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3.85/5 (sur 747 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Cincinnati, Ohio , le 08/04/1974
Biographie :

Nnedimma Nkemdili Okorafor, d'origine nigériane, est une romancière états-unienne de science-fiction et de fantasy.

Pour la publication de ses livres, elle utilise les noms Nnedi Okorafor et Nnedi Okorafor-Mbachu.

Née de parents igbos nigérians, très jeune, elle a l'occasion de voyager au Nigeria. Durant ses études secondaires à Flossmoor, dans l'Illinois, elle devient une jeune athlète, se distinguant notamment en tennis, tout en menant des études scientifiques. Après un diagnostic de scoliose et la chirurgie qui en a résulté pour le résoudre, sa carrière sportive est entravée avec sa capacité à marcher. C'est à ce moment-là qu'elle se passionne pour l'écriture.

En 2001, elle est diplômée de l'Atelier Clarion Writers (Clarion Workshop), à Lansing, dans le Michigan, et détient un doctorat d'anglais de l'Université de l'Illinois à Chicago. Elle devient professeur associée en littérature et écriture créative à l’Université de Buffalo, dans l’État de New-York, tout en se consacrant à l'écriture d'ouvrages de science-fiction.

Après plusieurs œuvres pour adolescents dans les années 2000, elle obtient en 2010 le prix World Fantasy du meilleur roman pour "Qui a peur de la mort ?" (Who Fears Death). Le roman a également obtenu le prix Imaginales du meilleur roman étranger 2014.

En 2011, elle revient à ses lecteurs plus jeunes avec "Akata Witch", nommé pour le prix Andre-Norton.
En 2013 paraît son recueil "Kabu Kabu", composé de 19 nouvelles et de deux essais biographiques.
En 2015, elle publie "The Book of Phoenix", la préquelle de "Qui a peur de la mort ?".

"Binti", une nouvelle de science-fiction publiée en 2015, obtient en 2016 le Prix Nebula et le Prix Hugo.

site officiel : http://www.nnedi.com//
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Cette semaine, la librairie Point Virgule vous propose de passer par l'art pour soigner les cœurs et les esprits, nottament des plus jeunes, à travers divers lectures ou exercices pratiques. - La fille aux mains magiques, Nnedi Okorafor & Zariel, ActuSF, Collection Graphic, 20€ - Le Château des Papayes, Sara Pennypacker, Gallimard Jeunesse, 16€ - Coloriages, Joëlle Jolivet, Les Grandes personnes, 10€ - L'art en bazar, Ursus Wehrli, Milan, 14,95€ Musique du générique d'intro par Timo Vollbrecht.


