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Critiques de Line Papin (286)
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Les os des filles

L'auteur est née « par accident » à Hanoï, de mère vietnamienne et de père français. Sa vie s'écoule avec insouciance, au sein de la bruyante et chaleureuse tribu familiale où, entre grand-mère, tantes et nourrice, elle compte « plusieurs mamans ». La soudaine décision de ses parents de partir s'installer en France fait exploser l'univers de la fillette. A onze ans, Line se retrouve brutalement transplantée dans un environnement inconnu et froid, loin de ses attaches. C'est un déracinement culturel, mais surtout une déchirure affective qui va la dévaster : Line sombre peu à peu dans un insondable trou noir, irrésistiblement aspirée vers un néant mortifère. L'anorexie la détruit.





Le récit s'ouvre sur le retour de Line à Hanoï. Elle a maintenant vingt-trois ans et est déjà revenue une fois après le début de sa guérison, à la recherche de ce qu'elle a quitté bien des années plus tôt. Hélas, la vie ne l'a pas attendue, et Line s'aperçoit bien vite qu'elle est désormais autant française que vietnamienne. Alors elle raconte : la vie de sa grand-mère, de sa mère et de ses tantes pendant les guerres qui ont ravagé son pays d'origine, sa propre enfance dans un bonheur coloré et turbulent, tout ce qui a constitué « ses os », même si cela a disparu aujourd'hui et si elle doit apprendre à en faire son deuil.





Les deux parties du livre sont aussi fascinantes l'une que l'autre : le récit du passé familial et de l'enfance vietnamienne de Line plonge le lecteur dans un tourbillon de vie et de couleurs dépaysantes ; l'anorexie racontée de l'intérieur ouvre des abîmes terrifiants de noirceur et d'impuissance. L'on ne peut que rester sans voix devant tant de souffrance et tant de force, dans cette guerre toute intérieure qui menace la vie de l'adolescente.





Les livres ont été le seul point d'accroche de Line pendant son désespoir. Et l'on comprend toute l'importance de la rédaction de son histoire pour la reconstruction de l'auteur. L'écriture possède un style très personnel : elle alterne constamment entre le "je", le "tu" et le "elle", dans une courageuse tentative d'exploration de soi, de cette fille fragile et forte qui avait perdu le contrôle et qui cherche à tâtons à se réconcilier avec elle-même.





Tout le livre n'est-il pas finalement que le rassemblement des pièces éparses du puzzle qu'était devenue l'auteur ?

Quoi qu'il en soit, jamais ce récit ne pointe du doigt ni n'accuse, jamais le moindre ressentiment n'affleure : Line ne règle ses comptes qu'avec elle-même, sans une once d'auto-apitoiement et sans une plainte.





Voici au final un roman fort et courageux, celui d'une résurrection personnelle effectuée avec une dignité qui force le respect. Il se dévore dans un souffle de sidération, celle que l'on ressent, impuissant, devant la souffrance la plus brute. Coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Les os des filles

Voilà un roman dont les premières pages m'ont captivée. La plume est fluide, déliée, et l'auteure retrace avec aisance et concision le parcours de Ba, sa grand-mère, avec en toile de fond la guerre d'Indo-Chine, puis celui de sa mère, qui elle, grandira avec ses deux soeurs dans le chaos et le vacarme de la guerre du Vietnam.



Viennent ensuite les jours heureux ; la fin de la guerre, le mariage des trois filles de Ba, la venue au monde de la troisième génération, et tout ce petit monde, grand-mère Ba, grand-père Trang, leurs trois filles, gendres et petits-

enfants vit sous le même toit, comme le veut la tradition Vietnamienne.



Des jours heureux qu'illustre fort bien Line Papin. Hanoï revit, ses rues foisonnent d'habitants qui vont, viennent, s'affairent, ses effluves et son tumulte se hissent dans le petit appartement du troisième étage, le pays est noir de misère, mais qu'importe, les armes se sont tues, Hanoï n'est pas morte, son coeur n'en bat que plus fort, elle respire et répond à l'appel de la vie.



C'est dans cet Hanoï, pétillante et brouillonne, exultante et allègre, que grandit la petite Line. Line qui parle d'Hanoï comme on parle d'un être dont notre coeur est plein.



Alors ; pourquoi n'ai-je pas aimé ce roman ?



Dans cette première partie, je me suis laissée emporter par l'émotion, par ce tourbillon de vie d'après-guerre si bien retranscrit par l'auteure, ce qui, malheureusement, ne m'a pas empêchée de noter certains points que je qualifie de négatifs.



Line est une petite fille heureuse. Attachante et aimante, elle grandit, me semble t-il, au sein d'une famille bienveillante. Pourquoi, alors, faire le choix de ne jamais nommer son père, sa mère, ses tantes, et de les affubler du "jeune Français", de "la première H", de "la deuxième H", sa mère, en l'occurence, et de "la troisième H" ? Outre le fait que ce choix n'est pas du plus bel effet, pourquoi cette distance qui, jamais, ne fut expliquée au lecteur, lorsqu'il existe tant d'enfants mal aimés...



