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Critiques de Marion Achard (275)
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Quand la nuit tombe : Lisou

« Quand j'ai proposé à mes grands-tantes de me parler de leur jeunesse et de cette période tragique de la guerre pour en faire une bande dessinée, elles m'ont répondu que leur histoire n'avait que peu d'intérêt. Après tout, elles avaient survécu. Il me semblait au contraire indispensable de raviver leurs souvenirs enfouis et partager leurs récits, en ce moment charnière où les témoignages se font de plus en plus rares. »



Ainsi débute le petit mot glissé à l'intérieur de l'ouvrage, dédié aux lecteurs (en plus d'un marque-page à l'effigie du livre, merci !). Et c'est vrai, voilà presque 80 ans que l'armistice a été signé. Les témoins et victimes encore vivants de nos jours sont de moins en moins nombreux, d'où l'importance d'en parler, pour ne jamais oublier...



Les grands-tantes de Marion Achard, ce sont Lisou et Mylaine. Le second tome, à paraître, racontera le point de vue de Mylaine, arrêtée et déportée en camp de concentration. Le premier, paru il y a peu, est centré sur le point de vue de Lisou, alors âgée de 6 ans au début de la guerre (le même âge que ma grand-mère à l'époque, quasiment le même âge que mon fils aujourd'hui...). Originaires de Lorraine, Lisou et sa famille se sont d'abord réfugiés à Grenoble, en zone occupée par les Italiens, alors peu actifs en ce qui concerne la "chasse aux Juifs". En 1943, les Allemands prennent la relève, et la famille Veil est forcée de se cacher plus assidûment. On leur prête un chalet isolé situé à une vingtaine de kilomètres de Grenoble. Mais ils sont découverts... Mylaine est arrêtée, Lisou doit être séparée pour un temps de ses parents. Ils doivent se retrouver pour passer la frontière suisse, là où vivent déjà l'autre sœur et le frère de Lisou (ce dernier n'étant pas moins le futur mari de Simone Jacob, ou Simone Veil de son nom d'épouse).



Heureusement, il n'y avait pas que des enflures à l'époque. Certains réseaux de Résistance n'ont pas chômé durant cette période, au péril de leur vie, et c'est grâce à eux que Lisou et ses parents ont pu s'en sortir indemnes. Entre ceux qui les ont cachés, qui leur ont fourni de faux papiers et le nécessaire pour survivre, et qui les ont aidés à quitter le territoire français, Lisou et sa famille ont fait de belles rencontres, malgré l'horreur et la peur. Pendant que Mylaine était déportée on ne sait où, Lisou et les siens ont été pris en charge par des êtres humains vraiment humains.



Et c'est du point de vue d'une petite fille, à qui l'on essaie de cacher le maximum pour mieux la préserver, qu'une partie de l'histoire de la famille Veil nous est racontée. Ainsi, cette jolie BD peut être accessible à de jeunes lecteurs. Les horreurs ne sont pas cachées, mais pas représentées non plus, subtilement et indirectement glissées entre les événements vécus par Lisou. C'est ingénieusement construit : c'est dur et beau tout à la fois.



Lisou est une petite fille qui comprend bien des choses malgré tout ce qu'on lui tait. À cet âge-là, elle entend les conversations des grands, sans y être invitée, sans même qu'ils se doutent qu'elle les écoute, elle peut d'elle-même en tirer ses propres conclusions quant à ce qu'il se passe autour d'elle et de sa situation d'enfant juif. La peur s'immisce malgré toutes les précautions prises à son encontre. Elle est consciente de la gravité de la situation et sait d'instinct quand elle doit se méfier, se cacher ou fuir... Elle a grandi d'un coup, une partie de son innocence d'enfant s'est envolée avec les premières persécutions des Juifs.



C'est une histoire poignante et touchante, terrible et belle tout à la fois, car pleine d'humanité et de belles rencontres au milieu des horreurs de la guerre. Les dessins à l'aquarelle (?), sobrement colorés, parfois pleins de vie, parfois plus réservés, se marient parfaitement avec le scénario.



