits, lors de mes insomnies, et j’avoue qu’il m’a bien aidé, à la fois à me rendormir, mais aussi et surtout à me rendre compte de certaines choses pourtant évidentes : arrêter de vouloir arrêter la marche du temps, arrêter de croire que la vie à 40 ans est la même qu’à 20, et l’accepter.



L’âge est, littéralement, un non-dit, un sujet qu’il ne faut pas dire…Stop ! Arrêtons de nous pourrir la vie avec des croyances totalement idiotes.



Un livre qui rebat les cartes sur les convictions et pensées de notre société, une lecture à la fois riche et divertissante que je vous conseille. Et d’autant plus si vous êtes aux alentours de la cinquantaine (bon, sauf si vous le vivez mal…).



« Le vieillissement révèle ainsi les inégalités de genre vécues tout au long de la vie, en même temps qu’il les amplifie. Mais déconstruire l’âgisme permet aussi de remettre en cause les normes dominantes qui alimentent ces inégalités. »



#Vieillepeau #FionaSchmidt #Belfond
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Lâchez-nous l'utérus

Mais quelle CLAQUE !



Je me croyais féministe et moderne, mais Fiona Schmidt me permet de faire un pas de géant dans la prise de conscience de ma condition féminine avec son livre "Lâchez-nous l'utérus" !



Tout le principe de "charge maternelle" est expliquée et permet enfin de mettre un mot juste et clair sur ce que j'ai peur de subir si je fais le choix d'avoir des enfants.



Je me suis également rendue compte que j'étais moi-même pétrie de stéréotype de la "mère parfaite" et que s'en détacher fait un bien fou.



C'est à la fois un vent de révolte et une brise d'apaisement que ce livre parfois percutant , très souvent drôle et toujours pertinent.



A lire, par toutes les femmes et par tous les hommes !



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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

Vieille peau

Sans intérêt et c'est dommage.



Le sujet est intéressant et concerne 100% de la population, l'occasion est donc manquée d'en faire un véritable essai.

Je dis "véritable" car il n'en est pas un, en effet, ce n'est pas un essai sur l'âge mais le journal de l'auteur sur SON rapport à SON âge. La moitié de chaque chapitre parle d'elle mais cela n'apporte rien en l'occurrence.

Surtout, plus qu'un essai c'est un recueil de constats sans analyse.

A plusieurs reprises nous attendons quelque chose, un éclairage mais rien ne vient ou bien l'auteur se contente (et semble contente) de qualifier la chose de "caca" (littéralement !) et ça retombe comme un soufflé (déjà pas monté bien haut)



J'ai noté aussi de nombreuses incohérences, par exemple dès le début Fiona SCHMIDT parle d'une injonction à être mure qui serait faite aux jeunes filles (voire enfant) pour se contredire la ligne suivante en considérant qu'elle était la seule mure parmi ses "congénère" : incohérence et auto centrage.



Bref, déçue.

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Vieille peau

« Vieille peau » par Fiona Schmidt



« Vieille peau », insulte qu’on adresse aux femmes passé la quarantaine.



Dans ce brillant essai, Fiona Schmidt démystifie les représentations de la vieillesse des femmes. Avec humour et phrases acérées, l’autrice remet dans son contexte la ménopause, l’âgisme, la double peine de l’âgisme et du sexisme, les cheveux blancs, les préjugés et les injonctions auxquelles nous sommes toutes soumises depuis le plus jeune âge.



Une mise en abîme qui permet de remettre la réalité de la vieillesse à sa place et de récupérer le pouvoir.



Un ouvrage à mettre entre toutes les mains ! Merci !


Lien : https://journaldeborddunelec..
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Vieille peau

Vieillir. Tout le monde est confronté un jour ou l'autre à ce phénomène. Pourtant, dans notre société si civilisée et avancée, la question de l'âge reste un tabou. Publicités, films, crèmes miracle, tout est fait pour nous faire comprendre que la fin n'est pas inéluctable. Mieux encore, qu'on peut arrêter le temps. Enfin pas pour tout le monde. Car la question de la vieillesse concerne surtout les femmes, tandis que les hommes se bonifient comme le vin.

C'est sur ce sujet que se penche l'autrice, Fiona Schmidt. Elle passe au crible bien des aspects du rapport à l'âge, qu'il soit question de l'âge perçu ou de l'âge réel, et des attentes qui leur sont accolées. Rapport au corps, emploi, maternité, baisabilité, elle questionne la façon dont la société construit les injonctions multiples et bien souvent contradictoires qui concerne les femmes âgées. Mais qu'entend-on par âgées ? Si ce mot m'évoque des rides et un nombre supérieur à 70 ans, force est de constater que la société ne l'entend pas de cette oreille : en réalité la "bonne morale", comme je l'appelle, nous (car j'insiste, il est surtout question des femmes ici) explique que nous sommes vieilles grosso modo à partir de 40 ans, soit tout juste la moitié de notre espérance de vie en France. C'est dire l'ironie malaisante de la situation.