D'autre part, sa plume dont au départ je n'ai pensé que du bien, est trop souvent écornée par des "c'est-à-dire", et par des passages syncopés, aux phrases courtes, ce qui en soi n'est pas forcément déplaisant, mais trop récurrent, autant que le sont des réflexions absconses auxquelles je n'ai strictement rien compris. Je n'en citerai qu'une :



"Le 3". Pourquoi ? Par instinct, parcequ'il est rond, dans ses formes dessinées, parcequ'il n'est pas aiguisé comme le 2 ou le 4, qui ont l'air piquant, blessants. Mais le 3 n'est pas neutre comme le 1 non plus. le 1 n'est décidé que par sa position, qu'on lui a accordé et que personne ne lui enlèvera. Tu es le premier, lui a t-on dit, et il n'a plus jamais travaillé. Dans son intimité, il est faiblard. le 5, quant à lui, etc etc..."



Plutôt que d'épiloguer de la sorte sur ce fameux chiffre 3, peut-être aurait-il été plus opportun de renseigner le lecteur sur la nature de ses relations avec les membres de sa famille qu'elle ne nomme jamais, ce qui aurait eu pour avantage de justifier, ou pas ! Ce très curieux choix des "3 H" et du "Jeune Français".



Dans la deuxième partie de cet ouvrage, le ciel s'assombrit. du jour au lendemain, et apparemment sans explication aucune, les parents de la fillette, donc "la deuxième H" et "le Français", décident de s'établir en France. Line est arrachée à sa terre natale, loin de tous ceux et de tout ce qu'elle aime. Son chagrin est immense, et elle glisse inexorablement vers la dépression.



L'auteure rend si palpable le vide qui s'est installé en elle, que je n'ai pu rester insensible face à tant de détresse. Mais trop de répétitions, trop de longueurs, et c'en est lassant.



Sur environ deux ou trois pages, Line Papin établit une analogie entre les guerres qu'ont subies ses ancêtres et celle qu'elle doit livrer à la dépression, et pour ce faire, elle fait appel au champ lexical du mot "guerre". le choix est judicieux, ne manque pas d'originalité, mais il est audacieux, et je regrette de devoir dire qu'elle s'est attaquée à trop forte partie, et qu'à mon humble avis de lectrice, cet exercice manque cruellement de finesse.



J'attribue deux étoiles et demi à cet ouvrage, car sa lecture ne m'a pas procuré le plaisir que j'en attendais, mais ces deux étoiles et demi pour la plume, qui par instants m'a enchantée, et pour la faculté qu'a eu l'auteure de me téléporter dans le Hanoï d'après-guerre, cet Hanoï dont les plaies suppurent, mais qui, à l'instar des îles lointaines de Charles Aznavour, sait "que rien n'est important que de vivre".







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Le coeur en laisse

Chers amis, ne vous fiez pas à cette couverture un peu tapageuse au style Harlequin car ce livre est une bombe phénoménale ! De la première à la dernière page, j’ai souri, j’ai pleuré, j’ai tremblé, quel livre mais quel livre fantastique ! C’est de la bombe !



Maurice Mollgaard est un célèbre écrivain dans le creux de la vague. Il mène une vie ordinaire dans un monde ordinaire jusqu’au jour où Ambroisie, une bombe atomique jette son dévolu sur lui. Ambroisie est terriblement belle, mannequin de surcroît, elle tient tous les hommes en laisse par son aura et son côté James Bond Girl. Maurice ne voit rien venir mais tombe sous la huppe de la belle demoiselle. Il fait fi des signes qui le mettent en garde et coule des jours, des mois heureux auprès de son amazone, douce chimère qui rend aveugle celui qui aime. Son compte en banque fond à vue d’œil, ses amis s’inquiètent, son look change, Maurice l’homme ordinaire est en train de vivre une passion dévorante qui lui dévore tout autant les yeux.



Ce livre! Ah ce livre ! Il m’a attrapé comme une mouche. C’est beau, c’est souvent très drôle (le passage de la publicité en slip est à se tordre de rire !), c’est très fin aussi et puis arrive cette autopsie sensible sur le sentiment amoureux et l’emprise que j’ai trouvée tout simplement bouleversante. Agrémentez le tout de virées dans Paris la belle et je suis sous le charme. C’est bon ce genre de livres qui vous attrapent le cœur et vous ne le lâchent plus.



Merci Line.

J’ai savouré chaque page avec un bonheur intense et beaucoup d’émotions.
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Le coeur en laisse

D’habitude quand une femme vous quitte elle écrit :

Je m’en vais, tu ne peux pas comprendre, je t’aime.

Elle, elle écrit : Je m’en vais, tu peux comprendre, j’ t’aime plus.

Guy Bedos.



Avec un ton léger et souvent humoristique ce roman dissimule une déchirante histoire d’amour, une comédie-dramatique douce-amère avec deux personnages bien campés.

Tout le monde sait qu’Ambroisie aime Maurice et que Maurice aime Ambroisie.

C’est frais et pétillant comme un mistral gagnant-gagnant.

Tout le monde constate qu’il est sérieux, raisonnable mais raide-dingue amoureux.

Qu’elle est canon, délurée, fashion victime, désirable mais manipulatrice.

