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3.88/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Boulogne-Billancourt , le 11/09/1950
Biographie :

Didier Cahen, né le 11 septembre 1950 à Boulogne-Billancourt, est un poète, essayiste et journaliste français.

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Bibliographie de Didier Cahen   (6)Voir plus

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Silences…



Silences… Voix du dehors…
L’entendre comme une rare évidence
Tout se dit en nous. Tout se vit en nous
Fatalité du déchirement
Voici venir
L’extrême enfance
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La vieille amante



D extrait 5

Vérités faux départs
Tout est envisageable
Inaliénable depuis la nuit des temps

L’oiseau tombe
Et remonte
Entre feuille et soleil

Depuis qu’un vent
M’a fait tourner la tête
Je navigue avec tous les cieux
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S’il venait,
  
  
  
  
S’il venait,
venait un homme,
venait un homme au monde, aujourd’hui, avec
la barbe de clarté
des patriarches : il devrait,
s’il parlait de ce
temps, il
devrait
bégayer seulement, bégayer
toutoutoujours
bégayer

« Pallaksch. Pallaksch »


Paul Celan - La rose de personne- traduction de Martine Broda
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Didier Cahen
(Carte blanche) à Didier Cahen : Pérennité de « L’Éphémère »

Pérennité de « L’Éphémère » (1967/1972)
On lira ci-dessous le texte de présentation de la rencontre consacrée à la revue
L’Éphémère, dans le cadre de la 24e
édition du « Printemps des poètes » (L’Arsenal,
le 16 mars 2022). Tous nos remerciements à Sophie Nauleau qui en a autorisé la
publication et à Jean Frémon qui a accompagné cette soirée de ses souvenirs et de ses
talents de lecteur.
L’Éphémère donc ! Pour en comprendre la genèse, il faut rappeler le
contexte historique tel que le perçoit à l’époque Jacques Dupin : au-delà
d’un diagnostic pessimiste sur la situation de la poésie dans la France de
l’avant 68,- il s’en explique dans un très beau texte, plutôt rare, Eclisse1
-
Dupin regrette d’abord le vide abyssal qu’ouvre la disparition de la grande
revue « Le Mercure de France » dont le dernier numéro parait en juillet/août
1965. À l’époque, Jacques Dupin vient de publier son 5ème livre, Gravir,
qui en a fait un poète remarqué. Spécialiste de Miro dont il sera l’ami, il
deviendra Directeur de la galerie Maeght ; autant le dire, pour lui, poésie
et peinture étaient inséparables.
Dans la préface du livre très riche d’Alain Mascarou sobrement intitulé Les
Cahiers de l’Ephémère (1967/1972)2
, Jean-Michel Maulpoix précise le sens
de l’aventure : « Ce beau mot d'"éphémère" lie l'écriture à la vie précaire ; il sousentend déjà préférer au désir du chef d'œuvre les traces de l’œuvre en train de se faire :
des phrases ou des traits, esquissés au plus près du souffle, qui cherchent et qui
s'obstinent... »
Dès l’automne 1965, à l’instigation de Jacques Dupin, Aimé Maeght
constitue un Comité de rédaction « historique » qui rassemble Yves
1
Jacques Dupin, Eclisse, Spectres familiers, Marseille, 1992
2
Alain Mascarou, Les Cahiers de L’Ephémère 1967-1972 – Tracés interrompus, L’Harmattan, 1998
Bonnefoy, André du Bouchet, Louis-René des Forêts, 3 poètes, et Gaëtan
Picon l’ancien Directeur du Mercure de France. Dupin (qui n’apparaitra
officiellement qu’au numéro 7), Bonnefoy et du Bouchet vont imprimer
leurs marques et tracer les grandes lignes de l’aventure…
Un mot sur ces poètes d’exception : Dupin s’attaque au « chaos extérieur »
avec sa poésie qu’il voudra « discordante » … Et il définira parfaitement la
posture du poète : « être dans le monde et autre dans la langue ».
Bonnefoy, on le sait, met au centre de son œuvre la notion ou l’idée de
présence : la présence ce n’est pas simplement un « je suis » mais
l’affirmation continue d’une intensité et d’une tonalité originale de l’être…
Du Bouchet, quant à lui, se pose d’emblée en héritier de l’immense poète,
trop peu lu de nos jours, Pierre Reverdy : la poésie lui semble inacceptable,
voire immorale, si elle ne retient pas « un taux de réalité » et il affirme sans
cesse dans ses fameux carnets la volonté de s’en tenir à « l’expression étrange
de la simplicité ». « Il n’y a qu’à dire ce que l’on voit/ ce que l’on sait/ et tout est
inventé » remarque du Bouchet, avec ce prosaïsme qu’il revendique sans
cesse. Dupin soulignera l’implication exceptionnelle de du Bouchet tout
au long de l’aventure.
Ce sont les principaux représentants d’une même génération de poètes,
qui ont alors une quarantaine d’années et se retrouvent autour d’une même
approche de la poésie et de la vie. Pour eux il est impensable de séparer
l’écriture d’une réflexion sur l’acte poétique, impossible de séparer
l’écriture du poème d’une forme d’engagement vital qui laisse toute sa
place à l’autre que je suis… Je me rappelle ces mots d’Edmond Jabès, si
proche de l’aventure, même s’il n’y participe pas directement : « Je suis à
la recherche d’un homme/que je ne connais pas/qui jamais ne fut tant
moi-même/ que depuis que je le cherche3… » L’arrivée de Paul Celan, en
3
Edmond Jabès, Je bâtis ma demeure, poèmes 1943-1957, préface de Gabriel Bounoure, Gallimard, Paris,
1959. Nouvelle édition avec textes inédits, Poésies complètes, préface de Gabriel Bounoure, postface de Joseph
Guglielmi, Paris, Gallimard, 1975
octobre 68 (n°7) renforcera encore cette idée tenue de l’Atheneum, la
grande revue de l’Idéalisme allemand : « Nous ne sommes pas simplement les
directeurs, mais les auteurs de cette revue ». La revue sera, en conséquence, un
nouvel espace d’échange, … démocratique, informel, bien loin du
fonctionnement doctrinaire imposé à leurs troupes par un André Breton
ou un Philippe Sollers. Rappelons-nous ce mot de du Bouchet, tenu d’un
obscur philosophe : « pour réunir les hommes, il ne faut pas les rapprocher » !... Le
prière d’insérer ne dit pas autre chose : « L'ÉPHÉMÈRE, ce ne sera que
quelques personnes, mais ensemble, et durablement, pour une recherche en commun par
des voies certes fort différentes ». C’est Yves Bonnefoy qui l’a rédigé mais il
parlait, bien sûr, au nom de tous. Avec Michel Leiris qui rejoindra l’équipe
en 1969 (n°10) ils vivent d’abord une aventure commune, où l’exigence de
dire transcende la volonté de s’exprimer… Ils ont pour seul mot d’ordre
le questionnement de Plotin repris en 4ème de couverture : « mais quel
discours est possible lorsqu’il s’agit de ce qui est absolument simple ? ». En somme,
contre la poésie qui parle trop fort et se trahit d’elle-même, contre
l’emprise du verbe trop flamboyant, ils prônent la force du silence et la
vertu des mots.
Très concrètement le premier numéro de la revue traduit une parfaite
cohérence entre les paroles et les actes : aucune solennité, pas d’effet tape à-l’œil ; la simplicité, le dépouillement et l’élégance toute en sobriété de la
revue illustre bien dès le premier coup d’œil la méfiance des membres du
Comité quant aux débordements d’un surréalisme moribond, aux
effusions d’un lyrisme affecté ou au tapage des avant-gardes ; de ce point
de vue, Tel Quel est un anti-modèle. La qualité du papier, le soin des
reproductions et la sobriété de la mise en page traduisent le niveau
d’exigence et l’ambition discrète d’Aimé Maeght.
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La vieille amante



