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Critique de La-page-qui-marque


Depuis « Suite Française », je m'étais promis de relire Irène Némirovsky. Ce court roman raconte une relation compliquée entre une fille et sa mère, et me confirme l'admiration que j'ai pour l'écriture de cette autrice.

Paris. Année folles. Gabri a onze ans et s'élève toute seule avec sa petite soeur. Leur mère aime la fête et les oublie dans les bars de ses amants. Leur père est loin, pris par le travail puis par la guerre. Quand enfin il revient, un nouvel équilibre familial peut se mettre en place, mais certains ressentiments sont indélébiles.

Nous suivons la famille pendant quelques années et assistons au passage à l'âge adulte de Gabri. Sa mère et elle se frôlent, se croisent sans jamais se comprendre. Entre elles grandit un noeud d'incompréhension et de colère. Une rivalité croît et gangrène tout. L'intrigue surprend, renverse plusieurs fois le lecteur. Gabri suscite empathie et agacement : enfant blessé puis jeune femme capricieuse, elle est de ces héroïnes fières et fortes que j'aime tant.

L'écriture d'Irène Némirovsky est mordante, elle contient une forme d'ironie cruelle. En une phrase elle plante un décor, une attitude. Elle saisit les regards, les silences, les gestes involontaires qui disent tout. J'aime cette langue qui ne démontre pas mais qui révèle. J'aime aussi ce regard piquant et lucide que porte l'autrice sur ces personnages. On sent entre les lignes une blessure personnelle, quelque chose de plus intime que l'autrice camoufle par la fiction.

Lisez « Suite française », lisez « L'ennemie », lisez Irène Némirovsky !
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