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Critiques de Mary Robinette Kowal (173)
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Vers les étoiles

Une météorite s'écrase sur Terre. La terre est condamnée à subir un réchauffement climatique exceptionnel la condamnant. La seule solution : L'espace. Inconvénient, nous sommes en 1952. le programme est lancé est Mme Elma York veut y participer.



Je me voyais déjà faire un nouveau voyage (le roman de Baxter) avec de la technique, de la science, et je me retrouve un peu plus avec une inspiration l'étoffe des héros – les figures de l'ombre, revisité à la sauce ma sorcière bien aimée (pour l'ambiance). Ce n'est pas désagréable, loin de là, mais décevant au niveau des attentes.



Le roman reste moderne : hashtag metoo, black lives matter, réchauffement climatique, mais on a la sensation que l'histoire de la lady astronaute, sa vie privée, reste plus importante que la conquête de l'espace. Parfois, ça matche magnifiquement (Contact de Sagan, Spin de Wilson), parfois cela reste au niveau agréable mais pas mémorable.



De plus, ce roman est au final une prequelle puisque l'auteur avait déjà écrit une nouvelle dans cet univers : La lady Astronaute de Mars (2012) donc, pas de surprises.



Et comme je suis un inconditionnel d'une lecture dans le sens de la parution (et non chronologique) (et que je me suis fait avoir ce coup-ci), je conseille donc en premier la lecture du recueil de nouvelles « lady astronaute » et vous pourrez finir par Vers Mars.

Je reviendrais vous dire ce que j'en ai pensé, car malgré un avis « moyen plus » de ma part pour ce roman, la suite a de fortes chances d'être plus intéressante.
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Lady astronaute

Tout ça pour ça ?



Très court recueil de nouvelles. L’humanité a colonisé la lune et mars, mais dans les années 50. On devine que c’est suite à un astéroïde tueur de planète (première nouvelle).



J’ai lu vers les étoiles en premier (écrit en 2018) alors que la lady astronaute de mars, qui donne son nom au recueil, a été écrit en 2013. C’est donc elle la fondatrice de la série de l’auteure. Prix Hugo 2014, elle n’a pour moi, pourtant rien de particulier.

Comme tout le recueil, ce n’est pas désagréable à lire, mais je n’y ai rien trouvé de novateur ou de passionnant. L’atmosphère m’a fait un peu penser à la géniale mini série Ascension, hélas restée sans suite.

C’est juste pour ça que la lecture reste malgré tout à conseiller, aller sur mars, voir sur d’autres planètes avec des ordinateurs à programmer avec des fiches à trous…
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Vers les étoiles



Gros coup de coeur pour cette uchronie bluffante qui a remporté tous les prix : Hugo, Locus, Nebula et Sidewise.



Le 3 mars 1952, sur fond d'un morceau des Dominoes (Sixty Minute Man)

https://www.youtube.com/watch?v=pJbDHw_qsFs , un astéroïde s'écrase à proximité de Washington D.C. La capitale est rayée de la carte ainsi que plusieurs autres villes proches.



Heureusement pour Elma York et son mari Nathaniel (personnages déjà croisés dans la nouvelle « La lady astronaute de Mars »), ils s'offraient un petit week-end en amoureux dans les montagnes. Ils parviennent à rejoindre une base militaire où les secours s'organisent.



Elma est physicienne (et calculatrice) et son mari est ingénieur à la NACA (ancien nom de la NASA fondé en 1958).



Rapidement, le verdict tombe : le changement climatique consécutif à l'impact va rendre la Terre inhabitable. Ils ont quelques années devant eux pour coloniser la Lune avant qu'il ne soit trop tard. La conquête de l'espace prend donc un peu d'avance. Si je me souviens bien, c'est la mise en orbite de Spoutnik 1 en 1957 qui a été le point de départ de l'exploration spatiale.



On retrouve un peu l'ambiance du film « Les figures de l'ombre » (que j'ai adoré) avec ces femmes qui calculent à la vitesse de l'éclair. Bien évidemment, dans les années 50, les femmes n'étaient pas reconnues à leur juste valeur et encore moins les femmes de couleur.



J'ai appris qu'il existait des femmes pilotes pendant la 2e Guerre Mondiale, les WASP (Women Air Service Pilots). Il y en avait aussi en Russie mais elles étaient appelées les « sorcières de la nuit » par les Allemands. Elles ont la classe :



https://i.pinimg.com/originals/8a/f9/dd/8af9dd52647accfddc7aa38c23fe74b7.jpg



Elma est une de ces pilotes et rêve d'aller dans l'espace mais la lutte sera longue pour y parvenir.



J'ai vraiment beaucoup apprécié le personnage d'Elma et le couple qu'elle forme avec Nathaniel. Les femmes de ce roman sont formidables :



« « … et là, je leur ai dit que s'ils tenaient tant à limiter la charge utile, il suffisait de demander aux astronettes de laisser leur sac à main chez elles. »

Les gars se sont esclaffés. Nicole a levé sa tasse de café vers eux.

« Mais si on fait ça, où allez-vous ranger vos couilles ? » »



Un roman non dénué d'humour.



Bref, à quand la suite ? Je suis impatiente de lire « The fated sky» et de suivre les aventures d'Elma vers la planète Mars.









Challenge SFFF 2021

Challenge pavés 2021

Challenge ATOUT PRIX 2021

Challenge livre historique 2021

Challenge mauvais genres 2021

Challenge plumes féminines 2021

Challenge multi-auteures SFFF 2021
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Vers les étoiles

Mais comment un aussi mince fil d'intrigue a-t-il pu ferrer, et ramener vers son autrice autant de prix prestigieux ?

Prix Hugo, prix Locus, prix Nebula, prix Sidewise et prix Julia Verlanger, rien que cela !

Car que Dieu me savonne et que Jean de la Fontaine me pardonne, ces quelques 567 pages ressemblent fort à une nouvelle qui se voulait faire aussi grosse qu'un roman !

"Vers les étoiles" est un roman de Mary Robinette Kowal, paru, en 2020, au éditions "Denoël".

1952. Une météorite est tombée sur la terre.

Le climat en a été modifié et notre planète va devenir inhabitable.

Seule issue : l'espace ...

Et que que l'on ne m'accuse pas de divulgâcher, tout et plus sont sur la quatrième de couverture.

C'est classique mais ça démarrait plutôt pas mal, recommandé que c'était par Hugo, Locus, Nebula, Sidewise et Julia Verlanger.

Elma Wexler est une jeune mathématicienne du National Advisory Committe for Aeronotics.

Elle vient d'épouser Nathaniel York, célèbre grâce au rôle qu'il a joué dans les lancements de satellites.

Tous deux deux viennent d'échapper au pire, et sont recueillis par le commandant Lindholm et sa femme ...

La première partie du roman est palpitante, rapide et très cinématographique.

C'est efficace et plausible.

Le récit entremêle l'événement extraordinaire aux petites préoccupations du quotidien.

Elma, par exemple, vient d'échapper à l'enfer mais ne veut pas entrer chez ses hôtes sans avoir préalablement quitté ses chaussures maculées de boue.

Et le procédé fonctionne, il ancre le récit dans la réalité.

Quelle taille faisait la météorite ?

Les russes sont-ils derrière cette tragédie ?

Mary Robinette Kowal installe son roman anxiogène dans le monde tel qu'il était en 1952, lui donnant même un original et agréable ton anti-ségrégationniste et féministe.