C’est gloire, faste, luxe et volupté c’est du presque vu à la télé.

Tout le monde devine que la divine idylle va s’abîmer, que le train-train va dérailler.

C’est désillusion, humiliation et tracas quand tu écrases ta fraise tagada en Yamaha.



Prenez votre billet pour les manèges de l’amitié et les montagnes russes de l’amour.

C’est drôlement touchant et finement drôle.



Étonnante Line qui à seulement 26 ans, sait tellement bien écrire « Adieu » que l’on ne peut lui en vouloir. Pour ma part, je ne te dis qu’au revoir, lire ton prochain sera un devoir.



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Les os des filles

Voici une jolie découverte que cette auteure Line Papin avec son roman « Les os des filles ». Entendue à "La grande librairie", sa prestation m’avait donné envie de la lire. Elle avait l’air si fragile. Tellement jeune ! 23 ans à peine et déjà si douée !



A dix ans, Line doit quitter précipitamment le Vietnam pour suivre ses parents en France. Line est métisse, née d’un père français et d’une mère vietnamienne. Ce départ, c’est une déchirure, une terrible rupture dans la vie de cette petite fille. D’un coup, elle perd tous ses repères : sa famille, sa nourrice, ses amies, son pays avec ses us et coutumes. Pour quelle raison ? Elle n’en voit aucune et ne comprend pas. Du jour au lendemain, la voilà propulsée dans un environnement qui lui est totalement inconnu et à mille lieux de son univers. Tout est si différent ici : le temps, les gens, la nourriture…. Un vrai choc psychologique et culturel qui passe totalement inaperçu par ses parents. Un profond déracinement qui va la dévaster et la conduire durant son adolescence à une anorexie mortifère.



Lorsque l’on est au plus profond du gouffre, deux choix s’offrent à nous : sombrer donc mourir. Lutter donc vivre. Line va choisir la vie et tout doucement va remonter à la surface.

Pour retrouver définitivement l’envie de vivre et surtout la force pour continuer, à l’âge de 17 ans, elle va entreprendre seule un premier voyage au Vietnam. Retourner dans ce pays qu’elle aime tant. Mais le Vietnam a changé en sept ans. Hanoï ne l’a pas attendu pour évoluer et subir de nombreuses transformations vers la modernité. Troublée pas ces changements, Line s’aperçoit finalement que bien malgré elle, elle est devenue autant française que vietnamienne. Malgré cela, partie à la recherche de ses racines, elle va tenter de réconcilier son passé et son présent. Mais surtout, se réconcilier avec la vie. Mais pour y arriver définitivement, il lui faudra d’autres voyages :

«Où je vais ? Au Vietnam, à Hanoï, comme il y a cinq ans, dix ans, quinze ans, comme toujours, chaque fois différemment , chaque fois seule, pour tenter de réconcilier le passé et le présent, les deux continents et mes membres souffrants – pour tenter de me réconcilier . »



Dans ce roman autobiographique, à travers le destin de trois femmes, qui s'avèreront toutes d'une force incroyable : sa grand-mère, sa mère et elle-même, Line Papin nous raconte l’Histoire du Vietnam et la vie si difficile entre guerres, famines et misère. En partant à la quête de sa propre histoire, l’auteur aborde avec une pudeur extrême deux thèmes graves qui sont l’exil et l’anorexie. Son écriture magnifique, quelque peu singulière, pleine de douceur et d’émotion nous touche profondément et nous emporte avec elle.



«Les os des filles » est un livre magnifiquement bouleversant, lumineux et plein d’espoir. C’est pour moi une très grande réussite pour une si jeune auteure. Quelle maturité ! A 23 ans à peine, la jeune romancière en est déjà à son troisième roman et quel roman ! Un avenir de romancière plus que douée s'ouvre à elle.



A lire inévitablement !



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Les os des filles

Livre bouleversant, Les os des filles de Line Papin, le doit avant à la plume de son auteure. Les thèmes évoqués dans ce roman autobiographique n'ont rien d'original en eux-mêmes. Il y est question de vie et de mort, de naissance et de renaissance, des souffrances de l'exil et des retrouvailles avec le pays de ses ancêtres. Mais Line Papin a su éviter dans son récit tous les écueils du genre : pathos débordant et/ou larmoyant, confession trop intime et fusionnelle pour que la lectrice ou le lecteur ne se sente pas à un moment donné un peu voyeuse ou voyeur.

