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Audrey d' Hulstère (Autre)François Happe (Traducteur)
EAN : 9791035404666
Audiolib (20/01/2021)
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4.33/5   5748 notes
Résumé :
"Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne."

La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (980) Voir plus Ajouter une critique
4,33

sur 5748 notes
Il y a des enfances qui sont un saccage.
Une mère traumatisée,  incapable de rien donner à  ses enfants qu'insécurité et effroi.
Un frère  carnassier qui rode comme un loup affamé autour de ses soeurs.
Des grands parents toxiques, haineux  qui vous jettent hors de portée de leurs cerisiers pleins de fruits.

Il y a des enfances meurtries.
Pleines d'errance et de rejets.
Des écoles qui vous stigmatisent.
Des copains de classe qui vous harcèlent.
Des voisines qui vous insultent.
Surtout quand vous avez la peau trop sombre, les cheveux trop noirs, les pommettes trop hautes d'une petite Indienne.

Il y a des enfances maudites.
Quand la pauvreté,  l'exclusion , le racisme vous rejettent à  la marge des plus pauvres, des plus exclus, des plus méprisés.
Quand vous ne pouvez habiter qu'une maison frappée par le mauvais sort dont tous les habitants ont mystérieusement disparu, si délabrée que son toit laisse passer vents et pluies, qu'elle semble parcourue de présences fantômatiques.
Quand les êtres qui vous sont les plus chers s'envolent, se noient, s'etouffent, se piquent, se tuent, se font tuer.

Et pourtant il y a des enfances magiques!

Quand la nature se fait glorieuse, généreuse, envoûtante.
Quand ses secrets vous sont enseignés,   qu'ils guérissent et apaisent, qu'ils vous rendent plus sage et plus forte.
Quand votre sang cherokee vous donne la puissance et l'assurance d'une royauté ancienne.
Quand la plume de corbeau plantée dans vos tresses est celle des conteurs fabuleux.
Quand vous devenez la maîtresse des histoires.
Quand même la mort vous obéit, que vous décryptez ses coups.
Quand le chagrin, le crime, le viol, deviennent des histoires qu'on peut raconter, mettre à  distance, enterrer.

Il y a des enfances que l'amour sauve.

Bien sûr,  il y a des pères atroces, qui tuent, saccagent, violent, blessent.

Mais  il existe aussi des pères miraculeux.

Il y a un père miraculeux comme celui de Betty, la petite Indienne.

Un père aux mains de terre et au coeur de soleil, un père qui dispense la poésie et la tendresse, qui comprend et soutient, qui réconforte et embellit, qui donne, qui donne, qui donne.

Tellement

que le saccage, la meurtrissure, la malédiction rentrent dans le rang,
elles demeurent mais trouvent une place et cessent d'obstruer le ciel,
laissent un peu d'air, pour respirer,
un peu d'espoir, pour continuer,
un peu de soleil pour se réchauffer

Et tant d'amour.

Il y a un père miraculeux qui sauve l'enfance terrible de Betty et en fait une histoire magnifique.

Il y a la plume magnifique de Betty/ Tiffany qui rend divinement belle, divinement forte, exceptionnellement prenante, émouvante,  cette histoire d'une enfance crue, cruelle, parfois insupportable .

Je n'ai pas lu un tel livre depuis bien longtemps! C'est tout un firmament qu'il faudrait pour le couronner, pas 5 pauvres étoiles.. .
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*** Rentrée littéraire 17 ***

« Devenir femme, c'est affronter le couteau. C'est apprendre à supporter le tranchant de la lame et les blessures. Apprendre à saigner. Et malgré les cicatrices, faire en sorte de rester belle et d'avoir les genoux assez solides pour passer la serpillière dans la cuisine tous les samedis. Ou bien on se perd, on bien on se trouve. Ces vérités peuvent s'affronter à l'infini. Et qu'est-ce que l'infini, sinon un serment confus ? Un cercle brisé. Une portion de ciel fuchsia. Si l'on redescend sur terre, l'infini prend la forme d'une succession de collines verdoyantes. Un coin de campagne dans l'Ohio où tous les serpents dans les hautes herbes de la prairie savent comment les anges perdent leurs ailes. »

Lorsqu'un roman commence ainsi, lorsque les promesses annoncées se confirment au fil de la lecture, je sais que je tiens entre les mains un roman coup de coeur. Betty rejoint la ronde des héroïnes Gallmeister inoubliables, Turtle ( My absolute darling), Tracy ( Sauvage ), Nel et Eva ( Dans la forêt ).

