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Critique de BonoChamrousse


Je viens de terminer "La Mort immortelle" de Liu Cixin... et je ne sais vraiment pas ce que je vais pouvoir dire dessus tellement l'immensité de ce livre me dépasse ! J'en ressort avec l'impression que Liu Cixin a ouvert tout un champ des possibles dans lequel construire sa future oeuvre de façon à ce qu'elle ne forme qu'un seul ensemble ; un peu à la manière de Tolkien, voir d'Isaac Asimov (où les séries des Robots et de Fondation s'entremêlent).
Autant je trouvais que "La Forêt sombre" répondait à toutes les questions, autant "La Mort immortelle" en pose de nouvelles qui peuvent donner matière à d'autres tomes.

Sinon, j'ai adoré toutes les référence littéraires qui truffent "La Mort immortelle". Je les ai toutes trouvées assez évidentes mais le texte ou une note de bas de page de l'auteur ou du traducteur (Gwennaël Gaffric... dont il faut souligner l'excellence de sa traduction) en donnent souvent la clé : Asimov, Tolkien, Margaret Mitchell, Poe,... Liu Cixin est quelqu'un de cultivé mais je pense que tous ces rappels à la littérature ne sont pas anodins...

Liu Cixin reprend à sa sauce la physique quantique (j'avoue qu'avoir déjà lu Hubert Reeves, Trinh Xuan Thuan, Christophe Galfard, Carl Sagan, ... m'a bien aidée) ! Et je pense que c'est là où toutes les références littéraires prennent leur sens : pour rappeler que tout le baratin scientifique, même s'il tient la route, est approximatif ! On lit de la fiction et il ne faut pas prendre au pied de la lettre toutes les théories quantiques qui y sont décrites. Pour moi, l'exemple le plus frappant, c'est le maelström de Mosken (Moskstraumen)... Edgar Allan Poe le décrit comme un immense tourbillon (difficile de ne pas y voir une allusion à un trou noir). Dans sa description Liu Cixin est un peu plus modeste mais cela reste un tourbillon surdimensionné par rapport à la réalité ! (Allez donc voir sur internet à quoi ressemble le VRAI Moskstraumen !). Liu Cixin le rappele constamment : on est dans de la fiction et tout est exagéré !

En revanche, je me pose des questions sur le regard que porte Liu Cixin sur les femmes... Dans cette trilogie, il y a deux personnages féminins principaux : Ye Wenjie et Cheng Xin... qui toutes deux trahissent l'humanité ! Je pourrais y voir un semblant d'explication si c'est une référence biblique. Peut-être que Ye Wenjie représente Ève qui fait perdre à Adam la sécurité du Jardin d'Eden et Cheng Xin ne serait autre que la "femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête" de l'Apocalypse (Ga 4:19, 26; Ap 2:26, 27; Jn 8:44; 1 Pi 5:8) ? Autre élément qui pourrait étayer cette supposition, c'est la présence d'un autre personnage qui s'appelle Jonas et qui donne l'explication du titre "... la mort est le seul phare qui reste à jamais allumé. Peu importe où tu navigues, tu finis toujours par te rendre dans la direction qu'il t'indique. Tout à une fin. Seule la mort est immortelle" (Babel P581).

En plus de la littérature, Liu Cixin évoque beaucoup la peinture. de nombreux tableaux sont cités ou sont mis en scène... j'en ai repéré quelques uns mais, à tort, je ne m'y suis pas suffisamment intéressée et ce sera un excellent argument pour une relecture.

Pour finir, je voudrais remercier Gwennaël Gaffric pour sa traduction. Sans des traducteurs de grand talent comme lui une grande part de la littérature nous échapperais.
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