Miracle d'une écriture qui joue merveilleusement de la distance prise avec les personnages. Le je de la narratrice laisse souvent la place à la "petite fille" heureuse qu'elle était dans une ville d'Hanoï vibrante de vie et d'odeurs et où elle est née sous le matricule 396 dans une maternité crasseuse le 30 décembre 1995. Même jeu de distanciation dans le dédoublement qu'elle opère lorsqu'elle entre en dialogue avec la "petite fille" , en recourant à un "tu" jamais intrusif mais qui questionne , qui cherche à comprendre et à démêler les fils de sa propre histoire. Sa famille est évoquée de façon encore plus distanciée, comme dans un théâtre d'ombres. Son père est "le jeune français" tombé amoureux d'une jeune Vietnamienne et sa mère sera "la seconde soeur H" c'est-à dire la deuxième fille de Ba, sa grande mère tant aimée. C'est le seul personnage familial qui émerge de ce théâtre d'ombres et cette femme rescapée des deux guerres qui ont laissé le Vietnam exsangue, est présentée comme exceptionnelle. Non moins exceptionnels seront les liens qui vont se tisser entre l'aïeule et la petite fille. Relation complexe puisque Ba va s'identifier à la narratrice en faisant sienne sa date de naissance et vivre par procuration trois maternités qui n'avaient pu s'assumer correctement en raison des guerres successives. Figure mythique presque, cette grand-mère traverse tout le roman et l'attachement de la narratrice pour cette femme est si fort qu'elle évoque à deux reprises son enterrement dans des passages empreints de nostalgie et d'émotion.

Le deuxième point fort du roman est en effet de jouer avec les tonalités et les émotions. Très factuelle, lorsqu'elle évoque l'histoire de sa famille , l'auteure sait aussi nous faire vibrer lorsqu'elle fait part de son amour pour Hanoï ou sa détestation de la France lorsqu'elle est obligée de quitter sa ville tant aimée à dix ans. Les moments les plus poignants et les plus forts vont être ceux où elle évoque sa chute dans l'anorexie, après son arrivée en France. Ce qui aurait pu être scabreux est sublimé par la grâce de l'écriture comme le passage où elle crie son sentiment d'abandon et son désespoir dans une question qu'elle pose à sa mère en l'appelant, pour la seule et unique fois dans le roman, "maman". Cette phrase claque comme le cri muet du personnage dans le tableau de Munch. Même force, même intensité et violence distanciée lorsqu'elle évoque son entrée dans l'anorexie qu'elle associe aux guerres successives qu'a vécues sa grand-mère. Autre scène tout aussi dramatique et intense celle où penchée sur la cuvette des "chiottes" elle va faire choix de la vie. Ici c'est un humour corrosif qui prend la relève de la métaphore de la guerre. Humour noir dont elle ne se départit pas non plus pour évoquer la souffrance et l'incompréhension que va susciter sa maladie dans son milieu familial. Choix qui peut déplaire mais dans lequel j'ai surtout vu la volonté de ne pas affronter de plein fouet une douleur encore trop vive.

Si j'ai beaucoup aimé ce roman, je crois que c'est avant tout parce que Line Papin a réussi le tour de force de se raconter en même temps qu'elle a ouvert le champ vers d'autres souffrances et d'autres renaissances possibles.
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Le coeur en laisse

« le coeur en laisse » un court roman sur le couple, l'emprise et la fascination.

Nous y suivons le personnage de Maurice, un écrivain à succès. Il mène une vie simple et ordinaire avec sa compagne Isabelle. Maurice est dans un moment de sa vie où il ne ressent plus rien. Toute est fade et sans saveur, il ne trouve plus le goût d'écrire et n'éprouve plus rien pour sa compagne. Mais l'arrivée d'une sublime créature qui jette son dévolu sur lui va bouleverser sa vie : son couple explose. Il se retrouve sous l'emprise d'Ambroisie, qui va bientôt le façonner à son image. Fasciné, il s'éloigne peu à peu de ses amis et de sa vie passée, Il délaisse l'écriture. Pour une vie pleine de mondanités et d'artifices. Mais très vite le sourire s'efface. Comment cela va-t-il se finir ? Va-t-il réussir à se libérer ?

Les thèmes abordés sont intéressants, l'écriture de Line Papin est belle, fluide et agréable. Mais j'ai eu du mal à accrocher avec les personnages. Surtout celui Ambroisie, trop caricatural à mon goût. Ce qui a eu pour effet que je sois simple spectatrice de l'histoire, sans jamais être happée. Donc lecture mitigée.

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Les os des filles

Cette autobiographie est une heureuse surprise.



C'est l'histoire, le dialogue de la petite fille blessée d'hier, née le 30 décembre 1995 à Hanoï, et l'auteure d'aujourd'hui...



Line Papin a grandi à Hanoï jusqu'à l'âge de dix ans .

Elle arrive en France avec ses parents , lui français, elle vietnamienne et son frère âgé de 11ans .



En quittant son pays, elle perdait un cocon de chaleur, de douceur, d'amitié .



Faisant le lien avec son ancienne vie et le passé de sa famille , elle conte l'histoire de trois générations de femmes: Ba , sa grand- mère, qui a vécu la seconde guerre d' Indochine, celle de sa mère qui a vécu l'exil et surtout son histoire : elle qui avait vécu son enfance de princesse à Hanoï——surtout celle de son anorexie—— «  Elle était entrée en guerre avec son corps », son organisme atteint, détruit, plus rien ne fonctionnait dans ce corps en guerre , ses lèvres violettes——la France froide, le froid de la France, le récit désabusé de la filiation maternelle brisée, les jambes serrées grelottantes , la maigreur , la mort en héritage, ses genoux la tuaient de douleur, « ses os crissaient ».. son passage durant un an à l'hôpital à Paris, sa reconstruction très lente grâce à la lecture , la littérature lui a sauvé la vie....