Betty raconte les joies et les terribles secrets d'une mère, transmis à travers la fiction d'une fille. Tiffany McDaniel s'est fortement inspiré de l'histoire de sa mère, Betty, née dans les années 1950 en Ohio, dans les contreforts des Appalaches. C'est histoire d'un passage à l'âge adulte, qui commence non pas avec la naissance de Betty mais de la rencontre de ses parents, un Cherokee et une Blanche. Betty en est la narratrice, comme un voix vieillie par la sagesse, par l'expérience des bénédictions et malédictions du passé, par l'espérance de avoir que de jours meilleurs arriveront.

Le résumé ou plutôt les thèmes abordés peuvent faire craindre un pathos lacrymogène racoleur : racisme, handicap, viol, suicide, harcèlement, dépression, violence en tout genre, pauvreté. Et pourtant, jamais ce roman ne bascule dans le sordide vide de sens. Certains passages font mal par la brutalité qu'ils décrivent mais sans jamais tomber dans la pornographie émotionnelle. Plusieurs scènes m'ont bouleversée parce que la douleur exposée y est dite dans le respect de la dignité des personnages.

Ce que je retiens de ce roman superbe, c'est sa lumière. Celle du père, en premier lieu. Je crois que je n'ai jamais rencontré en littérature une figure paternelle aussi belle. Landon est un homme qui était fait pour être père. Il est la boussole morale de cette famille de six enfants. C'est lui qui qui réconforte Betty, celle des enfants qui lui ressemblent le plus, sa Petite Indiennes, comme il l'a surnomme, qui doit faire face aux insultes racistes, aux moqueries quotidiennes sur son physique et aux rejets violents de ses camarades à l'école. Lorsqu'ils se retrouvent tous les deux dans la nature, cela donne des pages absolument magnifiques de poésie : ces réflexions sur l'histoire du peuple cherokee, sa poésie sur la nature et la cosmogonie qui s'y rattache enchantent la noirceur.

Si le roman est celui de l'héritage des abus transmis de génération en génération, il est avant tout le roman d'une résilience. le père guide Betty vers l'écriture pour transcender le quotidien et c'est terriblement émouvant de voir Betty grandir et naître comme écrivaine et poétesse, ses mots lui permettant de transcender les tragédies que sa famille vit, ils ont le pouvoir de briser le cycle.

