je souhaiterais poursuivre en recourant à un concept parallèle, susceptible d'éclairer l'expérience historique de la merveille et son actualité. Il s'agit de l'expérience de la concervation de la merveille, qui peut, elle aussi, être interprétée comme une grande constante, un archétype de l'humanité. Elle est strictement parallèle à la capacité de s'étonner, de faire un bond, d'avoir un brusque sursaut d'attention dans le flux de l'expérience quotidienne. Car une fois perçu cet élément objectal qui saisit l'imagination, il semble aussitôt nécessaire de veiller à ce qu'il en subsiste quelque chose au-delà de la mémoire. Et ce processus aboutit immédiatement à une volonté de possession de l'objet, afin de le soustraire à la destruction ou à la dispersion.