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Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits - ça peut faire entre 1000 et 1004 nuits, d'après mes calculs - toutes passées sur l'oreiller, à écouter, non pas une princesse, mais le vieux Ibn Rushd, alias Averroès, chuchoter, non pas des histoires de magie et de djinns, mais des débats philosophiques sur la foi et la raison. Ah zut ! Un peu décevant peut-être ? Mais non, car les princesses et les djinns sont là, non pas dans les contes, mais dans le récit. Elles sont réelles, car bien sûr les contes sont réels.

J'imagine bien Salman Rushd-ie descendre d'Ibn Rushd, comme son personnage Geronimo, jardinier nostalgique né lui aussi à Bombay, et qui vit à New York, où évoluent une bonne partie des personnages de ce récit (l'autre vient du monde des djinns). Mais sur les photos, ses oreilles ont des lobes.

Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits, qui font entre 1000 et 1004 nuits, d'après mes calculs (et mon côté pénible), c'est aussi la durée des événements apocalyptiques et burlesques racontés dans ce livre, où la réalité vacille et dont doit sortir ce monde meilleur, énigmatique, une utopie "positiviste" de science-fiction.

C'est le premier Salman Rushdie que je lis, foisonnant mais étonamment cohérent, bien qu'un peu décousu, conte des mille et une nuits, fantasy urbaine, roman sur l'amour et sur l'identité, conte philosophique, réflexions et sketches entremêlés, nombreux personnages hauts en couleur, innombrables références à la culture littéraire et populaire, riche, très riche avec des passages capiteux que je n'ai pu m'empêcher de relire.

L'auteur est célèbre, et pour de mauvaises raisons. Je crois qu'on peut lire ce roman comme la réponse, subtile (plus ou moins) et déçue, d'une personne qui a su garder son humour, à la stupidité maléfique qui s'est déchaînée contre lui (provoquant de nombreuses morts), comme la revanche d'Ibn Rushd contre Al Ghazali, parfaitement logique finalement, les pieds sur Terre.
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Dans une des nombreuses versions de cette chronique j'ai acheté ce livre à la période des fêtes parce qu'au moment de le voir à l'étalage je me souvins de la chronique enchanteresse de mon ami Bernacho mentionnant Averroès, ou alors pour le soyeux de la couverture à en perdre la tête dans les étoiles, ou encore pour Salman Rushdie que je me promettais de lire depuis longtemps, ou bien pour ce titre évocateur de belles heures et plein de mystère, peut-être même aurais-je parcouru la quatrième de couverture qui m'aura emballé, et il s'en est passé des choses depuis car le temps ..., bref ce ne sont là que les versions les plus rationnelles.

Car il en est d'autres où une fée, et quelle fée : rien moins que la Princesse jinnia de la Foudre, après m'avoir particulièrement bien écouté aurait murmuré à mon coeur et l'aurait réchauffé, soufflant sur les braises, au point de faire rejaillir un mélange de fumée et de feu et ainsi les non moins nombreux trésors qu'il renfermait. Mais il en est aussi une que je privilégierai, où j'aurais par trop caressé une bouteille (de gin Bombay ???) et ainsi reçu le livre par le simple enchantement d'une amitié. Non je n'ai pas oublié le réveillon. Encore une fois merci.

Dans ce récit digne des contes des mille et une nuit Salman Rushdie nous serpente de digressions en digressions, entrelacées d'imaginaire et de réalité qui ne font qu'un et inversement se développent l'une par l'autre, pour nous emmener, ô trouvère aux maintes circonvolutions, dans un possible futur dont nous avons oublié le passé, ou du moins une partie pour la moitié (à peu près) d'entre nous et l'autre pour l'autre moitié, prolongeant à travers le temps et l'espace la dialectique qui opposa il y a des siècles Ibn Rushd à Ghazali. Car le monde aujourd'hui reste divisé.

Mais il est bon de rappeler que ce récit est celui de la vision qu'en a un lointain descendant dans plus de milles ans sur la période des Etrangetés qui s'est passée dans quelques années et tel qu'elle a traversé les âges par l'histoire, la tradition, les contes et légendes pour en devenir le nouveau référent post mythologique bien qu'il mentionne l'Iliade et l'Odyssée (et sans doute plus vieux encore mais je n'ai pas capté).

Comment justifier, sinon un puissant mauvais sort, ma difficulté à tourner les pages et cette tendance à être perpétuellement ramené en arrière pour me raccrocher ? Sans doute l'impression d'incessante répétition, les noms multiples pour le même personnage, les mêmes images revenant en boucles comme sur CNN n'ont pas aidé à maintenir l'attention du lecteur lent et atteint d'aphantasia que je suis.