Oui, ce que je retiens c'est définitivement la lumière de cette destinée féminine et familiale déchirante inoubliable. 700 pages d'une intensité incroyable.
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Lorsqu'un ouvrage recueille une note de près de 4,5 pour 266 commentaires , inutile de tergiverser , c'est un roman qui a beaucoup plu à une grande majorité d'entre nous et je laisserai mon opinion rejoindre la vôtre avec , peut - être une ou deux remarques qui font que , si j'ai passé un très bon moment de lecture , je ne considère toutefois pas avoir ressenti " le coup de coeur " .
Avant de livrer mon avis , je ne vous ferai tout de même pas l'injure de vous résumer l'intrigue !!!, c'est un livre que vous avez découvert bien avant moi et , pour de nouveaux lecteurs qui voudraient se renseigner avant de " se lancer ", ils disposeront de suffisamment de superbes critiques ( oui , oui , c'est vrai ) avec les vôtres...et la quatrième de couverture .
En fait , ce qui m'a un peu perturbé, c'est la longueur du récit et , parfois , une impression de monotonie qui , je l'avoue , m'a amené à me demander si je n'allais pas renoncer , tout simplement ( après avoir découvert vos commentaires , c'est un sentiment qui a été ressenti par d'autres ) .Le Père, j'y reviendrai , est un personnage sublime , c'est indéniable, mais son attachement à la nature , aux traditions et aux légendes , à la religion , amène l'auteure à nous " donner à voir " un peu trop souvent à mon goût. Certes , c'est esthétique, émouvant, louable , mais franchement un peu trop redondant , tout comme du reste , le "passage" des jeunes filles à l'âge adulte, une notion décrite avec peut - être, ,un peu trop de réalisme et d'insistance . Il est vrai qu'il s'agit aussi de " suivre " l'évolution d'ados de sexe féminin et que ...Il est des étapes de vie essentielles . Quant aux bocaux ...Usage universel . Ces descriptions n'ont cependant pas que des inconvénients , puisqu'elles nous permettent d'assister à d' autres scènes sublimes ...ou difficiles détaillées avec un réalisme étonnant .
Bon , cette lenteur m'a perturbé comme m'a gêné l'absence quasi permanente de la mère dans une grande partie du roman sauf à la fin où , compte tenu de ses propos , c'est un personnage qui aurait sans doute mérité une meilleure exposition , tout comme du reste , certains des enfants . le petit- frére de Betty s'insurge d'ailleurs , à un moment , contre Betty en lui disant qu'elle " n'était pas la seule enfant de papa " .....
Bien entendu , j'ai bien compris que Betty est la narratrice et qu'elle ne peut donner à voir ...que ce qu'elle voit et que des choix sont " obligés " .
Fort heureusement , des dialogues très intéressants et bien en rapport avec la situation empêchent certaines pages de se transformer en " blocs compacts , hermétiques et indigestes " ce qui aurait été bien dommage. Pour faire court , j'ai adoré la personnalité des différents personnages . Un être tutélaire éblouissant, ce père merveilleux , ces trois soeurs se chamaillant à l'excès autant qu'elles sont inséparables ( les petits papiers ) , ces frères aux destins si différents. Je parle du reste des" éléments " internes à la tribu , les éléments externes , peu nombreux , ne se présentant pas forcément ( à de rares exceptions ) sous leur meilleur jour ... Mais chez les Carpenter , mode de vie aidant et ..exclusion , on vit en quasi autarcie .
Dans ce récit, on rit ( un peu ) , on partage , on s'offusque , on est pris par des émotions fortes ( beaucoup ) , notamment dans la dernière partie du roman que je qualifierai sans hésitation de " sublime " et porteuse d'un espoir pour Betty , d'une vie riche et heureuse après avoir " enfin coupé un douloureux cordon ombilical " .
En résumé, je dirai aux futurs lecteurs de ce roman de ne pas renoncer , de ne pas se décourager devant certains passages . Je livre là ma propre expérience, mais j'ai voulu comprendre l'engouement des amis et amies babeliotes , je me suis " accroché " et ...j'ai compris . Je vous suis extrêmement reconnaissant car , sans cette belle " note collective " , pas certain que....Le roman regorge de moments d'une force extraordinaire , il est d'une puissance incroyable , regorge d'événements certes douloureux et difficiles mais , au final et malheureusement pas si rares comme le montrent des actualités récentes.
Les thèmes abordés sont lourds , violents mais , hélas, ils ne sont pas nouveaux et , deuxième hélas, pas forcément en voie de disparition ....Il convient sans doute de ne pas oublier .Nous sommes tous un peu des " princesses et princes indiens cherokees ".
Bon , je vous laisse , je vais aller vers un roman " plus léger, plus court et plus dynamique . Rien de mieux que de " varier " les plaisirs .

