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3.95/5 (sur 295 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Née en 1962, Elise Thiébaut, signaléticienne et auteure, a d’abord travaillé dans la presse comme journaliste et secrétaire de rédaction, pour divers supports grand public ou institutionnels. Elle a ensuite collaboré avec plusieurs agences de communication à Paris, en qualité de conceptrice-rédactrice : Anatome, e/n/t/design, Acte-là... Depuis 1991, elle a développé une expertise particulière en matière de signalétique, en participant, au sein d’une équipe pluridisciplinaire, à la conception de la signalétique d’orientation et d’information du Musée du Louvre, projet terminé en 2001. Elle a participé à divers pro¬jets de signalétique ou d’exposition, notamment pour la RATP, puisqu’elle est l’auteure de 150 panneaux sur l’histoire du métro installés de façon permanente dans les stations, mais aussi pour le Musée de Sarran, le Musée de l’assistance publique ou le Conservatoire national des arts et métiers. Depuis 2004, elle intervient comme chargée de cours à la Head–Genève, pour l’animation d’ateliers de signalétique ou de communication. Elle a publié plusieurs livres, notamment Le Guide pratique de l’apocalypse (nouvelles) aux Editions Quintette, Le Théâtre du feu (essai), chez Actes Sud, Mokhtar et le Noyer centenaire (récit pour enfants), chez Larousse, ou encore Le Pacte d’Awa (ouvrage documentaire destiné aux adolescents), sur les mutilations sexuelles, chez Syros.
Elise Thiébaut est journaliste à Clara Magazine, le journal de Femmes solidaires,. Elle appartient par ailleurs à l’association "Avocats sans frontières-France" et a contribué particulièrement au projet "Défense de lapider" au Nigeria, dans l’affaire Amina Lawal
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Source : http://head.hesge.ch et http://sisyphe.org
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En août 2015 [... une étude indépendante] révèle la présence de vingt à trente composants chimiques différents dans les spécimens analysés [six références de tampons des marques Nett, Tampax et Casino], dont on ne trouve aucune mention sur les emballages. Car, rappelons-le, les produits d'hygiène corporelle ne sont pas soumis à la même législation que celle qui s'applique pour les cosmétiques destinés à entrer en contact direct avec la peau* et à y demeurer plus de huit heures. La seule législation dont ils dépendent est celle relative à la fabrication du papier, si bien qu'ils ne sont contrôlés par aucune autorité sanitaire.
(p. 115)
[* alors même que les capacités d'absorption des muqueuses sont largement supérieures à celles de la peau]
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A ceux qui ne considèrent pas la protection hygiénique comme un produit de première nécessité, j'aimerais rappeler que c'est une des premières choses que demandent les femmes qui vivent dans la rue, dans des zones de guerre ou de grande pauvreté. Parce qu'elles ne disposent pas de protections, des millions d'écolières dans certains pays d'Afrique ne vont tout simplement pas à l'école quand elles ont leurs règles, et utilisent, selon un rapport de l'Unesco, des feuilles sèches, de la boue, de la bouse, des peaux d'animaux, des chiffons ou du papier hygiénique qui les exposent non seulement à l'inconfort, mais aussi aux infections, à plus forte raison quand elles ont été victimes de mutilations sexuelles.*
(p. 125)
* Comme 200 millions de femmes dans le monde, selon les statistiques de l'OMS dans son 'Aide-Mémoire' publié en février 2016.
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A cette époque [XVIIe siècle], on pense en effet que l'être humain complet est contenu en miniature dans le sperme, le sang menstruel se contentant de le nourrir jusqu'à la naissance - et même après, sous la forme du lait maternel qui en serait, d'après ces théories, la transformation, ce qui expliquerait que les règles ne s'écoulent pas quand on donne le sein à son enfant.
(p. 219)
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J'aurais voulu vivre les jambes écartées, les seins ensoleillés, le ventre épanoui, comme les petits-enfants qui ne sont pas érotisés, qui ne restent pas en place, qui dansent sans se demander s'ils sont dans le tempo (et qui, évidemment, le sont), qui mangent et parlent en même temps, qui pleurent et rient, qui s'endorment au milieu d'une phrase, qui parlent avec les morts au milieu de la nuit et vous racontent leurs rêves en mangeant des tartines.
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[...] après les injections et masturbations d'usage, je fus inséminée un dimanche par un interne italien qui sifflotait 'Avanti o popolo alla riscossa, bandiera rossa trionfera' * tout en poussant sur la seringue qui envoyait les spermatozoïdes de Monsieur Poignet dans mon utérus. L'infirmière me tenait la main en souriant, et m'affirma qu'après les avoir examinés au microscope, elle les trouvait « très sympas ». Je ne savais pas qu'on pouvait distinguer le caractère des spermatozoïdes au microscope. [...]