Elma, qui par ailleurs est la narratrice de cette odyssée, va se battre pour imposer la gent féminine dans ce projet de colonie interplanétaire.

Mais, le récit s'est embourbé dans cette bonne idée d'autrice, une idée judicieuse qui pourtant finit par aspirer une histoire dont même un épilogue bâclé en quelques pages ne paraît même plus se soucier.

C'est long, c'est ennuyeux, ça manque d'un peu de tout et surtout de souffle et d'espace.

C'est bien écrit mais sans pour autant se démarquer par un style ou par quelque effet de vocabulaire.

Ce roman ne me paraît donc pas être de ceux qui vont marquer le genre, malgré une cascade de récompenses que je ne m'explique pas.

Peut-être suis-je passé à côté ?

Il me faudra donc attendre encore un peu pour décoller vers les étoiles, attendre en relisant peut-être "le choc des mondes" et "après le choc des mondes" d'Edwin Balmer et de Philip Gordon Wylie ...
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Lady astronaute

Ce recueil contient le court roman (‘novelette') Lady astronaute de Mars qui a reçu le prix Hugo en 2014. Il introduit le personnage d'Elma York du roman multiprimé « Vers les étoiles » que j'ai hâte de lire. Il a été écrit 6 ans après mais est un préquel à cette histoire.



Elma a 63 ans et vit sur Mars avec son mari Nathaniel. Elle rêve de repartir vers les étoiles mais son mari se meurt. Quand une opportunité s'offre à elle, Elma se retrouve face à un choix impossible. Émouvant. Je dis toujours que vieillir c'est vivre mais parfois c'est un véritable crève-coeur.



Je commence par la fin, c'est à mon sens la meilleure histoire du recueil.



En deuxième position, j'ai beaucoup aimé aussi « Nous interrompons cette émission », une histoire percutante qui prend tout son sens en lisant Lady astronaute de Mars.



Les trois autres histoires sont moins intéressantes. C'était comme voir un extrait d'un film inconnu. Je les relirai après avoir lu le roman, peut-être qu'elles me parleront davantage.



Quoi qu'il en soit, une auteure à suivre avec sa série Lady astronaute de Mars dont la sortie du 4e roman est prévue pour 2022.









Challenge ATOUT PRIX 2020

Challenge mauvais genres 2020

Challenge multi-auteures SFFF 2020
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L'Homme superflu

Une croisière, un lieu idéal pour une lune de miel. Alors quand la croisière est spatiale, le plaisir doit être décuplé. Sauf quand (un grand classique) un meurtre vient tout gâcher. Et surtout, que vous ne pouvez vous empêcher de mener l’enquête, alors que vous faites partie des suspects. Tout cela risque de devenir nettement plus compliqué et moins réjouissant que prévu.



Et c’est parti pour une enquête en huis clos. Un grand huis clos, d’accord, puisque nous sommes sur l’équivalent des paquebots de croisière où de riches femmes et hommes perdent un peu de leur temps si précieux. Et un huis clos d’autant plus clos que nous sommes dans l’espace puisque la croisière se déroule parmi les étoiles, entre la Lune et Mars. Idéal, disais-je, pour profiter d’une lune de miel bien mérité.



Car Tesla Crane a beau être riche, infiniment riche, elle n’est pas dans une forme éblouissante. Loin de là. Comme on le découvre très, très progressivement, elle a été victime d’un accident d’une gravité absolue. Sa vie a été menacée et elle en a gardé des séquelles très fortes : elle se déplace avec difficulté et, pour soulager le mal, elle possède un mécanisme implanté dans son organisme. Le RCPD lui permet de régler le seuil de douleur. Pratique et dangereux. Car si elle oublie ou se trompe dans le réglage, elle peut se brûler sans s’en apercevoir, se couper sans ressentir la souffrance. Bref, un joujou de pointe, mais au maniement délicat. Et elle va devoir l’utiliser un nombre de fois incalculable durant le roman. À se demander, d’ailleurs, comment elle ne finit pas paralysée dès la centième page. Comme dans ces films d’action où le héros ou l’héroïne reçoit un nombre de coups tel que n’importe qui serait mort une dizaine de fois.



Or Tesla va involontairement se retrouver au centre du cyclone. Un meurtre est commis et son tout nouveau mari est accusé. Premier réflexe, le défendre bec et ongle. Mais le problème, c’est qu’elle ne le connaît pas depuis très longtemps. Et puis, il était détective avant. Il venait juste de prendre sa retraite pour des raisons floues, vagues, non dites. Idéal pour offrir une prise aux soupçons, ça ! Il faut donc mener l’enquête. D’autant plus que celui qui est censé la diriger est un crétin fini et qu’il se contente de maigres soupçons pour penser l’affaire bouclée.



Mary Robinette Kowal nous propose alors un récit assez classique, avec recherche du coupable, fausses pistes, meurtres, courses poursuites, etc. Du classique écrivais-je. Bien fichu, mais classique. La grosse différence avec Agatha Christie, par exemple, c’est le cadre non binaire qui est la norme. Quand un personnage se présente, après son nom, il précise son sexe : « Jalna Smith (Elle) », « Barry Fagin (Lui) », « Deston Koeben (Iel) ». D’ailleurs, les Mme ou M. qui précèdent habituellement le nom sont remplacés par le neutre Mx. Et pour aller plus loin, comme c’est Tesla le personnage central et qu’on est avec elle, dans ses pensées, on a plus de commentaires sur les fesses et leur galbe ou leur fermeté de son mari, Shal, que sur ses formes à elle. Dans le même style, ce dernier a pour occupation de la broderie : « Il rangea sa broderie dans son sac. » Les clichés sautent et la norme est l’exception actuelle. Une vision de l’avenir ?



Pour terminer, le ton général de l’ouvrage. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’autrice ne veut pas se prendre au sérieux. Son roman est parsemé de tirades légères, de répliques (plus ou moins) bien senties. Et dans ce domaine, une mention spéciale pour Fantine, l’avocate de Tesla, qui communique avec sa cliente depuis la Terre, donc avec un décalage en constante augmentation. Jusqu’à dépasser les dix minutes à la fin du récit. Pas pratique pour un dialogue constructif. Cela donne lieu à pas mal d’échanges savoureux. Surtout grâce au langage fleuri de ladite avocate. Quelques exemples : « par un procès si long et si sec qu’il déshydratera définitivement le crapaud moisi qui vous sert de cerveau. », « pas besoin de crier sur ce chancre purulent en mode égout. » ou « QU’EST-CE QUE TU FOUS, AU NOM DU GODE ARDENT DE JEANNE D’ARC ? ». Et ce ne sont que de petits échantillons.



De Mary Robinette Kowal, je n’ai lu que Lady Astronaute, le court recueil de nouvelles. Il me reste à découvrir sa célèbre série qui prend place dans cet univers (Vers les étoiles, Vers Mars et Sur la Lune). Dans un autre registre, L’Homme superflu est un agréable divertissement, qui ne casse pas trois pattes à un canard, mais se lit avec plaisir et rapidité tant on a envie de connaître la figure maléfique qui se cache derrière ces meurtres. Le rythme est dans l’ensemble soutenu et les temps morts sont rares. L’intrigue est suffisamment solide pour maintenir l’attention du lecteurice jusqu’au bout. Un bon moment de distraction, donc.
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Lady astronaute, tome 2 : Vers Mars

Je me suis replongée avec plaisir dans les aventures d'Elma York, la lady astronaute en route vers Mars.