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C'est le livre d'une enfant à l'attention des adultes, de la rencontre du bien avec le mal, de l'innocence confrontée aux âmes corrompues ou malveillantes mais aussi à la magie poétique d'un père altruiste et naturaliste. C'est l'histoire de Betty qui avance dans la vie, la tête dans les étoiles, les pieds sur la frontière entre le paradis et l'enfer.
Ils se sont connus dans un cimetière. Alka Lark, 18 ans, mangeait une pomme sur sa courtepointe matelassée alors qu'il s'est assis à côté d'elle, Landon Carpenter, 28 ans. Ils se sont séduits et elle est tombée enceinte. Les choses les plus simples cachent souvent des choses plus alambiquées. Après avoir essuyé la rage de son père en lui annonçant, elle a ramassé ses affaires et a retrouvé Landon pour lui demander de l'épouser. Ils ont pris la route. Les enfants naquirent au fil des états qu'ils ont traversés. D'abord Leland, l'ainé qui a les traits de son grand-père maternel, en 1939, puis Fraya sa soeur, en 1944, Yarrow et Waconda qui moururent très jeunes, Flossie née en 1951, Betty en 1954, Trustin en 1956 et Lint, dernier de la fratrie en 1957, à la suite de la naissance duquel, Alka décida qu'il était tant de se poser à Breathed, Ohio, l'état où tout a commencé. Dès lors, la véritable histoire de « Betty » débute. Une vie entre un père Cherokee bienveillant et une mère « blanche » psychologiquement instable.
Betty grandit et voit le décor merveilleux qu'elle avait imaginé avec ses yeux d'enfant se déchirer petit à petit pour laisser la place à un cadre horrible, celui de la réalité du monde des humains. C'est un monde où se cultivent les idées étriquées du racisme, la méchanceté et la cruauté sadique des enfants. Un univers où existent l'inceste, l'intolérance aveugle envers la différence et le meurtre.
Betty a un atout énorme pour survivre au milieu de ce cauchemar qu'elle ne soupçonnait pas : son père.
Landon Carpenter trouve toujours les mots pour soigner les maux, et ces mots ont un lien magique avec la nature, un lien à tel point enchanteur que l'on a envie de les croire, de croire en leur pouvoir de guérison. Ces mots s'échappent des pages du roman de Tiffany Mc Daniel et résonnent longtemps à nos oreilles, nous collent à la peau et surtout embellissent la triste réalité de la famille Carpenter et un peu la nôtre.
Lorsque je referme la dernière page de « Betty », j'ai dix ans et mille étoiles s'échappent de mes yeux brillants… Et ce sera toujours l'été…
« Betty » de Tiffany Mc Daniel est un rendez-vous merveilleux que nous propose les éditions Gallmeister, qu'il serait dommage de manquer.
Traduction de François Happe.
Editions Gallmeister, 716 pages.
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Betty, Prix du Roman FNAC 2020 et Prix America du meilleur roman 2020, est un roman poignant que Tiffany McDaniel dédie à sa mère née le 12 février 1954 à Ozark dans l'Arkansas. Sur plus de 700 pages qu'on tourne sans s'en apercevoir, l'auteure raconte à la première personne, le passage de l'enfance à l'âge adulte de celle qui est née moitié blanche, moitié indienne.
Difficile d'exprimer son ressenti sur un livre aussi riche et aussi éblouissant qui raconte comment une jeune femme métisse tente d'exister face aux réalités de la société rurale américaine.
Betty Carpenter est la sixième enfant d'une fratrie de huit, dont deux sont déjà morts lors de sa naissance. Fille d'Alka Lark, blonde et fragile et de Landon Carpenter, cet Indien cherokee descendant de guerriers, de guérisseurs et de sorciers, déportés dans des réserves jusqu'en Oklahoma, dont elle a hérité la peau cuivrée et une grande imagination grâce à ses histoires magiques qui lui serviront à affronter le monde cruel dans ce coin de campagne de l'Amérique profonde, l'Ohio.
Si, dans la première partie, Je suis, 1909 – 1961, Betty raconte ses parents, leur rencontre, la naissance de ses frères et soeurs, une période d'errance, puis, cette attaque raciste dont est victime Landon à la mine par les hommes avec lesquels il travaille : « On pourrait croire qu'au fond de la mine, où tout le monde est noirci par le charbon, les différences n'existent plus entre nous... Qu'on peut travailler ensemble. »
En 1961, sa mère veut rentrer en Ohio où elle a ses racines, Ohio qu'ils avaient quitté en 1945. La famille va s'installer à Breathed, une bourgade imaginaire, dans un coin de campagne à la végétation luxuriante au pied des contreforts des Appalaches. Les quatre autres parties du roman nous permettent de suivre Betty jusqu'en 1973 et montrent comment le sexe et la classe sociale ont été, en sus de la couleur, des handicaps pour elle.
