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Critiques de Sylvie Gibert (63)
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L'atelier des poisons

Je viens de refermer à regret ce roman car j'aurais bien aimé poursuivre l'aventure de Zélie Murineau et de son ami le commissaire Alexandre d'Arbourg.

Tout d'abord,l'atmosphère du Paris de 1880 m'a semblé si réelle que je m'y suis sentie intégrée.Le combat pour la reconnaissance des femmes en tant que peintres est passionnant car son issue qui nous est actuellement connue,n'a pas été sans drames et injustices,dont les héroïnes ont été oubliées.

Bravo à l'auteur de les avoir fait revivre le temps d'une histoire.D'une écriture soignée et d'une grande fluidité,est né ce roman dans lequel on croise des personnages tels qu'on peut les imaginer dans la société d'autrefois.

Belle découverte pour moi.
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L'atelier des poisons

En 1879, Louis ANDRIEUX promu Préfet de Police à Paris en récompense de sa fermeté à Lyon lors de la Commune, s'appuie sur une police efficace incarnée par le séduisant commissaire Alexandre d'ARBOURG qui enquête successivement sur un empoisonnement, un enlèvement d'enfant, l'assassinat d'un ivrogne, un parricide, un trafic d'alcool frelaté, et autres "faits divers" qui nous permettent d'apprécier le talent d'empoisonneuse de Sylvie GIBERT dont la culture botanique et chimique est impressionnante. Le commissaire utilise un certain nombre d'indicateurs et place ainsi Zélie MURINEAU, une jeune artiste, au sein de la bourgeoisie parisienne... ce qui nous offre un roman policier fort bien troussé.



Louis ANDRIEUX sera des années plus tard, le géniteur de Louis ARAGON, et notre commissaire d'ARBOURG est un homme cultivé qui fréquente Alphonse ALLAIS, Guy de MAUPASSANT et Edgar DUGAS et nous découvrons ainsi la vie culturelle des années 79/80 qui oublie progressivement l'académisme impérial pour s'initier au naturalisme et à impressionnisme... et Sylvie GIBERT, pédagogue talentueuse nous dévoile cette mutation sociale et culturelle. Mutation qui sert de cadre idéal à l'évocation d'Amélie BEAURY-SAUREL, élève de Tony ROBERT FLEURY à l'Académie JULIAN et à ses amies Marie BASHKIRTSEFF, Jenny ZILLHART, Louise BRESLAU et à toutes ses femmes qui sont devenues des artistes réputées égalant, voire dépassant, les peintres contemporains.



L'atelier des poisons n'est donc pas seulement un roman policier, mais c'est une brillante évocation de l'émancipation des femmes qui s'appuie sur une documentation impressionnante, mais jamais pédante, qui cultive le lecteur et lui apprend beaucoup au fil des pages. A noter que notre romancière semble ignorer que L’École navale (à Brest) forme les officiers de carrière de la Marine nationale (et non marchande) ce qui lui vaudra quelques torpilles de bordaches et incitera à relire Aziyadé de Pierre LOTI (Julien VIAUD pour la Royale) paru en 1879.



En conclusion l'atelier des poisons, que PLON a eu la gentillesse de m'adresser dans le cadre d'une rencontre BABELIO, est un véritable chef d’œuvre qui m'incitera à plonger dans les autres ouvrages de Sylvie GIBERT, artiste au talent prometteur.
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L'atelier des poisons

Je n'irai pas par quatre chemins, le roman de Sylvie Gibert m'a complètement scotché et bluffé.



Deux raisons à cela :



1° La construction du livre :



C'est à se demander si l'auteur n'est pas elle-même peintre ! Les premiers paragraphes sont comparables à des esquisses, squelettes fantomatiques de l'oeuvre qui est en train de se construire. le lecteur comprend en les lisant qu'il a pris un ticket pour un voyage au long cours dans lequel il ne va pas s'ennuyer.

42 paragraphes d'environ une dizaine de pages chacun vont, par étapes, nous faire entrer dans une intrigue, dans des intrigues, qui se tissent autour de deux personnages principaux qui en sont à la fois les acteurs et les jouets.