J'aurais aussi aimé que Salman Rushdie ne s'en tienne pas à la sempiternelle dichotomie du bien et du mal ou à la simple alternative d'une dialectique mais m'emmenât vers les chemins nouveaux d'une troisième et quatrième dimensions philosophiques, se dissociant de la logique des ordinateurs pour mieux approcher toute la complexité de l'être humain. Ceci étant dit : "En rédigeant cette chronique, nous le disons une fois de plus, nous savons pertinemment qu'elle est passée du récit factuel à celui de spéculations et de fictions." p.307
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Avec ce qui vient d'arriver à Salman Rushdie, j'ai eu envie de lire et relire certains de ses ouvrages. Ce livre est à la fois drôle et tragique. Une dénonciation puissante de l'utilisation de la religion pour opprimer. Ci dessous mon abcderaire avec parfois des mots rares.

A comme Avunculaire, avonculaire : qui a rapport à un oncle ou à une tante.

B comme Brilliant comme ce roman.

C comme Contes.

D comme Djinns.

E comme Enfants.

F comme Faconde ou Fumée

G comme Mr Geronimo. Un personnage sympathique.

H comme Histoires dont ce roman est truffé.

I comme Imagination puissante de l'auteur.

J comme Jardin.

K comme Kyoto où Geronimo va rencontrer un horticulteur.

L comme Légion de guerriers.

M comme Mort : très présente dans ce roman.

N comme Normal : l'un des personnages.

O comme Oreilles.

P comme Philosophie.

Q comme Qâf. le royaume de Dunia.

R comme Religion.

S comme Sexe. L'auteur montre la relation entre abstinence et violence.

T comme Tartuffe.

U comme Univers de ce roman. A la fois très onirique et très contemporain.

V comme Violence.

W comme Woodie Allen cité p40

X comme les jinns aiment le sexe sous toutes ses formes.

Y comme Yeux.

Z comme Zélé : les talisbans sont facilement reconnaissables.



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Il y a mille et un ans se sont disputés deux philosophes : le premier, Averroès, était convaincu de la force de la raison et de la puissance de l'amour ; le second, Ghazali, ne voyait que le salut dans Dieu, et pensait que la peur était le meilleur moyen d'amener les gens à la foi.

Aujourd'hui, l'antique frontière entre notre monde et celui des djinns vient de se ré-ouvrir. Ghazali, de sa tombe, formule son dernier voeu au djinn qu'il avait autrefois libéré : semer la terreur sur Terre, afin de prouver à son rival la vérité de ses propos. le camp d'Averroès reçoit cependant de curieux renforts : tout occupé dans ses livres, le philosophe n'a en effet pas pris conscience que la servante qu'il avait accueillie autrefois dans son lit se trouvait être une djinn, qui lui a laissé une nombreuse descendance. Prenant tout à coup conscience de leur part magique, ses enfants aussi vont prendre part à la guerre entre le Bien et le Mal, entre l'amour et terreur.

Salman Rushdie nous offre une nouvelle oeuvre d'une richesse et d'un complexité impressionnante. Mais si la complexité peut parfois faire peur, elle permet cette fois-ci que chacun trouve quelque chose son goût : duel philosophique, monde fantastique, commentaires d'actualité, nombreuses références culturelles, tout s'entremêle harmonieusement et chaque genre donne de la matière aux autres pour s'exprimer. Un combat entre deux factions magiques peut ainsi prendre une nouvelle dimension quand l'une d'elle se fait le fer de lance d'une religion liberticide en arborant un étendard noir : cette armée est envoûtée par des djinns, car aucun habitant de la Terre ne pourrait s'adonner d'elle-même à des actes proprement « inhumains ».

L'écriture est lumineuse et portée par un sens de l'humour qui survient à des moments inattendus, mais qui fait toujours mouche. Même si le thème de l'opposition entre le Bien et le Mal est au coeur des débats, il n'y a pas vraiment de moralisme, et chaque protagoniste, quel que soit son camp, joue sa propre carte. La seule condamnation qui plane sur le livre est celle des religions rigoristes qui se nourrissent de peur et de haine, dont Rushdie est d'ailleurs une des cibles privilégiées.
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Une fable merveilleuse qui convoque philosophie et humour, fantastique, magie et qui sonne pourtant si réel. Ce conte est envoûtant, les personnages sont nombreux et très atypiques, et nous assistons à un combat époustouflant entre jinns (inspirés par le philosophe Al Ghazali ) et descendants de Ibn Rushd (Averroes), entre deux philosophies islamiques contraires, les premiers semant la terreur, les seconds prônant la raison, se battant pour un monde indépendant de la volonté de Dieu, pour sauver les Hommes du fanatisme religieux et du terrorisme.

