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Citation de aleatoire


Au bout de la rue était une étendue grise, délavée, dévastée de vent.
Je respirais à grands coups comme au bord de la mer.
La cathédrale se dressa dans le ciel avec une grandeur et une droiture intolérables.

C’est un rocher qui émerge des vagues, frotté de sable et bruni d’algues.
La pierre des tours chante de vent. C’est un rocher couché dans la hauteur.
Des corps décapités s’y multiplient jusqu’au sommet.

C’est un vaisseau frappé par sept naufrages.
Et moi, Dieu merci, je ne sais plus d’où je viens.
Je ne sais pas où je vais, je suis noyé et débarrassé de toute vie.

Je suis un corps que le flux aspire et rejette.
Je vais buter sur les pointes, sous les prophètes,
contre les guerriers, devant les reines aux tresses de cordage.

C’est un grand rocher évidé sur le ciel, et le ciel même glisse dans ses brumes,
mais ce roc humain est une montagne de foi.
Le rocher le plus sûr peut-il retenir le noyé qui s’y cogne ?
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