C'est une jolie BD, douce et âpre, aussi utile et efficace qu'elle est agréable. Les portraits et photos réelles en fin d'ouvrage des différents "acteurs" de cette histoire (vraie) est un complément bienvenu.



Il me tarde désormais de connaître l'histoire de Mylaine, qui s'est sacrifiée pour laisser une chance à sa petite sœur et à ses parents d'échapper aux nazis, revenue miraculeusement des camps de concentration.



Je remercie Alexandrine de Babelio et les éditions Delcourt pour m'avoir permis cette jolie découverte dans le cadre d'une masse critique privilégiée.

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Le peuple du chemin

Daboka vit dans la forêt amazonienne en harmonie avec la nature environnante. Alors que sa tribu décide de se déplacer afin de retrouver leurs cousins, la famille de Dakota découvre des phénomènes inhabituels : un long ruban noir bleuté, des monstres géants et bruyants, des hommes vêtus de drôles de peaux...

Survient alors le choc, puis le massacre.



Un récit très fort et d'autant plus poignant qu'il est inspiré de faits réels. Une histoire qui peut permettre de sensibiliser les jeunes lecteurs (dès 10 ans) à la déforestation de la forêt amazonienne, et au mépris voire à l'extermination des peuples qui tentent d'y vivre dans un respect total de l'environnement et de la vie.



L'écriture belle et vibrante nous emporte dans un monde si peu connu, auprès de cette jeune narratrice, très beau personnage qui fait preuve d'une grande force de caractère.



Une note en fin d'ouvrage permet d'apporter quelques explications qui pourraient être éclaircies et développées dans le cadre scolaire.
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Le zizi de l'ange

J'ai beaucoup aimé le graphisme avec ses dessins particulièrement réussis. Pour une fois, c'est le scénario qui pêche et qui ne semble pas être à la hauteur de mes attentes.



Certes, il y a tout le processus créatif collectif d'un groupe de saltimbanques qui fait dans le spectacle et la tournée des villages. C'est tout le problème de ces fameux intermittents du spectacle qui ont un statut un peu spécial.



Il n'y a pas vraiment d'intrigue mis à part un voyage en Inde et l'aspect création d'un nouveau spectacle entre le démonstratif et le contemporain. Certes, il y a l'amour pour le public, le dépassement du cadre artistique pour sortir de la zone de confort, l'improvisation parmi les thèmes qui seront développés.



Cependant, je n'ai pas trouvé vraiment d'intérêt sur ce sujet à savoir les difficultés du processus créatif. Je n'ai pas eu de ressenti positif sur les angoisses existentielles de ces protagonistes. Je ne sais pas, il y a des choses plus importantes qui m'émeuvent dans le monde surtout en ce moment.
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Tumee, l'enfant élastique

Quelle jolie surprise que ce petit roman sur l’initiation d’une jeune contorsionniste ! Nous l’avons découvert un peu par hasard, attirés par son titre amusant et la curiosité d’en savoir plus sur la Mongolie. Fort bien nous en a pris.



« Des filles souples, il y en avait des tas.

Des filles souples et obstinées, il y en avait pas mal.

Des filles souples, obstinées et aussi créatives qu’Arioma et moi, il n’y en avait pas tant que ça. »



On le découvre à la première page, il s'agit de battre un record du monde. Tumée est prête, mais le défi semble surhumain. Il n’en a pas fallu plus pour captiver mes enfants, très adeptes du Guinness Book dont ils possèdent plusieurs éditions (sans doute les livres les plus lus de notre bibliothèque). Autant vous dire que nous n’avons fait qu’une bouchée du reste du livre, habilement construit en allers-retours entre ces instants de dépassement de soi qui n’en finissent pas de se dilater et les souvenirs qui affluent dans l’esprit concentré de Tumée. Une histoire captivante qui nous transporte dans une banlieue d’Oulan-Bator, capitale de la Mongolie et nous fait découvrir la vie en yourte, les écoles de contorsion, mais aussi les drames qui frappent les éleveurs de troupeaux dans les steppes et les mineurs dans le sud du pays. On apprend une foule de choses au passage, mais on le remarque à peine tant l’intrigue est prenante.