Suite à la chute de la météorite en 1952, la Terre va devenir inhabitable. C'est un fait inéluctable. La colonisation d'autres planètes est une question de survie.



L'histoire se poursuit plus ou moins 10 ans plus tard. Le programme a bien avancé. Il a bien sûr ses détracteurs, les membres de Earth First, qui voudraient que les efforts se concentrent sur la « réparation » de la Terre. C'est bien sûr impossible mais c'est aussi se faire des illusions de croire que tout le monde aura la possibilité de partir.



La majeure partie du roman concerne le voyage vers Mars. On va suivre le quotidien des astronautes. Pour des raisons politiques (et budgétaires) Elma va remplacer un membre de l'équipe au dernier moment. Cela n'aidera pas à son intégration.



On nage toujours un peu entre la condition féminine (les femmes s'occupent du linge pendant le voyage) et le racisme (« les saboteurs ne peuvent pas être Blancs »). Parfois j'ai trouvé que c'était un peu trop tiré sur la ficelle… et Elma n'a pas vraiment le sens de l'humour. J'ai l'impression qu'elle prend toujours tout au premier degré et Stetson Parker n'a souvent qu'un seul mot à dire pour se faire traiter de connard. Ce personnage a, cela étant dit, un peu évolué et est devenu plus intéressant.



Un tome plaisant à lire avec des passages drôles et parfois très émouvants.



Petit bémol sur ce tome : les répliques non traduites. Je trouve que cela aurait pu être fait dans une note de bas de page. Pour comprendre de quoi il est question, il faut passer son temps à retaper la phrase sur un site de traduction. Non, je ne parle pas l'afrikaans même si cela ressemble au néerlandais.



J'ai aussi été un peu déçue par la fin.



Une série que je vais poursuivre, vivement la suite.











Challenge SFFF 2021

Challenge mauvais genres 2021

Challenge multi-auteures SFFF 2021
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L'Homme superflu

Bonne ambiance mais frustrant.



Pour ceux qui sont assez vieux pour comprendre la référence, l’éditeur français Pascal Godbillon présente ce livre comme « un croisement de La croisière s’amuse et de L’amour du risque ». On peut y intégrer aussi une pincée de Hercule Poirot. Et j’ajouterais un soupçon de Star trek dans la mesure où tout se passe au sein d’un vaisseau de croisière entre la Lune et Mars. Voyez cela comme une recette de cocktail ; ce livre en est rempli.



J’ai bien aimé le contexte scientifique. Concevoir un vaisseau comprenant un anneau en rotation pour simuler la gravité est devenu classique, mais avec trois anneaux de rayon différents pour simuler les gravités lunaire, martienne et terrienne dans le même vaisseau, c’est très malin. Mary Robinette Kowal écrit dans sa postface que ce vaisseau est farfelu, mais en imagination ça fonctionne bien. Ensuite il y a l’arsenal technologique, comme la liaison aux réseaux avec visualisation sur la rétine ou l’établissement d’une communication privée entre deux personnes dès qu’ils se touchent.



La caractérisation des personnages est ce que j’ai trouvé de plus réussi. On est dans l’univers de la haute, le gratin, genre « Mort sur le Nil », et Kowal vaut Agatha Christie pour faire ressortir les traits de caractères comme des aiguilles de porc-épic. L’héroïne Tesla Crane est richissime et fortement handicapée suite à un accident. La technologie de l’époque (et l’argent) lui permet de vivre comme tout le monde à peu près. Sa colonne vertébrale reconstruire rendrait jaloux les Terminators. Elle a aussi un chien d’assistance, Gimlet (un nom de cocktail, tiens), une westie trop mimi. Tesla est en voyage de noces incognito avec Shal, un détective retraité trop mimi aussi. Ces deux-là sont extrêmement vindicatifs. Parmi les autres personnages remarquables, on a le chef de la sécurité du vaisseau, Wisor, tellement agaçant et neuneu qu’on lui collerait une mitraille de gifles, et Fantine, l’avocate de Tesla restée sur Terre, digne héritière du capitaine Haddock. Les menaces qu’elle jette à la figure de Wisor sont parmi les plus colorées et inventives que j’aie jamais lues.



Donc, vous vous en doutez maintenant, il y a meurtre à bord. Et les apparences accusent Shal, le mari de Tesla. Cette dernière va chercher à prouver l’innocence de Shal et accessoirement de découvrir le meurtrier.

Et c’est la partie policière que j’ai trouvée frustrante au possible. L’auteure ne donne quasiment pas de miettes d’indice à picorer au lecteur pour lui faire bouillonner les neurones. On a du mal à entendre témoignages et confessions, car les personnages s’enferment presque toujours dans leur silence et la sécurité empêche Tesla et Shal de poser des questions, voire de quitter leur cabine. Bref, l’essentiel du bouquin se passe à ronger son frein (comme Tesla) et à déguster des cocktails. Quand enfin un personnage parle, on a quelque chose du genre : « J’ai cru que Ruth et George essayaient de me tuer, mais j’étais… mon Dieu. Je pense qu’elles… mais pourquoi ne pas me le dire ? »

Évidemment tout finit par s’expliquer, mais c’est concentré sur la fin.



A savoir aussi, l’écriture intègre certaines nouveautés de genre, comme le pronom iel, mais pas comme une simple courtoisie d’écriture. Cela est inclus dans cette civilisation du futur, très riche et occidentale, qui considère ne pas ajouter son genre – il, elle, iel, indépendamment de son sexe de naissance – quand on se présente comme une impolitesse crasse. Roman très féministe.



Voilà je vous ai donné mes éléments d’appréciation. A vous de voir si cela vous tente.

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Lady astronaute, tome 2 : Vers Mars

Beaucoup entendu de bien de cette auteure, Mary Robinette Kowal et quand j'ai vu qu'une nouvelle (ebook) était disponible gratuitement sur un site (en V.O.), je me suis dit que c'était le bon moment d'essayer.

Nous sommes dans un futur lointain, l'humanité vit maintenant sur Mars. Elma York a eu son instant de gloire et est nostalgique de cette époque de voyage spatial. Je n'en dis pas plus puisque l'histoire se dévoile doucement au fil des pages (20 en tout), on apprend à connaitre cette sexagénaire, ses envies, ses regrets, ses choix... difficiles. Loin de la science-fiction tambour battant, on a ici une nouvelle SF émotionnelle. J'espère que Mary Robinette Kowal sera bientôt traduite en français, ce texte est assez facile d'accès mais sur un plus grand format, ça risque d'être plus ardu (pour moi). Cette nouvelle fait partie d'une série (un prequel de celle-ci).
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Lady astronaute

Recueil de nouvelles se déroulant dans le même univers que Vers les Étoiles, roman de la même autrice. (Que je n'ai pas encore lu.)



La plupart des nouvelles sont plutôt oubliables, sans qu'aucune ne soit mauvaise. On sent un peu la mise en chantier de l'univers que l'autrice explorera plus par la suite.



Le ton est léger, on flirte ici avec un genre de hopepunk spatial. Pas de baston, de complot ni même de vilain. (Bon, en fait la première nouvelle raconte la destruction de la Terre, mais d'une façon presque apaisante.)



Ce n'est pas non plus de la SF intellectuelle ou conceptuelle. C'est vraiment une lecture plutôt contemplative et psychologique.