Elle reviendra plus tard dans son pays , vers les couches de son passé, étrangère en France, étrangère au Vietnam .....



L'écriture est très travaillée, poétique , grave, intense, douloureuse , précise, les mots touchent Infiniment....



Un très beau livre douloureux , lumineux, sur le déracinement, la guerre, la douleur, la maladie, le retour à la vie grâce ou à cause d' une libération de soi par l'écriture . ...



Récit vibrant de vérité sur l'identité, la rupture, la filiation, la douceur , l'amour à partager, la douleur extrême de l'anorexie, maladie redoutable , souvent incomprise, maladie de l'âme ....



Les os pour réconcilier le passé et le présent d'une âme blessée , trait D’UNION de cette histoire ...

Les os sont la mémoire , une poussière d'os quand l'âme sera partie, lointaine ....

Des os qui s'entrechoquent: le SYMBOLE d'une guerre intérieure . ....

Les os peuvent HURLER de douleur ...



Réparer avec l'écriture salvatrice des choses irréparables .



Comment les événements historiques peuvent- ils influer sur les relations personnelles ?

Un récit bouleversant qui ne peut laisser personne indifférent .



«  Tu as guéri.Tu as retrouvé un corps de vivant, un coeur de vivant , un visage de vivant . La mort est partie . La petite fille est revenue . Et tu as décidé , en ce retour , parce que tu pouvais enfin marcher et vivre , de te rendre toi- même sur les lieux de ton enfance ».,

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L'éveil



J'ai réussi, malgré mon emploi du temps un peu (sur) chargé, à lire le roman de Line Papin quelques heures avant la rencontre programmée avec elle par sa maison d'édition et j'ai parfaitement compris ce que le jury du Prix de la Vocation- qui d'ailleurs ne comprend pas énormément de jeunes gens dans leurs membres- ait pu trouver à ce premier roman, qui revèle incontestablement la naissance d'une plume singulière et étonnante.



Les médias, qui sont parfois un peu paresseux ( je m'inclue dedans évidemment :o) et qui aiment bien les comparaisons toutes faites, ont un peu trop vite rapproché Line Papin à Marguerite Duras et à son très célèbre Amant, mais comme l'auteur l'a reconnu elle même, à part le fait que les deux romans se situent en Asie et parle de passion amoureuse, il y finalement a assez peu de similitudes entre les deux oeuvres.



Ce qui est certain, c'est que dans L'Eveil, Line Papin parvient totalement, gràce à une écriture très sensorielle et très sensuelle, à retranscrire aussi bien les alternoiements et les enfièvrements de la passion inhérents à la jeunesse, que la ville d'Hanoi, personnage à part entière du roman, une ville que Line connait bien puisqu'elle y a vécu jusqu'à l'âge de 10 ans, et qui s'est imposée très vite à elle pour planter le décor de son histoire, sans qu'elle n'en comprenne forcément les raisons profondes.



En même temps, Hanoi qui possède un climat, étouffant et humide, est le décor idéal pour cette histoire pleine de passion et d'exaltation et dont le ciel s'alourdit aussi bien au sens premier du terme que dans le coeur des protagonistes, qui voient leur destin s'assombrir. Un double foisonnement, extérieur et intérieur, qui se répondent formidablement, voilà une des grandes qualités de ce roman exaltant et exalté.



"Je dois y retourner, c’est insupportable de le savoir ici, lui qui marche et vit non loin. Non, il ne s’agit pas encore de l’éveil, du vrai, c’est mon attention seule qu’il éveille pour l’instant, et c’est en dessous, plus loin, que nous allons éclore et tomber et rouler. Je suis à l’orée de l’éveil. »



Line Papin a commencé à écrire ce roman à 16 ans et l'a terminé à 19 ans, et comme je lui ai posé la question a effectivement utilisé ces 3 années où un être humain change beaucoup pour faire évoluer ses personnages, puisque elle nous a avoué avoir mis un peu d'elle dans chacun des trois personnages principaux de l'histoire.



Contrairement à ce qu'on pourrait penser si on était aussi paresseux que la presse écrite, ce n'est pas seulement dans Juliet, la très jeune fille de l'ambassadeur d'Australie au Vietnam qu'elle a mise un peu d'elle.



Elle est aussi dans cet homme dont Juliet tombe folle amoureuse, un homme, objet de fantasme, qui d'ailleurs ne sera jamais nommé tout au long du livre, un autre expatrié, serveur de son état, qui traine en lui une blessure qui nous sera dévoilée au fil de ce récit d'une belle densité romanesque et tout plein de ce lyrisme qu'on a souvent plus à 20 ans qu'à 40 ans- même si lorsque j'ai soulevé ce constat lors de la rencontre, tout le monde m'est tombé dessus :o)



Line nous a confié avoir été quelque peu réticente au départ à choisir ce titre, plus ou moins imposé par son éditeur, car elle avait trop peur que les médias- encore eux- fassent trop la comparaison avec l'éveil de son auteur et moins de son personnage.



