Parler avec Marc Boutavant c'est comprendre que la littérature jeunesse permet de choisir le monde que l'on souhaite, aux autres ou à soi-même, avec le regard de l'enfant qui a grandi, qui serait un peu plus sûr de lui et qui à la manière d'un gentil chef de bande dirait : « allez les filles, allez les gars, on est timide mais on y croit ! ». Comment transmettre en illustrant, et faire confiance à quelqu'un d'autre pour les mots, pour les ressentir à sa manière, puis en fonction, travailler le trait, les couleurs, de sorte qu'une troisième histoire prenne forme après le récit et les dessins, le livre.
Créateur de la série Mook d'abord publiée aux éditions Mila, ensuite chez Albin Michel Jeunesse. Marc Boutavant se lancera plus tard dans l'aventure «Ariol et ses amis avec Emmanuel Guibert pour le magazine « J'aime lire », et sortira « Chien pourri » avec Colas Gutman à l'Ecole des loisirs en 2013.
Marc Boutavant a reçu en 2022 le prix spécial La Grande Ourse au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil qui récompense l'ensemble de son oeuvre.
Il a également présidé le Comité Partir en livre du Centre national du livre.
Le Grand entretien avec Marc Boutavant c'est maintenant !
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J'ai ouvert mes cadeaux [d'anniversaire]. Mais quelque chose clochait, j'en avais trop.
Beaucoup trop.
Et puis maman a dit :
– Léonard, tu vas avoir aussi...
– Un camion karaté ?
– Non, Léonard, si on te parle de tout ça depuis tout à l'heure, c'est que tu vas avoir...
– Un tigre ?
– Non, mon chéri, tu vas avoir un petit frère ! a dit papa les larmes aux yeux.
Moi aussi, j'ai trouvé ça triste mais franchement, ce n'était pas la peine de me raconter toutes ces histoires pour m'annoncer un cadeau pareil.
Heureusement, les cadeaux, ça se prête.
Ça s'échange.
Et quand ils ne vont pas du tout : on les jette à la poubelle !
- Oh ! Regarde Chaplapla, la poule a un ravioli sur la tête ! s’étonne Chien Pourri.
- Je suis un coq et c’est une crête, imbécile ! répond l‘intéressé.
- T'as de beaux yeux, tu sais, page 3. (Chien Pourri)
- Pardon ?! (Sanchichi)
- Il ne faut pas lire jusqu'en bas, lui souffle Chaplapla.
- Je peux jouer avec vous ? demande Chien Pourri.
- D'accord, tu seras le pourri de notre bande, ricane le caniche à frange.
"Une bande ? Je vais rencontrer une bande ?!" Chien Pourri est ravi car à part le jour où on l'avait traité de bande d'idiots alors qu'il était tout seul, personne ne l'a jamais intégré dans un groupe.
- C'est marrant, vous ressemblez au caniche à frange, remarque Chien Pourri.
- C'est normal, je suis le caniche à frange.
- C'est bien ce que je disais : vous lui ressemblez beaucoup.
"- Un enfant, ça va avec les parents. Un peu comme les piles vont avec une voiture télécommandée.
- T'es une pile ? m'a demandé la vache.
- Heu, non, pas exactement.
- Alors, tu sers à rien, a dit la poule. "
Terre 10h30
L’individu à moustache m’emmène chez lui. Il y a dix fenêtres, cinq portes, une boule de poil qu’il appelle : « chat », une femme qu’il appelle : « ma chérie » et une fille : « mon poussin ».
- Je suis Chien Pourri et voici Chaplapla.
- Et moi qui vous prenez pour une serpillère et un dessous-de-plat.
- Ce n'est rien, ça nous arrive souvent, dit Chien Pourri.
Dans sa poubelle, Chien Pourri ne sent pas que des pieds, il se sent seul.
« – On joue à chat ? – Ben non je suis un chien. – Alors à chat perché ? – Ben non, je ne suis pas un arbre. Pauvre Chien Pourri, il ne comprend jamais rien. Mais un jour, la découverte d'un vieux lacet dans sa poubelle le pousse à se poser une drôle de question : – Dis-moi, Chaplapla, pourquoi les chiens ont-ils des laisses ? – Parce qu'ils ont des maîtres, Chien Pourri ! – Qu'est-ce que c'est ? – Tu ne sais pas ce qu'est un maître ?! – Non. Aussitôt des larmes coulent sur son museau. Il sent qu'un maître est quelque chose d'important... »