Les premières esquisses nous présentent des personnages anonymes agissant d'une façon pour le moins étrange.

Une jeune femme se prépare à sortir de sa maison, se précipite chez un antiquaire et y dépense «presque tout son misérable pécule» pour acheter une croute noirâtre, dont on ne sait ce qu'elle va faire.

Un commissaire de police assis à son bureau, soupire et rêvasse en se posant des questions sur son rôle dans la société. On apprend que son secrétaire s'appelle Torrès. Il recrute un gamin des rues arrêté pour vol à l'étalage et en fait un garçon coursier.

Au deuxième passage, l'auteur ajoute quelques touches de couleur aux esquisses, les choses se précisent. le premier dessin prend chair et couleur, s'insère dans un paysage, les personnages interagissent avec d'autres, les détails d'arrière plan magnifient les premiers plans.

La jeune femme s'appelle Zélie Murineau et habite rue Feydeau. Elle fréquente les cours de l'atelier Julian. Un atelier qui est l'un des rares à accepter des femmes pour leur enseigner l'art de la peinture. On y retrouve Louise, Amélie (https://fr.wikipedia.org/wiki/Dans_le_bleu) , Jennie, et Mousse, qui n'est autre que Marie Bashkirtseff l'amie d'Edgar Degas (http://www.bashkirtseff.com.ar/marie_bashkirtseff_1_francais.htm).

Le commissaire de police s'appelle lui Alexandre d'Arbourg, son territoire est le quartier du Palais Royal. Ce quadragénaire vit seul avec sa mère, a connu une première déception sentimentale, et s'efforce d'apporter de l'intelligence dans la résolution des affaires qui lui sont soumises.

Très vite on comprend qu'entre ces deux-là une alchimie particulière se crée. Secret partagé ? Amour naissant ? Passion dévorante ? C'est-là un des ressorts du livre, de nous faire palpiter sur la nature des sentiments qui pourraient unir Zélie et Alexandre, avant de découvrir aux environs de la page 208, pourquoi Zélie et Alexandre sont attirés l'un vers l'autre...Mais chut....



2° le tableau de la société française du XIXème siècle



Les intrigues policières sont l'occasion d'un tableau réaliste de la société de l'époque (le roman se passe en 1880 alors que les plaies de la Guerre de 1870 se referment à peine et que la IIIème République met en oeuvre son projet de modernisation de la France).

Cette réalité est peu reluisante :

Traffic et enlèvement d'enfants, alcoolisme, meurtres bizarres, vendeurs d'alcools frelatés, enfants livrés aux adultes, relations incestueuses.

La catalogue parait monstrueux et indigeste ! Mais, Sylvie Gibert ne nous assomme pas de clichés et de démonstrations ennuyeuses, c'est par touches subtiles, au hasard des investigations de Zélie et d'Alexandre, que les personnages rencontrés, les affaires sur lesquelles le Commissaire cherche à faire la lumière, que nous découvrons les rigidités d'une société en recherche d'elle même. (Rappelons que la loi Jules Ferry sur l'école obligatoire date de 1881).



Le lecteur trouvera dans ce tableau de la société du XIXème siècle certains accents du livre de Victor Cohen Adria «Les trois saisons de la rage» ou du Médecin de campagne d'Honoré de Balzac.



Les tares de la société de l'époque, dont certaines subsistent encore, traversent le récit, servi par le style fluide et sans fioritures de Sylvie Gibert :



Le cantonnement des femmes dans des rôles domestiques ou mineurs :



Faudrait-il toujours que les femmes artistes se cantonnent aux territoires attribués aux autres femmes. Certes, il s'agissait de beaux sujets, mais ils se limitaient à des scènes dont le décor ne s'éloignait jamais vraiment de l'intérieur du logis. (Page 35)



Mon fils m'a dit qu'il avait vu l'un de vos tableaux et que, pour une femme, vous semblez avoir un certain talent... (Page 51)



La fumée des cigares vous incommode-t-elle ?

