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Ricard Efa (Autre) Cesc (Autre)Roger Sole (Autre)
EAN : 9782226465269
Albin Michel (27/09/2023)
4.61/5   449 notes
Résumé :
En avril 1944, à 19 ans Ginette Kolinka est déportée au camp d'extermination Auschwitz II-Birkenau.
Elle n'en parle pas durant 50 ans, avant d'accepter d'être filmée pour la "Shoah Foundation", que Steven Spielberg vient de créer.
À la grande surprise de la septuagénaire, les souvenirs enfouis rejaillissent. Elle se lance à corps perdu dans le témoignage.
En octobre 2020, à 95 ans, elle permet à Victor Matet et Jean-David Morvan de l'accompagner... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (76) Voir plus Ajouter une critique
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C'est une BD qui commence par les interrogations d'un petit garçon, qui scrute les bras des autres mamans pour voir si elles aussi ont un numéro tatoué dessus.
C'est une BD qui se termine avec des dessins flous. Ah non, ce n'est pas un problème avec les dessins, ce sont les larmes dans mes yeux.

J'avais lu, il n'y a pas très longtemps Une vie Heureuse de Ginette Kolinka, donc je connaissais son histoire. Mais ici, l'histoire est plus centrée sur la vie dans les camps, alors que dans le livre, elle en évoquait assez peu les détails. Déportée en 1944, avec son père, son petit frère et son neveu, elle sera la seule à revenir. Elle se taira longtemps, même avec sa famille, puis décidera de raconter. A partir de ce jour, elle va sillonner la France, aller témoigner, beaucoup dans les écoles, collèges et lycées, pour pas que l'on n'oublie, pour que jamais cela ne recommence.
Et les auteurs ont eu la très bonne idée de mettre en parallèle les images du camp à l'époque de la guerre, et celles de la visite de Ginette accompagnant une classe de collégiens.
Vignettes séparées, ou vignettes en surimpression, cela ajoute à l'intensité du récit.

Il m'arrive assez peu de lire des BDs proches de romans que j'ai déjà lus. Celle-ci m'a subjuguée et émue. J'en ai eu le coeur serré pendant toute ma lecture. Les images ajoutent une dimension supplémentaire au récit et rappellent que ce n'est pas une histoire, certes horrible, qui est racontée, mais le récit, basée sur ses souvenirs, de ce qu'a vécu cette jeune fille, à un âge où l'insouciance devrait encore être la règle, et de ce qu'ont vécu des hommes et des femmes qui avaient le tort d'être juifs. Les images m'ont, une fois n'est pas coutume, plus parlé que ne l'avaient fait les mots, m'ont rendu plus tangible cette réalité.

Ginette ne relate que ce dont elle se souvient. Elle ne veut pas donner de détails qu'elle a juste entendus, que d'autres déportés lui ont raconté. Ainsi, elle a oublié le voyage en train de la déportation de Drancy, vers Auschwitz, donc il est juste mentionné, en une ou deux vignettes. Et cela ajoute de la force à ce qu'elle raconte, parce que l'on sait qu'elle le puise dans ses souvenirs, qu c'est vraiment ce qu'elle a vécu.

Autre chose, c'est une femme qui malgré ce qu'elle a vécu, a su garder un grand sens de l'humour. Elle plaisante beaucoup pendant cette visite. Sans doute aussi pour se défendre contre la force des sentiments qui doivent l'assaillir.

Moi je dis: Bravo madame. Je n'oublierai pas.
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Club N°55 : BD sélectionnée ❤️
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Quel personnage Ginette Kolinka, BD très didactique à mettre ENTRE TOUTES LES MAINS surtout en ce moment ou les haineux redressent la tête partout dans le monde...

Qui a mis le pied dans un camp de concentration ressent le poids de l'horreur de ce drame...

Jacques
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Un récit bien amené qui évite le pathos, si l'on peut dire cela sur ces événements historiques très difficiles.

Benoit
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Un témoignage à transmettre pour que l'on n'oublie pas les horreurs.

Brigitte
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Quand on voit Ginette Kolinka, son humour, sa gentillesse, on n'imagine pas les horreurs qu'elle a pu subir dans sa jeunesse. Fille d'un tailleur juif, elle se retrouve embarquée, en 1944, avec plusieurs membres de la famille, vers les camps, notamment Birkenau puis Bergen-Belsen. Passeuse de mémoire, elle fait un voyage, à 95 ans, avec des élèves, le journaliste Victor Matet et le scénariste de BD Jean-David Morvan, afin de transmettre son histoire.