Je suis quelque peu peinée et en difficulté pour écrire cette chronique, et cela me gêne d'autant plus que je sais combien il est difficile d'écrire et de soumettre son travail à la critique, qu'elle soit bonne ou non. J'espère que l'autrice, si elle me lit, ne me tiendra pas rigueur des lignes qui suivent. Je n'ai pas réussi à finir ma lecture, même si je l'ai bien avancée, suffisamment pour me faire une idée solide. Le thème du livre est incontestablement original et novateur. La démarche, qui s'intéresse à tous les aspects de la vie des femmes, est absolument bien vue. Pourtant je n'ai pas accroché mais j'ai du mal à savoir pourquoi. Peut-être est-ce le style d'écriture : l'autrice a un style très personnel et j'ai du mal à y adhérer, une simple question de goût donc. Peut-être est-ce le sujet : au moment où j'écris cette chronique, j'ai 37 ans, je m'approche donc doucement de la limite fatidique et forcément cela m'amène à m'interroger au regard du thème de l'oeuvre, un questionnement peu agréable, et vu comment la société perçoit la prise d'âge, c'est le moins qu'on puisse dire. Peut-être est-ce justement le sujet de ce livre : je ne me rappelle pas avoir lu quoi que ce soit de censé, de critique, sur l'âge ; je n'ai donc pas de point de comparaison sur lequel m'appuyer, et je dois dire que c'est assez inédit me concernant.

Je ne peux pas dire que je déconseille cet ouvrage, bien au contraire. Je crois surtout qu'il va me falloir un peu de temps pour digérer ce que j'ai lu avant d'achever ma lecture, car le vieillissement de la population aidant, Fiona Schmidt ouvre une boîte de Pandore qui risque bien de nous éclater au visage si nous n'y prenons pas garde.



Je remercie NetGalley et les éditions Belfond pour leur confiance.
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Vieille peau

Dans une société où les hommes gagnent en sagesse et en respectabilité avec le temps, les femmes, sans cesse ramenées au corps, ont quant à elle une bonne vieille DLC étiquetée sur le front après trente ans, comme s'il s'agissait de leur trouver une place entre le saint-nectaire et le jambon en tranches dans le frigo. 👌



Sexualisées les jeunes, invisibilisées les vieilles, traitées comme un problème à résoudre et jamais comme des individus à part entière, c'est toute la question de l'âge, de la sainte peur qu'elle nous inspire et de tous les détours absurdes et inhumains qu'on est prêt.es à prendre pour y échapper le plus longtemps possible, que Fiona Schmidt interroge dans cet essai brillant et très intime, puisqu'elle parle aussi de la dépendance de son papa.

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L'Amour après #MeToo

C'est un mix entre Bisounours et un magazine féminin.



D'une part, c'est binaire. Les gentils / les méchants.

Exemple, page 48 : "Nous avons, d'un côté, des femmes qui s'insurgent désormais contre le comportement jugé machiste, parfois misogyne, en tout cas produit par les codes d'une virilité éculée, et de l'autre, des hommes qui ne voient pas où est le problème".

(C'est pas un tout petit peu plus compliqué ? non, juste des mecs complément idiots qui ne veulent pas piger le concept de consentement)



On peut aussi relever le quizz proposé, page 59 à 61 (forme typique du magazine féminin) : une série de questions qui ont toutes deux réponses possibles, a et b ; vous additionnez, et pour les résultats, c'est binaire :

- "vous avez obtenu une majorité de a : vous perpétuez ce que l'on appelle la culture du viol

- vous avez obtenu une majorité de b : Bravo ! Vos parents, profs et amoureux.ses ont fait du bon travail."



Voilà, deux clans, les méchants violeurs et les gentils, binaire, sans nuance...



D'autre part, c'est préchi-précha à la sauce "je ne mets plein de mots hype" :

page 51 : "Plus qu'une crise de la masculinité, c'est une crise de cette virilité-là, [...] que les hommes traversent. Il ne tiens qu'à vous de réinventer et surtout, d'imaginer des masculinités plurielles, non plus figées, mais mouvantes, inclusives et non excluantes. Pour cela il vous faut interroger certains schémas plus ou moins inconscients hérités de vos ancêtres, sorte d'héritage dont vous ne savez plus quoi faire car il n'existe pas d'Emmaüs du comportement, hélas."



AH !!! La solution : "des masculinités plurielles, mouvantes, inclusives et non excluantes" ! C'est évident !!!



Le tout agrémenté de quelques phrases typiques des magazines féminins, qui ont vocation à l'humour j'imagine.

Exemple page 63 : "On vous le répète, sondage après sondage, depuis des dizaines d'années : rien ne sert d'avoir un pied de table entre les jambes si vous vous en servez comme un manche."



Et d'insultes sur le physiques de certains hommes ou leur supposée bêtise, autant de traits d'humour franchement gênants. Exemple page 66 : "Pourquoi les hommes ont-ils eu l'air de découvrir le consentement en 2018 [...] comme si les hommes ignoraient la signification du mot "non", [...] alors que même Franck Ribéry est capable de piger le concept (à vérifier)."



En revanche, les illustrations d'Emmanuelle Tetras sont vraiment géniales, bien plus fines et subtiles !







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Normandie : 1870

"Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d’armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n’était point de la troupe, mais des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles, et ils avançaient d’une allure molle, sans drapeau, sans régiment. […] Les Prussiens allaient entrer dans Rouen, disait-on." [...] Il y avait cependant quelque chose dans l'air, quelque chose de subtil et d'inconnu, une atmosphère étrangère intolérable, comme une odeur répandue, l'odeur de l'invasion. Elle emplissait les demeures et les places publiques, changeait le goût des aliments, donnait l'impression d'être en voyage, très loin, chez des tribus barbares et dangereuses." La débandade de l'armée française, l'occupation prussienne en Normandie, le cortège des horreurs de la guerre de 1870 servent de motif à de nombreux contes et nouvelles de Maupassant où sa férocité s'exerce avec maestria dans la plus connue et réussie de toutes dont le titre est le sobriquet de l'héroïne principale : "Boule de Suif". Mais quel est l'état-civil de Boule de suif dans le récit ? 👩‍🦰👩‍🦰👩‍🦰

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Thèmes : guerre , Guerre franco-allemande (1870-1871) , littérature , nouvelles réalistes , contesCréer un quiz sur cet auteur

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