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Critique de Eric76


Giverny. Claude Monet. Les Nymphéas. Un petit village de Normandie mit sous cloche ! Un paysage d'avant-guerre figé, pétrifié ; une simple illusion, un parc d'attraction pour permettre à des milliers de touristes venus du monde entier de se promener dans le décor qui fut celui du génial et excentrique Claude Monet quand il peignait avec bouillonnement, entêtement, ses « Nymphéas… »
Dans ce site en carton-pâte, hors du temps, sans âge, un crime est commis selon un étrange rituel. La victime, Jérôme Morval, est né au village. C'est un homme brillant et complexe, l'un de ces hommes qui ont besoin de prendre des revanches sur eux-mêmes. Un homme riche, à « conquêtes féminines », dévoré par cette passion dangereuse de dénicher par tous les prix un « Nymphéas » inconnu.
Trois femmes de générations différentes évoluent en marge de ce crime. On sent confusément qu'elles sont liées par un mystère épais, lourd, funeste, et que la mort de Jérôme Morval fait partie, d'une manière ou d'une autre, de ce secret.
Il y a la petite Fanette d'abord, peintre en herbe talentueuse, pétillante, frondeuse, pleine de vie, soulevée par des rêves gigantesques, adulée par les garçons de son âge… Un boulevard s'ouvre devant elle… Puis il y a Stéphanie, belle comme une princesse ! Elle est ce genre de femme que tous les hommes, de sept à soixante-dix-sept ans, désirent. Et pour finir, la vieille dame sombre qui passe inaperçue. Comme d'ailleurs tous les vieux, parce qu'ils n'ont plus guère d'importance… La petite souris noire, comme elle se nomme, voit tout pourtant, enregistre tout… Dans ses longs monologues, elle persifle, raille, dézingue. Ils sont emplis de peine, de désespoir, et de rage contenue. Une prophétesse de malheur qui sait beaucoup de choses.
Les inspecteurs Benavidès et Laurenc font de leur mieux pour confondre l'auteur du crime. Chacun à sa manière ! Logique, calme et posée pour le premier ; flamboyante, désordonnée, et basée sur la conviction intime pour le second… Durant l'enquête, ils aperçoivent le mystère qui unit les trois femmes, ils tournent autour, le touchent du doigt, le reniflent… Mais parviendront-ils à le percer ?
Le final des « Nymphéas noirs » est totalement imprévisible et éblouissant. Il m'a pris par surprise, m'a sauté à la gorge, explosé à la figure… Les derniers mots m'ont fait picoter les yeux. Mon premier Bussi.
Chapeau bas !
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