Pas du tout ! Non seulement cela ne me dérange pas, mais j'ai moi-même l'habitude d'en fumer... (Page 61)



A quoi bon nier l'amour absolu et sans espoir de retour que Marianne avait éprouvé et qu'elle éprouvait toujours pour Joseph Brunel, cet amour qui la lierait à cet homme pour toute sa vie (...) La gouvernante ne chercha pas à démentir (...)

J'ai toujours su où se trouvait ma place. Toujours ! Même durant le veuvage de M. Brunel, je ne me suis jamais fait aucune illusion. (Page 112)



Ce geste ne la surprit pas, car elle savait qu'une femme respectable ne pénétrait jamais seule dans un lieu public. (Pages 165-166)



La misère de familles incapables d'élever leurs enfants dignement :



Il avait devant lui le plus pur spécimen de cette graine qui donnait en quelques années, le gibier de potence. (Page 18)



Elle la découvrit, non loin de là, blottie dans une sorte de niche ménagée à l'intérieur d'une barrique couchée. (Page 121)



Avant de le suivre, Zélie jeta un dernier regard sur cette masure, sur ces enfants miséreux et sur cette mère, portant son dernier né sur la hanche, le buste déporté du côté opposé. (Page 127)



Mais je les côtoie depuis quelque temps et je commence à m'habituer à leurs manières. Lorsque j'ai parlé de l'enfant, j'ai eu l'impression que sa disparition les laissait assez indifférents. L'aîné a déjà un fils, la postérité de la lignée est don assurée. (Page 172)



L'arrangement des mariages :



Quand Gabriel lui avait été présenté, Mme Dantillac avait pincé les lèvres. (...) Si elle avait connu ce beau militaire plus tôt, elle n'aurait certainement eu aucun mal à) diriger l'inclination de sa fille vers lui. ( Page 223)



L'autoritarisme parental :



Mon père a décidé que je rejoindrai Brest pour y faire l'Ecole navale. J'embarquerai sur le Borda dès l'été prochain. (Page 242)



L'alcoolisme :



- Hier, quand il m'a demandé un aut'litron, j'ai refusé de le servir. J'lui ai dit qu'il avait assez bu, qu'il f'rait mieux d'rentrer chez lui. J'crois que c'est ça qui a tout déclenché;;;J'lai foutu dehors. (...) il s'est jeté sur eux. On aurait dit un tigre. Il avait une bouteille entre les mains et il faisait des gestes dans tous les sens. (Page 195)



Face à ces fléaux, l'administration nouvelle de la IIIème République tente de faire face, tout en faisant preuve de pédagogie :



Mais les circulaires étaient très claires : il fallait e montrer affable, voire prévenant avec les citoyens afin d'effacer les mauvais souvenirs laissés par les commissaires de l'Empire. (Page 197)



Le récit est parsemé de belles surprises :



La présence d'Alphonse Allais au Café des Variétés, «(...) le comble de la ressemblance, c'est de pouvoir se faire la barbe devant son portrait.» (Page 167)



La rencontre avec Louis Andrieux, préfet de police, le père naturel de Louis Aragon (Page 237).



La partie de campagne avec Edouard Degas (Page 289)



Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ces paroles que Sylvie Gibert place dans la bouche d'Alexandre d'Arbourg :



- Voyez-vous, Zélie (...) tout le monde a des souvenirs de famille. Avec Merlin nous avons quelque chose de beaucoup plus rare : ce sont des souvenirs de famine. (Page 131)



Une question demeure lorsque le lecteur referme le livre. Vient-on d'assister à la naissance d'un nouveau couple de détectives, Zélie et Alexandre ? Et si oui, les verrons-nous bientôt dans d'autres aventures ?



Lors de la rencontre organisée le 30 mai par Babelio et les édition Plon, Sylvie Gibert a répondu oui.



J'attends avec impatience le prochain roman...



Merci Babelio. Merci Plon. Merci Masse Critique.
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L'atelier des poisons

Après Falaise des fous de Patrick Grainville, je me retrouve à nouveau dans le milieu de la peinture du XIXème siècle en France... mais cette fois je me suis laissée happer par l'histoire sans la moindre difficulté. J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur mêle Histoire et enquête dans une chronique du Paris de la fin du XIXème siècle pleine de vie.