La dernière nouvelle, plus longue, est très bonne. Elle raconte les difficultés d'une astronaute âgée. S'il y a bien un métier qui ne pardonne pas les vieux os, c'est celui-là. (Le personnage est celui de Vers les Étoiles, qui est une préquelle à cette nouvelle.)
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Vers les étoiles

Tout d’abord, un grand merci à Netgalley et Audiolib pour cette belle découverte, je ne lis pas beaucoup de science fiction et sans ce format audio, je serais passée à côté de ce roman. J’aime tous les livres audio, comme je le dis souvent, ils me permettent de découvrir des ouvrages que je n’aurais pas forcément choisis en format papier et ça enrichit grandement mon univers littéraire. Ce roman a bénéficié d’un grand éclairage médiatique et de plusieurs prix prestigieux, mais je n’en avais pas entendu parler avant de le découvrir sur le catalogue Netgalley, et j’aurais manqué un très beau livre. Il est lu de manière très agréable par Clémentine Domptail, qui sait nous transmettre les émotions et les ressentis des deux héros principaux, Elma York et son mari Nathaniel. L’enregistrement dure plus de quinze heures, mais je ne me suis pas ennuyée une seconde lors de l’écoute de ce roman.



Il s’agit d’une dystopie très réussie : En mars 1952, Elma et son mari sont en week end dans le chalet familial, ils voient une lumière aveuglante et vu le contexte de la guerre froide, imaginent immédiatement que les Russes ont envoyé une bombe atomique sur les USA, mais il s’agit en réalité d’un gros météore qui s’est écrasé dans l’océan, près de Washington. Ils ont un petit avion et arrivent à échapper à la catastrophe, mais il y a des milliers de morts sur la côte Est, la capitale est rasée dans un rayon de quatre vingt kilomètres. Ils sont ingénieur spatial et mathématicienne, ils arrivent à se réfugier sur une base militaire du nord est où il feront la connaissance de Myrtel et Eugène, un couple de Noirs qui deviendront vite leurs amis. Tandis qu’Elma participe à l’accueil des réfugiés avec Myrtel, Nathaniel participe aux réunions des responsables de la base. Tout d’abord, les autorités sont certaines que les Russes sont à l’origine de l’accident et désirent se venger à grand coup de bombe atomique. Nathaniel a la plus grande peine à leur faire comprendre qu’il s’agit d’une catastrophe naturelle. Mais Elma est une scientifique surdouée, elle calcule que la chute du météore dans l’océan va entraîner un changement climatique, tout d’abord un long hiver de quelques années, puis un réchauffement sous l’effet de serre, si grave qu’il rendra la terre inhabitable. Il faut organiser la colonisation des autres planètes alors qu’on en a encore le temps et les moyens, mais les autorités ont bien de la peine à la croire. D’ailleurs, elle passe toujours par son mari pour s’exprimer, elle est calculatrice dans le programme spatial, mais on ne laisse qu’un rôle secondaire aux femmes, si l’on peut dire, car les ordinateurs et les calculatrices mécaniques de l’époque n’étaient pas performants du tout, c’était donc des femmes qui calculaient les orbites et toutes les équations nécessaires à la conquête de l’espace. Les hommes dominent tout et considèrent les femmes comme des être faibles et trop émotives pour devenir astronaute, même si nombre d’entre elles ont démontré leur talent de pilote durant la guerre. Elma rêve d’aller dans l’espace, tout comme ses amies, son mari la soutient et elle se bat pour obtenir ce droit.



Ce livre est une grande réussite et mérite les prix reçus. C’est une dystopie très convaincante. En dehors du fait qu’aucun météore ne s’est écrasé sur la planète en 1952, tout ce qui est raconté est parfaitement plausible. L’auteure s’est admirablement renseignée sur le contexte de ces années d’après guerre, tout sonne juste et c’est un magnifique roman historique. La conquête spatiale est habituellement un sujet qui ne m’intéresse guère, ni la SF scientifique. Et pourtant j’ai été passionnée par ce récit, les aspects scientifiques sont très nombreux, mais bien vulgarisés, on ne s’y perd pas du tout, et même mieux, on a envie d’en savoir plus sur le travail d’Elma et de ses collègues, hommes ou femmes. On suit les progrès du programme spatial. Lorsque les York rencontrent leurs anciens voisins par hasard à Chicago, on voit que comme aujourd’hui, certains remettent en cause les rapports des experts sur le climat…. ce qui est d’autant plus excusable qu’on est en plein hiver longue durée, alors comment croire que la planète va se réchauffer au point de devenir incompatible avec la vie !



Elma est un personnage passionnant, elle est une femme de son époque, qui n’ose pas s’exprimer, est facilement angoissée, toujours attentive à bien se tenir, comme sa mère le lui a appris, et en même temps, elle se bat pour que les femmes aient les mêmes droits que les hommes, pour autant elle n’a rien d’une super woman. L’époque est très bien dépeinte, en particulier la discrimination que subit le communauté noire, être une femme noire c’est subir une double peine. Durant la guerre on a interdit aux femmes non blanches de piloter et on refuse encore plus de leur laisser une place équitable dans la société, malgré tous les bouleversements et le combat de Martin Luther King, dont on parle souvent.



Ce roman est vraiment bluffant, une réussite totale et je suis impatiente de lire la suite des aventures de cette Lady astronaute, comme la presse l’a surnommée. La relation entre Elma et son mari est pleine de tendresse et adoucit les combats de l’héroïne. Ils sont juifs et l’auteure souligne le fait que l’antisémitisme est encore bien présent dans les années 1950 /60 malgré la fin de la guerre et la victoire sur les nazis. De manière générale, elle montre bien les discriminations envers les minorités, qui semblent toujours actuelles dans la société américaine des décennies plus tard.



#Verslesétoiles #NetGalleyFrance !
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Vers les étoiles

Parmi les romans qui ont le plus défrayé la chronique au sein de la blogosphère l’an dernier, difficile de passer à côté de « Vers les étoiles », premier tome d’une série éditée par Denoël et signée Mary Robinette Kowal proposant une réécriture de la conquête spatiale. Le palmarès des prix reçus par l’œuvre permet également de se faire une idée de la réception qui a été la sienne aussi bien auprès du public que des critiques littéraires, puisque l’ouvrage a été récompensé par les plus prestigieuses distinctions, à commencer par le rare trio gagnant Locus/Nebula/Hugo. Le roman mérite-t-il tout ce battage ? Oh que oui ! Tout commence avec une uchronie qui va faire dévier le cours de l’histoire telle que nous la connaissons : le 3 mars 1952, une énorme météorite s’écrase dans l’océan aux abords de la côte est des États-Unis. L’onde de choc ne tarde pas à se propager et engendre des désastres colossaux dont les effets sont ressentis partout dans le monde : la ville de Washington est entièrement rasée, de même que la majorité de la côte, et les tsunamis causés par l’impact provoquent eux aussi leur lot de destructions et de morts. Le bilan humain et matériel est catastrophique, mais il apparaît très vite qu’il ne s’agit pas de la seule tragédie causée par la météorite. Elma York et son mari, respectivement mathématicienne et ingénieur spatial, ont réchappé de peu à la catastrophe et ne tardent en effet pas à se rendre compte que la chute de la météorite dans l’océan va considérablement et durablement modifier le climat de notre planète. A un hiver long et rigoureux de plusieurs années devrait ainsi suivre un éternel été, les températures ne cessant de grimper jusqu’à rendre la vie sur Terre incompatible avec la survie de l’humanité. Bien que pour la grande majorité septique, ce qui reste des autorités américaines accepte alors de mettre une grande partie des ressources du pays au service d’un programme d’exploration spatial ambitieux impliquant l’ensemble des pays ayant accepté de mutualiser leurs efforts dans l’optique de développer des colonies humaines dans l’espace. Un programme dans lequel les femmes jouent un rôle essentiel en tant que calculatrices, mais qui réserve le statut d’astronaute aux seuls représentants de la gente masculine. Or Elma York, elle, compte bien aller dans l’espace, et réalise vite qu’elle est loin d’être la seule à caresser ce rêve.



