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Critique de babel95


Shoya Ishida, en terminale, retrouve enfin Shoko Nishima, jeune fille qu'il a connue au CM2, six ans plus tôt. A sa vue, Shoko prend la fuite….

L'année du CM2 est celle de tous les défis pour Shoya Ishida, jeune garçon déluré que rien n'arrête. Tous les jours, il organise de nouvelles batailles à l'école. Shoko Nishimiya, c'est une petite fille, une nouvelle. Elle se présente à ses nouveaux camarades, elle est malentendante, communique grâce à un cahier. Malgré ses appareils auditifs elle ne peut pas suivre les conversations et a du mal à se faire comprendre. Très vite, Shoko devient le souffre-douleur de Shoya , pour qui elle est "l'alien Shoko, originaire de la planète Mishimiya – et ne comprend pas le langage des humains ». Shoko est accusée de faire perdre du temps à la classe, de faire échouer au concours de chant – bien sûr, elle parle et chante très mal. Les autres élèves, menés par Shoya, lui rendent la vie impossible. Les agressions physiques de Shoya vont succéder aux violences psychologiques. Jusqu'au jour où la mère de Shoko prévient l'école : en cinq mois, les appareils auditifs de sa fille ont été perdus ou cassés huit fois…. Il faut que le responsable se dénonce. Tous les camarades de Shoyo le désignent, se désolidarisent de lui. Shoyo devient le souffre-douleur de ses anciens amis. Il agresse la petite fille une dernière fois, dans une scène extrêmement violente, alors même qu'elle cherche à le défendre et à s'excuser.
Et c'est le début pour Shoya d'une lente mais sûre mise à l'écart, une descente aux enfers qui le poursuit jusqu'en terminale, et le mène au bord du gouffre.
Avant de réaliser l'impensable, il décide de retrouver Shoko une dernière fois.

A silent voice est un manga tout à fait exceptionnel.
A travers les deux héros de A silent voice, Yoshitoko Oima développe avec une grande sensibilité, et originalité le thème du handicap au Japon. La surdité de Shoko n'est pas « acceptable » en milieu scolaire, où l'esprit d'équipe s'arrête là ou débute la compétition. On ne pardonne pas à Shoko de retarder la classe ou de lui faire perdre un concours de chant ; Les adultes adoptent la même attitude : la mère de Shoko veut « l'endurcir » et n'intervient pas alors même que sa fille est victime des violences, jetée à l'eau, brutalisée… Les maîtres n'interviennent pas - les brimades doivent se régler entre les élèves. Ce n'est que lorsque l'étendue "économique" des dégâts faits à Shoko : soit 1 700 000 yens, le prix des huit appareils cassés, est dévoilée, que le changement d'attitude s'opére : personne à l'école ne veut payer ce prix….
A silent voice : une réflexion sur le monde du handicap dans une société hyper-compétitive, qui donne à réfléchir. Comment les héros vont-ils évoluer ? Peut-on pardonner à son bourreau et se reconstruire ? Un bourreau peut-il vraiment changer ? comment, lorsqu'on est handicapée, faire entendre sa voix, sa voix silencieuse alors que personne ne souhaite vous entendre ?

J'ai hâte de connaître la suite de cette histoire, de retrouver Shoko et Shoya, devenus adultes.


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