« Dehors, la vie palpite. Mais ici, tout est suspendu. »



Entrer dans la tête d’une contorsionniste, par la magie des mots, est vraiment une expérience singulière : pourquoi pousser ainsi son corps au-delà de ses limites, comment y parvient-on ? Que recherche le public ? Manifestement très bien documenté, ce récit est fascinant.



« Je me suis souvenue qu’un jour, mon père m’avait dit que ce qui faisait la différence entre deux contorsionnistes, c’était la volonté. Mais en serrant Arioma puis Yömör dans mes bras, je me suis dit que si la volonté comptait, l’amitié, elle, était là pour nous aider à tenir bon et à nous relever. »



Le roman est porté par ses beaux personnages, à commencer par Tumée : douée, mais surtout persévérante, riche de ses amitiés et de l’amour de ses parents. Cette lecture nous a donné envie de revoir l’excellent film La jeune fille et son aigle, un autre récit initiatique mettant en avant une jeune prodige mongole.



Un roman addictif, émouvant, qui vient élargir notre horizon. Voilà de quoi nous donner envie de découvrir très vite les autres livres de Marion Achard !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Tumee, l'enfant élastique

Quelle bonne surprise que ce bref roman dont ni la couverture ni le titre ne me tentaient ! Tumee, l'enfant élastique se raconte à la première personne. On la rencontre à 15 ans, dans les chapitres titrés, se préparer à battre le record de la position de Marinelli. On suit son parcours depuis ses 4 ans, son apprentissage, sa vie de famille et ses amitiés dans les chapitres numérotés. On la voit, dès son plus jeune âge, pratiquer ce que l'on appelle la contorsion mongole sous la houlette de son père, passionné par cette discipline ancestrale très exigeante. Grâce à son oncle Gerelt, elle fréquente une première école de contorsion où elle rencontre Arioma, qui deviendra son binôme et avec laquelle elle partage le rêve d'être engagée par un cirque étranger, idéalement le Cirque du soleil, bien sûr. Les déboires de la famille obligeront Tumee à changer d'école et on constatera que la vie n'est pas facile pour cette petite fille.

***

Marion Achard explique, à la fin du roman, que, en 2019, elle a passé plusieurs semaines en Mongolie et visité plusieurs écoles de contorsion à Oulan-Bator. le lecteur ressent cette expérience dans la manière dont elle relate le difficile et douloureux apprentissage des enfants. On perçoit toujours l'importance et le respect accordés à la discipline par le peuple mongol. L'autrice présente aussi la vie de famille de Tumee avec le surprenant télescopage entre l'irruption de la modernité et l'archaïsme de la vie quotidienne, par exemple la participation à Mongolia's got talents et l'absence d'eau courante dans les yourtes, entre autres. La romancière évite tout misérabilisme en présentant Ariona comme une enfant de la classe moyenne : ses préoccupations quotidiennes diffèrent de celles de Tumee, ce qui permet de nous présenter d'autres aspects de la vie à Oulan-Bator. L'amitié des deux petites filles et l'attention qu'elles se portent aideront Tumee à traverser la difficile épreuve de la mort de son père. Il me semble que les enfants seront aussi curieux et ravis que moi de ce dépaysement.

***

Pour en savoir plus sur la contorsion mongole : https://themongolianproject.wordpress.com/2014/02/05/contorsion-mongole-patrimoine-en-danger/

En lice pour le prix des Incorruptibles 2023, niveau CM2/6e

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Tamba : L'enfant soldat

Un sujet aussi sensible rend difficile,voire dérisoire, une critique...je dirai simplement que Marion Achard et Yann Degruel ont conjugué leur talent pour dénoncer et rappeler que les enfants soldats existent toujours. Par le biais de Tamba,qui n'a que 8 ans lorsqu'il est kidnappé par des rebelles pour en faire une arme de guerre, le lecteur balaie toute l'horreur de ce que vivent ces enfants. La peur d'être tuer,celle de devoir tuer. La culpabilité, les cauchemars perpétuels...A partir de cette fiction ,mais aussi avec les commentaires en fin d'album,j'ai aussi découvert ce que sont les commissions vérité et réconciliation dont la plus connue à été créée en 1995 en Afrique du Sud juste après l'apartheid. Commissions dont le travail est complexe mais qui visent à " réparer" sur la base de témoignages afin ,si ce n'est de pardonner,au moins de rétablir une paix sociale.
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Quand la nuit tombe : Lisou

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Quand la nuit tombe : Lisou.

