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Citation de Ziliz


Ziliz
01 novembre 2020
[ Aubervilliers, France, 1981 ]
Yamina [née en Algérie] n'avait jamais vu un ciel si gris, des nuages si lourds, elle n'avait jamais connu de nuits si froides.
Voilà, elle est en France.
C'est ce qu'il [son mari] a trouvé de mieux, comme ça, dans l'urgence. Brahim Taleb fait enfin venir sa femme. Les démarches du regroupement familial ont été plus rapides que prévu, il n'a eu que deux semaines pour trouver où la loger. Jusque-là, il a toujours vécu seul ou avec d'autres gars du chantier dans des cafés-hôtels, des foyers de travailleurs, dans les baraquements, les préfabriqués, et a même fait escale chez un cousin au bidonville de Nanterre à son arrivée en région parisienne en 1961. De cette période, il garde surtout le souvenir de la crasse, des godasses pleines de boue, des rats et du bruit du zinc au-dessus de sa tête. Les soirs de pluie, c'était un enfer de s'endormir.
Brahim ne se souvient pas du nom de tous les types qui partageaient sa cabane de tôle, c'est loin maintenant.
En revanche, il se rappelle Nasser, celui d'entre eux qui n'est jamais revenu. On a raconté que, lui aussi, la police française l'avait jeté dans la Seine.
(p. 167-168)
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