L’image publique de Marie Curie était celle de la travailleuse infatigable, de l’épouse et de la mère dévouée, et lorsque Pierre Curie fut tue en 1906, de la veuve inconsolable. Toutes caractéristiques parfaitement authentiques. Mais elle était aussi un être humain et, en 1910, quatre ans après la mort de son mari, elle était tombée profondément amoureuse d’un de ses collègues, le professeur au Collège de France, Paul Langevin, un homme marié avec quatre enfants. Quand l’affaire éclata dans la presse en 1911 la même année ou Marie Curie reçut son prix Nobel, le scandale prit des proportions internationales. Elle fut vilipendée comme une étrangère, une femme qui n’avait réussit que grâce à son mari, une briseuse de ménage, er probablement dans la presse de droit une juive.
Passant en revue les théories antérieures de la démence, Constance Pascal relève tout particulièrement que le plus important est la détérioration du contact affectif du patient. Le patient dément est un étranger à son monde. La perte du sentiment pour les autres fait partie du processus qui mène à la désintégration de la personnalité. Cet article ( paru en 1928) est le premier dans lequel elle parle de la recatégorisation, due à Eugen Bleuer, ( en 1908) de la démence précoce en schizophrénie ou dissociation psychique. Notant que la schizophrénie inclut non seulement les démences précoces mais les psychoses les plus disparates, elle propose de la renommer « schizo-démence ».
Les causes des crises précoces de démence, qui apparaissent habituellement entre 12 et 15 ans, ou entre 20 et 30 ans, ne peuvent être déterminées, dit-elle, que par des moyens psychologiques ; en terme freudien, elles sont probablement le résultat d’un conflit émotionnel et de son refoulement. Constance noté que Freud donne aux sentiments sexuels refoulés dans l’inconscient un pouvoir pathogène de tout premier ordre. Finalement, pour ce qui est du traitement, elle n’est pas d’accord avec l’idée que la démence est atoujours incurable, estimant qu’il pourrait être bénéfique de faire avancer le travail sur la thérapie par chocs chimiques.
Le blessé d’amour est un hypermnésique affectif; sa mémoire des émotions pénibles est développée. « Il souffre parce qu’il se souvient » ( Beethoven). Le temps douloureusement vécu est continuellement retrouvé. A la charge douloureuse du passé s’ajoute la charge douloureuse du présent. Proust retrouvait l’Eden perdu alors que le blessé d’amour ressasse le désespoir et se laisse obséder pour le dégoût ou par la haine
Lorsque Virgile accompagna Dante dans sa descente aux enfers, il attira son attention sur les désespérés qui crient et appellent l’enamourant perdu. On ne peut s’empêcher de pensé à ces damnés d’Eros lorsqu’on écoute les plaintes des aliénés accablés par la douleur d’un amour meurtri.