Et pourtant dieu que ce titre est parfaitement approprié, tant il est évident que ce roman semble être la première étape d'une une carrière littéraire qu'on imagine forcément brillante, même si tous ces louanges et ses prix vont certainement mettre une pression manifeste sur les épaules de cette jeune romancière qui nous a semblé ce soir aussi intimidée que déterminée.



Personnellement, plus que Duras, c'est à La Grande Sophie ( rien à voir, je sais) que j'ai pensé à lisant L'Eveil, et à cette magnifique chanson figurant dans son dernier album Hanoi dont j'avais parlé à sa sortie et qui m'a servi de bande sonore - heureusement que je l'avais dans mon smartphone- pendant ma lecture en train.



J'aurais d'ailleurs voulu parler de ce morceau à Line, mais le temps nous était compté, et puis il n'est pas certain que ce genre de remarque un peu personnelle eut intéressé tout le monde..



Mais il serait malvenu de se plaindre un peu trop, tant j'ai été déjà très privilégié de pouvoir lui poser ces quelques questions au sujet de ce Très bel Eveil que je vous conseille de lire si ce n'est déjà fait..


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le coeur en laisse



T'as croisé cette nana qu'était faite pour personne

T'as dit "elle est pour moi ou alors y a maldonne"

Eh déconne pas Maurice, vas pas t'tailler les veines

Une Ambroisie perdue, c'est dix copains qui reviennent



Je t’aime beaucoup, à la folie, mon Ambroisie. Je ressemble même à un enfant de choeur qui rougit dès que ton nom apparaît sur mon téléphone. A oublier mes amis. A vider mon compte en banque. A brûler mes jours et mes nuits comme un papillon attiré par ta lumière. A en perdre l’inspiration. A oublier de travailler. A oublier de penser, et même de vivre.



Je m’aime beaucoup, je n’aime que moi. Je ne supporte pas les chiens, mais avec toi ce ne fut pas bien difficile de manier la laisse. D’ailleurs, Maurice, tu adores cela : dès que je te sonne tu rappliques comme un toutou. Tu ne comprends rien, tu ne veux rien comprendre, tu t’illusionnes. Mais mon pauvre ami ! Et croire en plus que je peux passer ma vie avec toi !



Line Papin sait raconter des histoires, et celle-ci ressemble au scénario d’un film. Mais l’exercice est un peu facilité de par le choix des protagonistes. Elle a jeté son dévolu sur des bobos parisiens pour nous montrer comment certains se bercent d’illusions lorsqu’ils croient avoir rencontré le grand amour de leur vie. La démonstration est facile et aussi biaisée avec des personnages le plus souvent caricaturaux. Il est vrai aussi que lorsque vous n’avez pas un sou en poche, vous comprenez beaucoup plus rapidement que l’autre ne vous aime que pour ce que vous êtes vraiment. Mais cela ne donne guère matière pour écrire un roman.









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Les os des filles

Dans ce court roman, Line Papin se raconte et raconte son histoire familiale : sa grand-mère vietnamienne lettrée et enseignante, sa mère mariée à un français, ses tantes ambitieuses et curieuses du monde. Elle raconte surtout la vie ensemble et la rupture difficile l'année de ses 11 ans, le retour en France et l’anorexie qui a suivi. C’est un texte délicat au cœur duquel la notion d’identité est centrale. Une belle lecture à la plume réfléchie. Merci à Netgalley et à l’éditeur pour cet envoi. #LesOsDesFilles #NetGalleyFrance

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Les os des filles

Parler d'anorexie n'est pas facile...

Pourtant, Line Papin a réussi cet exploit.

Souffrir d'anorexie, c'est comme se trouver à la jonction de problèmes inextricables... et l'on se perd. Mais, heureusement, on peut aussi se retrouver. C'est ce que montre Line Papin dans son ouvrage.

C'est fort...

Les larmes coulent facilement à vrai dire.

Lisez le.

Absolument.
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Les os des filles

Cet ouvrage a atterri entre mes mains grâce à ma mère qui avait trouvé le contenu intéressant, malgré la dureté des différents sujets. J’avoue que j’étais très intriguée, car je ne connaissais pas Line Papin, l’actuelle compagne de Marc Lavoine. Dans ce roman autobiographique, l’auteure va narrer son enfance ainsi que ses longs moments difficiles, notamment son combat contre l’anorexie, le déracinement et la dépression… Mais également le passé de toutes les femmes de sa famille sur plusieurs générations. Certains portraits m’ont émue, notamment celui de Ba, sa grand-mère, qui a connu la guerre d’Indochine… Ce qui est retranscrit était vraiment très fort, intense, dur et bouleversant. On ressent énormément d’émotions ainsi qu’une telle souffrance !…



Néanmoins, je dois reconnaître m’être progressivement détachée de cette lecture au fil des pages. Ainsi, si le début m’avait intéressée pour son contexte et pour les premières femmes dont on narrait la vie, je me suis rapidement laissé perdre par la narration ! J’avais du mal avec le changement de sujets. En effet, en plein milieu d’un chapitre, on passait du « je » au « elle » et, parfois, l’auteure s’adressait directement à elle-même, employant alors le « tu ». Une manière d’être spectatrice de sa propre vie et de prendre de la distance sur son passé afin de faire sa propre analyse. J’étais également perdue par toutes ces figurines féminines, notamment par les « 3H ». Il m’est même arrivé de relire un chapitre afin de voir si je n’étais pas passée à côté de quelque chose ! C’était un tel puzzle que j’avais l’impression de devoir tout mettre bout à bout à chaque nouvelle plongée dans « Les os des filles »… Mais n’était-ce pas un choix volontaire de la romancière ?