Très tôt, Betty est confrontée au racisme, que ce soit à l'école avec la brutalité de ses camarades de même que celle des enseignants ou dans la rue, et d'autre part, comment continuer à vivre lorsqu'on découvre que les personnes censées nous protéger sont de véritables monstres et ne pas être envahi par un sentiment de culpabilité pour ne pas avoir révélé les faits...
Betty comprend très vite le pouvoir de l'imagination capable de transcender la réalité environnante et qu'elle est une nécessité quand le monde devient trop rude et trop violent.
Les légendes de son peuple que son père lui raconte sont autant de leçons de vie qui lui permettent d'encaisser les blessures et de les réparer. Les mots seront également pour elle une autre échappatoire à cette cruauté de la vie. L'écriture est son refuge, elle griffonne sans cesse sur de petits papiers ses douleurs qu'elle enterre ensuite sous les pierres du jardin.
Douceur, poésie et violence se côtoient tout au long de ce roman à la fois enchanteur et tragique.
Une très belle page est celle où Betty définit son père : « je pensais que mon père - comme les histoires que ces livres racontaient (ceux qu'elle empruntait à la bibliothèque) – était né de l'esprit de ces écrivains. »
Il est un véritable hymne à la terre, à la nature, à l'environnement, un hommage rendu par l'écrivaine à sa mère, mais aussi aux femmes qui ont su résister et se dresser face à l'adversité pour affirmer leur propre pouvoir.
Tiffany McDaniel fait preuve de beaucoup de sensibilité dans son ouvrage et j'ai particulièrement aimé la relation père-fille, tout l'amour que met Landon dans le surnom donné à sa fille Betty « Petite indienne » et les valeurs qu'il lui enseigne. Bouleversantes sont les relations intrafamiliales.
Lumière et noirceur, amour et méchanceté, sauvage et civilisé, les thèmes s'affrontent tout au long du roman mais la magie des mots de l'écrivaine parvient à illuminer notre lecture et à nous donner la force de ne pas baisser les bras.
C'est un livre qui ne peut laisser personne indifférent, un livre dont la force vous étreint et qui pourrait être une véritable source d'inspiration pour le futur.
Un grand MERCI à Simon pour cette lecture éblouissante.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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critiques presse (10)
LeJournaldeQuebec
28 décembre 2020
S’inspirant de sa propre histoire familiale, l’écrivaine américaine Tiffany McDaniel nous offre l’un des plus beaux romans de l’année
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeDevoir
02 novembre 2020
L'Américaine Tiffany McDaniel s'inspire avec tristesse et beauté de la vie de sa mère, une Métisse cherokee.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Culturebox
19 octobre 2020
Tiffany McDaniel sort "Betty", un livre "comme un éclat de lune dédié à sa mère"
Lire la critique sur le site : Culturebox
Actualitte
08 octobre 2020
Betty parvient à rendre universels les souvenirs d’une vie, les transformant en hommage aux origines, au courage, à l’espoir et à la famille.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Liberation
21 septembre 2020
Le paysage est magnifique, le racisme vif, et les peaux, sombres. Le sang illumine le texte, l’affection paternelle et les phrases que l’on a envie de retenir aussi.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeSoir
21 septembre 2020
Prix du roman Fnac, le deuxième roman de Tiffany McDaniel, raconte l’histoire terrible de sa mère, dont le prénom fournit le titre : « Betty ».
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeMonde
18 septembre 2020
L’écrivaine américaine s’inspire de la vie de sa mère, une métisse cherokee, pour livrer un roman enchanteur et tragique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
16 septembre 2020
Lyrique, l’écriture peut aussi se faire rase comme un soleil, révèlant la laideur de la vérité, la splendeur du mensonge. En résulte le portrait envoûtant d’une éternelle « petite guerrière », ange gardien des siens, qui survit par les mots et façonne un hommage aux pères qui expliquent à leurs filles qu’elles sont « puissantes ».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
16 septembre 2020
Betty. Souvenez-vous de ce prénom. Une petite fille née dans une baignoire, père indien, mère blanche, sixième de huit enfants. Derrière elle, c'est une épopée familiale qui se déploie à l'ombre des Appalaches.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaCroix
28 août 2020
Roman déchirant à la beauté poétique, ode à la nature, à l'enfance, à la force de la littérature, à l'amour filial et sororal, « Betty » est le portrait d'une petite fille cherokee, flamboyant témoin de foi et d'espérance.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (1052) Voir plus Ajouter une citation
- D’après Fraya, ca signifie que tu es une femme.
