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Citation de nadejda


"Je ne sais rien de moi à l'avance, mes aventures m'arrivent quand je les raconte."
... Handke, tout ce que je lis de lui me parle de moi. En lisant "Le malheur indifférent", le récit du suicide de sa mère, je comprends pourquoi j'ai perdu la parole à dix ans. Sa mère se suicide à cinquante et un ans après une vie déserte. Quand elle était enfant, elle suppliait "qu'on lui permette d'apprendre quelque chose " --- mais personne ne l'entendait, personne ne l'écoutait. À travers les phrases de Peter Handke, je comprends comment je m'avance à mon tour dans les ténèbres de la vie. Il met des mots sur ce qui me traverse, je ne comprends pas tout mais je m'en fous. Sa musique me porte, elle est l'expression de ma pensée secrète et j'aurais pu écrire avec lui quelques-unes de ces phrases si belles qui me résument : "Maintenant, je ne suis plus que lourd, pesant, ecchymosé de moi-même", ou encore : "Tu n'étais pas un tricheur, mais pour nous, ton frère et ta sœur, tu as été, en général un vainqueur cruel.", ou encore : "Les parents s'en sont toujours plaints : il n'est que pour lui et il ne veut rien savoir de personne. Il est plein de compassion, et pourtant, à la longue, il ne peut pas souffrir les faibles." Etc. Etc. Il n'y a rien d'intellectuel chez Handke, et chez Duras non plus. Les silences de Duras je les entends, ils sont pour moi, je les attends pour respirer; les vides de Duras me parlent mieux que des mots. Les intellectuels, je ne les comprends pas. Mais mon coeur bat mystérieusement à l'unisson de Duras et de Handke.
(chapitre Jouer)
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