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Citations de Clémentine Beauvais (866)


- Je ne comprends pas pourquoi vous vous entêtez à revendiquer ce nom de Boudins ! s'offusque Maman. C'est un mot horrible.
- On le rendra beau, tu vas voir. Ou au pire, on le rendra puissant.
(Rubrique trucs et astuces de la vie, par Tata Mireille :
prends les insultes qu'on te jette et fabrique-toi des chapeaux avec.)
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Il a le mal d'un siècle qui n'est pas le sien ;
Il se sent l'héritier amer d'un spleen ancien.
Tout est objet d'ennui pour cet inconsolable-
Ou de tristesse extrême, atroce, épouvantable.
Il a tout essayé, et tout lui a déplu.
Il a fumé, couché, dansé, mangé et bu,
Lu, couru, voyagé, peint, joué et écrit :
Rien ne réveille en lui de plaisir endormi.
Souvent, il imagine, au rebord du sommeil,
Dans un futur lointain l'implosion du soleil.
Puisqu'un jour tout sera cette profonde absence, Pourquoi remplir en vain notre vaine existence ?
Pourquoi se dépenser en futiles efforts
Dans un monde acculé au couloir de la mort ?
Qu'ils sont laids et idiots, ceux qui se divertissent,
Ceux qui se perdent en labeur ou en délices,
Ceux qui travaillent, ceux qui aiment, ceux qui chantent,
Pour oublier le vide intense qui les hante !
Eugène, à dix-sept ans, a tout compris sur tout :
Et comme tout est rien, il ne fait rien du tout.
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On n'aime pas voir les gens beaux aller mal. Les moches, eux, evidemment qu'ils vont mal, ils sont moches.
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On ne peut pas faire l'amour debout quand on est amoureux,
ça va pas ou quoi, la verticalité ne va plus de soi,
quand on est amoureux,
quand quelqu'un est allé nous voler dans notre ventre
le centre de gravité qu'on y gardait.
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Je patiente,
mais quand on patiente, on ne fait que frôler la réalité.
Ça fait plusieurs semaines que je la frôle sans la toucher,
attendant que la porte du jardin m'y projette.
C'est bête
mais c'est seulement quand tu es là que j'ai l'impression
d'être là où je dois être.
Le reste du temps, je suis comme quelqu'un à la fenêtre
qui se regarderait vivre dehors
et qui aurait l'impression que ça arrive
à quelqu'un d'autre.
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On ressemble exactement à ce qu’on est : trois Boudins habillés de robes de bal synthétiques et maquillées comme des voitures volées. Astrid et moi ressemblons, en plus dodues, à Javotte et Anastasie dans la version Disney de Cendrillon, Hakima a l’air d’un petit pruneau en robe de jambon fumé.
On reste silencieuses un moment, et puis…
… et puis on n’y tient plus : on éclate de rire, on se plie de rire – un rire qui monte du fond de nos ventres grassouillets, qui secoue nos bijoux, nos cheveux et nos robes, qui nous force à nous adosser aux lavabos, un rire qui donne envie de faire pipi, un rire immense, libérateur, extatique, nouveau, grandiose – aussi immense, libérateur, extatique, nouveau et grandiose que le bal qui nous ouvre ses portes et aussitôt nous avale.
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Mais il est clair que la pauvre Astrid, chez les sœurs, n’a pas eu le même entraînement que moi : on n’a pas du lui répéter assez souvent qu’elle était grossémoche. Alors que moi, c’est arrivé tellement de fois que désormais je m’en gausse. Ça glisse comme de l’eau sur des feuilles de lotus.
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Ladite Rachel réussissait l'exploit de continuer à sourire tout en parlant. Ses dents étaient si blanches qu'elles rappelèrent à Kamenev ses années de collège, lorsqu'il tartinait par ennui sa règle en plastique de Tipp-Exx.
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- Quinze ans ! éructe ma mère. Quinze ans... c'est vraiment l'âge le plus idiot du monde !
[...]
- Tu sais ce qu'on a appris en Histoire-Géo, Mamounette ? Après la Deuxième Guerre mondiale, on a tondu toutes les Françaises qui avaient couché avec des Allemands. Alors tu imagines, à quelques années près...
Elle m'a dévisagée, on aurait juré qu'elle se repassait mentalement ce que je venais de dire sans y croire. Ça m'a un peu fait peur mais j'ai quand même ajouté, pour rire :
- Couic, ta touffe !
SPLAF la baffe.
- Monte dans ta chambre. Je ne veux plus te voir.
Je ne sais pas pourquoi j'aime à ce point exténuer ma mère. Je ne sais pas pourquoi j'ai jeté dans les toilettes tout le flacon de parfum 'Flower by Kenzo' que Philippe Dumont [mon beau-père] m'avait gentiment offert pour mon anniversaire [...] et sans tirer la chasse, histoire de bien lui faire comprendre que ses 45 euros de fragrance avaient fini dans les égouts.
Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça.
(p. 12 & 16)
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Klaus affirme que le propre de l'être humain, c'est de planifier et de cartographier. L'être humain fait des programmes, des plannings, des cartes, des prévisions. L'être humain, c'est celui qui sait qu'il y aura un demain et qu'il faut le prévoir, le préparer, le prophétiser.

Patricia Laplanche, ma mère, pense le contraire. Elle pense que le propre de l'être humain, c'est qu'il se délecte de l'étonnement, de l'imprévu, du nouveau.