Parmi les nombreux aspects frappants du roman, la reconstitution par l’autrice de ces États-Unis des années 1950, à la fois très éloignés de ce qu’on connaît car profondément marqués par la tragédie mais indéniablement familiers du point de vue des mentalités, représente un tour de force remarquable. Car si la chute de cette météorite rebat les cartes d’un point de vue politique, économique et écologique (de même que l’élection de Dewey en lieu et place de Truman en 1948), l’autrice s’est de toute évidence minutieusement documentée sur cette période de l’histoire américaine afin de la rendre la plus vivante possible. Le spectre de la Seconde Guerre mondiale et de l’holocauste se manifeste par exemple à plusieurs reprises, et ce de manière d’autant plus poignante que le couple au cœur de l’intrigue sont tous deux juifs et ont participé à l’effort de guerre (qui est loin d’avoir mis fin à l’antisémitisme, y compris dans le camp des vainqueurs, comme le constatera amèrement Elma). L’autrice choisit également de faire de son héroïne une pilote ayant servi dans le WASP (Women Airforce Service Pilots), une organisation para-militaire réunissant pour la première fois des femmes pilotes civiles, ce qui lui permet là aussi d’aborder un aspect trop méconnu de l’époque. Mais là où Mary Robinette Kowal s’est surpassée, c’est incontestablement du point de vue de la documentation scientifique. Difficile à croire en lisant sa postface que l’autrice n’y connaissait pas grand-chose avant d’entamer son roman tant celui-ci fourmille de références pointues (et revérifiées par de vrais astronautes). Des références qui, loin de perdre le lecteur peu initié à ce sujet (dont je suis) permettent au contraire de renforcer son immersion dans ce petit microcosme dont il faut apprendre les codes, le vocabulaire, les spécificités. Alors certes, certains passages sont parfois un peu ardus (j’ai réussi à ne pas tomber dans les pommes en entendant parler de « vecteur vitesse de fusée », de « fréquence Doppler », d’« équation différentielle » ou d’« approche V-bar ou R-bar »), mais l’ensemble reste malgré tout très agréable et remarquablement vulgarisé. La plupart des concepts compliqués qui pourraient laisser sur la touche une partie des lecteurs sont ainsi exposé de manière ludique et variée, l’autrice alternant entre passages chez une star du petit écran adepte de vulgarisation scientifique, conversations entre spécialistes ou même scène d’action.



Mais l’aspect qui m’a le plus enthousiasmée et qui a sans aucun doute le plus contribué au succès du roman tient à la place prépondérante accordée par l’autrice aux femmes en générale, et aux minorités en particulier. « Vers les étoiles » est ainsi moins le récit d’une nouvelle conquête de l’espace que de la lutte menée par des femmes pour accéder, au même titre que les hommes, au droit de se rendre dans l’espace. A travers son roman, l’autrice se livre à une critique acerbe du patriarcat, de ses contradictions et de son hypocrisie, le tout avec force et subtilité. Ici pas de grands discours : il ne s’agit pas de théoriser sur le sexisme mais de le mettre bien en vue sous le nez du lecteur. Difficile de contenir sa colère face à l’avalanche de petites phrases anodines qui remettent en permanence en compte les compétences de l’héroïne et de ses homologues. Ou aux commentaires déplacés sur sa tenue vestimentaire. Ou à l’attitude sans cesse condescendante et paternaliste des hommes qui l’entourent (son mari excepté, et leur relation d’amour et d’amitié constitue d’ailleurs une grande réussite du roman). Quoi qu’elle fasse, Elma est sans cesse renvoyée à son genre, et aux limites ou aux comportements que cette appartenance est censée conditionner. Une femme ne supporte pas la pression. Elle est trop émotive. Un homme fera toujours mieux le même travail… C’est épuisant à vivre pour les personnages et cela le serait également à lire pour le lecteur si l’autrice n’avait pas, en parallèle, mis en avant les liens de sororité qui unissent toutes ces femmes déterminées à aller dans l’espace. Avec tour à tour colère, humour ou ironie, les héroïnes du roman dénoncent et se moquent des contradictions inhérentes au patriarcat, affirment leur volonté, et se serrent les coudes. Loin d’être décourageant, le roman est ainsi au contraire extrêmement mobilisateur et aborde des questions évidemment toujours d’actualité. Son attention toute particulière posée à la double discrimination subie par les femmes de couleur s’inscrit dans la même lignée et est à saluer.



Mary Robinette Kowal signe avec « Vers les étoiles » un premier tome remarquable tant par la qualité de sa documentation (historique et scientifique) que de ses personnages. La question du sexisme est au cœur du roman et est traité avec beaucoup d’habilité par l’autrice dont l’œuvre serait tout à fait à même de susciter des vocations. Je vais dès à présent m’empresser de découvrir les nouvelles écrites par l’autrice dans le même univers parues dans le recueil « Lady astronaute » (Folio SF).
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Vers les étoiles

Ce livre me faisait de l'œil depuis un moment : j'étais d'abord intriguée par cette couverture qui représentait une silhouette féminine devant la lune... Une histoire de femme astronaute ? Presque !



L'histoire commence en 1952 - et s'étend sur les années qui suivent -, lorsqu'une météorite s'écrase au large de Washington. Cette catastrophe dévaste une partie de la côte Est des États-Unis et, surtout, tue quasiment toutes les personnes se situant dans un rayon de 100 kilomètres. Elma et son mari, Nathaniel, étaient en déplacement à ce moment-là et ont ainsi échappé au pire... Seulement, Elma, génie mathématiques et également pilote pour la WASP pendant la Seconde Guerre Mondiale et Nathaniel, ingénieur spatial, se rendent compte que cette météorite affectera à long terme le climat de notre planète... Il leur faut convaincre que l'humanité court à sa perte si elle ne quitte pas la Terre pour conquérir l'espace. Elma commence à rêver de devenir astronaute, mais le programme spatial est inaccessible aux femmes...



C'est un roman dense de plus de 500 pages qui, au travers d'une uchronie, permet d'aborder la question des femmes astronautes dans les années 50. Si le combat d'Elma est de convaincre de l'utilité et du besoin de femmes astronautes, cette histoire aborde également la ségrégation raciale, empêchant également les Noir•es d'être intégré•es dans le programme spatial... ainsi que les autres personnes racisées, d'ailleurs. Comme Elma, j'avais au départ un prisme de blanche et je n'avais pas pensé à la dimension raciste qui s'ajoutait au sexisme dans le cadre de la conquête spatiale, alors même que le roman se situe à une époque où la ségrégation raciale était largement en vigueur.



Naviguant à la fois entre le roman historique et la science-fiction, cette intrigue m'a happée. J'avais envie de me battre du côté de ces femmes pour qu'elles puissent devenir astronautes et pour que les Noir•es le puissent également. Aussi, cette histoire traite des conséquences d'une catastrophe comme une météorite, à court et long terme... Dans ce cas présent, cela entraîne le réchauffement de la planète, la rendant in fine inhabitable.