Un très bon moment de lecture...
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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L'atelier des poisons

Abandonné p 175 (sur 352)

Alléchée par le sujet qui aborde la vie de femmes peintres et leurs difficultés à trouver les moyens d'exercer leur art, je me suis ennuyée dans une histoire qui vire à une enquête sur la disparition ou enlèvement d'un bébé qui ne m'a pas particulièrement interessée....Un rythme atone, des personnages qui ne m'ont pas passionnée, même le contexte n'a pas réussi à susciter un intérêt dans ma lecture.

Dommage car apparemment Sylvie Gilbert a approfondi son sujet, mais arrivée à la moitié du roman et après une lecture en pointillé, j'abandonne.
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L'atelier des poisons

Paris 1880



L'Académie Julian, premier atelier à ouvrir ses portes aux femmes.



Atelier de peintres hommes et celui dévolu aux femmes ; les premières, qui n'étaient pas nombreuses, et devaient faire leurs preuves.



Tout comme "domeva", j'aurais aimé poursuivre l'aventure de Zélie et du commissaire Alexandre d'Arbourg.



D'autant que la plupart des protagonistes de cette histoire ont réellement existés.



Voici d'ailleurs ce qu'en dit, en post face, l'autrice :

" Ce roman a pris sa source devant un très beau pastel d'Amélie Beaury-Saurel, Dans le bleu, une donation faite au musée des Augustins, à Toulouse. La présence forte du modèle m'a inspiré Zélie Murineau".
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L'atelier des poisons

J’ai bien aimé ce livre écrit sur un ton très vif et délié sans être trivial et je l’ai lu d’une traite. Peut-être le charme du passé a-t-il agi sur moi mais j’ai trouvé l’atmosphère et la peinture des mœurs et des personnages très bien brossées sans être pesantes. Peut-être aussi parce que je connais les lieux décrits qui grâce au roman de Sylvie Gibert ont pris vie pour moi dans un tout autre siècle. Bref je suis fan et j’attends la suite des aventures de Zélie et Alexandre avec impatience.

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L'atelier des poisons

Dans un décor parisien , fin XIXème siècle, la jeune Zélie apprend la peinture, domaine dans lequel elle révèle un vrai talent.

Mais pour une femme, à cette époque, il n'est pas simple de se faire un nom. Jusqu'ici l'art en général est plutôt très masculin.

Un beau commissaire du quartier Palais-Royal, grâce à une commande qu'il lui fait, va l'introduire dans le milieu de la haute bourgeoisie, mais également, puisqu'il a remarqué le grand sens de l'observation de la jeune femme, l'entraîner dans des enquêtes, et alors elle va connaître les auberges mal famées, la misère et le crime.

Sylvie Gibert , dans un récit très vivant et une histoire passionnante, évoque le Paris de cette année 1880 avec brio, et fait apparaître des personnages de la littérature, la peinture, la politique de l'époque.

C'est une découverte, que je recommande. Tout le charme d'un tableau XIXème
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L'atelier des poisons

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec L'Atelier des Poisons?

"Ce livre m'a été proposé par son éditeur et je me suis laissée tenter par son résumé qui me vantait un mélange prometteur: une enquête et Paris au dix-neuvième siècle."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Zélie Murineau est artiste peintre à une époque où l'on daigne à peine admettre qu'une femme peut avoir quelques autres talents que ceux de rester à la maison. Le commissaire Alexandre d'Arbour, en revanche, ne doute pas ni du coup de pinceau de Zélie, ni de son sens aigu de l'observation et décide de lui demander son aide dans une affaire délicate. Mais est-ce la vraie raison qui l'a poussé à l'approcher, ou a-t-il découvert le secret qu'elle espère ne voir jamais révélé?"



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?