Malheureusement, cette plume puissante, poétique, douloureuse et déstabilisante n’a pas réussi à m’enchanter. Si j’ai été touchée par la peine de la jeune femme et par le passé de ses ancêtres, je n’ai hélas pas savouré ma lecture. Je suis restée en dehors de cette histoire. De ce fait, j’ai refermé cet ouvrage avec une pointe de déception (les ressentis sont tellement élogieux sur la toile !). Je m’en doutais, car ce n’est pas mon style de livre… Cela dit, c’est dommage, car ma mère et le tandem avec qui j’ai réalisé cette lecture (Bountynette et Sweetginie) ont réellement apprécié la découverte. Ainsi, je vous recommande d’aller lire d’autres critiques que la mienne ou de tout simplement vous forger votre propre avis !
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Les os des filles

L'histoire de Line commence bien avant elle.

Elle débute par celle de son arrière grand mère,

qui, bleuie par les coups de son mari,

le fuit avec ses deux filles, dans ce Vietnam en guerre.

La guerre, la misère, la faim, la terre battue,

la peur au ventre, les balles et les obus qui pleuvent.

Bâ, sa grand mère, quand l'accalmie, va à l'école ,

apprend tout avec ce maître d'école

qui devient son mari et le père de ses trois filles..



Line est "l'enfant accident" de la "deuxième fille" de Bâ.

Une grossesse imprévue, un accouchement

dans la crasse de la maternité d'Hanoï,

où son père" le jeune français"veille sur elle

pour empêcher les rats de la mordre...



Line ne se remettra jamais

des circonstances de sa naissance.

Elle se vit comme un accident .

Son frère ainé, désiré est né en France, lui.

Elle vit entourée de l'amour de sa famille-tribu.

Vie communautaire joyeuse avec les grands parents

les oncles et tantes et cousins...



La famille déménage dans une résidence

plutôt luxueuse et sécurisée pour expatriés .

Là encore, le bonheur, une piscine accueille

tous les enfants de la communauté

qui s'invitent pour jouer les uns chez les autres.



Et puis, le départ pour la France...

Line ne comprend pas ce qui se passe.

C'est un terrible deuil de quitter sa vie, sa famille,

son Vietnam crasseux, chéri.



L'arrivée en Touraine, est un palier avant Paris.

Line essaie de s'y retrouver.

Son cœur est assis entre deux Mondes.

Alors, à 15 ans, stop!

Elle ne peut plus avancer, plus manger,

plus rire..Elle décrit minutieusement sa descente

jusqu'au "guichet de la mort, où elle ne prend

pas le billet aller-simple que lui propose la douane"



C'est un récit stupéfiant où le désarroi

de cette enfant qui arrête de grandir est immense.

Une plongée dans le temps, dans deux pays,

deux cultures, deux sociétés qui bougent très vite ..

A la fin de l'embargo, au Vietnam le pays passe

de la précarité totale à l'univers du gadget.



Une histoire particulièrement prenante et intéressante.













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Les os des filles

Line Pépin nous raconte sa difficulté à vivre son adolescence française puisqu'elle refuse d'être coupée de son enfance vietnamienne.



Loin de moi l'idée de juger le ressenti de cette jeune femme sur le début de sa vie. Mais pour être honnête, en tant que lectrice, je préfère les autobiographies plus abouties. Pas "abouties" dans le sens de la qualité de l'écriture, mais "abouties" dans le sens où le recul pris sur sa vie permet une analyse ressassée encore et encore. Voire un avis renforcé par le grattage des vies des gens qui entourent la vie de la personne qui se raconte.

Ce qui n'est pas le cas, ici.



Remarquez, du haut de ses vingt-trois ans, l'auteur dit être consciente que cette histoire n'est pas finie. Il sera alors sans doute intéressant de lire la suite dans quelques décennies.
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Les os des filles

Un merveilleux moment de lecture pour le roman " LES OS DES FILLES", titre qui prend tout son sens au fil de la lecture.



Un véritable coup de cœur pour l'écriture de Line PAPIN mon premier de l'auteure un roman court et captivant divisé en 3 parties bien identifiables.

je l'ai lu en 3 jours c'est rare que j'accorde dés le premier roman 5 étoiles alors je dis oui je vous le conseille.



La première partie se déroule dans un village proche de Hanoï où elle voit le jour:

elle nous raconte le Vietnam celui de sa grand-mère, de sa mère de ses proches le Vietnam de la guerre qui affame et fait saillir les os des corps on revit la guerre d'Indochine contre les Français la guerre du Vietnam contre les américains ... un quotidien de guerre fait de labeur, de privations, de chaleur, de travail dans les rizières mais aussi un quotidien de liberté, d'insouciance, de partage, d'amitié et d'amour.



c'est aussi un livre de courage un livre de femme pour les femmes: elle rend un bel hommage aux femmes de sa famille, sa grand-mère vietnamienne lettrée et enseignante, sa mère mariée à un français, ses tantes ambitieuses et sa nounou.