Citations et extraits (116) Voir plus Ajouter une citation
La manière dont un enfant est conçu n'est ni sa faute ni son fardeau.
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Il y a des milliers d'années, lorsque le pays n'était encore que sable et arbres morts, Ani posa les yeux sur son domaine. Puis elle créa les Sept Rivières et les fit se rejoindre pour former un lac profond. « Un jour, dit-elle, je créerai de la lumière. Pour l'instant je ne suis pas d'humeur. » Elle se retourna et s'endormit. Dans son dos, les Okekes sortirent de ces douces rivières. Ils étaient tous aussi agressifs que ces rivières bouillonnantes. Au fil des siècles, ils se répandirent sur les terres d'Ani et créèrent et utilisèrent et changèrent et altérèrent et répandirent et consommèrent et se multiplièrent. Ils bâtirent des tours, construisirent des machines, se battirent entre eux, inventèrent. Il plièrent et déformèrent le sable d'Ani, son eau, son ciel, son air, prirent ses créatures et les transformèrent. Lorsqu'Ani se fut assez reposée, elle se retourna. Et ce qu'elle vit l'horrifia. Alors elle tendit la main parmi les étoiles et tira le soleil vers ses terres. Du soleil, Ani arracha les Nurus et maudit les Okeke.
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Le Grand Livre raconte l’histoire d’un garçon qui était destiné à devenir le plus grand chef de Suntown. Vous la connaissez bien. C’est l’une des préférées des Nurus, non ? Vous la racontez tous à vos enfants quand ils sont trop jeunes pour comprendre à quel point elle est horrible. Vous espérez que vos filles voudront ressembler à Tia, la gentille jeune femme, et les garçons à Zoubeir le Grand. Dans le Grand Livre, c’est une histoire de triomphe et de sacrifice. Elle est censée vous conforter dans votre position. Elle est supposée vous rappeler que les choses nobles seront toujours protégées et que les gens voués à la grandeur finissent toujours par l’atteindre. C’est un mensonge. Voici la véritable histoire.
Tia et Zoubeir étaient nés le même jour, dans la même ville. La naissance de Tia n’eut rien de secret ni rien de particulier. Fille de paysans, elle reçut un bain chaud, de nombreux baisers, une cérémonie de nom. Elle était la deuxième enfant de la famille, mais le premier était un garçon en bonne santé, aussi fut-elle bien accueillie.
Zoubeir, en revanche, naquit dans le plus grand secret. Onze mois plus tôt, le chef de Suntown avait remarqué une femme qui dansait lors d’une fête. Cette nuit-là, il la posséda. Et même ce chef, qui avait pourtant quatre épouses, ne pouvait se lasser d’une femme pareille, aussi la poursuivit-il de ses ardeurs et la posséda-t-il encore et encore, jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte. Après quoi, il ordonna à ses soldats de la tuer. Selon une ancienne loi, le premier fils né hors mariage du chef devait remplacer son père. Le père du chef avait contourné cette règle en se mariant avec toutes les femmes avec qui il avait des relations. À sa mort, il avait plus de trois cents épouses.
Cependant, son fils, le chef actuel, était arrogant. S’il désignait une femme, pourquoi prendre la peine de l’épouser ? Honnêtement, ce chef-là n’était-il pas l’homme le plus stupide du monde ? Pourquoi ne se contentait-il pas de ce qu’il avait ? Pourquoi n’arrivait-il pas à penser à autre chose qu’à ses désirs charnels ? Il était chef, après tout, non ? Il aurait dû avoir bien d’autres choses à faire. Bref, cette femme était enceinte de trois mois lorsqu’elle réussit à échapper aux soldats envoyés pour la tuer ? Elle finit par atteindre une petite ville, où elle donna naissance à un garçon nommé Zoubeir.