"Même si l'intrigue m'intéressait, je dois dire que je ne m'attendais pas à apprécier autant ce récit. Dès les premières pages je me suis prise d'affection pour Zélie et j'ai fini le livre dans la journée, entraînée par le rythme et l'envie d'en savoir plus. Plusieurs petites enquêtes se croisent, différents mystères sont soulevés puis résolus. Ce n'est pas du grand livre policier mais cette partie reste intéressante et bien amenée même si les personnages et leur destin, leur évolution dans le Paris du dix-neuvième, sont incontestablement le point fort de l'Atelier des Poisons. La peinture, l'affrontement de l'impressionnisme et des peintres académiques, la perception des femmes et de leur place à cette époque sont autant de sujets intéressants qui jalonnent le récit. On croise même Degas sur les bords de la Seine. Si aucun élément ne frappe, une myriade de détails enchantent en délicatesse et font de cette lecture une parenthèse bien agréable."



Et comment cela s'est-il fini?

"Chaque enquête se dénoue et se résout au fil des dernières pages et nous apporte toutes les réponses attendues. Le destin de la plupart des personnages nous est également conté, ce que j'apprécie toujours particulièrement. En revanche, et sans vous en dire trop, je ne peux qu'être déçue par un évènement que l'on attend tout au long du récit et qui n'arrivera finalement jamais."
Lien : http://booksaremywonderland...
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L'atelier des poisons

Ce livre m'a tout de suite attirée par la couverture que je trouve assez troublante et très jolie. C'est sans hésitation que je me suis inscrite à la rencontre BABELIO en espérant également pouvoir rencontrer Sylvie Gibert. La chance a été mienne, j'ai pu lire ce livre et rencontrer son auteure.

Ce qu'il me plaît dans ce livre ce sont les recherches qu'a fait l'auteure pour essayer de "coller" au maximum aux faits historiques (la fameuse académie Julian et ses premières élèves féminins par exemple) et j'avoue que j'ai un faible pour ces histoires entre fiction et histoire et surtout quand cela se passe dans les années1860 et plus ... le personnage principal est monté de toute pièce, c'est Zélie : très attachante, vive, intelligente mais aussi très indépendante (ce qui n'est pas évident pour l'époque mais cela rajoute un peu de piquant !)

Une des autres forces de ce roman c'est le fait qu'il n'y ait pas qu'une intrigue mais trois intrigues qui, je trouve, dynamisent la lecture de manière fort agréable.

La rencontre m'a confirmé que Sylvie Gibert aime les femmes différentes, qui font la différence dans leur siècle, ces femmes hors du commun qui se sont battus pour être reconnues non pas seulement pour leur "âmes" mais aussi pour leur cerveau. Ce livre en est en fait une belle illustration.

La lecture est très agréable, pas compliquée mais en même temps on apprend beaucoup de choses pour qui sait lire entre les lignes et surtout - dernier point- ne passez pas à côté des explications de l'auteure sur les différents protagonistes rencontrés au cours du roman.

Une suite ? oui, j'aimerais bien ... Sylvie Gibert lors de notre rencontre n'a pas dit non ! On croise les doigts !

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L'atelier des poisons

Merci aux editions Plon et à Babelio de m'avoir fait découvrir ce petit bijoux policier parcouru quasiment d'une traite. L'atmosphère de Paris de 1880 et de ses bourgs environnants est très bien rendue. Les principaux protagonistes, y-compris les femmes ;-) sont attachants. L'intrigue vous tient en haleine jusqu'au bout. L'écriture est fluide sans longueurs. J'ai hâte de lire la suite...
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L'atelier des poisons

L'Atelier des poisons est un sympathique ouvrage assez rocambolesque. A mon humble avis, l'histoire part un peu dans tous les sens. Mais l'aspect le plus intéressant réside dans la condition des femmes peintres au 19è siècle. La peinture n'est pas un art destiné aux femmes, tout au plus un loisir de bourgeoises qui s'étudie dans des cours privés. Cet ouvrage décrit également les rapports hommes-femmes dans un 19è siècle où la place de la femme est avant tout au foyer. C’est précisément en opposition à ce statut que s’affirme la personnalité de l’héroïne Zélie Murineau comme en témoigne sa relation avec le commissaire de police Alexandre d'Arbourg.
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L'atelier des poisons

Cet ouvrage renferme quelques petits trésors, il propose un voyage dans le Paris du XIXème accompagné de peintres et autres écrivains célèbres, un aperçu des faits divers les plus courants de l'époque et toute une brochette de personnages fictifs ou non qui je l'espère referont surface prochainement.