En septembre 1943, pour tenter d'échapper aux nazis, la famille de Lisou est obligée de se cacher dans un chalet, à douze kilomètres de Grenoble.

En février 44, le destin la rattrape.

Grâce au sacrifice de sa grande soeur, Mylaine, Lisou échappera à la rafle et pourra prévenir ses parents miraculeusement absents ce jour-là.

Lisou vivra cachée jusqu'à la fin du conflit. Ce livre est son histoire.

Quand la nuit tombe : Lisou est une histoire vraie. Marion Achard raconte l'histoire de ses deux grands-tantes, Lisou et Mylaine, parentes de Simone Veil.

Elle a fait des recherches pour reconstituer au mieux leur histoire et plus précisément, dans ce tome, celle de Lisou.

Celle-ci est encore une enfant quand la second guerre mondiale éclate. Petite dernière d'une fratrie de quatre, elle est assez protégée en cette période trouble. Les deux ainés ont quittés la France, ils sont à l'abri. En France, à Grenoble, il reste les parents et les deux dernières : Mylaine, adolescente, et Lisou.

Nous découvrons Lisou quand elle est une vieille femme, puis nous la suivons dans ses souvenirs.

Son histoire est malheureusement courante pour l'époque, ce n'est pas original quand on a l'habitude de lire sur cette période.

Toutefois, j'ai adoré ma lecture car nous suivons une enfant, son regard sur cette drôle de vie, sur ce qu'on lui cache.. C'est très bien restitué et je m'y suis cru.

Je me suis facilement mis à la place de cette fillette. Trop petite pour comprendre totalement le monde des adultes mais assez grande pour en saisir les grandes lignes, quoi que pensent sa sœur et leurs parents.

Elle va avoir une sacrée responsabilité sur ses jeunes épaules car elle a réussit à s'enfuir mais pas sa grande sœur Mylaine. Celle ci est resté dans leur cachette, n'a pas voulu accompagner Lisou, et a été déportée. C'est dur à vivre pour une enfant.

Deux passages m'ont marqués.

Quand sa sœur est déportée, les adultes parlent de Pilchipoï. C'est un endroit souvent évoqués par les juifs pendant la seconde guerre mondiale, comme un lieu magique où ils seront protégés. Mais la réalité fût toute autre.. En effet, lors des convois de Drancy, les enfants qui se rejouissaient d'aller à Pilchipoï.. ont péris dans les camps ! En lisant ce mot, j'ai tout de suite eu un pincement au cœur. D'ailleurs, à un moment, les adultes et Lisou réalisent que Pilchipoï est devenu un endroit dont on ne revient pas. C'est poignant.

L'autre passage qui m'a touché est quand Lisou n'arrive pas à dire son vrai nom de famille à sa nouvelle amie. Veillet, Veil.. difficile de se souvenir quand on a eu plusieurs noms de famille différents en si peu de temps. Son amie se moque gentiment..

Là encore, j'ai trouvé ça poignant car Lisou a la chance d'avoir toujours plus ou moins eu sa famille autour d'elle. Son « amnésie » est passagère, elle sait qu'elle s'apelle Veil. Mais il y a de nombreux enfants, plus jeunes qu'elles, qui ont réellement oubliés leur vraie identité à cause de cette guerre. Ce petit passage m'a rendue triste en pensant à tous ses gamins qui n'ont jamais réussis à retrouver les leurs.

J'ai été touchée par les dernières pages. J'espère que l'autrice arrivera à faire un tome sur Mylaine, à reconstituer son passé à elle. Il serait intéressant de découvrir également ce qu'elle a vécue, en parallèle de sa petite sœur.

Quand la nuit tombe : Lisou est une excellente bande dessinée que je suis ravie d'avoir eu l'occasion de lire en avant première et que je vous recommande sans aucune hésitation.

