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Critique de PetiteBichette


Les notes s'élèvent dans la salle de concert, douces et puissantes, élégiaques, alors la salle bascule, transportée par l'émotion. J'admire Manig Terzian, au fier port de tête au centre de son halo de lumière, la virtuose n'a rien perdu son talent ni de sa beauté froide à l'approche de ses soixante-dix-sept printemps. Elle pose son regard sur Alice, sa petite-nièce qui l'accompagne dans cette sonate à quatre mains, et l'on sent sa fierté à considérer cette jeune fille de vingt-cinq ans comme celle qu'il faudra compter dans les prochaines années parmi les interprètes les plus prometteuses du grand claveciniste italien Scarlatti.
Scarlatti, connu comme l'auteur de 555 sonates, mais en existe-t-il une 556ème ? Est-il celui qui a écrit cette vieille partition trouvée par Grégoire à l'occasion de la restauration d'un vieil étui de violoncelle ?
Hélène Gestern se fait virtuose elle aussi dans l'art de manier à la baguette ce roman choral.
Un pur bonheur de lecture de tourner ces pages compulsivement, le bémol est que j'aurais aimé être un peu plus lancée sur des fausses pistes, car si le suspense monte crescendo dans un premier temps, le tempo s'essouffle quelque peu, et le narrateur inconnu et ses motivations sont assez rapidement démasqués par le lecteur attentif.
Je vous invite dans cette incursion dans le monde de la grande musique, des luthiers, ébénistes d'art, mécènes, spécialistes de musique classique, l'auteure s'est beaucoup documentée, et nous livre de nombreux détails passionnants et parfois piquants sur ce monde qui m'était complétement inconnu.
La musique est au coeur de cet ouvrage, dans les émotions intenses qu'elle peut susciter, mais Hélène Gestern se fait aussi très critique en nous livrant une vision assez sombre de l'envers du décor, des sacrifices demandés par des professeurs-tyrans à de jeunes espoirs aspirant à sortir du lot, car le talent ne saurait suffire.
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