Le Dernier combat

Avec un tel titre et un tel résumé, j'étais certain de faire face à une excellente oeuvre mais j'étais bien loin du compte tant j'ai été captivé, passionné et révolté par celle-ci. En effet, Saara El-Arifi dévoile un premier volet aussi complet et abouti que passionnant et palpitant à découvrir.

À commencer par son univers drastiquement mis en relief dans lequel la population est divisée en différentes castes, identifiables par la couleur de leur sang et dans lequel une rébellion semble avoir été avortée de justesse. Ainsi, les Braises dominent, tandis que les Cendres s'inclinent et Hanteurs tentent de survivre dans ce système des plus opprimant et révoltant ayant réveillé de forts sentiments au cours de ma lecture. Comme je le disais, je ne pensais pas être autant saisi et bousculé par ce périple et mon intérêt n'a cessé de s'accroitre au fil des chapitres. Il faut dire qu'en plus de ce monde rendu imaginable grâce au visuel style de cette dernière, Saara El-Arifi y incorpore une dose de magie des plus séductrice, celle de la magie des runes dont cette dernière s'inspire de ses propres origines.
Ainsi et qu'il s'agisse de la dimension géopolitique ou celle ésotérique de son oeuvre, je me suis nourri de chacune d'elles et je me suis pleinement investi de cette pertinente et incisive incursion. Si bien que je n'ai pas vu les pages défilées et que le rythme imposé par la romancière est aussi palpitant que décoiffant. Les événements s'enchaînent avec efficacité et les retournements de situations permettent de maintenir le lecteur aux aguets. Mieux encore, c'est un premier volet livré à maturation qui m'a été dévoilé et il est indéniable que la violence de ce roman, qui sied au teins de l'auteure, ne peut convenir à tout le monde. Sans donner dans la surenchère, le Dernier Combat détient de difficiles et dures scènes ou la violence et la drogue semblent mener la danse.

Fort heureusement et derrière cette savoureuse frénésie se cachent de touchantes destinées et mon seul regret les concernant reste, selon moi, la plus grande timidité de Hassa comparée à ses deux autres acolytes, Sylah et Anoor. Peu importe se manque de visibilité la concernant, le reste est un sans faute et je me suis régalé à suivre nos héroïnes dans leurs combats intérieurs mais surtout dans l'élaboration et le cheminement de leur rébellion. Un renversement qui n'a pas été sans me rappeler l'excellente oeuvre de Suzanne Collins, Hunger Games et son attachante Katniss Everdeen. C'est simple et comme avec notre geai moqueur, j'ai suivi avec fidélité et admiration cette violente lutte et j'ai vibré au rythme des épreuves que devront surmontées ce trio de personnages féminins aux inspirations aussi louables qu'impressionnantes. Fort heureusement, celles-ci pourront compter les unes sur les autres mais également sur d'autres personnages plus moins secondaires tout aussi charmants que nos compères mais également d'autres plus que délicieusement détestables. D'autant plus que sans donner dans le détail, Saraa El-Arifi est parvenue à offrir assez de consistance à chacune des représentantes de sa caste et dévoiler différents caractères et autres psychologies. Ainsi et peu importe l'enjeu, c'est dans la solidarité que semble se trouver la solution.

En somme, le Dernier Combat se révèle une véritable claque. J'ai adoré être bousculé par la violente oeuvre dévoilée par Saara El-Arifi mais également captivé par son univers accompli et abouti puis, séduit par ses portraits féminins aussi touchants que fédérateurs ! Ce fut une lecture percutante et pertinente et j'ai hâte de repartir à l'assaut de ces passionnantes destinées.
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