Ma note : cinq étoiles bien méritées.

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Des petits trous au bout des doigts

J'aime beaucoup les livres de Marion Achard, je me réjouissais donc de lire celui-ci.

Un univers un peu différent, ce texte parle de la maladie, du diabète d'un enfant. Très intéressant car l'auteur parle du fait que les autres nous voient alors différent, malade... Des personnages intéressant, j'ai versé une larme à la fin suite à un événement difficile.. Un livre plein de sensibilité qui permet de discuter d'un sujet qui peut arriver à tous....
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Échange caravane pourrie contre parents comp..

Tout le monde n'a pas la chance d'avoir des parents tristement banals, qui n'ont pas le temps/les moyens de vous emmener en vacances, qui vous expédient en colo ou au centre aéré une partie de l'été ou vous laissent vous ennuyer à la maison pendant que vos copines sont à l'étranger.

Regardez Taloula, par exemple. Ses parents saltimbanques, jongleurs, magiciens, viennent de décrocher un contrat pour une tournée estivale de trente dates. Elle est furieuse : elle qui voulait rester chez elle va devoir les accompagner, vivre dans une caravane minuscule et pourrie, dormir avec son frangin, supporter le crachin breton, assister au même spectacle miteux soir après soir, faire bonne figure, applaudir...



Un petit roman qui ne m'a pas captivée, mais adapté aux enfants à partir de 7-8 ans : les jeunes lecteurs se retrouveront forcément dans le journal de cette petite râleuse. Une jolie leçon à la fin, bien amenée, sans gros sabots : c'est toujours mieux chez les autres : "Oh, du cirque ? T'as trop d'la chance..." Donc vu de l'extérieur, c'est super chez soi. CQFD.

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Le peuple du chemin

Dakoba, « l'enfant du ventre de la grande forêt » et sa petite soeur Loca échappent au massacre des membres de sa tribu isolée au coeur de l'Amazonie, où leur présence contrariait le chantier d'une route et d'un projet d'extraction pétrolière.

(...)

Marion Achard parvient très subtilement à échapper à une vision « occidentalo-centrée » en adoptant une perspective indienne sans toutefois tomber dans les clichés ou dans une vaine tentative de construction d'une grande fidélité mais totalement inintelligible. Beaucoup d'intelligence donc dans cette approche du monde amérindien et des interactions destructrices avec la « civilisation ».



Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Tamba : L'enfant soldat

Enrôlé de force dand une armée de rebelles alors qu'il n'avait que 8 ans, à l'âge de 16 ans, Tamba se retrouve face à un "tribunal " dirigé par la Commission Vérité et Réconciliation. Ses années et méfaits en tant qu'enfants soldats sont passées au peigne fin, et les victimes attendent réparation...



C'est une bande dessinée très bien documentée sur le sujet des enfants et des camps de réfugiés. Les portraits de personnages et situations présentées ne sont ni larmoyants, ni voyeurs, ni misérabilistes : Tamba est autant victime que bourreau.

Lla colorisation créée un contraste intéressant entre fond et forme : des couleurs chaudes et pétillantes illustrent ce macabre récit.

Le dossier en fin d'ouvrage permet de compléter ses connaissances sur le sujet.



Un document intéressant pour les ados et jeunes adultes.
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Le peuple du chemin

Dans la jungle amazonienne vit une toute petite tribu à l’écart du monde. Avec l’exploitation intensive de la forêt cet isolement un jour se rompt dans la violence. Daboka et sa petite sœur Loka échappent seules au massacre de leur famille et sont envoyées dans un village loin de chez elles. Loka s’adapte rapidement à sa nouvelle vie mais Daboka ne rêve que de retrouver sa forêt. Une rencontre inattendue permettra aux deux enfants d’aller vivre auprès d’une tribu amie.

Une histoire touchante qui nous fait découvrir la vie simple des tribus en totale harmonie avec la forêt. C’est aussi une réalité dramatique avec la déforestation intensive et la disparition des peuples primitifs d’Amazonie. Un récit raconté par la jeune Daboka et qui se lit très facilement.