«Imaginons la race humaine comme il s'agissait d'un seul individu [...] l'enfant ne comprend rien et se cramponne à la foi parce qu'il ne dispose pas du savoir. La lutte entre la raison et la superstition peut être considérée comme la longue adolescence de l'humanité et le triomphe de la raison sera sa maturité. Ce n'est pas que Dieu n'existe pas mais c'est que comme tout parent fier de sa progéniture il attend le jour où son enfant peut tenir debout sur ses deux pieds, faire son propre chemin dans le monde et se libérer de toute dépendance à son égard.»
«Les tyrans ne sont jamais originaux et ils ne tirent pas la leçon de la disparition de leurs prédécesseurs. Ils se montreront brutaux et étouffants, ils engendreront la haine et détruiront ce qu'aiment les hommes et c'est qui causera leur perte. Toutes les batailles importantes sont, en fin de comte, un conflit entre la haine et l'amour, et nous devons nous raccrocher à l'idée que l'amour est plus fort que la haine.»

J'ai beaucoup aimé ce roman, et pourtant j'ai bien failli l'abandonner. J'ai mis beaucoup de temps à rentrer dans cette oeuvre; complètement déroutée au début, l'auteur a su me ramener à l'intrigue, dans laquelle j'ai fini par plonger sans pouvoir la lâcher; elle est porteuse d'un optimisme puissant, et empreinte de beaucoup d'humour.

Un roman complètement fou, qui nécessite un peu de concentration tellement l'auteur part dans tous les sens, mais un roman qui vaut le coup à mon humble avis !

Je suis très admirative du courage de ce grand monsieur.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Salman Rushdie surprend une nouvelle fois avec un roman singulier, tempétueux, drôle et érudit. Comme souvent, il scrute notre société en y mêlant histoire et contes fantastiques. Les 1001 nuits servent ici de trame et de décors pour mieux renverser les perspectives sur nos croyances, nos certitudes, notre vision du bien et du mal.
Dans son autobiographie Joseph Anton, l'auteur expliquait que son père avait choisi son patronyme en hommage à Averroès, dont le nom arabe est Ibn Rushd. C'est donc tout naturellement qu'il fait partir son histoire de la dialectique qui opposait ce philosophe érudit, défenseur des sciences profanes, à Al Ghazali, mystique dogmatique. de cette lutte philosophique naîtra toute une guerre entre les djinns blancs et les djinns obscurs avec la terre comme champ de bataille et les humains comme marionnettes de ces combats qui les dépassent.
Par son érudition, sa folie, son humour, Rushdie nous emmène très loin sur son tapis volant, au pays des rêveurs et des conteurs.
C'est un roman "fantastique" dans tous les sens du terme.
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Mille (et une ?) années après les événements, un narrateur raisonnable vivant dans un monde pacifié et "libéré" de la religion, relate les événements survenus lors de la Guerre des Mondes, qui opposa pendant mille et un jours le monde des hommes et le Péristan, le monde magique des Djinns, ou fées, ou Péris dans la culture indo-persane. Le récit de cette guerre est plaisant, plein de rebondissements et de surprises, et met aux prises Dunia, la princesse djinn incarnant le bien, et quatre mauvais djinns mâles qui veulent dominer le monde, y instaurer la terreur et réaliser ainsi l'idéal du penseur intégriste musulman Ghazali : que la peur jette les hommes dans les bras de Dieu et fasse d'eux des dévots soumis et tremblants. De son côté, Dunia, l'héroïne positive, qui a engendré une foule de descendants issus des oeuvres du philosophe rationaliste et libéral Ibn Rushd, ou Averroës, (Ibn Rushd dont le père de l'auteur avait repris le nom en hommage, Rushdie), rassemble ses troupes pour résister au mal.

Si la narration de cette guerre surnaturelle est plaisante, on remarquera que le roman ne se concentre pas sur le destin d'un seul personnage, mais de plusieurs, schématiques et tracés assez sommairement. C'est que ce livre est beaucoup moins un roman qu'une fable, un conte philosophique à la façon de Voltaire (cité plusieurs fois). Aussi, Rushdie voulant démontrer une thèse, illustrer une morale et une politique à l'aide des charmes de la fable, n'écrit pas un vrai roman, mais une allégorie, avec toutes les faiblesses littéraires que ce genre implique : Diderot disait que c'était la plus froide des formes littéraires. Les personnages ne sont guère plus, par moments, que des fantômes mécaniques au service d'une idée, ce qui se ressent au peu de soin et de subtilité avec lesquels ils sont dessinés, comme Candide, Pangloss ou Martin le pessimiste.

