— Bienvenue au Palace, l’accueillis-je en souriant. Que puis-je faire pour votre service ?
— Aloysia Martin ? me demanda-t-il. C’est vous ?
Je fronçai les sourcils. Drôle de question. Mon nom était épinglé sur mon uniforme blanc et pourpre.
— En effet, acquiesçai-je. En quoi puis-je vous aider ?
— J’aimerais savoir à quelle heure vous finissez votre service et vous inviter à prendre un café.
J’ouvris des yeux ronds comme des tasses à café. Il n’y allait pas par quatre chemins, celui-là ! À mes côtés, Frédérique eut un hoquet étranglé. Je dévisageai mon interlocuteur en conservant mon apparente surprise, mais déjà, mon esprit classait les hypothèses :
1 – J’avais affaire à un dragueur invétéré qui avait repéré mon nom sur le site de l’hôtel (le plus probable).
2 – Ce bel homme était mandaté par ma mère pour me faire la cour (fort discutable, mais possible).
3 – Il savait exactement ce que j’étais (un chasseur ? Mais alors pourquoi diable m’aborder sur mon lieu de travail ?).
4 – Notre plan portait ses fruits et mes jours au Palace étaient comptés (l’administration française réagissait-elle vraiment aussi vite ?).
5 – Autres.
(...)
— Je finis mon service à minuit et demie, mentis-je avec une belle assurance. Je crains que vous ne soyez mort de soif avant cela.
L’homme fit la moue.
— Vous faites une pause ? me proposa-t-il.
— C’est interdit, monsieur ! me récriai-je en roulant des yeux horrifiés tandis que Frédérique recommençait à pouffer. Je me ferais renvoyer !
Il secoua la tête et m’adressa un sourire narquois. Ses yeux pétillaient. Il avait compris que je me fichais de lui.
— Tant pis, dit-il d’un ton faussement navré. De toute façon, ce n’était pas vraiment avec vous que j’avais envie de prendre un café.
Oh ! Le mufle !