Si je n'ai pas vérifié les informations - mais j'ai lu la note de fin où l'autrice explique avec qui elle a travaillé pour ce roman -, j'ai trouvé que c'était très bien réalisé au niveau des informations scientifiques et mathématiques que les protagonistes fournissent, rendant l'histoire crédible.



Malgré quelques longueurs, c'est un roman que j'ai adoré ! Je me suis beaucoup attachée à Elma, j'ai apprécié la dimension féministe et scientifique. Cette histoire, qui traite de la conquête spatiale, m'a conquise, en fin de compte !



Je remercie les éditions Denoël et Babelio pour l'envoi de ce livre, dans le cadre du Masse Critique Babelio.
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Vers les étoiles

Prix Hugo, Prix Locus, Prix Nebula, Prix Sidewise,

De quoi te mettre des étoiles pleins les yeux,

d'ici quelques tomes...



Cela commence sur les chapeaux de roues, alors qu'un couple s'ébat dans une résidence secondaire, une météorite s'écrase non loin de là, ravageant une partie des États Unis. On suit notre couple de scientifiques qui a la catastrophe aux fesses.

Et là, c'est le drame. A vouloir précipiter les événements, il arrive la mésaventure des coureurs de fond partis comme une fusée, le souffle devient court après quelques centaines de mètres, on fait du sur place.



Mais que c'est long ! Je venais de terminer le Bifrost consacré à Shirley Jackson, et j'ai eu l'impression de lire le même genre, de la domestic fiction. Même si son mari est sympathique, il reste un homme des années 50, très peu pour lui le ménage, la cuisine et la paperasse, c'est le rôle de Madame. Et Madame est épuisée, alors elle oublie de payer la facture d'électricité. Mais son mari est compréhensif, il ne lui jettera pas l'opprobre. Bref, une femme d'intérieur épuisée.



Par contre, elle trouve un peu de reconnaissance dans son boulot de calculatrice, même si il faut parfois se payer quelques mains aux fesses. Mais là aussi, son mari veille au grain et comme il est un de pontes de cette pseudo NASA, gare aux mains baladeuses. Le problème principal d'Elma, c'est le public et le stress, elle aime pas cela Elma, un peu du style agoraphobe (ou autisme de haut niveau ?). Alors elle vomit. Beaucoup, souvent. Pas glop, mais son mari est compréhensif, ou plutôt aveugle sur ce coup là, car malgré des années de vie commune, il ne connaissait pas son point faible.



Donc entre les factures et les vomis, cela n'avance pas, les étoiles sont toujours aussi loin dans le ciel, la catastrophe météoritique passe à l'arrière plan. Le fond est plutôt pas mal dans cette uchronie, l'ambiance, le style, on y parle racisme, égalité des sexes et on se doute que tout cela va changer avec le temps. Mais les étoiles restent toujours aussi haut dans le ciel, et moi je n'arrête pas de me dire : envole toi, Elma, envole moi !



En fait, c'est une uchronie très ancrée dans notre réalité, je pense connaitre comment tout cela va se dérouler, d'autant que j'avais déjà regardé la série For all mankind qui parlait à peu près du même sujet, avec aussi parfois les mêmes écueils, trop ancré sur les personnages, pas assez dans l'espace. Arrivé à la moitié, et au vue des 2 tomes supplémentaires parus en langue original (merci pour l'info Mr Denoël !) et les autres nouvelles dans le même univers, je me dis que le chemin va être décidément très long vers les étoiles et préfère arrêter là mon désintérêt croissant.

Moi, ce que je voulais, c'était être un peu plus près des étoiles...
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Vers les étoiles

Il y a des livres qui brillent. Vers les étoiles en est un.



Tout d’abord, grâce à une idée brillante, une uchronie intelligente. Imaginez ce que seraient devenus le monde et la conquête spatiale si une météorite était tombée à côté de Washington au début des année 50, détruisant une bonne partie de cette côte des USA. Et engendrant des changements climatiques catastrophiques et définitifs. De quoi accélérer la volonté d’aller voir au-delà des étoiles (qui ont d’ailleurs disparu de la vue des hommes suite à la catastrophe).



Ensuite, par la manière lumineuse dont le roman est construit. Vu par l’œil d’une femme, loin de de la testostérone habituelle qui accompagne les récits du genre. Une sorte d’Étoffe des héros version féministe et qui se focalise avant tout sur les personnages.



Enfin par la façon éclatante dont l’histoire est racontée, toujours au plus près des émotions, tout en étant travaillée avec rigueur en matière d’environnement scientifique.



Le livre est bardé des prix les plus prestigieux de la littérature de SF (Hugo / Nebula / Locus / Sidewise), à en donner le vertige. Ces distinctions sont d’autant plus importantes qu’elles consacrent un livre accessible à tous les publics, qui a toutes les qualités pour passionner tous les lecteurs, amateurs de SF ou non. Le sacre d’un roman qui fait passer l’humain avant tout, et développe des thématiques fortes et qui parlent à tous.



Vous aimez les aventures autour des prémisses de la conquête spatiale ? Vous allez adorer. Ce n’est pas un sujet qui vous passionne particulièrement ? Vous risquez fort d’adorer tout de même.



Parce que cette course vers les étoiles, brutalement accélérée par un événement majeur, est passionnante à suivre, à une époque où l’ordinateur n’était pas là pour faire le boulot à la place des hommes et des femmes. A une période charnière où l’intelligence et l’ingéniosité étaient des valeurs à chérir.



Encore fallait-il laisser ces connaissances et cette habileté se déployer. En pleine guerre froide, où la peur du nucléaire se retrouve subitement remplacée par des préoccupations climatiques qui n’étaient pas du tout dans l’esprit des gens.



Ce qui était encore moins dans l’air du temps, c’était de donner une autre place aux femmes que celle de s’occuper du foyer. Autant dire que même quand on est une mathématicienne de génie et qu’on rêve d’aller dans l’espace, c’est une envie qui restait proche de l’utopie.



Et quand on est une femme noire, n’en parlons même pas (c’est le cas de plusieurs personnages secondaires)… C’est une époque où on séparait encore les gens par couleurs, sans qu’on imagine parler de ségrégation.



Racisme, féminisme, climat, des thématiques qui résonnent beaucoup aujourd’hui, et cette vision d’un passé proche nous fait comprendre pourquoi on en est là et tout le chemin qu’il reste à parcourir.



Mais ce livre est tout sauf moralisateur. C’est une photographie d’un monde chamboulé et qui se retrouve dans l’obligation de s’entraider, de coopérer, de se coaliser. Par la force des choses. Et c’est là que le génie inné de l’être humain prend tout sa valeur.



Vers les étoiles est une formidable aventure, une épopée racontée au plus près des personnages, de leurs vies, leurs doutes, leurs espoirs, leurs luttes. Au quotidien.



Mary Robinette Kowal a un immense talent pour parler de génies qui sont avant tout des femmes et des hommes. Elle a cette étincelle d’inspiration qui rend son roman impossible à lâcher et si attachant.



