Dominique Trinquand : "À Gaza, la défense est préparée avec beaucoup d'armes"
Désormais, les réseaux sociaux consacrent le formatage de la pensée. Les algorithmes et l'intelligence artificielle ne sont pas utilisés pour ouvrir à la réflexion mais pour répliquer des habitudes, des préférences, enfermant les utilisateurs dans des écosystèmes fermés. C'est le paradoxe tragique de ces outils de la modernité: alors qu'ils ont la possibilité d'ouvrir leurs utilisateurs au monde, ils les enferment dans leurs schémas de pensée, les verrouillent sur leur écran de téléphone portable. Au point de réduire les interactions humaines dans l'espace public.
L'équilibre du pays repose toutefois sur des exigences liées à l'autorité. Du côté du chef, la capacité d'être à l'écoute, et de prendre des décisions. Du côté des citoyens, il faut de l'éducation. La démocratie n'est pas possible sans une population instruite et éclairée.
En France, la population est éduquée mais, malheureusement, elle préfère trop souvent rester silencieuse. Dans ce contexte, ce sont les minorités agissantes les plus vocales qui sont entendues et mènent le débat public.
La France continue à bénéficier des dividendes de ces Trente Glorieuses. Ses habitants ont pris l'habitude de demander... parce que l'État ne cesse de donner. La redistribution opérée par l'État place la France comme un pays où les inégalités sont pourtant les plus faibles des pays riches. Certes, l'État est fait par et pour les citoyens. Mais l'on a tendance à oublier que cela nécessite un effort collectif, et non pas une accumulation de requêtes individuelles.
L'état d'esprit des Britanniques se résume ainsi : "Jamais sans les États-Unis", tandis que celui des Français reste: "Toujours autonome, se méfier des États-Unis".
Si vis pacem, para bellum.
La locution latine attribuée à Jules César et devise de l'École de guerre reste d'actualité. Celui qui veut la paix doit préparer la guerre. D'où la nécessité pour l'Union européenne de renforcer son autonomie en matière de défense.