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4.75/5 (sur 10 notes)

Nationalité : Roumanie
Biographie :

POEMANIA est une association culturelle roumaine qui se propose surtout de promouvoir des poètes peu connus mais qui méritent largement de l'être.

Source : éditeur
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Bibliographie de Association Poémania   (1)Voir plus

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Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
the pets of the poets
(ou les animaux de compagnie des poètes)

J’ai pris moi aussi
une plante de compagnie
un ficus attentif à tout ce que je dis
Ce matin
je l’ai promené
à travers la garçonnière de la poésie
entre des immeubles en quarantaine
avec des murs en dépression
Je marchais dans la rue
en file indienne avec les nuages
je m’engouffrais dans le bitume brûlant
jusqu’au nombril
jusqu’au cou
Moi aussi je me comportais à présent
tel un ficus chassé
laissant ses marques
sur chaque clôture
tel un suspect de poème-virus

(Ionuț CALOTĂ)
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Qu’est-ce que mon âme ?

Qu’est-ce que mon âme
sinon une nuit suspendue à la terre
parlant avec les scies des nuages
et de la sciure de paix
du corps des dieux jetée
sur les épaules des vierges.

Pendant le sommeil on entend couler la lumière
quand ta plaie bleue contourne l’espace
immaculé de la fleur et que ton front s’unit
avec le martèlement énervé de la constellation dans le ciel.

Je pressens que bientôt je serai tenté par le scintillement
de ton genou blanc dont surgissent des poissons uraniques
et que je m’effondrerai debout
vers la fontaine qui illumine mes yeux.

Et la vapeur de l’être torpille
le silence le retournant vers nous
et nous aimons nous traîner à genoux
jusqu’à ce que le jour lave la terre au moyen de tonnerres.

(Radu Ulmeanu)
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Le chien du bonheur

Tu mets un point.
Rien n’advient,
sauf quelques saisons
dans lesquelles tu fus
dans lesquelles tu seras encore.
Jusqu’à un jour,
une nuit,
un chuchotement,
quand ils diront seulement :
– Il est mort pour la dernière fois !
Des larmes tomberont du ciel
et tous diront qu’il pleut !
Tu mets un point.
Le chien du bonheur
aboie son maître.

(Gabriel Dinu)
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je suis un rêveur qui a envie de poser des questions
la vie dispose d’une page enfermée dans le placard de la cuisine
chaque matin la femme essuie l’obscurité
avec une serviette de lumière
je parie que
jusqu’à demain
je vais goûter le miel et le sel
déposés ici
dans la page
où la larme écrit :
la distance entre toi et moi est une âme
il n’est jamais trop tard
pour que tu interroges ta racine

(Constantin Sârghiuță)
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La mort est un diamant avec plusieurs facettes

nuit après nuit dès que je ferme les yeux
je meurs différemment tandis que les derniers instants
se dilatent comme une femme à l’accouchement
je croyais avoir expérimenté
toutes les façons de mourir
mais je me suis trompé

le supplice de la roue les fourches levées
l’empalement la guillotine le bain d’huiles brûlantes
le sacrifice dans un temple maya
et tout ce qui nous est arrivé d’autre
nous sommes devenus de simples bagatelles
car le dieu qui a maudit en se disant mon père
se distille en moi péniblement
et invente toujours autre chose

le plus cruel c’est cependant
quand j’ouvre les yeux cernés
par la brûlure du cauchemar
car je vois à travers le sulfurique brouillard
tourner en ronds de plus en plus petits
toujours la même grue cendrée avec son bec en onyx
dont s’égouttent les restes
de mon sang infesté
la mort est un géant diamant noir
avec plus de facettes que le Koh-i-Noor
me dis-je tandis que je tente de m’évader
en chevauchant follement et l’épée à la main
des tortues volantes du maître de Hobița

(George Mihalcea)
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Que leur dire d'autre

que dire d'autre à grand-mère
sur son jardin de rosiers
où poussaient un peu n'importe comment
des chrysanthèmes et trois cents lys
que dire d'autre à grand-père
sur ses chevaux enterrés
si ce n'est que dans le silence de soie
des nuits des saisons oubliées
je les entends encore galoper
bien plus vivants que nous-mêmes
que me dire à moi-même
sur le noyer où je m'étais fait un royaume
alors qu'il n'y a plus ni grands-parents ni chevaux
ni forêt ni pré ni village
quelqu'un a regardé ennuyé
mes souvenirs
et les a coupés net

George MIHALCEA
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hier bucarest semblait entourée de montagnes
sur le stade flottaient des lambeaux de neiges
toutes les branches dénudées de leurs feuilles
se courbaient dans la lumière
c’est des essences que je t’écris et
la tristesse se métamorphose en sanglots de rires

et
à quoi bon les tristesses
si elles ne nous font pas plus grands plus propres
si ne se remplissent pas d’air nos os
précisément
pour l’instant où nous sommes appelés
et à quoi bon toutes les douleurs du monde
alors
si au-dessus d’elles ne se brisent pas des étoiles
avec une musique si grandiose
qu’elle pourrait dompter l’essaim
d’âmes lourdes
et
dis-moi l’ami
à quoi bon tout l’amour
si nos serments
ne peuvent retourner les épines des atomes vers
un infini qui guérit
et si le soleil oublie toujours de se coucher bénéfiquement
au levant

(Carmen Maria Mecu)
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je partirai
s’est-il réjoui un beau jour
et il s’est demandé
s’il allait emporter au moins le ciel

regardez
son ombre passe à cet instant-même
comme il est beau avec ce pas étranger
quel son solennel d’armure
au loin
là où la parole se brise au loin
c’est là que je le vois

c’est midi il mâchouille
une croûte de lettre ancienne et chante
autrement que nous tous savons le faire
de façon muette
avec une luxuriante différence de mesure

tu es hubris
me suis dite
regardant dans le miroir
toi
depuis longtemps, trop longtemps
je t’ai désiré
trop fort je t’ai désiré

(Carmen Maria Mecu)
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quel sortilège malfaisant oh, enfant stellaire
quel sortilège malfaisant

plus rien ne se laisse capturer
par les mots et la vie
ma vie
glisse sans sommeil vers la nuit

il faudrait un amour adolescent
ou bien son seul souvenir
embaumé
une poignée de fraisiers fraîchement cueillis
et offert à la lisière d’une forêt folle
pour contourner le sortilège dans un vers

tu sais mieux
toi l’enfant stellaire
suis vraiment né quelque part
est-ce vraiment mienne cette aventure

(Carmen Maria Mecu)
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il marchait
souvent il n’y avait plus rien d’autre que la marche

les mots s’éventraient auprès de ses pas
il voyait alors le visage secret des autres mondes
encore morts
des douceurs interdites pour nous pour eux

certains jours il se sentait subtil et pâle
flottant sur la frontière des synonymes
comme jadis parmi les demeures des autres illuminées
ou bien par-dessus les rues en sommeil

ce monde nouveau avait un air de forêt
des mies fragiles dont s’élançait
une moisissure embaumée
suave
un chant émergeant de toutes
les présences et s’y reconnaissant

à ses côtés oui à ses côtés
la toile d’êtres et d’objets désirés
fuyants
la métastase extatique sanglotait
tache sous le soleil estival
s’amenuisait s’asséchait s’estompait

(Carmen Maria Mecu)
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