Voilà ce que doit être, à mon sens, la SF d’aujourd’hui : parler du monde qui se délite, parler des humains qui se battent pour avancer. Une lueur d’espoir à travers cette histoire aussi distrayante que parlante. Épatant !
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Lady astronaute

Certainement l’un des événements les plus attendus de cette prochaine rentrée littéraire de l’imaginaire, la publication de Vers les étoiles, premier roman de la série Lady Astronaute de l’américaine Mary Robinette Kowal, s’accompagne d’un autre joli cadeau de la part de Pascal Godbillon (à la fois directeur de la collection Lunes d’encre et Folio-SF) : un court recueil de cinq nouvelles sobrement intitulé Lady Astronaute (justement).

Comme son nom l’indique, l’ouvrage renferme la nouvelle La Lady Astronaute de Mars, prix Hugo 2014 et remarquable texte s’il en est.

Découvrons donc le menu.



Lady Astronaute s’ouvre sur Nous interrompons cette émission, récit de la destruction de Washington par un astéroïde détourné par un programmateur spatial du nom de Fidel Dobes. Une histoire relativement classique où le personnage principal souffre à la fois de tuberculose et d’une certaine folie des grandeurs qui le conduit à décider (tragiquement) du sort de l’humanité.

Ici, comme ce sera le cas dans nombre de textes du recueil, ce n’est pas tant le complot et l’uchronie qui importe à Mary Robinette Kowal. Si le texte revient sur un élément-clé de l’univers imaginé par l’américaine, il met aussi et surtout en avant la relation terriblement humaine entre Fidel et sa femme Mira, une femme bien moins idiote que son mari ne le suppose. Une belle mise en bouche…jusqu’à ce que la mort les sépare !



Passons ensuite à L’expérience Phobos qui nous raconte une expédition sur l’une des deux lunes de la planète Mars, Phobos donc, où se planquerait peut-être de mystérieux pirates de l’espace. Cette fois, c’est une femme qui prend les commandes de cette histoire qui lorgne davantage vers le thriller/action que vers l’introspection et qui n’a d’intérêt que pour laisser entrevoir le nom d’Elma York (nous y reviendrons) et faire allusion à une mystérieuse affaire de piraterie truquée. Dispensable donc…



Dispensable aussi La Girafe d’Amara, texte de deux pages à peine qui tient plus du clin d’œil mignon que d’autre chose. On peut immédiatement embrayer sur Le Rouge des Fusées qui nous transporte de nouveau sur Mars à l’abri du dôme Bradbury (évidemment) où Aaron, responsable de Parkhill Pyrotechnics, et sa mère qu’il n’avait pas vu depuis un sacré bout de temps, se sont mis en tête d’organiser un feu d’artifice, le premier du genre sur la planète. De nouveau, le véritable intérêt de cette histoire n’est nullement de savoir si le feu d’artifice aura lieu ou non, mais d’éprouver le regard d’un homme sur sa mère vieillissante et qu’il aime tendrement malgré le temps qui passe. C’est aussi un texte sur une solidarité bienveillante et sur le contact humain avant la froideur des cartes perforées. Un préambule parfait au plat principal… La Lady Astronaute de Mars !



C’est avec Elma York que se conclut l’ouvrage, la fameuse Lady Astronaute du titre. Elma n’est plus la jeune astronaute iconique du passé, elle n’est plus l’étendard servi au public (féminin) pour l’inciter à venir s’installer sur Mars.

Elma est une vieille dame qui désespère, un jour, de revoir les étoiles.

Jusqu’au jour où Sheldon Spender souhaite lui confier une ultime mission.

Mais Elma ne peut pas dire oui. Pas comme ça. Car son mari, Nathaniel, est en train de mourir, lentement, à petit feu, d’une maladie dégénérative qui finira par le paralyser totalement avant de lui accorder un dernier soupir, un ultime repos. Comment pourrait-elle partir à travers les étoiles en laissant son mari mourir seul ?

La Lady Astronaute de Mars convoque Ken Liu et Ray Brabdury pour un texte qui constitue en réalité tout l’intérêt de ce recueil. De façon incroyablement douce et humaine, Mary Robinette Kowal dresse le portrait d’une femme qui arrive au bout de ses rêves et d’une histoire d’amour qui arrive au bout de son cycle. L’américaine montre le drame de la maladie, l’injustice de l’existence et la force de l’amour, tout ça sur un fond science-fictif et uchronique qui devient une toile idéale pour cette déclaration d’humanité vibrante et délicate.

Et si l’on est plus au Kansas, il reste toujours une bonté et de la magie pour permettre de faire voler les aigles. Magistral, tout simplement.



Introduction en douceur à l’univers de Mary Robinette Kowal et première démonstration de son talent, Lady Astronaute permet surtout d’offrir au lecteur une nouvelle formidable où l’amour devient la plus grande avancée de la conquête spatiale.
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L'Homme superflu

Un cosy crime de l’espace ! Voilà une description qui résume assez bien ce que propose Mary Robinette Kowal avec L’homme superflu.



C’est suffisamment rare pour ne pas le signaler d’emblée, l’illustration de couverture colle totalement à l’ambiance de l’histoire. Et aux personnages, vous aurez leur image tout le temps en mémoire lors de votre lecture.



Tout est important dans cette représentation, l’atmosphère rétro-futuriste, l’impression de revenir dans les années 30 tout en se trouvant dans l’espace infini, la classe des personnages, leurs difficultés (la canne), le bar à cocktail, et le cabot de luxe qui est un élément primordial de l’ensemble.



La série de romans de Mary Robinette Kowal autour de la Lady astronaute avait marqué les esprits, formidable uchronie, aussi ludique qu’intelligente, porteuse de messages forts. Cette fois-ci, l’autrice a développé l’aspect divertissant seul, pour un plaisir de lecture sans prise de tête.



Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fonctionne. On suit cette enquête dans l’espace avec le sourire aux lèvres (malgré les meurtres qui s’accumulent). Un récit qui a du chien, assurément.



Il faut dire que l’écrivaine américaine s’en donne à cœur joie, avec une verve qu’on ne lui connaissait pas dans ses précédents romans. A l’image de l’avocate au langage fleuri qui défend sa cliente milliardaire à distance.



Ah oui, parlons de la distance, puisque ce récit se déroule dans un immense vaisseau commercial à destination de Mars, du genre version futuriste des paquebots de croisière actuels. Sans doute l’une des bonnes idées est quand cette avocate intervient depuis la Terre avec un décalage de plusieurs minutes du fait de l’éloignement. Les dialogues s’en trouvent totalement décalés, c’est surprenant et assez drôle.



Présentation du casting : Tesla Crane, brillante et riche inventrice, rescapée d’une expérience qui a mis son corps à mal. En lune de miel avec son mari Shal, qui s’est mis en retraite de son métier de détective privé vu qu’il ne pouvait plus enquêter tranquillement du fait de sa notoriété. Et puis, Gimlet l’adorable chien d’assistance, en charge de la gestion du stress post-traumatique de sa maîtresse.



Un couple archi-connu, obligé de voyager incognito, mais qui va se retrouver sur le devant de la scène, vite accusé d’y être pour quelque chose dans la série de meurtres qui se déroule sur le vaisseau.



Cette ambiance très « haute société » est complétée pas le faste du navire, et par les cocktails qu’ils ne cessent de boire (chaque chapitre débute par une nouvelle recette).



Un hommage assumé à Mort sur le Nil, version moderne. Mais bien davantage qu’une réécriture, cette intrigue à rebondissements distille à la fois mystère et joutes verbales pétillantes.



