La fierté, pensa Telach. C'est sans doute la dernière émotion à disparaître ,juste avant que l'âme s'éteigne. C'est tout ce qu'il nous reste avant de sombrer dans l'abîme.
Callia chargea droit vers elles en faisant chanter sa lame. Elle embrocha un mutant au facies porcin et armé d’une massue, puis pivota sur ses appuis et trancha la tête d’une horreur dotée de trois yeux et de bajoues flasques. Le fil de sa lame scintillait dans la nuit sous l’effet des particules phosphorescentes des nuages toxiques. La beauté sauvage de ce massacre la fit rire à gorge déployée.
Le sang continuait paresseusement à s'écouler de ses blessures, cependant il avait cessé de respirer.
Les projectiles explosifs peignaient un tableau sanglant sur les murs du bunker.
:la haine de ce qui est humain, charnel, est sans doute la première et la plus grande des corruptions.
— Tu as échoué, continue le Primarque, à partir du moment où tu as décidé de créer quelque chose pour moi, au lieu de produire une œuvre qui reflète ta personnalité.
Tu as cherché à flatter, et non à inspirer. L'artiste doit créer ses œuvres comme si personne d'autre ne devait contempler ces fragments de son âme auxquels il a donné forme.
Sinon, il n'est qu'un simple artisan, un marchand qui vend ses produits pour quelques piécettes sur l'étal d'un marché.
Mieux vaut tuer un ignorant que laisser vivre un coupable.
La voie qu'il avait tenté d'emprunter n'était pas la bonne. Il s'était fourvoyé.
Plus maintenant. Les psykers étaient partout, consumés par l'irrationalité qu'ils avaient embrassée. Ils infestaient ce monde comme une peste. À présent, Mortarion entendait des fragments de chuchotements qui rampaient dans la nuit, s'échappant des fenêtres des complexes d'habitation. Il voyait les motifs étranges tracés dans la suie, dans les recoins sombres des bâtiments.
Quand il passait non loin des festivités, invisible aux yeux des participants, il voyait des danses un peu trop frénétiques. Il voyait les lueurs des brasiers se tordre de manière surnaturelle.
Les rues les plus sombres lui renvoyaient l'écho de ces cris d'enfants engendrés par les flammes.
Le sang continuait à s'écouler paresseusement de ses blessures, cependant il avait cesser de respirer.
Car si la guerre est notre vie, et si nous ne réfléchissons jamais à la place prépondérante que nous accordons à la force physique, notre amertume nous dévorera.