Le mal-travail, un choix français : comment en sortir ?

En 3 parties, les causes du mal-travail, les coûts cachés du mal-travail et sortir du mal-travail, cet ouvrage qui s'appuie sur de nombreuses enquêtes et diverses analyses d'économistes et de sociologues, dresse un tableau accablant des politiques socio-économiques menées ces dernières décennies et qui ont conduit à la crise sociale d'aujourd'hui sur fond de douleur au travail. S'appuyant beaucoup sur le livre récent "Que sait-on du travail", emprunt que François Ruffin reconnait et même revendique, l'auteur s'emploie à décortiquer comment au fil des décennies, inspirés par les économistes américains, Friedman et Hayek, Ronald Reagan puis Margareth Thatcher ont mis des politiques conduisant, pour optimiser sans cesse les profits, à une destruction terrible des conditions de travail et des services publics, politiques dont se sont inspirés ensuite les dirigeants européens et bien sûr la Communauté européenne. Recherche sans fin d'une diminution absolue des coûts par un néo-taylorisme poussé à l'extrême, ces politiques ont conduit à une précarisation des travailleurs: intérim, CDD, auto-entreprenariat, uberisation sans fin du travail, remplacement des managers du travail par des "planneurs", décideurs hautement diplômés, totalement déconnectés de la réalité du travail.... A la clé, une détérioration de la santé physique et mentale mais aussi de la qualité de la production car, et c'est là tout le paradoxe soulevé par l'auteur, le mal-travail coute cher! Alors, que faire? revenir aux fondamentaux de ce qui fait que c'est par le travail que l'individu trouve sa place dans la société: donner la parole aux travailleurs car c'est dans la démocratie dans l'entreprise que se construit la démocratie de la société. Mise à mal celle-ci laisse place aux gilets jaunes, au découragement et .... au vote d'extrême droite. Il n'y a pas de fatalité. Tout est possible pour redonner du sens au travail et faire vivre la démocratie, il faut redonner du sens au travail, écouter et entendre ceux et celles de la base qui font fonctionner la société et l'économie.