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Nationalité : Japon
Né(e) : 1365
Biographie :

Fils et père d'acteurs, acteur et auteur lui-même, Zeami naît au Japon en 1365. Il meurt octogénaire après avoir composé de nombreux nô et, quarante années durant, rédigé de nombreux traités sur son art, afin qu'ils soient transmis secrètement à un homme par génération.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Répondant à l'invite des nuages, des eaux,
répondant à l'invite des nuages, des eaux,
par ce monde inconsistant, partons en voyage !
(p.297)
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SHITÉ :
Que nul parent, que même le père ne s'en soit enquis, cela n'est que raison ! Car cet enfant, c'est le fils que moi, la folle, je recherche...(se tournant vers le waki :) Ah tout cela ne serait-il qu'un rêve ? Quelle misère !

WAKI :
J'en reste sans parole ! Jusque là, je pensais que cette affaire ne me concernait en rien, et voilà qu'il s'avère qu'il était votre enfant ! Ah, combien devez-vous souffrir ! Mais à présent, se lamenter ne sert plus à rien...Je vais vous montrer la tombe de l'enfant. Veuillez me suivre, par là !

(Le waki guide le shite jusqu'au "tertre". Le shité s'asseoit face au tertre, sur la droite. Le waki va s'asseoir devant le choeur. Le shité chante, relayé par le choeur.)

WAKI :
Eh bien donc, voici la tombe de l'enfant ! Instamment veuillez prier pour son salut !

SHITÉ :
Jusqu'à cette heure
c'est avec l'espoir malgré tout
de le retrouver
qu'en cet Azuma inconnu
je m'en suis venue
or voici que je ne trouve
que ce monument
preuve qu'il n'est plus de ce monde
Ah cruel destin
qui voulait qu'il mourût
loin du pays natal
et que du fin fond d'Azuma
au bord du chemin
à la terre il se mêlât
où les herbes du printemps
seules croissent exubérantes
ce serait donc là-dessous qu'il repose

(Le shité regarde fixement le bas du tertre)

CHOEUR :
Or ça bonnes gens
(Son regard se tourne vers le waki)
cette terre retournez-la
qu'une seule fois encore
(Il se lève et fait mine de creuser)
ainsi qu'il était en ce monde
il soit à la mère
permis de le revoir
(Il se rasseoit et pleure)
Fût-il resté en vie
rien n'était perdu mais disparu
rien n'était perdu mais disparu
à quoi bon lui survivre
quand tel l'arbre-balai
son image à mes yeux
tantôt paraît tantôt s'efface
incertaine selon les us de ce monde
misérable la vie de l'homme
telle la fleur dans sa splendeur
au vent d'impermanence
qui fait rage au long de la nuit
de vie et de mort
couvrant de nuages
le clair de lune incertain
en vérité sous mes yeux la misère du monde
en vérité sous mes yeux la misère du monde

(Le waki de sa manche sort un petit gong et une baguette ; il se lève et les remet au shité. Celui-ci se lève à son tour et de cet instrument rythme son chant. On entend, dans le tertre, le chant de l'enfant, lequel enfin se montre.

WAKI :
A présent, vous lamenter ne servirait plus de rien : dites seulement les invocations afin d'assurer son salut en l'autre monde.
Déjà la lune est levée
et du vent de la rivière
rapide passe le souffle
des nocturnes invocations
voici l'heure venue
et tout un chacun frappant le poing
vous invite à la prière

SHITÉ :
La mère dans l'excès de sa douleur
incapable même de dire les invocations
étendue face contre terre
ne sait que verser des larmes
(Le shité pleure).


Extrait du Nô "Sumidagawa"
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Si la danse ne procède pas du chant, il ne peut y avoir d'émotion. L'instant précis où, à l'impression laissée par le chant, se substitue la danse, possède sans doute un pouvoir merveilleux. D'une part, dans le moment où s'achève la danse, il est un degré où [l'impression qu'elle a produite] vient se fondre dans l'émotion due au chant. Or donc, il est dit que ce qu'on appelle danse et chant procède dans son principe du trésor du Nyorai. En principe, les souffles issus des cinq viscères, en se répartissant en cinq catégories, produisent cinq notes et six diapasons.
(p. 117)
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Dans le nô, la connaissance de la “fleur” est la connaissance suprême et primordiale… Un acteur qui posséderait à fond l’ensemble du répertoire serait pareil à qui disposerait des semences de toutes les fleurs de l’année — du prunier des premiers jours du printemps jusqu’au dernier chrysanthème de l’automne. Quelle que soit la “fleur”, il saurait la choisir conforme à l’attente du public et adaptée aux circonstances. Si vous ne possédiez le répertoire à fond, il vous arriverait, par moments, de perdre la “fleur”. Ainsi, par exemple, à l’époque où, passée la saison des fleurs printanières, l’on se dispose à apprécier les fleurs des herbes de l’été, qu’un acteur maître de la seule manière des fleurs du printemps s’obstine, à défaut des fleurs de l’été, à proposer toujours ses fleurs printanières passées de saison, serait-ce là être en harmonie avec les fleurs de la saison ?
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La mer au nord est de nuages toute couverte, et pas une île à l'horizon. Aussi loin que porte le regard vers l'est, ce n'est que ciel de pluie de la cinquième lune ; dans une seule direction, toutefois ce n'est point l'été et les montagnes au loin sont vaguement blanchâtres ; y subsisterait-il par endroits de la neige encore ? Plus loin, notre voyage nous amène à doubler le Cap des Grelots du dieu qui dans son nom porte la province de Noto ; dans le lointain se détachent les côtes des Sept Îles ; les vagues du large qui lavent le soleil couchant, graduellement se font obscures et, dans l'ombre du soir, comme autant de lucioles, les feux des pêcheurs balisent les rivages nocturnes. Voici le Mont Tateyama sur lequel s'étirent les nuées de l'aube, puis le Mont Tonami dans le ciel qui peu à peu s'éclaire, et jusqu'aux cimes de Kurikara le regard porte au loin ; et le rivage d'Ariake, à l'issue d'une longue route marine à travers les passes franchies à la rame, l'on croyait que c'était là-bas où brillait un restant de lune, mais le navire poursuit son chemin, rapide, jours et nuits le temps passe, flèche des ans que décoche l'arc tendu de la lune à son déclin, quand des pins apparaissent entre les vagues au point du jour ; c'est donc là, enfin, que de la mer de Sado au rivage d'Ôta nous voici parvenus, au rivage d'Ôta nous voici parvenus.
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A croire ce qu'on dit
une fois tombés au tréfonds
du fond de l'enfer
entre le roi et l'esclave
il n'est plus de différence
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Soyez sans cesse sur vos gardes, car vous pouvez avoir des défauts qui échappent à votre entendement. Si vous manquiez de vigilance, ignorant l’existence des défauts qui échappent à votre entendement, votre Nô s’altérerait et deviendrait mauvais.
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Il arrive qu’un acteur passablement habile succombe, pour avoir perdu la fleur. Fût-il l’arbre le plus prisé, admire-t-on un arbre à l’époque où il n’est pas en fleur ? N’admire-t-on pas la fleur nouvelle s’épanouissant dans toute sa fraîcheur ?
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Les rocs et les arbres
qui ne sont humains pourtant
paraissent plus tristes
à Mizu no Kojima
en ce crépuscule d'automne
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