Neuf mois plus tard ou quasi, je donnais naissance à une petite fille porteuse du patrimoine génétique « très sympa » - même si à l'adolescence ce côté de son caractère s'atténua quelque peu, sans doute en raison du versant maternel sur lequel personne n'avait jugé bon de faire des remarques encourageantes lors des séances de monitorage.
(p. 203-204)
* 'En avant ô peuple, à la révolte, le drapeau rouge triomphera !'
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En Europe, les castrats ont connu leur âge d'or à l'opéra au XVIIe siècle, avec l'assentiment de l'Eglise qui voulait ainsi interdire aux femmes de se produire sur scène en les remplaçant par des hommes castrés. Sans vouloir diminuer l'importance du sacrifice cruel que cela a dû représenter pour les petits garçons à qui l'on coupait les testicules à l'âge de sept ans, il semblerait donc que, là aussi, il se soit agi de prendre la place des femmes, en s'appropriant, au sens propre, leur voix. La castration à des fins d'opéra n'a été interdite en France qu'en 1770.
(p. 80)
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Pourquoi avons-nous besoin d'un endomètre [muqueuse interne de l'utérus] aussi épais pour accueillir l'embryon ? Ce qui se passe à l'intérieur d'un utérus est une aventure de tous les instants : il y a d'abord la phase de desquamation pendant les règles, puis la phase de régénération, du 5e au 8e jour. Ensuite, ça s'emballe avec la phase de prolifération, puis la phase de transformation glandulaire, et enfin la phase de sécrétion glandulaire. Dans l'intervalle, l'endomètre passe de 0.5 mm au 5e jour du cycle à 3 mm au moment de l'ovulation, puis à 5 mm juste avant les règles. C'est un peu comme si vous décidez de refaire votre salle de bains tous les mois, en enlevant d'abord les enduits et papiers peints, puis en ponçant, en enduisant de nouveau, en repeignant une ou deux couches, voire trois, sans oublier le carrelage et la déco. Et puis à la fin, non, vous recommencez tout.
(p. 23)
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Il savait tout sur tout et surtout sur les femmes. En champion du mansplanning, il aimait m'expliquer en quoi le combat féministe se trompait de voie, succombait à l'essentialisme, manquait de sens stratégique et pourquoi je devais réfléchir par moi-même, c'est-à-dire être d'accord avec lui.
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Ma première rencontre avec un tampon hygiénique a eu lieu en 1973, deux ans avant que j'aie mes règles. Mon frère, alors âgé de huit ans, avait trouvé dans le placard de ma mère une boîte de Tampax et s'en était servi comme canons pour jouer aux petits soldats. Ma mère jugea que le moment était venu de nous expliquer ce qu'était les menstruations. Mon frère en tira cette conclusion qui nous fait encore rire aujourd'hui : « Donc si je vois un jour une femme qui saigne, ça ne veut pas dire qu'elle a été assassinée ? »
Plusieurs hommes m'ont raconté depuis leur traumatisme d'avoir vu, par hasard, du sang couler d'entre les jambes de leur mère, et l'angoisse qu'ils avaient éprouvée à l'idée que les femmes - toutes les femmes ! - perdaient du sang comme ça, régulièrement, sans pleurer et sans demander un pansement. « Je ne pouvais pas m'ôter de l'idée que quelque chose ou quelqu'un avait fait mal à ma mère », me dit ainsi un ami, qui ne peut écouter la chanson de Léo Ferré, 'Cette blessure' *, sans pleurer à chaudes larmes. Mon frère, en apprenant que des femmes saignaient, avait d'ailleurs annoncé son projet d'aller combattre cet ennemi imaginaire qui s'attaquait à elles, ce qui permettait par la même occasion de conserver au jouet périodique son usage initial d'arme fatale.
Ma mère, qui avait déjà perdu une boîte entière de tampons dans la guerre secrète qu'il menait avec ses petits soldats, changea de cachette, le privant ainsi d'un usage récréatif du Tampax...
(p. 97)

* https://www.youtube.com/watch?v=heKPfMEQXIY ♪♫
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Le féminisme libéral prétendument universaliste continue de laisser croire que l'émancipation se résume à briser le plafond de verre avec nos ongles vernis, à reprendre le travail rapidement et à « dénaturaliser » le plus possible l'expérience du corps sexuel pour éviter d'y être enchaînée. Quitte à se voir dépossédée, par la médecine ou le supposé progrès, d'une expérience sensible et plurielle, pour courir après une vie de performance et de compétition, ainsi que les hommes y sont conditionnés.
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