Il m'a dit : je suis sûr qu'un jour on trouvera la douceur, mais en attendant on ne devra pas fléchir, on devra rester purs, tu me promets, balthazar, on va s'aimer, et on ne se laissera pas faire, même si on prend des coups, tu sais, on n'en meurt pas, surtout pas, ce serait leur donner raison. (p.108)
"Mes parents sont des gens parfaitement bien ordonnés et bien rangés. Rien qui dépasse, même pas le sourire."
Il m'a dit : t'es vraiment un mec bizarre.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Je sais pas, quand t'es arrivé l'autre fois, j'étais un peu gêné. t'as l'air tellement sûr de toi, et en même temps, tu as quelque chose qui tremble, en permanence. (p.55)
Thomas s'est allongé contre moi, je sens son chaleur de son corps contre le mien. Il a passé sa main sous mon t-shirt, il a caressé mon torse. Il l'a laissé glisser jusqu'à mes hanches, puis fesses puis mon ventre. On s'est déshabillés.
8
Sur la plage, je regarde les gens passer, assis sur ma servette, les bras autour des genoux. J'observe méthodiquement.
Je n'enlève que rarement mon t-shirt, je crève de chaud, mais l'absurdité de la situation, tous ces gens allongés, le dos huileux, sur leurs serviettes aux couleurs vulgaires, me semble parfaitement insurmontable. Les garçons et les filles défilent, se regardent, les gestes figés; je les scrute, sans relâche, ils sont affreusement ridicules et crispants.
(Page 27, intégralité du chapitre 8, suivi d'une page blanche)
On regarde le flammes mourir peu à peu, le rougeoiment des braises, l'odeur douce et âcre de la fumée. La nuit tombée, j'ai moins peur désormais.
La vie ressemble à une succession un peu brumeuse de jours indolores. (p.74)
Je souris peu car je tiens à ce que mon dégoût à l'égard d'une partie non négligeable du monde soit ostensible et notable. (p.30)
7
Les jours s'étirent un peu mornes.
(Page 25, intégralité du chapitre 7, suivi d'une page blanche)