–Pourquoi faut saigner pour gagner le droit d’être une femme ? (Elle a donné des coups de poing sur son matelas.) Et qu’est-ce qui se passe quand on vieillit et que ça s’arrête ? Alors quoi ? On est plus une femme à ce moment-là ? C’est pas le sang qui définit ce qu’on est. C’est notre âme
Elle a mis la main sur l’arête de son nez, juste à l’endroit où Papa nous a toujours dit que se trouvait notre âme.
– Les âmes n’ont pas de cycle menstruel. Les âmes existent, c’est tout. (p.381)
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Il nous a fait balancer doucement, le regard fixé sur le ciel d'orage. Il y avait des choses chez mon père qui commençaient à s'écailler, comme une peinture qui vieillit. Quand je lisais les livres que j'empruntais à la bibliothèque, je pensais que mon père - comme les histoires que ces livres racontaient - était né de l'esprit de ces écrivains. Je croyais que le Grand Créateur avait expédié ces écrivains sur la lune, portés par les ailes d'oiseaux-tonnerre, et leur avait dit de m'écrire un père. Des écrivains tels que Mary Shelley, qui avait donné à mon père une compréhension gothique pour la tendresse de tous les monstres.
Agatha Christie avait créé le mystère qui habitait mon père et Edgar Allan Poe avait conçu pour lui l'obscurité de manière à ce qu'il puisse s'élever jusqu'au vol du corbeau. William Shakespeare avait écrit pour lui un cœur de Roméo en même temps que Susan Fenimore Cooper lui avait imaginé une proximité avec la nature et le désir d'un paradis à retrouver.
Emily Dickinson avait partagé sa sensibilité de poète pour que mon père sache que le texte le plus sacré se lit dans la façon dont les êtres humains riment ou ne riment pas les uns avec les autres, laissant à John Steinbeck le soin de mettre dans le cœur de mon père une boussole afin qu'il puisse toujours vérifier qu'il était bien à l'est d'Éden et légèrement au sud du paradis. Pour ne pas être en reste, Sophia Alice Callahan s'était assurée qu'une partie de mon père resterait à jamais un enfant de la forêt, tandis que Louisa May Alcott avait mis en mots toute la loyauté et l'espoir que contenait son âme. C'était à Theodore Dreiser qu'était revenue la tâche d'écrire pour mon père la tragédie américaine qui devait être son destin, non sans que Shirley Jackson l'ait d'abord préparé aux horreurs qui devaient accompagner cette tragédie.
Pour ce qui était de son imagination, j'étais convaincue que Dieu avait posé le pied sur son esprit. C'était la faute de Steinbeck, qui avait laissé tomber sur la terre l'esprit de mon père pour commencer, donnant à Dieu la possibilité de marcher dessus pour y laisser une petite encoche et l'empreinte de Son pied. Avec une telle empreinte, qui n'aurait pas une imagination semblable à celle de Papa ? Toutefois, cette fantaisie s'écaillait de plus en plus, et je commençais à voir, sous cette couche, la chair et les os. (p.312)
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Ma sœur était tout simplement une de ces filles condamnées par une idéologie et des textes ancestraux selon lesquels le destin d’une femme est d’être bien comme il faut, obéissante et sagement séduisante, mais invisible au besoin.
Clouée à la croix du sexe auquel elle appartient, une jeune femme se trouve coincée entre la mère et la côte biblique, dans un espace réduit qui ne lui permet d’être rien d’autre qu’une fille qui vit auprès de ses frères, sans pour autant être leur égale. Ces garçons qui, eux, peuvent hurler, comme des matous en rut, se vautrer dans la chair sans retenue, sans que jamais on ne les traite de traînée ou de putain comme ma sœur. (p 420)
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J’ai compris une chose à ce moment-là : non seulement Papa avait besoin que l'on croie à ses histoires, mais nous avions tout autant besoin d'y croire aussi. Croire aux étoiles pas encore mûres. Croire que les aigles sont capables de faire des choses extraordinaires. En fait, nous nous raccrochions comme des forcenées à l'espoir que la vie ne se limitait pas à la simple réalité autour de nous. Alors seulement pouvions-nous prétendre à une destinée autre que celle à laquelle nous nous sentions condamnées. (p.209)
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- Je l’ai fait avec ce garçon qui m’emmène au cinéma. […] Il m’a payé tellement de pop-corn. Il a dit qu’il était temps de le rembourser.
[…]
- On ne devrait pas appeler ça perdre sa fleur. Elle est pas perdue, elle est écrabouillée, plutôt.
Elle a fait la grimace en baissant les yeux, avant d’ajouter :
- Je lui ai dit non. Mais il l’a fait quand même.
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Videos de Tiffany McDaniel (41) Voir plusAjouter une vidéo
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Florian nous parle de du côté sauvage, le nouveau roman de Tiffany McDaniel.
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