La thèse que défend Rushdie ne pourra que plaire aux lecteurs contemporains bien-pensants : la religion est une mauvaise chose, issue de la peur et de la déraison des hommes, dont les Djinns ne sont que l'expression et la métaphore (comme on l'apprend à la fin, dans l'épilogue qui sert de moralité - donc, déception, ces êtres magnifiques et drôles n'étaient que ... des figures de style ?) Cette thèse, banalisée par la bourgeoisie des Lumières et par Auguste Comte, aplatit considérablement l'ensemble, et ramène tout le foisonnement baroque du livre (et le caractère fantastique, merveilleux et drôlatique des djinns, de leur descendance et de l'histoire) à une espèce de prêche rationaliste convenu, malgré une pirouette finale.

En somme, ceci est un conte un peu scolaire, et trop soumis à une lourde intention démonstrative, même s'il reste agréable à lire.
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Ouvrir un roman de Rushdie, c'est entrer dans un monde grouillant, effréné et extraordinaire. Bien sûr, il y a en arrière plan l'Inde millénaire et chatoyante, il y a encore cette Amérique tout aussi rutilante et magique par sa technologie et son appétit de progrès. Il y a surtout la vie, tantôt féérique, tantôt matérialiste et surtout toujours les deux à la fois.
Il y a des histoires dans les tiroirs et des récits à tiroirs, des êtres surnaturels qui sortent de nulle part et en arrière, toujours, toujours ce destin de l'homme qui tente d'arracher sa liberté à la civilisation et aux dieux qui la protègent.
Plus que jamais ce roman-ci s'y atèle, à la reconquête de cette liberté de penser, à l'apprivoiser cette vie sans la domination divine, quelle qu'elle soit.
C'est un fantastique (dans tous les sens du terme) appel à la paix et plaidoyer pour la tolérance entre les peuples, les cultures et les manières de penser.

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En l'an 1195, le grand philosophe Ibn Rushd, autrefois juge de Séville puis médecin personnel du calife fut officiellement discrédité et envoyé en exil. C'est dans les bras de la très jeune Dunia, sans savoir qui elle est vraiment, qu'il ira se consoler.
Dunia, princesse jinnia, a quitté son royaume où vivent les djinns, créatures surnaturelles faites de feu et sans fumée pour visiter l'autre monde, la terre des humains. De son union avec Ibn Rushd, une horde d'enfants naîtront, reconnaissable à leurs oreilles sans lobes et nommée "Les Dunnia-zat". Neuf siècles plus tard, quand des djinns maléfiques, tenants du radicalisme religieux de Ghazali, grand adversaire d'Ibn Rushd profitant d'une brèche spacio-temporelle, envahissent le monde afin de l'anéantir. Dunia revient alors dans le monde d'en-bas pour réunir quelques uns de sa descendance, réveiller leurs pouvoirs pour engager une lutte cosmique.

Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits" est une fable des temps modernes écrite par le très controversé Salman Rushdie. Comme ses précédents livres, le lecteur retrouve dans ce nouveau roman le style "rushdien", le réalisme magique mêlant fantastique et vie réelle. C'est un style bien particulier, je vous l'accorde, et il n'est pas forcément donné à tous de venir à bout de ce roman. J'y suis arrivée mais non sans mal, question de genre.
Au jour où j'écris cette critique, et presque un mois après ma lecture , il se révèle que ce roman est très médiatisé à l'occasion de la rentrée littéraire. Est-ce l'effet Salman Rushdie ou réellement pour le roman, à savoir ... Attendons de savoir ce que pense d'autres lecteurs.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Je l'attendais depuis si longtemps qu'en théorie, j'aurais dû finir la lecture de Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits d'une seule traite. Mais il s'est vite avéré que ça aurait été du gâchis. Ceux qui connaissent déjà l'écriture de M. Rushdie savent quelle capacité de densification du récit il a, et lire trop vite serait la garantie de passer à côté de la moitié des détails : c'eut été dommage, tant et si bien que plus j'avançais dans la lecture, plus je déployais des trésors de créativité pour ralentir le rythme de façon à la faire durer plus longtemps : impossible de faire autrement.
La suite sur mon blog :
Lien : https://tagrawlaineqqiqi.wor..
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