Comment ne pas songer en voyant le corps de ce cycliste contre le trottoir, à ces vers de P. Eluard dédiés à G. Péri :
"...Un homme est mort qui n'avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n'avait d'autre route
Que celle où l'on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l'oubli..."
"Noël fit sa tournée
Posant près des souliers
Des sourires d'eau claire
Sous de grands papiers bleus
Et laisse sous chaque arbre
Un morceau de son âme
Pour permettre à chacun
De rester un enfant..."
(Extrait du poème "Conte de Noël")
"Et que tous ceux qui relèvent la tête
Le soir
Pour parler aux étoiles
Se souviennent de ce qui fut - mémoire
Blessée -
Pour encore espérer"
(extrait du poème "Pais, novembre 2015 - ou ailleurs -...")
"La vie reprendra ses droits. Ce qui n'autorise pas l'oubli."
Pour Sarah Halimi
Les coups
Le bois cassé
Pas seulement les os
Mais deux mille ans d'histoire
Non pas le bois
Mais l'âme
Regards à l'envers du réel
Toutes ces affiches pour être élu
Tandis que se répand la nui
Comme jadis au siècle précédent -
Religion pervertie
Terreau décapité
Haute fleur de la haine
Au croissant séduisant
Ecoutez tous
Ce que jadis fut déjà
Les coups
Le bois cassé
Non pas le bois
Mais l'âme...
"C'est un très long voyage
Que le mystère de la vie
Si vous trouvez la clé
Cachée derrière le silence
Prévenez-moi très vite
Que je l'accroche à mon anneau
Ascèse d'un anneau mystique
Petite feuille de platane..."
(Extrait du poème "Au bord de la Bléone, Automne...")
"Ne tuez pas, ne tuez pas l'espoir
L'enfant n'a qu'un sourire."
[poème "Le prisonnier"]
"Laissons aux historiens et aux philosophes le soin d'essayer d'expliquer l'inexplicable. Le poète est gardien de la mémoire. Et ce n'est pas inutile, car cela aussi on a tenté de le nier."
"Le torrent hâte sin pas d'écume
Ma mère
Il sait que tout est bref
Mais mon amour ignore les saisons"
(Extrait du poème "Fête des mères")
"Il est d'autres empreintes
Que celles que l'on choisit..."
(Poème "Le grand rire du vent")