Dans ce récit nous suivons Zélie Murineau une artiste peintre inscrite à l'Académie Julian à une époque où la femme a plus sa place au foyer qu'à un quelconque endroit où elle risque de s'instruire. Sa rencontre avec le commissaire Alexandre d'Arbourg dans un jardin public va marquer un tournant dans sa vie. Ce cher commissaire est un amateur de peinture notamment du coup de pinceau de Mlle Murineau mais c'est surtout de son don d'observatrice qu'il sera le plus intéressé, la faisant entrer chez de la famille afin de faire le portrait de sa nièce et pour observer les lieux afin de démasquer un possible meurtrier. En échange de ce portrait Zélie demande l'aide d'Alexandre d'Arbourg pour retrouver l'enfant de la nourrice qui lui sert de modèle, le nourrisson a disparu sur le chemin qui le ramener auprès des siens. Cette rencontre et ce rapprochement inquiète Zélie qui a un secret qu'elle souhaite farouchement ne jamais voir divulguer, pourtant une profonde amitié va se nouer entre eux.



Ce roman m'a vraiment passionné, l'époque choisie ainsi que le personnage principal: une femme en quête de liberté, le choix de parler de la bourgeoisie en contrastant avec les bas fonds, le monde de la peinture encore fermé à la gente féminine et le sujet tabou jugé comme un crime à cette époque: l'homosexualité même si ce thème n'est que suggéré; tout ceci en fait un roman passionnant à l'écriture simple et fluide. De plus la la présence de grands personnages tel que Degas, Louise Breslau, Marie Bashkirtseff ou encore Maupassant ajoute une touche de réalisme à un roman qui se veut une fiction; une fiction au mélange des genres qui m'a complètement absorbé.



Je trouve d'ailleurs dommage que la quatrième de couverture ne corresponde pas tout à fait au contenu bien plus passionnant qu'il n'y paraît. Il est toutefois intéressant de noter que le titre ambigu révèle en fait la vision que l'on avait à cette époque des femmes instruites: L'Atelier des poisons fait donc référence à l'atelier de peinture dont les poisons sont les femmes.
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L'atelier des poisons

L'atelier des poisons est un roman policier qui se déroule à la fin du XIXème siècle. Alexandre d'Arbourg, commissaire à Paris, a l'idée originale d'engager une jeune femme peintre pour enquêter sur la tentative d'empoisonnement de son beau-frère. En effet, il se dit que les talents d'observation de la jeune fille pourraient s'avérer bien utiles. En échange, celle-ci lui demande de retrouver le nouveau-né de son modèle qui l'a confié à un charretier et n'est jamais arrivé à bon port. le déroulement de l'histoire se fait très bien et il n'est jamais difficile de suivre les investigations des protagonistes, alors que l'enquête policière n'est pas toujours au coeur du roman.

Car derrière ce fil rouge, L'atelier des poisons est surtout une mise en lumière du féminisme du début du XXème siècle. En effet, Zélie, le personnage principal, se pose beaucoup de questions sur sa place dans la société en tant que femme et sur sa valeur. Elle cherche à comprendre des logiques là où il n'y en a pas et s'insurge de l'injustice de la condition féminine.

Enfin, il s'agit d'un bel hommage à la culture française car Zélie et Alexandre croiseront nombre de personnalités de l'époque, telles que Louis Andrieux ou Alphonse Allais. C'est toujours amusant de les imaginer en situation.



Plus de détails sur le blog.
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L'atelier des poisons



Un roman magistralement bien construit et bien écrit. En ouvrant ce livre, vous allez être propulsés dans le Paris du 19ème siècle. A la croisée des genres entre le roman historique, le roman policier, et le roman d’aventure, Sylvie Gibert fait revivre une page de l’histoire de l’art qui m’était totalement inconnue. A travers le personnage de Zélie Murineau, elle met en avant le combat de ces femmes talentueuses qui souhaitent devenir des artistes peintres reconnues dans la société de l’époque. Sylvie Gibert sous son coup de crayon expert nous dépeint une fresque époustouflante du milieu artistique du 19ème siècle la mêlant à une intrigue policière à suspense. Une lecture à ne pas louper !

