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Critique de LoupAlunettes


"Le chien et la lune" est une romantique et tendre histoire d'amour portée à la sensibilité des enfants.

C'est l'histoire d'un chien, d'une lune et d'un amour à partager.


Ce n'est pas un Pierrot Lunaire qui fait sa déclaration à la ronde lune dans cet album d'images mais un chien artiste.

Cette lune est suspendue au dessus de la piste du cirque sur laquelle le corniaud fait ses tours de rigolades et l'astre lunaire lui a tapé dans l'oeil.

Nous savons le coeur du chiot intrigué, il lui exprimera sa fidélité pour ce sentiment profond et unique.

Lorsque en pliant le chapiteau, elle tombe accidentellement et s'abîme sur le sol, il n'y aura que le chien pour la regretter et fuir avec elle pour qu'elle ne soit pas jetée.

L'auteure fait preuve d'humour en nous faisant suivre la tentative de sauvetage de la lune accessoire par le chien, tout en respectant l'émotion du chien en choisissant une grâce de ton.

La situation eut été pathétique, simple pour un personnage sur deux pieds, elle est drôle, triste aussi, émouvante à quatre pattes canins au ras du sol.

Seul sur un pas de porte avec sa lune, que va devenir le pauvre chien artiste sans chapiteau?

Grâce à la chute de l'album très tendre, l'amour du chien trouvera enfin une vraie résonance.
Et la lune, dans tout ça? Que va t-elle devenir?



Alice Barberini nous la joue joliment et volontairement mélodrame et met les formes. Elle ajoute une belle note d'originalité en narrant l'histoire à la manière d'un film muet en noir et blanc.


De pleines double-pages suivent l'itinéraire du chien clown qui tire sa lune sur un chariot et des double-pages viendront offrir du texte en complément, dans des encadrés élégants, comme du temps du cinéma muet.

Tout n'est pas noir et blanc, pas totalement puisque des touches de couleur rouge viennent rehausser, souligner des petits éléments du décor, les joues rondes du chien, son chapeau conique, un liseré de son col fraise ou d'ovales ballons en suspension.

Des petits détails élégants et rétro inspirant le monde du spectacle, de l'amusement et de l'enfance.



L'album transpire la même poésie que celle des comédies muettes et il ne manquerait qu'un accompagnement musical au piano et au violon pour compléter l'expérience.



La référence à cet art est d'ailleurs très forte car Alice Barberini emprunte la célèbre "lune" des films muets de George Méliès, reconnu comme le père des effets spéciaux cinématographiques.

Un album original.
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