Intéressant. A partir de 10 ans.

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Quand la nuit tombe : Lisou

Nous sommes à Paris, en 2022, quand s'ouvre cette BD. Une vieille dame de 89 ans, Lisou, remonte dans ses souvenirs pour raconter ce que fut sa vie et celle de sa famille de juin 1940 à 1945. Elle est la petite dernière d'une famille juive non pratiquante laïque. En 1943, ses parents, sa sœur Mylaine et elle, se réfugient dans un petit village à une dizaine de kilomètres de Grenoble. Sa sœur aînée est en Suisse et son frère Tony, qui deviendra le mari de Simone Veil, l'a rejointe. Lorsque la Gestapo débarque pour les emmener, Mylaine protège la fuite de Lisou qui va prévenir ses parents, absents à ce moment-là. Lisou est confiée à un pasteur et à sa famille pendant que ses parents se cachent. Ils arriveront à passer en Suisse où ils retrouvent leurs autres enfants mais pas de nouvelle de Mylaine qui a été déportée en Pologne.

Cet album est magnifique à tout point de vue.

Il est particulièrement émouvant car c'est la vieille dame qui parle avec la voix de la petite fille qu'elle fut pendant cette terrible période. Tout est raconté à hauteur d'enfant à qui on essaye de cacher les drames mais qui comprend confusément que leur vie est en danger. Émouvant car l'auteure a choisi de mettre en lumière les Français qui ont bravé le risque pour aider les Juifs, soit en les cachant, soit en les faisant passer la frontière suisse. Les délateurs sont bien sûr mentionnés mais sans vouloir insister. Émouvant aussi par l'atmosphère d'amour qui entoure Lisou, que chacun protège et préserve afin qu'elle puisse avoir une enfance choyée malgré l'horreur ambiante. Émouvant, enfin, car il s'agit de l'histoire des grandes-tantes de Marion Achard dont elle recueille un témoignage précieux et auxquelles elle rend hommage.

J'ai aimé découvrir, à la fin de l'album, une très courte biographie et une photo de tous les acteurs de cette BD. Cela donne chair à cette histoire qui n'est malheureusement pas une fiction, mais une réalité qui ne doit plus advenir. Cette BD fait œuvre de mémoire et nous exhorte à rester vigilants.

J'ai beaucoup aimé le graphisme soigné qui m'a rappelé les BD de ma jeunesse et surtout les tons pastels qui nimbent l'album de douceur malgré la période terrible de la guerre, dont se parent les souvenirs de Lisou, à l'aube de sa vie. Toni Galmès souligne ainsi que Lisou souhaite mettre en valeur ce qui fut noble, beau, tendre, au milieu de toute cette violence, cette laideur. Chaque dessin est comme une aquarelle, dont les détails sont minutieusement rendus et dont l'atmosphère nous enveloppe, en particulier ceux représentant les décors de neige.

Une très belle découverte, un moment d'émotion.

#QuandlanuittombeLisou #NetGalleyFrance
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Quand la nuit tombe : Lisou

En 1939, Lisou a 6 ans quand la guerre commence. En 1943, sa famille, juive, se cache dans un chalet en hauteur de Grenoble pour éviter les rafles.

Lise Veil, alias Lisou, c'est la sœur du mari de Simone Veil. La guerre, elle la vit avec ses yeux d'enfant, mêlant insouciance et peur, une peur de plus en plus présente à mesure qu'elle grandit et qu'elle comprend ce qui l'entoure. Cet album raconte la fuite, les cachettes, la délation, mais aussi et surtout ceux qui ont aidé. Car si la famille de Lisou a survécu à la guerre, c'est grâce au réseau d'entraide.

J'ai beaucoup aimé me plonger dans le quotidien de cette petite fille prise dans des évènements qui la dépassent. Le récit n'est pourtant jamais plombant, offrant quelques moments d'insouciance propre à l'enfance.

J'ai également adoré l'univers visuel créé par Toni Galmès qui donne des allures d'album jeunesse à cette bande dessinée au thème profondément adulte, appuyant le point de vue enfantin de Lisou qui raconte son histoire, avec un trait fin et délicat et une palette de couleurs très douce.