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L'atelier des poisons

Extrait :

J’ai beaucoup apprécié l’ambiance générale du roman, avec la mise en avant de ses femmes peintres méconnues et de leur condition sociologique.

Le portrait qui y est dressé est complet, documenté, et les différentes affaires rendent le récit vivant et entraînant.

En bref, je vous recommande ce roman si l’époque ou les différents thèmes vous intéressent, où juste si la curiosité vous en dit !



Pour voir la chronique complète, rendez-vous sur mon blog !
Lien : http://laparenthesedaxelle.b..
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L'atelier des poisons

«Ce roman a pris sa source devant un très beau pastel d’Amélie Beaury-Saurel, Dans le bleu, une donation faite au musée des Augustins à Toulouse. Le présence forte du modèle m’a inspiré Zélie Murineau.» explique Sylvie Gibert dans sa postface qui lève également le voile sur quelques uns des autres personnages de ce beau roman, dont les compagnes de Zélie au sein de l’atelier des femmes de l’académie Julian – qui ont vraiment existé –, à commencer par Amélie Beaury-Saurel qui finira par épouser son maître : Rodolphe Julian, ainsi que Marie Bashkirtseff, Sophie Schaeppi ou Louise Catherine Breslau, l’amie d’Edgar Degas.

L’héroïne du livre est la donc la jeune Zélie, bien décidée à vivre de sa peinture à un moment où les femmes n’étaient pour ainsi dire pas acceptées dans le cercle restreint des «grands maîtres», représentants d’une peinture académique très classique. Mais nous sommes en 1880, au moment où la société commence à bouger, où le progrès va se mêler aux idées émancipatrices, où les premiers impressionnistes se font huer.

La jeune femme réalise quelques esquisses dans le Jardin des Tuileries lorsqu’elle croise le regard d’un jeune homme. Il s’agit du commissaire Alexandre d'Arbourg, amateur d’art à ses heures perdues. Il s’est longtemps demandé «ce qui faisait la différence entre les peintres amateurs et les grands maîtres» sans trouver de réponse, sinon que les grands maîtres, comme Zélie, possèdent un sens de l’observation absolument extraordinaire : «Cette étonnante perspicacité du regard ne serait-elle pas une partie du secret des grands maîtres de la peinture ?»

C’est cette qualité qu’il va mettre à son service, la jeune fille parvenant à lui décrire de façon détaillée les voleurs qui sévissent dans le parc. Une amitié naît, même si elle inquiète dans un premier temps la jeune artiste qui, pour payer son loyer, n’a pas hésité à reproduire une œuvre de Vélasquez et à la vendre à un brocanteur.

Zélie s’est crue découverte, puis elle comprend qu’Alexandre aimait s’amuser. «Il maniait l’ironie avec une véritable délectation…» Si bien qu’elle accepte son offre de réaliser le portrait de sa filleule Juliette, mais en posant ses conditions. Elle veut que le commissaire l’aide à retrouver l’enfant de la nourrice dont elle réalise le portrait et qui a disparu durant le trajet qui devait le ramener dans sa famille.

Alors qu’Alexandre commence son enquête, Zélie sa charge d’un autre mandat. En se rendant au domicile de Juliette, elle est chargée d’observer ce qui s’y passe, car le maître de maison, banquier de son état, a été victime d’une tentative d’empoisonnement. Entre Henriette, la maîtresse de maison qui s’occupe de sa fille unique «comme on traite un bibelot dont la vue dérange, mais dont il est imposible de se débarrasser parce qu’on vous l’a offert.» Léon, le fils d’un premier mariage qui est amoureux de la nouvelle épouse de son père et la bonne qui a su consoler le banquier durant son veuvage, elle a l’embarras du choix…

Habilement construit, le roman va alors nous entraîner d’une part dans les bas-fonds de la capitale et sur la route de quelques malfrats bien peu recommandables et d’autre part au sein du milieu artistique jusqu’au salon du Palais de l’industrie. En passant, on croisera Alphonse Allais, Edgar Degas et quelques autres artistes dont la renommée est loin d’être acquise à l’époque. Sylvie Gibert joue avec beaucoup de finesse sur les deux tableaux, si je puis dire, et sait distiller les indices qui tiendront le lecteur en haleine. Zélie va-t-elle tomber amoureuse d’Alexandre ? Pourquoi ce dernier, qui a découvert le subterfuge du faux Vélasquez, déclare-t-il à sa protégée : «Il se trouve que pour une raison dont je préfère garder le secret, je ne chercherai jamais à vous nuire… Jamais ! Vous en avez ma parole.» ?