Le jour de la naissance de Zoubeir et Tia, la sage-femme courut d’une hutte à l’autre. Ils naquirent exactement au même moment, mais elle choisit de rester avec la mère de Zoubeir parce qu’elle avait l’intuition que l’enfant de cette femme serait un garçon alors que l’autre serait une fille.
Personne, hormis Zoubeir et sa mère, ne savait qui ils étaient. Mais les gens flairaient quelque chose d’insolite chez lui. Il devint grand, comme sa mère, et doté d’une voix puissante, comme son père. Zoubeir était un meneur-né. Alors qu’il n’était encore qu’un enfant, ses camarades de classe lui obéissaient avec joie. Tia, d’un autre côté, menait une vie discrète et triste. Son père la battait souvent. En grandissant, elle devint belle et il commença à la convoiter. Ainsi, Tia devint l’opposée de Zoubeir, chétive et silencieuse.
Les deux enfants se connaissaient, car ils vivaient dans la même rue. Dès l’instant où ils se virent, une étrange alchimie les unit. Pas le coup de foudre. Même pas de l’amour. De l’alchimie, c’est tout. Zoubeir partageait ses repas avec Tia lorsqu’ils rentraient chez eux après l’école. Elle lui tricotait des chemises et lui tressait des anneaux de fibres de palme. Parfois, ils s’asseyaient et lisaient ensemble. Zoubeir n’était silencieux et serein que lorsqu’il se trouvait en sa compagnie.
Lorsqu’ils eurent tous deux seize ans, la nouvelle arriva : le chef de Suntown était très malade. La mère de Zoubeir savait que cela laissait augurer des troubles. Les gens aiment colporter des ragots et spéculer à l’approche d’un changement de pouvoir. La rumeur selon laquelle Zoubeir était le bâtard du chef atteignit bientôt ce dernier. Si seulement Zoubeir avait fait profil bas ou baissé la tête, il aurait pu revenir paisiblement à Suntown une fois son géniteur mort. S’emparer du trône ne lui aurait pas posé de problèmes.
Les soldats vinrent avant que la mère de Zoubeir ne puisse le prévenir. Lorsqu’ils le trouvèrent, il était assis sous un arbre avec Tia. Ces soldats étaient des lâches. Ils se cachèrent à plusieurs mètres de là et l’un d’eux épaula son fusil. Tia pressentit quelque chose. Et, à ce moment précis, elle leva les yeux et remarqua les hommes cachés parmi les arbres. Alors, elle comprit. Pas lui, se dit-elle. Il est unique. Il améliorera notre situation à tous.
« Baisse-toi ! » cria-t-elle en se jetant devant Zoubeir. Naturellement, elle reçut la balle à sa place. La vie de Tia fut fauchée par cinq autres coups de feu tandis que Zoubeir s’abritait derrière son corps. Il finit par se dégager d cadavre et courut, rapide comme l’avait été sa véloce mère dix-sept ans plus tôt. Une fois qu’il se fut élancé, même les balles ne purent plus le rattraper.
Vous savez comment finit l’histoire. Il s’échappa et devint le plus grand chef que Suntown ait jamais connu. Il n’éleva no autel, ni temple, ni même une simple cabane en l’honneur de Tia. Dans le Grand Livre, le nom de celle-ci n’est mentionné nulle part ailleurs. Zoubeir ne repensa jamais à elle, pas plus qu’il ne s’enquit de l’endroit où elle avait été enterrée. Tia était vierge. Elle était belle. Et c’était une fille. Se sacrifier ainsi était son devoir.
Je n’ai jamais aimé cette histoire. Et depuis la mort de Binta, je la déteste.
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Les anormaux se retrouvaient toujours à servir les gens normaux. Si vous refusiez, ils vous haïssaient… Et bien souvent, ils vous haïssaient même si vous les serviez. Comme ces filles et ces femmes ewu. Comme Fanta et Nuumu. Comme Mwita et moi.
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Les gens craignent l’inconnu. Quelle meilleure manière de débarrasser quelqu'un de la peur de sa mort que de la lui montrer ?