Cet album est admirable à plus d'un titre. En premier lieu, pour les dessins et le scénario, qui retranscrivent à la perfection la vie de Ginette Kolinka et de sa famille. Ensuite, parce que cela est fait en toute pudeur. Enfin, parce qu'on apprend énormément de choses en suivant les pas de Madame Kolinka. C'est avec émotion que j'ai refermé ce bel album qui va rester gravé dans ma mémoire.
Lien : https://promenadesculturelle..
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L'histoire de Ginette Kolinka est racontée sous la forme d'une bande dessinée. On ne peut pas dire que cette survivante de Birkenau fait dans l'apitoiement, elle s'attache aux faits rien qu'aux faits. Elle explique d'ailleurs ne plus avoir pu pleurer après sa sortie des camps parce qu'on revient au monde très différent comme lors d'un "retour de l'enfer", dit-elle.
Sans détours elle raconte aux élèves qu'elle accompagne en sortie scolaire à Birkenau que les déportés, terrifiés par la violence nazie et réduits à la survie, sombraient dans l'égoïsme. L'objectif premier était de survivre, ignorer les morts, ne rien exprimer pour s'éviter les sanctions, marcher droit et tout faire pour sortir vivant. Elle parle brièvement de Simone Jacobs (Veil) qui lui fera cadeau de sa robe au moment où celle-ci fut envoyée dans un autre camp, un geste très généreux et très rare. Ginette est seule et finalement se trouve chanceuse de l'être car elle n'aurait pas supporté voir sa mère ou ses soeurs souffrir sous ses yeux. Ce récit est absolument nécessaire.
Il montre avec simplicité, sincérité et rectitude comment les monstres s'organisent pour que leurs proies- les victimes- ne puissent pas organiser une résistance ou la révolte, il suffit de les traiter comme des bêtes, les faire vivre dans un monde monstrueux, alors la solidarité s'éteint, chacun ne pense plus désormais qu'à soi, au jour le jour, minute après minute.

Cette femme est admirable car par delà cet enfer elle semble avoir gardé humour et jovialité, sens de la dérision.

De retour chez sa mère à Paris (cette dernière n'a pas été arrêtée) à la fin de la guerre, elle ne pèse que 26 kilos ! Elle répondra tout de go à sa mère qui attend encore le retour du père et du fils, qu'il n'y a absolument plus rien à attendre puisqu'ils ont été brûlés (gazés, puis brûlés). Elle mettra des années à comprendre la violence de cette nouvelle lancée à sa mère, seuls les gens ayant baigné dans l'enfer des camps pouvaient comprendre. C'était son quotidien depuis des mois et n'a donc pas su envelopper la réalité dans du papier de soie le jojr de son retour, la vérité est tombée comme un couperet inintelligible.

Après la guerre, de toute manière, c'est le silence, dit-elle. Personne ne parle des camps , ne veut en parler, encore moins retourner sur les lieux. On s'exprime dans des associations mais pas en famille, pas entre amis, encore moins sur la place publique.

C'est bien plus tard que Mme Kolinka acceptera d'expliquer les raisons de son tatouage sur le bras, son histoire et d'intervenir dans des écoles pour que les générations à venir ne connaissent "jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais... cela" comme elle le dit (ce sont aussi les propos qui m'ont été tenus par ma grand- mère paternelle au sujet de la guerre) .


Pour finir, cette grande dame - pour ceux qui n'ont pas encore établi le lien - est la mère du batteur du groupe de rock mythique Téléphone, Richard Kolinka, la grand- mère de Roman Kolinka, et l'ex belle- mère de Marie Trintignant.

La Bd est très bien faite, la trame narrative impeccable (on navigue entre plusieurs époques sans difficultés), les dessins, les couleurs sont très nets et expressifs. J'aime particulièrement lorsque Mme Kolinka retourne avec les ados à Birkenau, on voit apparaître entre les murs les anciens déportés mais à la manière de fantômes .

Une bd à mettre entre toutes les mains.



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J'ai encore les larmes qui perlent.
J'a pleuré comme un petit enfant, un gros chagrin.
Surtout à la fin.
Je ne suis pas très "BD" comme on dit.
A part Astérix et Tintin, ce n'est pas ma tasse de thé, je n'apprécie pas tout simplement.

Mais là, c'est une bande dessinée d'un genre particulier, je ne saurai dire.
Le texte est admirable, juste, sensible, mais pas dans le pathos, jamais.
Les dessins extraordinaires, avec des retours en arrière qui donne un ton particulier à l'histoire.

Cette grande dame a fait des voyages dans les camps avec des classes d'ados, et des discussions dans des collèges et lycées. Cela s'appelle : le devoir de mémoire.