Nous voilà entraînés dans un roman aux registres variés dont la partie policière rappelle, sur bien des aspects, les enquêtes de Nicolas le Floch de Jean-François Parot. Peut-être même aurons nous droit prochainement à un nouvel épisode des aventures de Zélie et Alexandre ? Gageons que ce sera le vœu le plus cher de la plupart des lecteurs de ce passionnant périple dans le Paris de la fin du XIXe siècle.
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L'atelier des poisons

Une très belle découverte de la plume de Sylvie Gibert.

Une histoire qui prend tour à tour la forme d'une romance et d'une enquête, sous fond d'une époque brillamment dépeinte par l'auteur. L'univers de la peinture est décrit ici avec un grand respect, une grande délicatesse et c'est avec une fascination non retenue que je suis entrée dans ce monde d'artistes.

La place de la femme dans la société de l'époque est un des enjeux majeurs mis en lumière dans ce roman. Cette étude de la société de la fin du XIXème m'a séduite et m'a emportée dans son tourbillon d'émotions.

Un livre qui se savoure -un peu trop même- j'accuse d'ailleurs un retard conséquent dans la publication de ma critique (mon premier retard sur une masse critique à ce jour) et je m'en excuse sincèrement auprès de l'équipe de Babelio et des éditions Plon, qui ont eu l'infime gentillesse de me permettre de remporter ce livre. C'est donc avec joie mais aussi beaucoup de culpabilité que je referme ce livre. Et pour tâcher un peu de me rattraper, je ne saurais que trop vous conseiller de découvrir cette histoire et le style de l'auteur qui vaut vraiment le détour !
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L'atelier des poisons

Beau roman qui mêle habilement plusieurs intrigues avec des protagonistes aux caractéristiques propres, uniques et caractères bien trempés. Des duos se forment, des équipes, on s'épaule mutuellement pour des raisons diverses, mais l'important, c'est d'arriver au bout.



On ne s'ennuie pas durant cette lecture. On y découvre aussi un Paris à la fois trés proche de ce que l'on connaît de nos jours et en même temps assez éloigné car certaines mentalités ont tout de même évoluer depuis 1880. Heureusement aurait-on envie de crier !!! Tout n'est point parfait cependant mais ceci est un autre débat.



Le lecteur peut se laisser transporter via la plume de l'auteur qui croque bien l'époque et les décors.

Pour un peu, on s'y croirait dans l'atelier avec ces apprenties peintres. Ces rumeurs, ces humeurs, ses petites rancœurs.

Et le pendant masculin dans les bureaux dû commissaires ou dans les estaminets, plus viriles, plus violents, plus bruts..

Les murmures de la ville, les silences de la campagne, des antagonismes ? Possible, mais creusons un peu... Il y a des beaux personnages à découvrir, des lieux à imaginer...

La documentation est soignée et le rendu tout autant.



Je ne regrette pas ces heures passées dans ces pages.
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L'atelier des poisons

J’ai bien aimé ce roman qui mêle à la fois le monde de la peinture et une enquête policière. Zélie, une jeune peintre, essaie tant bien que mal de se faire une place dans ce Paris du XIX iéme siècle. Mais rien n’est simple lorsque l’on est une femme et que la peinture est dirigée par l’Académie. Arrive ce commissaire, Alexandre d'Arbourg, qui par le biais d’une commande de portrait va embarquer Zélie dans une enquête qui lui fera côtoyer les bas fonds de Paris. Un roman bien ficelé et bien documenté qui le rend tout particulièrement intéressant et captivant.
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