Un amusement, malgré les morts, aux dialogues spirituels (spiritueux ?), mais aussi marqué par l’élégance. Normal, quand les principales armes du couple sont l’esprit, le second degré (et les cocktails).



Cela n’empêche pas l’autrice de donner du corps à ses personnages, à l’image des nombreuses blessures visibles et invisibles de Tesla.



Le récit ne noie jamais le lecteur dans les considérations trop scientifiques, rendant cette lecture accessible au plus grand nombre. Il n’empêche que les idées développées sont aussi intéressantes que ludiques. L’écrivaine va même pousser le jeu très loin avec la notion très actuelle de genre.



L’homme superflu, avec son charme désuet et Old school couplé à cette ambiance futuriste, est un roman joliment divertissant. Mary Robinette Kowal a réussi son pari.
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Lady astronaute

J’ai été un peu surpris au démarrage, je n’arrivais pas à situer l’auteure dans le temps, elle joue volontairement sur le décalage, proposant une science-fiction à la manière des années 50, les ordinateurs utilisent des fiches perforées, les préoccupations évoquées, politiques, sociales, économiques ou culturelles semblent dater d’un autre temps, et pourtant, l’écriture est assez riche et moderne, on est entre uchronie et SF de la période guerre froide, mais elle parvient à nous tromper pour nous embarquer dans une ambiance chargée d’émotions subtiles. Ce livre est constitué de 5 nouvelles, parfois très courtes, avec quelques point de liaisons entre elles, parfois anecdotiques, mais la dernière du recueil, Lady Astronaute est totalement bouleversante, un travail d’orfèvre, bien construite, bien imaginée, originale et forte, avec un brin de féminisme, soulevant les problèmes de vieillesse, de mort, de maladie, de couple, 20 pages de grande science fiction, fine, bien écrite et intense malgré le peu d’action. Maintenant, je n’ai plus le choix, il va falloir que je découvre son roman Vers les étoiles.
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The Doll Collection

350 pages pour 17 excellentes nouvelles réunies par Ellen Datlow, qui ne nous a jamais déçus par la qualité de ses trouvailles. La plupart des auteurs m'étaient inconnus, j'ai donc foncé les yeux fermés (si, si, je lis comme ça) dans cette anthologie, sans savoir à quoi m'attendre. Mais certains ont peur des clowns, d'autres des poupées anciennes, moi j'ai peur des deux... Chucky a laissé des traces, que voulez-vous.

Et effectivement, toutes les poupées ne sont ni à offrir à des enfants, ni même idéales pour décorer son intérieur. "Objets inanimés avez-vous donc une âme?"... Ces poupées-là, oui.

Qu'elles soient possédées ou qu'elles aient une vie propre, elles m'ont mis les tripes à l'envers, retournée comme une crèpe et tout ce que vous voulez dans ce style.

Si vous lisez l'anglais, si vous aimez être terrifié, sautez sur ce recueil et revenez me voir, qu'on en discute.



Je vous en mets la liste. Yep, j'avais oublié.



• Skin and bone by Tim Lebbon

• Heroes and villains by Stephen Gallager

• The doll-master by Joyce Carol Oates

• Gaze by Gemma File

• In case of zebras by Pat Cadigan

• There is no place for sorrow in the kingdom of the cold by Seanan McGuire

Goodness and kindness by Carrie Vaughn

• Daniel's theory about dolls by Stephen Graham Jones

• After and back before by Miranda Siemienowicz

• Doctor Faustus by Mary Robinette Kowal

• Doll court by Richard Bowes

• Visit lovely Cornwall on the Western Railway Line by Genevieve Valentine

• Ambitious boys like you by Richard Kadrey

• Miss Sibyl-Cassandra by Lucy Sussex

• The permanent collection by Veronica Schanoes

• Homemade monsters by John Langan

• Word doll by Jeffrey Ford
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Lady astronaute

Je pensais, avant d’entamer la lecture de ce court recueil, qu’il précédait le roman Vers les étoiles, qui se déroule dans le même univers. Que nenni ! En fait, ce sont cinq nouvelles, assez courtes (l’une d’elles, « La girafe d’Amara », fait deux pages) qui se déroulent dans l’univers de ce roman.



La première, « Nous interrompons cette émission », en est l’explication : comment la catastrophe qui a bouleversé notre planète a pris naissance. Nouvelle oblige, le propos est concis. Ce qui peut rendre un peu difficile l’entrée en matière. J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire. Surtout que ce la commence brutalement : un homme envisage de faire tomber, volontairement, un corps céleste sur une partie de notre planète. Pour corriger les hommes, en quelque sorte. Un petit complexe divin ? Mais L’autrice a trouvé une bonne raison à cette volonté de faire changer le cours des choses : Nagasaki. Pourquoi avoir utilisé une deuxième bombe quand celle qui avait détruit Hiroshima suffisait amplement comme démonstration ? Le personnage principal de cette nouvelle ne supporte plus la direction prise par son président, trop dangereuse pour le reste des pays. D’où son idée. Extrémiste. Meurtrière. Mary Robinette Kowal nous présente les choses du point de vue du scientifique responsable de la chute. Et cela fonctionne : on peut comprendre son geste. Cette compréhension est facilité par le fait que l’on ne voit pas les conséquences. La nouvelle s’arrête à la mise en œuvre. Tant mieux, d’une certaine façon.



Les autres textes proposent d’autres facettes de cet univers désuet, où les savants utilisent des cartes perforées pour programmer les ordinateurs. Un doux parfum de livres passés, de séries évoquant une période lointaine, à présent. Cela ne m’a d’ailleurs pas aidé non plus à entrer dans cet univers. En attaquant un livre de science-fiction, je m’attends a priori à un bond dans le futur, pas dans le passé (ou alors, je lis du steampunk, ou de la fantasy).



Dans la longue nouvelle « L’expérience Phobos », le mythe d’une lune (pas forcément la Lune, mais une lune, un satellite, quoi!) creuse, avec des tunnels, comme une base spatiale, resurgit. Associé au thème classique des pirates. Cela donne un texte très agréable à lire et diablement efficace.



« La girafe d’Amara » est plus un clin d’œil sympathique qu’autre chose : deux pages amusantes. La joie d’être parent !



« Le rouge des fusées » : un hommage assez réussi aux personnes plus âgées. Même si on les croit usées et hors du coup, leur expérience peut servir et sauver bien des situations délicates (qu’elles ont parfois contribué à créer du fait de leur maladresse). Une mère et son fils, un peu embarrassé de la découvrir moins adroite que par le passé, mais qui verra son regard changer.



« La Lady Astronaute de Mars » : encore la vieillesse. Car il ne fait pas bon vieillir quand on travaille dans le domaine spatial. Elma York (l’héroïne, plus vieille à présent, de Vers les étoiles) en fait la douloureuse expérience. Elle qui a volé dans l’espace se retrouve clouée au sol (de Mars). Mais finalement, on va lui faire un proposition. Douloureuse. Car elle devra choisir entre deux voies capitales pour elle. Et sa mission se révélera extrêmement dangereuse. Une nouvelle tout en finesse, qui met le doigt sur autre chose que l’aventure spatiale pure et dure, à base d’huile de moteur et de héros sans relief. Mary Robinette Kowal travaille sur l’humain. Et le fait avec un certain talent.



La lecture de ce court recueil a aiguisé mon envie de découvrir Vers les étoiles, premier roman d’une trilogie qui comprend également The Fated Sky et The Relentless Moon,à paraître prochainement en France.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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