D extrait 3

Rien ne presse
Les feuilles et la pluie tiède
Rachètent le jardin de l’enfance

On ne voit plus les mains
Qui embellissent les heures
Ni les plis du terrain

La seconde s’enfonce
Dans un temps non conforme
Où navigue fermement la sagesse
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La vieille amante



D extrait 4

J’entends
Rôder dans les jardins
La bête à peine apprivoisée

Les hommes lui bricolent
Un visage présentable
Avec la chimie des voyelles

Qui me cherche ? Qui nous cherche ?
Un cœur ou deux ou non
J’ignore qui nous serons
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On écarte un bout d’os
On met dans le silence
Une ambition féroce

Reste une odeur de nuit
De bois tendu de lin
De cheveux bleus de sang

Dans une tasse d’eau de mer
L’enfant cherche
Le bleu profond
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La vieille amante



D extrait 1

Rives du Jourdain : péninsule éclatante du jour ;
Barque de pêcheurs. Je m’incline, je m’enivre
De l’eau de la paix

Aux flancs des rives
La courbe étroite s’offre
À l’ombre qui revient

Nous simulons le bonheur
Nous affectons des poses
Le corps est seul et le cœur
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La vieille amante



D extrait 2

Longue belle journée
J’ai marché jusqu’au soir
Quand soudain qui ?

la vague animale prolifère
Et s’élève vers le ciel
Depuis la terre entière

La feuille, elle,
Ne craint pas de blesser l’air
Qu’elle est en train de trouer
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Vivre…



Vivre
Prendre le temps de vivre
Chercher… Poursuivre… Un chemin de patience…
Dès lors qui versera
Des larmes de sang
En déflorant la mort ?
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