Les détenus sont représentés en ombres noires.
C'est délicat, c'est respectueux, c'est magnifique.
Madame Kolinka a mis du temps à se rappeler, à se souvenir, le cerveau était bloqué sous les chocs.
Incroyable elle était au même moment au camp avec Simone Veii qui lui a donné une robe.
Rien n'est caché, dissimulé ou tue.
Même l'insoutenable.
Quelle femme !! Quelle générosité !!
Par contre, elle dit Adieu avec ce livre, car elle est fatiguée à 98 ans...
Un beau cadeau pour des ados, ou adultes, je ne sais pas si on peux le donner à lire aux enfants,malgré que ce soit une bande dessinée.
Mais le côté BD est bien pensé ; certains seront plus attirés par ce genre de littérature qu'un livre, aussi petit soit il.
D'ailleurs, cette dame a écrit un livre magnifique "Retour à Birkenau" que j'ai lu et que je vous conseille.
Poignant.

À chaque fois que je plonge dans la Shoah, je me dis que ce n'est pas possible, que cela n'a pu exister, toute cette horreur...et pourtant si, c'est arrivé...

Je terminerai par cette réflexion qu'elle a mûrit longtemps ; si on a un pied dans la haine, alors on aura un pied dans un camp d'extermination.

Quel qu'il soit.
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critiques presse (4)
BoDoi
07 février 2024
Le choix des auteurs de mettre en scène Ginette Kolinka dans son rôle de passeuse de mémoire aujourd’hui se révèle tout à fait pertinent. Car il permet de ne pas seulement proposer un énième témoignage chronologique de la survie dans les camps, et de marteler l’importance primordiale de transmettre la réalité de l’époque et des atrocités commises.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Culturebox
20 novembre 2023
Le témoignage bouleversant sous forme de bande dessinée de cette survivante de la barbarie nazie.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BDGest
07 novembre 2023
Au dessin, Cesc et Efa réussissent à transposer l'horreur avec finesse et tact. Il ne s'agit pas de traumatiser les lecteurs avec des images insoutenables, mais plutôt d'établir un lien, permettre une relation avec un être humain bienveillant.
Lire la critique sur le site : BDGest
LigneClaire
03 octobre 2023
Déporter, tuer, la solution finale ce n’est pas l’œuvre d’une poignée de fous mais d’uns système qui s’appuyait sur un peuple entier. Tout est dit dans cet album dont le sentiment de culpabilité de ceux qui avaient survécu. Ginette Kolika est plus qu’un témoin, c’est un guide éternel.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui on l'appelle : le plus grand cimetière du monde. Et pourtant il n'y a pas une seule tombe.
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Je rêvais d'une autre terre
Qui resterait un mystère
Une terre moins terre à terre
Oui, je voulais tout foutre en l'air

Je marchais les yeux fermés
Je ne voyais plus mes pieds
Je rêvais réalité
Ma réalité, ma réalité

Oui, je rêvais de notre monde
Et la terre est bien ronde
Et la lune est si blonde
Ce soir dansent les ombres du monde
A la rêver immobile
Elle m'a trouvé bien futile

Mais quand bouger l'a fait tourner
Ma réalité m'a pardonné
M'a pardonné
Ma réalité m'a pardonné

Dansent les ombres du monde
Dansent les ombres du monde
Dansent les ombres du monde
Dansent les ombres du monde

Dansent, dansent, dansent, dansent, dansent
Dansent, dansent, dansent, dansent, dansent
Dansent, dansent, dansent les ombres du monde
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Je travaille au service courrier et je n'en peux plus de trier toutes ces lettres de dénonciation, quand je peux, je préviens les familles en danger.

Aujourd'hui, j'ai vu votre nom et votre adresse.
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Bonjour, Ginette, je voulais vous remercier…
… c’est vraiment un honneur de partir avec vous.

Allons, allons, c’est moi qui vous remercie !
C’est vous qui êtes importants, pour transmettre ce que nous avons vécu, quand on ne sera plus là.
Je compte sur vous.
Et sur vous aussi, les enfants !

Oui, madame Kolinka !
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La première fois qu'on nous a dit On vous emmène faire vos besoins, voilà ce qu'on a trouvé. Des trous. Des gens assis, les fesses à l'air, côte à côte, dos à dos, et il fallait voir quels dos, la colonne vertébrale à fleur de peau, des bleus immenses, des blessures purulentes. Certaines utilisaient leur urine pour essayer de les faire cicatriser.
Pour moi, c'est le comble de la haine d'avoir imaginé quelque chose comme ça.
Tout ce qu'on peut lire là-dessus, c'est rien à côté de la réalité.
C'est rien,
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