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Il y a des milliers d’années, lorsque ce pays n’était encore que sable et arbres morts, Ani posa les yeux sur son domaine. Elle frotta sa gorge sèche. Puis elle créa les Sept Rivières et les fit se rejoindre pour former un lac profond. Et de ce lac, elle but une profonde gorgée. « Un jour, dit-elle, je créerai de la lumière. Pour l’instant, je ne suis pas d’humeur. » Elle se retourna et s’endormit. Dans son dos, pendant qu’elle se reposait, les Okekes sortirent de ces douces rivières.
« Ils étaient tout aussi aggressifs que ces rivières bouillonnantes et avançaient en permanence. Au fil des siècles, ils se répandirent sur les terres d’Ani et créèrent et utilisèrent et changèrent et altérèrent et répandirent et consommèrent et se multiplièrent. Ils étaient partout. Ils bâtirent des tours qui, l’espéraient-ils, seraient assez hautes pour chatouiller Ani et attirer son attention. Ils construisirent des machines nourries par le juju. Ils se battirent entre eux, inventèrent. Ils plièrent et déformèrent le sable d’Ani, son eau, son ciel, son air, prirent ses créatures et les transformèrent.
« Lorsqu’Ani se fut assez reposée pour créer de la lumière, elle se retourna. Et ce qu’elle vit l’horrifia. Elle se dressa, grande et irascible, furieuse. Alors, elle tendit la main parmi les étoiles et tira le soleil vers ses terres. Les Okekes furent saisis d’effroi. Du soleil, Ani arracha les Nurus. Elle les installa sur son domaine. Ce même jour, les fleurs se rendirent compte qu’elles pouvaient éclore. Les arbres comprirent qu’ils pouvaient pousser. Et Ani maudit les Okekes.
« Esclaves », dit-elle.
« Sous ce nouveau soleil, la plupart de ce que les Okekes avaient bâti s’effondra. Il nous reste quelques vestiges : les ordinateurs, les gadgets, les babioles, les choses du ciel qui parfois nous parlent. Les Nurus, aujourd’hui encore, tendent le doigt vers les Okekes et disent ESCLAVES, et les Okekes doivent courber l’échine et acquiescer. Tel est le passé. »
[p148/149].
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Le Grand Livre raconte l’histoire d’un garçon qui était destiné à devenir le plus grand chef de Suntown. Vous la connaissez bien. C’est l’une des préférées des Nurus, non ? Vous la racontez tous à vos enfants quand ils sont trop jeunes pour comprendre à quel point elle est horrible. Vous espérez que vos filles voudront ressembler à Tia, la gentille jeune femme, et les garçons à Zoubeir le Grand.
Dans le Grand Livre, c’est une histoire de triomphe et de sacrifice. Elle est censée vous conforter dans votre position. Elle est supposée vous rappeler que les choses nobles seront toujours protégées et que les gens voués à la grandeur finissent toujours par l’atteindre. C’est un mensonge.
[…]
Naturellement, elle reçut la balle à sa place. La vie de Tia fut fauchée par cinq autres coups de feu tandis que Zoubeir s’abritait derrière son corps. Il finit par se dégager du cadavre et courut, rapide comme l’avait été sa véloce mère dix-sept ans plus tôt. Une fois qu’il se fut élancé, même les balles ne purent plus le rattraper.
Vous savez comment finit l’histoire. Il s’échappa et devint le plus grand chef que Suntown ait jamais connu. Il n’éleva ni autel, ni temple, ni même une simple cabane en l’honneur de Tia. Dans le Grand Livre, le nom de celle-ci n’est mentionné nulle part ailleurs. Zoubeir ne repensa jamais à elle, pas plus qu’il ne s’enquit de l’endroit où elle avait été enterrée. Tia était vierge. Elle était belle. Elle était pauvre. Et c’était une fille. Se sacrifier ainsi était son devoir.
Je n’ai jamais aimé cette histoire. Et depuis la mort de Binta, je la déteste.
[p373 à 376].
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J’ouvris la bouche pour inhaler son souffle. Il m’embrassa encore et, prudemment, me dit le mot que peu de femmes entendent de la part d’un homme « Ifunanya. »
C’est un mot ancien. Il n’existe plus chez aucun autre peuple. Il n’en existe pas de traduction directe en nuru, en anglais, en sipo ou en vah. Ce mot n’a de sens que lorsqu’il est dit par un homme à quelqu’un qu’il aime. Une femme ne peut pas l’utiliser à moins d’être infertile. Ce n’est pas du juju. Pas même de la manière dont je le conçois. Mais ce mot recèle une force. S’il est dit avec sincérité et que l’émotion est réciproque, il lie. Il ne ressemble pas au mot « amour ». Un homme peut répéter tous les jours à une femme qu’il l’aime. IFUNANYA n’est prononcé qu’une seule fois au cours d’une vie. IFU signifie « regarder dans », N signifie « les » et ANYA signifie « yeux ». Les yeux SONT la fenêtre de l’âme.
J’aurais pu mourir quand il prononça ce mot, parce que je n’avais jamais pensé qu’un homme me le dirait un jour, pas même Mwita. Toute la saleté dont ces gens m’avaient couverte avec leurs gestes sales, leurs mots sales et leurs idées sales n’avait plus aucune importance. Mwita, Mwita, Mwita ; une fois de plus, Destin, je te remercie.
[p339/340].
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Il fit mine de repartir, mais changea d’avis. « D’accord. » Nous nous assîmes sur les marches devant la maison. Au bout d’une minute, il dit : « Si tu passes assez de temps dans le désert, tu l’entendras parler.
- Bien sûr, répondis-je. Et il parle plus fort quand le vent souffle.
- Oui. Les papillons comprennent bien le désert. C’est pourquoi ils vollettent toujours ici et là. Ils conversent en permanence avec la terre. Ils parlent autant qu’ils écoutent. C’est dans la langue du désert qu’on peut les appeler. »
Il leva le menton, prit une profonde inspiration et expira. Je connaissais sa chanson. Le désert la chantait quand tout allait bien. Durant nos jours de nomadisme, ma mère et moi attrapions les scarabées qui volaient lentement quand il entonnait cette chanson. Nous retirions la carapace dure et les ailes, séchions la chair au soleil, ajoutions des épices, et c’était délicieux. Le chant de Mwita attira trois papillons : un blanc minuscule, et deux gros noirs et jaunes.
[p88]
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Il s'interrompit et me regarda intensément. "Vaut-il mieux donner ou recevoir? demanda-t-il.
- C'est la même chose. L'un ne peut exister sans l'autre. Mais celui qui s'acharne à donner sans recevoir est un idiot."
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