2ème partie est plus axée sur le déménagement brutal à 10 ans en France le pays de son père, le déracinement et le dépaysement qui suivent sont alors dévastateur. Elle se retrouve brutalement dans un nouveau pays froid loin de tout ce qui faisait sa vie.



Line Papin n'emploie à aucun moment le mot exil mais il s'agit bien de souffrance et de douleur de quitter son Vietnam pour un autre pays.



La renonciation s'empara de cette jeune fille de 15 ans. Elle plongera dans l'anorexie qui la glissera presque vers la mort.



J'ai particulièrement aimé l'écriture émouvante sur l'anorexie cette maladie ce combat on n'en parle si peu si mal.

Line Papin s'exprime avec justesse.



et enfin 3 ème partie la renaissance la guérison qui marque la victoire de la vie cette vie difficilement changeable qui mérite pourtant d'être vécue comme un cadeau une délivrance près de ceux qu'elle aime et qui l'aiment et le retour au Vietnam, qui n'est plus du tout le vietnam de ses souvenirs, mais qui garde le parfum de l'essentiel.



Merci encore pour ce roman Line PAPIN

j'ai envie de découvrir les 2 autres et je vous conseille la lecture de celui-ci!

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Les os des filles

La narratrice raconte l'histoire des femmes de sa famille sur trois générations. Les os de la naissance, les os squelettiques à force d'avoir faim, les os des morts, les eaux qui donnent la vie et qui permettent la vie.



Une histoire captivante qui se déroule pour une partie à Hanoï au Vietnam, une deuxième partie en France et pour terminer, entre les deux. On part de la vie de la grand-mère, Ba, de ses trois filles, les trois H et de sa petite-fille qui a vécu une relation fusionnelle avec Ba, ainsi qu'avec sa nounou.



Un témoignage très fort d'une fille qui vivra très mal le départ de Hanoï, vers l'âge de 10 ans, pour la France. Oh, ni cris, ni pleurs, ni violence, simplement une âme qui s'étiole, qui tout doucement s'éteint. Vraiment ? N'y a t-il pas une petite lumière au bout du tunnel ? Mais qui l'allume cette lumière, qu'est-ce qui redonne le goût de vivre ? Combien passe à travers, ne la voit pas alors qu'elle est là ? Témoignage poignant sur la douleur intérieure de bien des jeunes.



« elle ne crache pas dans la soupe » comme le dit une critique sur Babelio. Au contraire, elle dit aujourd'hui que c'est une chance. Simplement, elle a vécu son enfance dans un cocon dont elle a été arraché du jour au lendemain, sans explication, sans préparation, perdant tous ses repères , ses amis et l'amour de sa grand-mère et de sa nounou. Je défis quiconque aujourd'hui de savoir comment réagir devant une rupture aussi brutale et devant l'anorexie. Même les médecins s'y fracassent.



Magnifique écriture de Line PAPIN, un roman autobiographique de sa famille et de son enfance jusqu'à son devenir de femme.

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L'éveil

Pour un premier roman, c'est une réussite. Line Papin, 20 ans, manie la plume de façon langoureuse, emmenant son lecteur dans un monde où le souffle du vent fait onduler les voiles sur les corps moites et ardents d'amants cosmopolites s'étant trouvés dans les bars d'Hanoi.

Chaque chapitre se fait le porte - voix des deux principaux héros: le mystérieux jeune français, féru de lecture, et littéraire dont les yeux jaunes envoûtent tant les jeunes filles), et Juliet, fille d'un ambassadeur australien.

On sent l'influence de Marguerite Duras dans l'atmosphère qui entoure cette histoire d'amour de jeunesse. Evidemment, donc, elle ne pourra qu'être teintée d'une empreinte tragique...



Le roman nous emmène dans un univers inhabituel (pour ne pas dire exotique), et se révèle bien plaisant à lire.

Le seul reproche concernerait le manque de consistance des personnages; lesquels sont bien trop éthérés pour que l'on puisse s'attacher ou s'identifier à eux.
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Les os des filles

Le déracinement est le thème de ce petit livre, une autobiographie romancée.

Une famille a ses racines à Hanoï, les enfants se ùarient , se dispersent en Europe, et Line, petite fille de père français perd toute sa joie de vivre au retour en France.S'en suit une anorexie sévère, la guérison fragile, et des retours à Hanoï qui la persuadent de n'être plus de la-bas mais pas vraiment d'ici. L'écriture est plate, sans affect ressenti.

Intéressée, sans plus. Merci à NetGalley, lu sur Kindle.
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Les os des filles

Quelle jolie découverte : celle d'une belle écriture et le sujet de l'arrachement à ses racines avec des répercutions sur une vie d'enfant traité avec délicatesse, sensibilité et lucidité. J'ai été émue, touchée, bouleversée et rassurée de lire que cette enfant devenue jeune fille puis femme a su prendre le contrepied de la souffrance pour se construire une vie nouvelle. Je recommande.
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