L'être humain planifie et cartographie, certes - mais ce n'est pas ce qui le rend humain. Au contraire, ça, c'est son côté animal. L'animal aussi planifie. L'abeille sculpte des alvéoles hexagonales, le chat calcule la trajectoire de sa patte vers le papillon qu'il veut attraper (...)
Mais l'être humain, lui, est proprement humain au contraire parce qu'il tire de la nouveauté et de l'inattendu de tout cet ordre. L'art, les émotions et la vie sont ce qui arrive quand les prévisions, les programmes et les prédictions échouent.
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- C'est quoi, cette crise de délire ? diagnostiqua Matt. T'es fatiguée ?
- Oh, toi ! Tout de suite, elle est fatiguée, elle est hystérique, elle a ses règles.
- Je sais très bien que t'as pas tes règles, puisque ta cup était dans le placard de la salle de bains ce matin. D'ailleurs, ce serait extrêmement chouette si tu pouvais éviter de la ranger à côté du fil dentaire.
Après ce rappel aux valeurs élémentaires du vivre-ensemble, il tapota la tête de sa sœur, laquelle avait posé celle-ci sur l'épaule de celui-là.
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Personne ne vous a donc jamais dit , demanda Kamenev , que le "up" et le " down" sont le yin et le yang de la langue anglaise, ses points cardinaux , sa raison d'être ? (…)
" C'est une langue obsédée par sa verticalité", (…). il faut toujours qu'elle précise ce qui est en haut et ce qui est en bas. Quand on a une idée , on " think up" quelque chose. Quand on méprise quelqu'un, on le "lock down". Quand on cherche une maison plus petite , on veut faire du " downsizing", alors qu'un meilleur appartement sera plus " upmarket"."
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" Pierre", dit Marguerite en le regardant droit dans les yeux, " écoutez-moi bien . Si après ce procès, vous n'allez pas directement la prendre dans vos bras, je...je…"
- "Vous quoi ?"
- " Je vote macron en 2022 !"
- Aïe, aïe, aïe…"
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- Il va jouer avec elle et la laisser tomber et elle aura le cœur brisé
- Mais non, il est pas si ... Comment on dit 'evil' en français ?
- 'Britannique'
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Or, pour une pensée,
être vraie même une seule fois,
même une seule nuit,
c'est déjà une prouesse.
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Le plaisir du texte peut être…
[...]
l’enchantement immersif des lectures d’enfance décrites par tant d’auteurs, « il n’y a peut-être pas de jours de notre enfance que nous ayons si pleinement vécus que ceux que nous avons cru laisser sans les vivre, ceux que nous avons passés avec un livre préféré », dit Proust…
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Astrid, nous le savions déjà a un petit faible pour le champagne. Moi, je ne suis pas encore habituée au goût un peu trop franc, un peu trop frais, et aux bulles fines comme des épingles, retorses et insincères en comparaison des gros trous d’air qui dézinguent la langue dans un bon vieux Perrier.
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Il est de notoriété publique que toute jeune personne Britannique en possession de ses capacités cérébrales doit, à la suite du Brexit, être à la recherche d'un passeport européen. Mais ironiquement, l'Europe est quant à elle pleine de jeunes personnes souhaitant venir résider en Grande-Bretagne, afin d'acquérir notre langue et de profiter de notre marché du travail. Ces deux désirs se rencontrant créent une situation favorable à l'établissement d'un contrat octroyant à l'un des conjoints le précieux documet administratif, et à l'autre l'opportunité de séjourner dans le pays pendant plusieurs années.
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et Tatiana, qui adore désormais sa présence,
et qui voudrait qu'il reste pour toujours,
a en même temps hâte qu'il reparte : elle trépigne d'impatience
à l'idée de se cloisonner dans sa chambre, seule,
étouffant d'amour,
et de s'adosser à la fenêtre,
libre, enfin,de s'imaginer avec lui.
Ce qui est paradoxal, puisqu'elle est avec lui.
Mais c'est comme s'il fallait qu'il parte pour mieux l'être.
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Peut-être que vous faites souvent du vélo. Dans ce cas-là, vous avez peut-être trop l’habitude pour continuer à remarquer.
À remarquer la magie.
La magie d’un vélo, c’est que c’est un balai ; un balai volant qui perce les paquets d’air, obéissant à la moindre pensée ; il répond aux doigts, aux pieds, au bassin, on n’a pas besoin de dire à un vélo où il doit aller, il le sait ; c’est un balai volant.
La magie d’un vélo, c’est que c’est aussi un cheval… oui, un cheval fier et athlétique – qui a parfois des problèmes de sabots, qui halète et qui grince des dents quand il heurte un nid-de-poule ; alors il faut caresser son vélo et lui parler, c’est important, c’est un cheval.
La magie d’un vélo, c’est que c’est une machine cliquetante et métallique, un miracle de mécanique ; il faut s’émerveiller de ses rouages.
Et quand on se rend compte de la magie d’un vélo, toutes ces choses qu’il est se mêlent à nous, et on sent à la fois l’air qui éclate sur son passage, la route dans toutes ses craquelures, les sursauts du plus infime de ses engrenages, et le sang à l’intérieur de nous, pompé à chaque coup de pédale. Et soudain, c’est un miracle d’amalgame, une seule et même chose, rapide et bouillonnante, et on est dans l’univers comme si on l’avait créé nous-mêmes.
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