Un album très réussi, qui raconte à hauteur d'enfant la survie d'une famille juive en pleine occupation allemande.

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Échange caravane pourrie contre parents comp..

Pour Taloula, les vacances sont compromises. Ses parents ont prévu une tournée du cirque familial en Bretagne et en plus en caravane...

Dans ce second volet toujours autant drôle des aventures de cette famille de saltimbanques, Taloula a grandi mais reste aussi râleuse et en rébellion contre le monde du cirque.

Grâce à son journal intime, on découvre l'envers du décors du monde du spectacle : tout n'est pas que strass et paillettes, les moments de lassitude existent !

A partir de 8/9 ans.
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Pourquoi je suis devenu une fille

En Gamboune, pays autocratique d'Afrique, le père d'Amadou se présente courageusement aux élections présidentielles. Mais, pour sa propre sécurité, le jeune garçon doit devenir Aminata. Pas facile de tenir ce rôle à l'école et d'être la meilleure amie de Fatou, dont il est secrètement amoureux....

Ce roman jeunesse aborde un sujet grave (les risques liés à être dans l'opposition politique dans un pays totalitaire) tout en utilisant un ton plein d'humour (les mésaventures d'Amadou/Aminata pour cacher son identité réelle).

Une histoire intéressante et drôle, qui séduira les lecteurs à partir de 9/10 ans.
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Le peuple du chemin

Un roman utile, nécessaire… l’anéantissement de peuples amazoniens natifs au profit de grandes sociétés pétrolières. Cela fait des décennies qu’on entend les cris d’alarme et que se passe-t-il ? …

Marion Achard a choisi de nous faire connaître une tribu, juste avant qu’elle ne soit exterminée, à travers le regard d’une jeune fille imprégnée de la culture ancestrale de son peuple. J’ai aimé lire ses paroles et ses pensées lorsqu’elle évoque la forêt épaisse qui les protège, les odeurs familières rassurantes, les odeurs nouvelles inquiétantes, le bruit de la pluie puis la sensation qu’elle apporte sur la peau longtemps après être tombée du ciel, ... et tant d’autres choses encore. Ses difficultés et son refus d’adaptation auprès des étrangers. Leur manque d’empathie, aucune tentative pour la comprendre : c’est à elle de s’adapter, aucun choix ! Elle est bien seule.

Une grande sensibilité ressort de ce texte.

Hélas ce thème est encore et toujours d’actualité, l’auteur nous en informe en quelques pages en fin d’ouvrage.

C’est un roman court (90 pages) dans une écriture fluide.

Une belle proposition de lecture pour nos élèves.
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Trop de chefs, pas assez d'Indiens

Un joli roman porté par la personnalité truculente de sa principale héroïne pleine de rêves et de soif de vivre. Au fil des rencontres, c’est une formidable histoire de liberté et d’amitié qui nous est proposé : pep’s et bonne humeur sont garantis !
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Le peuple du chemin

Un roman fort qui nous plonge au coeur de l'horreur en racontant, du point de vue de Daboka, le massacre de sa tribu par une compagnie de déforestation. En choisissant de donner la parole à cette jeune indigène, l'auteur nous fait partager l'incompréhension et la violence de ses rencontres avec ces hommes blancs, leurs machines et leur cruauté. Épargnées, arrachées à leur forêt et à leur famille, Daboka et sa cousine Loca n'auront pas la même réaction : quand l'une finit par s'adapter à son nouveau mode de vie, l'autre ne rêve que de retrouver sa liberté...



Inspiré d'une histoire vraie, ce livre est soutenu par Amnesty International et se termine par quelques pages complémentaires pour expliquer aux jeunes lecteurs ce qu'est la déforestation et son impact terrible sur les tribus amazoniennes qui se battent pour préserver leur territoire.
Lien : http://ocalypso.canalblog.co..
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Comment j'ai survécu à la sixième

Un premier roman pour lecteur débutant ou pour donner l'envie de lire plus écrit de maniere très réaliste sur les préoccupations des enfants lors de la rentrée.
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